En panne d’i­ma­gi­na­tion, le Front Populaire qui se pro­clame « nou­veau », puise ses sym­boles dans l’Histoire, et de son épi­sode de lutte « contre le fas­cisme », croyant par la même occa­sion nous faire oublier la démarche anti-démo­cra­tique affi­chée de leurs « cadres »⁽¹⁾.

En 2024 le « nou­veau » Front Populaire se glisse dans les ori­peaux du Frente Popular espagnol :

Aux trois cou­leurs — rouge, jaune, vio­let — du Frente Popular espa­gnol sont adjoints le vert en haut et le rouge car­min en bas. Le vert, c’est pour les Verts poli­tiques qui n’exis­taient pas dans les années 30. Et on ima­gine que le rouge car­min est là en guise de voi­ture balai pour Place publique, Génération·s, la Gauche répu­bli­caine et socia­liste, le Nouveau Parti anti­ca­pi­ta­liste, la Gauche éco­so­cia­liste et tous les autres.

Cet agré­gat hété­ro­clite, qui n’exis­te­ra dif­fi­ci­le­ment que le temps d’une brève cam­pagne élec­to­rale, ne tient que par la dési­gna­tion d’un enne­mi… qui n’existe pas : la menace fas­ciste.

Cette jeune garde anti­fas­ciste est aus­si dépour­vue d’i­ma­gi­na­tion que ses aînés. Sous influence amé­ri­caine via l’Open Society de George Soros, elle relaie béa­te­ment ce qui lui vient d’Outre-Atlantique.

Ce livre est paru aux États-Unis en 2022. Il reprend en cou­ver­ture le slo­gan « ¡No Passarán » ain­si que les trois flèches du mou­ve­ment alle­mand d’op­po­si­tion au par­ti natio­nal-socia­liste. Ces trois flèches appa­raissent dans une illus­tra­tion du livre Berlinois de Tchakhotine (ci-des­sous). Elles seront inver­sées pour deve­nir l’emblème de la lutte contre le nazisme.

Ces trois flèches seront reprises par divers mou­ve­ments socia­listes en Europe.

En ces moments de grandes confu­sions, il importe de gar­der quelques repères.

D’où proviennent ces trois flèches ?

Elles appa­raissent sur un vitrail de l’an­cienne église des Jacobins à Paris (repro­duc­tion ci-des­sous tirée du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli) qui date­rait de 1787 et revêt une conno­ta­tion net­te­ment alchi­mique : le « matras » ver­sant sa rosée de vie, le cœur qui germe et annonce l’Arbor Vitæ de l’Apocalypse de Jean (chap. 22), etc.

Sur ce vitrail se dévoilent quatre élé­ments fon­da­men­taux de la sym­bo­lique alchi­mique :
• des épis pour la terre,
• des ser­pent pour l’eau,
• des étoiles rouges pour le feu, et…
• trois flèches en dia­go­nale pour l’air.

Comment ces 3 flèches sur le vitrail d’une église sont elles reprises par l’internationale socialiste ?

Dans le célèbre roman Joseph Balsamo d’Alexandre Dumas, il est dit que cer­tains « her­mé­tistes » aban­don­nèrent l’as­cèse lente et secrète de la « pierre phi­lo­so­phale » pour une alchi­mie de l’ac­tion révo­lu­tion­naire vio­lente et rapide… Il en sor­tit 1789 !

Et en 1790, le lieu est inves­ti par une fac­tion révo­lu­tion­naire qui siège en ce couvent. Celle-ci sera bien­tôt appe­lée… Club des Jacobins.

Robespierre — tou­jours véné­ré deux siècles plus tard par Jean-Luc Mélenchon — en devient le chef.

Il n’est pas impos­sible que cer­tains indi­vi­dus du Grand Orient, se récla­mant de Robespierre, aient, dans les années 30, été ins­pi­rés par un tel emblème.

Cet emblème du Parti Socialiste fran­çais per­du­re­ra jus­qu’en 1971. C’est François Mitterrand qui l’a sup­pri­mé lors du congrès d’Épinay et impo­sa alors sa « Rose au poing ».

Mitterrand avait bien com­pris que le temps était à « Peace and Love », au « Flower Power », mou­ve­ments qui — déjà — nous venaient d’Amérique.

Le poing fer­mé révo­lu­tion­naire revi­si­té tient à pré­sent une fleur. Mitterrand réus­si­ra ain­si l’a­mal­game abs­cons des soixante-hui­tards et des com­mu­nistes (qui se feront ber­ner dans cette aven­ture). Cette alliance contre nature ne pou­vait tenir que par l’adhé­sion par­ta­gée à l’op­po­si­tion à un enne­mi com­mun infré­quen­table parce-que d’« extrême droite ». C’est ain­si que Mitterrand inven­ta le Front National.

Les temps changent et Mélenchon n’est pas Mitterrand. Les mili­tants n’ont plus la même fer­veur. La rose s’est fanée, comme l’an­non­çait Alain Peyrefitte⁽²⁾. Notre gauche fran­çaise est en mal d’ins­pi­ra­tion et trouve celle-ci en Amérique qui « fait de la com » avec des images issues de l’his­toire euro­péenne, sans bien savoir ce qu’elles signi­fient. Les com­mu­ni­cants amé­ri­cains puisent dans l’incons­cient col­lec­tif⁽³⁾ des sym­boles de la lutte anti-fas­ciste. Ils res­sus­citent alors le mythe du Frente Popular espa­gnol⁽⁴⁾ et ses trois flèches fétichistes.

Tout ceci nous montre bien que « Nouveau Front Populaire » emboite le pas de cette gauche amé­ri­caine et fait sienne sa doc­trine sui­ci­daire : immi­gra­tion sans limite, théo­rie trans­genre, LGBTQIA+, bana­li­sa­tion de l’IVG, de la GPA, trans­hu­ma­nisme, com­mu­nau­ta­risme exa­cer­bé, asser­vis­se­ment numé­rique, accul­tu­ra­tion, métis­sage, etc. On voit ce que cela donne aux États-Unis. Est-ce bien ce que nous voulons ?

GGO en col­la­bo­ra­tion avec PGS