L’Europe est morte ! Vive l’Europe !

Nous avons, nous, hommes et femmes du XXIe siècle, la par­ti­cu­la­ri­té — pour ne pas dire la « chance » — de vivre une période-char­nière dans l’histoire du monde en assis­tant et en par­ti­ci­pant aux der­niers sou­bre­sauts d’un monde à l’agonie, ce que l’on a appe­lé impro­pre­ment « l’Occident », dont Oswald Spengler avait brillam­ment décrit le déclin.

Procédons par paliers chro­no­lo­giques en nous can­ton­nant à l’Époque moderne : l’intrusion du chris­tia­nisme en Europe fut sui­vie de la période des conquêtes euro­péennes, notam­ment des Amériques, puis de l’avènement, au XIXe siècle, d’une repré­sen­ta­tion pseu­do-scien­ti­fique dénom­mée dar­wi­nisme évo­lu­tion­niste, asso­cié au pro­gres­sisme tech­no­lo­gique, appe­lé « révo­lu­tion industrielle ».

Ces deux concepts idéo­lo­giques, qui sont une totale inver­sion de la réa­li­té, se don­naient pour tâche de laï­ci­ser et de rem­pla­cer l’efficacité des mono­théismes reli­gieux alors pré­pon­dé­rants qui avaient la charge de main­te­nir une paix sociale à l’aide de prin­cipes moraux adé­quats.
L’Histoire du monde s’est confon­due avec celle de l’Europe, très vite deve­nue « l’Occident », la dite « phi­lo­so­phie des Lumières », à l’origine de la sinistre Révolution fran­çaise, lais­sant dans l’obscurité les anciennes civi­li­sa­tions tra­di­tion­nelles qui, à l’heure actuelle, conti­nuent de se réfé­rer à leur intan­gible sagesse mil­lé­naire, tant bien que mal, mais qui repré­sentent tou­jours la moi­tié des habi­tants de la pla­nète (Chine, Inde, Russie, et d’autres, regrou­pés désor­mais sous l’acronyme de BRICS).

L’Europe, dans sa ver­sion dégra­dée : l’Occident, a fini par n’être plus qu’un consor­tium d’intérêts mafieux consti­tué par trois enti­tés géo­po­li­tiques :
• les États-Unis (ver­sion Biden),
• l’Union euro­péenne, (elle-même créa­ture arti­fi­cielle et illé­gi­time des États-Unis, deve­nue le refuge brin­que­ba­lant et la base arrière de la bande à Biden)
• et Israël avec à sa tête un gou­ver­ne­ment de reli­gieux expan­sion­nistes fana­tiques appuyés par une sol­da­tesque bru­tale dont la majo­ri­té des Israéliens ne veut plus.

Voici, ci-après, ce que nous pou­vons dire de l’état des lieux.

