Se garer à Cagnes-sur-Mer ? Un casse-tête cagnois

par | 11 avril 2024 | 2 Commentaires 

Le stationnement à Cagnes, mode d’emploi

Devant la com­plexi­té du sta­tion­ne­ment à Cagnes, voi­là qui méri­te­rait bien d’a­voir un Master 2 à l’Université.

Suivant l’en­droit où vous vou­drez vous garer, il n’y a pas moins que 6 tari­fi­ca­tions de par­king dif­fé­rentes. Tout d’a­bord, il vous fau­dra le maté­riel néces­saire : un plan de la ville, un télé­phone por­table, une mul­ti­tude d’ap­pli­ca­tions télé­char­gées et un lec­teur de QR code, une carte de cré­dit, de la mon­naie, un badge sur le pare-brise.

1- Avec beau­coup de chance, vous serez encore dans une zone dite gra­tuite, en voie de dis­pa­ri­tion. Une seule solu­tion pour le savoir, avoir ce plan. En clair, ça reste gra­tuit par­tout où vous n’au­rez jamais à vous arrêter.

Plan stationnement Cagnes-sur-Mer

2- Vous garer sur la voie publique, deve­nue payante au pro­fit d’une socié­té pri­vée, par une mar­tin­gale nom­mée DSP (Délégation de Service Public). 3 800 places dis­sé­mi­nées à tra­vers la ville de façon tota­le­ment anar­chique. Il vous fau­dra vous sou­mettre à la mul­ti­na­tio­nale Indigo. Une usine à gaz faite de ban­dits man­chots horo­da­teurs, d’ap­pli­ca­tions à char­ger sur le télé­phone, de QR code, de zones rouges, oranges, jaunes. Avec tous les paie­ments pos­sibles : carte de cré­dit, espèces, paie­ment vir­tuel en ligne sur l’ap­pli­ca­tion OPnGO pré­sente sur les pla­te­formes Android et IOS. Avec toutes sortes de gra­tui­té sui­vant la période de l’an­née, que votre auto soit élec­trique ou que vous soyez une PMR ou CMI ou per­son­nel médi­cal. Vous pour­rez opter pour un abon­ne­ment hors de prix qui ne vous don­ne­ra aucune garan­tie, ni celle de trou­ver une place, ni de ne pas être ver­ba­li­sé par un FPS (com­prendre : un PV, une prune). À noter qu’Ingigo pos­sède sa propre milice. Pour appro­fon­dir, lire notre article du 24 août 2019 : Prunes à Cagnes.

3- Aux alen­tours de la gare SNCF, qui — il faut bien le dire — est un endroit qui attire attire l’au­to­mo­bi­liste, à moins de s’y rendre en « mobi­li­té apai­sée » sui­vant la for­mule consa­crée du maire. Comprendre la trot­ti­nette ou le vélo en par­tage, auquel cas, il vous fau­dra télé­char­ger d’autres appli­ca­tions. Mais ce sera l’ob­jet d’un autre Master 2. Dans le « pôle mul­ti­mo­dal » (tra­duc­tion : sta­tion de cor­res­pon­dance) Parcazur, le sta­tion­ne­ment est géré par un autre opé­ra­teur dont on ne sait plus trop si c’est la SNCF, la Métropole, la ville, la Région, l’Europe ou l’Univers. Et bien sûr, comme chez le pré­cé­dent Indigo, d’autres appli­ca­tions, QR code… sui­vant que vous pren­drez, ou pas, le tram, le bus et que sais-je. Pour com­plé­ter l’offre, il fau­drait pré­voir une cor­res­pon­dance avec le télé­phé­rique de Saint-Laurent-du-Var en pro­jet et Héli Air Monaco.

4- Polygone Riviera. On repart à zéro ! Tout est à refaire. On quitte Indigo pour Parkopédia. Comme Wiki mais ver­sion auto­mo­bile. Application, QR code, lec­ture auto­ma­tique des plaques miné­ra­lo­giques… avec deux heures gra­tuites plus deux heures si abon­ne­ment avec la carte de fidé­li­té et je ne sais plus quoi. Je craque.