De 1950 à 2025 : une Europe artificielle créée par les États-Unis

La pre­mière consta­ta­tion que nous pou­vons faire est celle-ci :
Tout le monde parle de l’Europe, mais il s’agit d’une illu­sion, d’une Europe arti­fi­cielle, donc qui n’existe pas – ou plus – ou qui a eu une durée de vie très limi­tée(1).
C’est la décla­ra­tion du 9 mai 1950, appe­lée décla­ra­tion Schuman, qui « est consi­dé­rée comme le texte fon­da­teur de la construc­tion euro­péenne. Prononcée par Robert Schuman, ministre fran­çais des Affaires étran­gères, dans le salon de l’Horloge du Quai d’Orsay, à Paris, cette décla­ra­tion, ins­pi­rée par Jean Monnet, pre­mier com­mis­saire au Plan, pro­pose la créa­tion d’une orga­ni­sa­tion euro­péenne char­gée de mettre en com­mun les pro­duc­tions fran­çaise et alle­mande de char­bon et d’a­cier. Ce texte débouche sur la signa­ture, le 18 avril 1951 du trai­té de Paris, qui fonde la Communauté euro­péenne du char­bon et de l’a­cier (CECA) entre six États euro­péens : l’Allemagne, la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas. » (Wikipédia).
Rappelons que, selon Philippe de Villiers, François Asselineau et la regret­tée et très res­pec­tée Marie-France Garaud, le Français Jean Monnet, dont les cendres ont été accueillies au Panthéon en 1988, aurait été un agent de la Central Intelligence Agency, CIA, dont la mis­sion consis­tait à inci­ter les États euro­péens à se regrou­per dans une struc­ture com­mune qui serait ensuite pla­cée sous le contrôle d’instances amé­ri­caines(2) ; c’est cette struc­ture qui devien­dra l’Union euro­péenne.
Nous vivons donc, nous, Européens, dans un « espace » amé­ri­cain, une « zone » amé­ri­caine, un « satel­lite » amé­ri­cain, une « colo­nie » amé­ri­caine, à cause de la four­be­rie de cette fausse élite cor­rom­pue qui n’a même pas été élue, sans que les Européens, qui se croyaient chez eux, aient eu la pos­si­bi­li­té de s’en infor­mer (les Américains sont des spé­cia­listes la mani­pu­la­tion des masses, de l’ingé­nie­rie sociale), ce qui s’est tra­duit très rapi­de­ment par une forte influence des États-Unis sur l’Europe sur le plan cultu­rel (à un niveau pri­maire cepen­dant) et éco­no­mique mais, heu­reu­se­ment pas spi­ri­tuel, car les Américains, plu­tôt « prag­ma­tiques », s’intéressent très peu à ce domaine.
Nous oui : nous savons, par nos ancêtres indo-euro­péens qui ont inven­té un sys­tème de socié­té qui s’appelle la tri­fonc­tion­na­li­té, que la pre­mière des trois fonc­tions sans laquelle les deux autres ne peuvent exis­ter est mar­quée du sceau de la spi­ri­tua­li­té(3).
La fin de l’Histoire de cette Europe éphé­mère – une Histoire qui nous a été confis­quée, détour­née, pen­dant 75 ans et qui ne concerne en rien les Anciens-Européens – est inter­ve­nue en 2025, il y a quelques jours, lorsque Trump a jugé bon de s’en dés­in­té­res­ser quand il a réa­li­sé que l’Europe, créa­ture des États-Unis, une sorte de Golem mons­trueux, ne pou­vait plus rien leur rap­por­ter, qu’il n’y avait plus moyen de faire de quel­conques affaires avec l’Union euro­péenne qu’il doit consi­dé­rer comme un ramas­sis de cin­glés emme­nés par Macron, et il aurait bien rai­son, mais c’est dom­mage : il n’aura même pas été plei­ne­ment conscient que ce qu’il aura sup­pri­mé était la créa­tion de son propre pays, de même que cette équipe de clowns (les « diri­geants » euro­péens) dont il se moque allègrement.

Oui, c’est l’Amérique qui avait créé cette Europe-là dont les Européens ne vou­laient pas, c’est l’Amérique qui main­te­nant la détruit parce qu’elle n’en a plus besoin. Bon débarras !

Mais on sait que les Américains ne sont pas de fer­vents éco­lo­gistes ; ils nous ont lais­sé sur place cette créa­ture mori­bonde qui se décom­pose len­te­ment, sorte de zom­bie, de mort-vivant, de cadavre qui bouge encore, qui n’en finit plus de pour­rir et qui pue de plus en plus.

Drapeau Europe Lambeaux

Copie d’é­cran Est Républicain

Autour de cette putré­fac­tion se ras­semble, comme pour un sab­bat, ce qui reste de la secte sata­no-mon­dia­liste chas­sée des États-Unis(4), qui s’est réfu­giée dans cette Europe fac­tice, et qui espère trou­ver un élixir – à base de sang frais – qui leur per­met encore de res­ter en vie ; pour l’instant, ils n’ont trou­vé que la guerre, n’importe où, contre n’importe qui, mais à tout prix, pour espé­rer durer encore.

L’ersatz d’Europe sous la férule capi­ta­liste amé­ri­caine aura donc duré 75 ans : 1950–2025.
Pour ceux qui, comme moi, ne croient pas aux coïn­ci­dences, je ferai remar­quer que,
de l’autre côté de l’ancien Mur de Berlin, le régime com­mu­niste a duré qua­si­ment le même laps de temps : 1917–1991 : 74 ans.
Match nul.

Les Français ne connaissent donc plus rien de leur Histoire ; bien moins for­més que les Russes, mais aus­si que leurs homo­logues Européens où la déca­dence a été glo­ba­le­ment moins rapide qu’en France, notre pays, qui consti­tuait au XVIIIe et au XIXe siècle le phare intel­lec­tuel de l’Europe et du monde.
Il était néces­saire de cou­per les petits Français de toute réfé­rence à leur Histoire pour qu’ils ne puissent plus se rat­ta­cher à un quel­conque pas­sé, sur­tout s’il avait été glo­rieux. Il s’agissait de for­mer des citoyens du monde, inter­chan­geables, mal­léables, sans repères et sans racines, donc sans pos­si­bi­li­té de se pro­je­ter dans l’avenir, condi­tion­nés, voire lobo­to­mi­sés, prêts à deve­nir de bons petits esclaves, puis de par­faits petits robots.
Ce legs, malé­fique sur le plan spi­ri­tuel, tout autant que famé­lique sur le plan de la connais­sance – il est amu­sant de consta­ter que ces deux mots font sou­vent bon ménage – est, lui aus­si, impu­table à l’emprise de la sous-culture amé­ri­caine qui a com­men­cé à pro­duire ses effets néfastes sur la France et l’ensemble du conti­nent euro­péen après la pre­mière guerre mon­diale.
L’idée euro­péenne est très jeune ; quelques dizaines de mil­liers d’années à peine, ce qu’a duré le cycle qui s’achève pour en éla­bo­rer l’esprit et les condi­tions de sa renais­sance, je veux dire : renais­sance à la fois du cycle et de l’Europe.
Quatre âges divins
Les Indo-euro­péens (Grecs, Italiques, Albanais, Indo-Iraniens, Celtes, Germains, Nordiques, Slaves, Arméniens) ont éta­bli des mesures d’un grand cycle qui se renou­velle en per­ma­nence, divi­sé en quatre périodes appe­lées âges, du meilleur au pire : Âges d’or, d’argent, de bronze, de fer ; le cycle auquel nous appar­te­nons aurait duré 64 800 ans(5).
Les larges plages de temps comme celle que nous venons d’évoquer appa­raissent pour le moins étranges pour une socié­té à qui on a appris depuis 2 000 ans à consi­dé­rer que le monde a com­men­cé avec les reli­gions mono­théistes.
L’apparition du mono­théisme juif, sui­vi du chris­tia­nisme et de l’islam, a entraî­né une concep­tion du temps dif­fé­rente de celle des antiques civi­li­sa­tions ; pour entrer dans la logique d’un dieu révé­lé qui aurait élu le peuple juif, il fal­lait qu’il y ait un début et une fin (de pré­fé­rence heu­reuse) à cette élec­tion réci­pro­que­ment par­ta­gée, il fal­lait donc adop­ter le concept d’un temps linéaire, concept arti­fi­ciel, qui amè­ne­rait celui, tout aus­si anti natu­rel, d’évolution et de « Progrès » (du pire au meilleur) qui a réus­si à s’imposer en oppo­si­tion à tout bon sens.
Pour les tra­di­tions anciennes qui se réfé­raient à la nature et à son fonc­tion­ne­ment, le temps était logi­que­ment cyclique (les astres, les sai­sons, les jours, les arbres et leurs feuilles, toutes les mani­fes­ta­tions natu­relles naissent, meurent et reviennent en per­ma­nence) et son dérou­le­ment était invo­lu­tif (du meilleur au pire), les choses de la vie natu­relle sur Terre allant tou­jours en se dégra­dant jusqu’à la mort et non pas en s’améliorant (on ne naît pas vieux décré­pi pour finir jeune et beau en par­faite forme).

Comment savons-nous que nous sommes exac­te­ment à la fin de notre cycle ?
Tout sim­ple­ment parce que les livres sacrés des anciennes civi­li­sa­tions, sur­tout indiens, ont décrit la façon dont se ter­minent tous les cycles et cette façon est peu ou prou iden­tique à chaque fin de cycle(6).
Le chris­tia­nisme, dans sa ver­sion catho­lique, a pu s’insérer en Europe parce qu’il a com­po­sé avec le sub­strat de l’héritage païen pré­chré­tien. C’est ce bras­sage sub­til, qui consti­tue une facette du génie euro­péen, qui per­mit ensuite au Moyen-Âge l’érection des apai­santes et har­mo­nieuses églises romanes et, plus tard, des éblouis­santes cathé­drales gothiques en Europe.

L’Amérique de Trump : le changement dans la continuité ?