Cagnes-sur-Mer Parkopedia

À noter : le mélange de fran­çais et d’an­glais. Pas d’ac­cen­tua­tion, « Search », « Polygon »

Lequel « Parkopedia » — sans accent dans le texte — s’est dis­tin­gué au par­king du Planastel du Haut de Cagnes :

Cagnes-sur-Mer - Planastel

Cagnois, voi­là ce qui vous attend au centre ville avec cet opérateur

5- Divers opé­ra­teurs pri­vés dans les endroits stra­té­giques de la ville. Des par­kings pri­vés, sur des ter­rains pri­vés comme au pôle médi­cal Saint Jean. Qui a un ter­rain, met un mon­nayeur et hop, par ici la monnaie.

Bandit manchot

6- Enfin, voi­là le petit der­nier : QPark. Tel le cou­cou qui s’ins­talle dans le nid des autres, cet opé­ra­teur reprend les parc­mètres de La Villette.

QPark

Il s’a­git là du grand par­king de La Villette au centre-ville. Inutile de vous pré­ci­ser qu’on l’a encore dans le Q : Q‑Park, Qr Code, etc. Là c’est plus simple qu’Indigo : c’est payant tout le temps (sauf le dimanche) quand il n’y a plus personne.

On remar­que­ra que ce parc du domaine public de La Villette, cet immense centre-ville de Cagnes-sur-Mer, a été cédé hon­teu­se­ment à des entre­pre­neurs pri­vés pour béton­ner un immense quar­tier d’habitations.

Si vous avez besoin de vous garer à Helsinki ou ailleurs dans le monde, c’est QPark qu’il vous faut :

QPark-2Cagnes-sur-Mer, son maire depuis 29 ans, Louis Nègre dans sa méga­lo­ma­nie, s’est enga­gé dans une spi­rale infer­nale. Quand L. Nègre est arri­vé, 40 000 âmes, aujourd’­hui 52 000.

Toujours plus d’ha­bi­tants, tou­jours plus de com­merces, tou­jours plus de par­kings nécessaires.

François de Closets - Toujours Plus

Moins de par­kings dis­po­nibles ? Toujours plus de trans­ports en com­mun comme avec le tram à venir.
Plus d’offres de trans­ports en com­mun, plus il y aura d’ha­bi­tants pour venir s’ag­glu­ti­ner… plus les par­kings seront chers.

Toujours plus de tout, sauf la sur­face de la ville, son réseau rou­tier, l’air à res­pi­rer qui res­tent tou­jours les mêmes.

Que dire ? Seule la bêtise humaine donne une idée de l’in­fi­ni. À la mai­rie de Cagnes-sur-Mer, on tend vers cet infini.

Michel Lebon

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Michel Lebon

2 Commentaires 

  1. Privatisation de l’es­pace public. Les zélus atteints d’Âne-Hidalgonite aigüe à carac­tère con-tagieux ? Oui ! C’est par­tout le même cirque qui se déve­loppe : un vaste racket dans le 06 qui n’é­pargne qua­si­ment aucune com­mune ou conglo­mé­rat de com­munes (métro­pole de Nice, agglo, etc…), rétré­cis­se­ment des voie au péril des ser­vices de secours, inter­dic­tions mul­tiples, pistes cyclables de loi­sir (comp­tez ceux qui vont bos­ser à vélo ?) — ici y’a per­sonne à toute heure ! — mais ça conti­nue ! avec des pan­neaux « Ici le dépar­te­ment amé­liore votre cadre de vie » même si on n’a rien deman­dé, et que ça va au contraire nous com­pli­quer la vie ! Un vrai fou­tage de gueule avec NOTRE pognon ! Et puis des horo­da­teurs où il faut entrer la plaque d’im­ma­tri­cu­la­tion de la vouâ­ture… et pour­quoi donc ? Ajuster les lunettes pour pia­no­ter le cla­vier à n’en plus finir ! Andate tutte affanculo !

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    • On a le même pro­blème chez moi : rétré­cis­se­ment des voies, au point de pro­vo­quer des embou­teillages… et de blo­quer les secours. C’est arri­vé au moins une fois dans ma rue !
      Question : un jour, si une per­sonne trans­por­tée décède à cause de ces embou­teillages, les res­pon­sables muni­ci­paux (éco­lo­giste chez moi (en sus)) peuvent être trai­nés aux tri­bu­naux, j’espère (?).

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