Ce qui n’est pas le cas pour l’Amérique, où les pre­miers pil­grims (pèle­rins) étaient des puri­tains bibli­cistes pra­ti­quant la reli­gion du Livre unique, unique tout comme celui des juifs ou des musul­mans ; ces Puritains étaient d’austères dis­si­dents cal­vi­nistes de l’Église d’Angleterre chas­sés de leur terre natale, réfu­giés un temps en Hollande et débar­qués le 26 novembre 1620 du Mayflower à Plymouth dans le Massachusetts actuel.
On ne sait pas par quel miracle l’administration Trump a pu s’extraire si rapi­de­ment des griffes de la secte sata­niste qui avait pris en mains toutes les com­mandes des États-Unis.

Deep State - Trump

L’Amérique, sur l’impulsion d’un Trump brus­que­ment éveillé aux réa­li­tés et à une situa­tion qui condui­sait son pays vers une fin rapide, a inver­sé la vapeur, manœuvre qui a réus­si à stop­per in extre­mis le des­tin du Titanic II qui parais­sait iné­luc­ta­ble­ment voué au nau­frage.
Le mou­ve­ment sata­niste, habi­tuel­le­ment dédié à l’inversion des valeurs et du lan­gage, s’était nom­mé « woke », qui signi­fie : l’éveil. Il a subi les consé­quences de son propre retour­ne­ment : c’est lui qui est en train de cou­ler.
Le jour­nal La Croix du 20 jan­vier 2017 (pre­mier man­dat de Donald Trump) nous donne des indi­ca­tions fort inté­res­santes concer­nant le pré­sident amé­ri­cain, qui nous aident à com­prendre le com­por­te­ment quelque peu fan­tasque du per­son­nage et ses moti­va­tions poli­tiques, ses pul­sions qui paraissent sou­vent bru­tales et basiques.
« Le pré­sident élu a été bap­ti­sé et confir­mé dans la First Presbyterian Church, l’église pres­by­té­rienne du quar­tier de Jamaica à Queens (New York) où il a gran­di. Dans les années 1960, ses parents ont rejoint la Marble Collegiate Church, sur la Cinquième ave­nue à Manhattan, atti­rés par la per­son­na­li­té de son pas­teur, Norman Vincent Peale. Cette église appar­tient à une autre déno­mi­na­tion pro­tes­tante, la Reformed Church in America, fon­dée en 1628. Donald Trump l’a fré­quen­tée pen­dant près de cin­quante ans et s’y est marié reli­gieu­se­ment avec sa pre­mière et sa seconde femme. Auteur du best-sel­ler The Power of Positive Thinking, publié en 1952, Norman Vincent Peale prê­chait l’optimisme et la réus­site, maté­rielle autant que spi­ri­tuelle. Supporter de Richard Nixon, très hos­tile à la can­di­da­ture du catho­lique John Kennedy en 1960, il admi­rait les hommes d’affaires pros­pères et truf­fait ses ser­mons d’anecdotes sur les grands indus­triels qu’il connais­sait. »
La for­ma­tion et la pen­sée de Trump semblent donc pou­voir être faci­le­ment cadrées dans leurs grandes lignes, qui rejoignent celles de l’Américain moyen, même quand ils ne sont pas mil­liar­daires, et qui se résument dans la devise natio­nale offi­cielle des États-Unis :
in God we trust, qui signi­fie nous avons confiance en Dieu, devise, faut-il le sou­li­gner, qui se retrouve éga­le­ment impri­mée sur le dol­lar, le billet.

Billet dollar - God trust

Le pro­blème, pour nous qui ne pra­ti­quons pas tou­jours la langue de Donald Trump, c’est que, en fran­glais, le mot trust signi­fie plu­tôt un conglo­mé­rat finan­cier, indus­triel ou éco­no­mique. Et là, la devise du dol­lar appa­raît dans toute sa splen­deur sim­plis­sime : nous croyons, certes, en Dieu, mais aus­si aux affaires. Une vue-du-monde essen­tiel­le­ment maté­ria­liste, avec un zeste de reli­gion en guise de paravent.

Bible and Business : toute la phi­lo­so­phie amé­ri­caine en 3 mots(7).

La résilience russe, premier pas vers la Renaissance européenne

La Russie, vieille civi­li­sa­tion indo-euro­péenne, s’est débar­ras­sée de ses ori­peaux idéo­lo­giques pour retrou­ver sa vraie nature, celle qui la rat­tache à sa terre et à ses dieux ; le socia­lisme est mort sym­bo­li­que­ment en une jour­née, celle de la chute du Mur de Berlin, le 9 novembre 1989.

Chute Mur Berlin - Novembre 1989

C’est un peuple dont le riche pas­sé a été en quelque sorte conge­lé pen­dant les 74 années qu’a duré la période sovié­tique ; il se réveille, pur et intact, avec le dyna­misme de la jeu­nesse, et d’autant plus proche de ses racines qu’elles réap­pa­raissent avec toute la puis­sance de leur renais­sance. Les Anciens-Européens consi­dèrent que plus on est proche de ses racines, de la source ini­tiale et pérenne, et plus celle-ci nous per­met de nous régénérer.
Le régime sovié­tique, en dépit de son dog­ma­tisme ini­tial, a cepen­dant per­mis aux Russes d’acquérir une ins­truc­tion de très bonne qua­li­té, de for­mer d’excellents ingé­nieurs, tech­ni­ciens, méde­cins, scien­ti­fiques, ensei­gnants, etc. contrai­re­ment à un pays comme la France où les nom­breux ministres de l’Éducation natio­nale qui se sont suc­cé­dé, notam­ment depuis 1968, ont scru­pu­leu­se­ment res­pec­té leur feuille de route qui consis­tait essen­tiel­le­ment à pro­duire des cré­tins anal­pha­bètes. Ils ont par­fai­te­ment réus­si dans cette tâche.
La Russie n’a pu renaître, retrou­ver ses valeurs ances­trales, ne pas suc­com­ber à l’occidentisme déca­dent qu’au prix de l’avalanche des sanc­tions qui sont tom­bées dru sur elle et qui l’ont obli­gée à se débrouiller seule, avec les moyens du bord, et à recons­ti­tuer, pièce par pièce, les élé­ments de son génie et de sa force.
À quelque chose, mal­heur est bon, dit le dicton.
C’est vrai qu’il fal­lait une grande rési­lience pour réa­li­ser cet exploit, tout en sup­por­tant la lourde charge de la guerre (tou­jours non décla­rée) que lui livrent l’Otan et l’Union euro­péenne qui n’ont pas hési­té à sacri­fier un peuple euro­péen, l’Ukraine, qui paye sa folie ou sa bêtise par un mil­lion de morts.
Cette rési­lience fait par­tie du carac­tère même du peuple russe habi­tué à vivre sans l’aide de per­sonne. Les peuples euro­péens ont été dépos­sé­dés, au fil des ans, par le consu­mé­risme et la faci­li­té, de cette com­ba­ti­vi­té qui, en d’autres temps, lui ont don­né la maî­trise du monde, sur mer et sur terre.
Les Russes ont retrou­vé tout natu­rel­le­ment les ver­tus du loca­lisme dont les pro­duits n’ont pas besoin de faire trois fois le tour de la Terre pour être livrés, déles­tés à chaque escale de la dîme à payer à la grande finance.
C’est pour cette rai­son que René Guénon a pu écrire dans Le Roi du monde, que les condi­tions très dif­fi­ciles de cette renais­sance à venir ne pour­ront concer­ner qu’une toute petite frange de la popu­la­tion, les autres ne pou­vant pas avoir accès au nou­veau monde que ces pion­niers se seront construit par leur cou­rage(8). Par com­pa­rai­son, sur 300 mil­lions de sper­ma­to­zoïdes, seule­ment un mil­lier arri­ve­ront au contact de l’ovocyte prêt à être fécon­dé. Seulement 4 sau­mons issus des 8 000 œufs ini­tiaux par­vien­dront à retour­ner dans leur rivière au prix de mille dif­fi­cul­tés pour y frayer après leur séjour dans l’océan.

L’Hyperborée, continent mythique, et la bataille pour l’Arctique

C’est un mathé­ma­ti­cien indien, Bal-Gangadar Tilak (1856−1920) qui a fait res­sur­gir l’Hyperborée des pro­fon­deurs gla­cées où cet immense conti­nent était enfoui, sym­bo­li­que­ment, bien sûr.

Bal Tilak + 0

Les recherches de Tilak l’amenèrent à décou­vrir l’existence d’un peuple-source dont le ter­ri­toire se situait autour du Pôle arc­tique mais, sur­tout, des­sous. Il déter­mi­na que ce peuple source était à l’origine de sa propre civi­li­sa­tion indienne ain­si que d’autres civi­li­sa­tions dans le monde ; c’est en confron­tant les textes tra­di­tion­nels indous avec les connais­sances scien­ti­fiques occi­den­tales dans son livre Origine polaire de la tra­di­tion védique, que Tilak par­vint à cette conclusion.
Tous les auteurs tra­di­tio­na­listes pos­té­rieurs à Tilak ont recon­nu l’importance de ses tra­vaux pour asseoir la per­ti­nence du concept de Tradition pri­mor­diale(9).
Julius Evola com­mente ain­si la décou­verte de Tilak, un com­men­taire qui sug­gère que ce peuple-source, d’où pro­cèdent toutes les civi­li­sa­tions tra­di­tion­nelles, et notre peuple indo-euro­péen, aurait été déten­teur de facul­tés « non-humaines » : « Selon la Tradition, à une époque de la haute pré­his­toire, qui cor­res­pond jus­te­ment à l’âge d’or ou âge de l’être, l’île ou terre “polaire” sym­bo­lique aurait été une région réelle située au Septentrion, dans la zone où se trouve aujourd’hui le pôle arc­tique de la Terre. Cette région aurait été habi­tée par des êtres en pos­ses­sion de la spi­ri­tua­li­té non humaine. […] Le sou­ve­nir de cet habi­tat arc­tique appar­tient au patri­moine de nom­breux peuples, tant sous la forme d’allusions géo­gra­phiques réelles que sous la forme de sym­boles de sa fonc­tion(10). »
Et il donne à cette décou­verte une tona­li­té empreinte d’émotion dans le texte qui suit :
« Dans le mys­tère de notre sang, dans la pro­fon­deur la plus abys­sale de notre être, demeure, inef­fa­çable, l’hérédité des temps pri­mor­diaux : mais il ne s’agit pas d’une héré­di­té de bru­ta­li­té, d’instincts bes­tiaux et sau­vages livrés à eux-mêmes, comme le pré­tend une cer­taine psy­cha­na­lyse et comme on peut logi­que­ment le conclure à par­tir de “l’évolutionnisme” et du darwinisme.
Cette héré­di­té des ori­gines, cet héri­tage qui nous vient du fond des âges est, bien au contraire, un héri­tage de lumière. La force des ata­vismes, en tant qu’expression des ins­tincts infé­rieurs, n’appartient pas à cette héré­di­té fon­da­men­tale : c’est quelque chose qui, soit a pris nais­sance et s’est déve­lop­pé selon un pro­ces­sus de dégra­da­tion, d’involution ou de chute (dont le sou­ve­nir demeure sous forme de mythes divers dans les tra­di­tions de qua­si­ment tous les peuples), soit pro­cé­da d’une conta­mi­na­tion, d’une hybri­di­té due à l’apport étran­ger, à des ava­tars de l’homme de l’ère gla­ciaire. C’est la voix d’un autre sang, d’une autre race, d’une autre nature, et dont on ne peut dire qu’elle est humaine que par pur par­ti pris.
Seul peut adhé­rer au mythe de l’évolutionnisme et du dar­wi­nisme l’homme chez qui parle l’autre héré­di­té (celle intro­duite à la suite d’une hybri­da­tion), car elle a réus­si à se rendre suf­fi­sam­ment forte pour s’imposer et étouf­fer toute sen­sa­tion de la pré­sence de la pre­mière. »

Vous com­pren­drez faci­le­ment, que je ter­mine cet article sur une rapide évo­ca­tion du conflit – un de plus – qui se pré­pare, là encore, à l’initiative des États-Unis, puisque tout le texte pré­cé­dent explique l’origine de cette terre enfouie sous les glaces, un conflit qui pour­rait se dérou­ler exac­te­ment sur les mêmes lieux dont je viens d’évoquer le pas­sé fabu­leux ; il concerne le conti­nent arc­tique, les routes de pas­sage vers le grand Nord, et le Groenland, colo­ni­sé par les Vikings nor­vé­giens sous la direc­tion d’Erik le Rouge, il y a 1 000 ans.

Frazetta - Éric le Rouge - Viking

« Il est évident que le rôle et l’im­por­tance de l’Arctique, tant pour la Russie que pour le monde entier, ne cessent de croître. Mais mal­heu­reu­se­ment, la concur­rence géo­po­li­tique, la lutte pour les posi­tions dans cette région, s’in­ten­si­fie éga­le­ment », a consta­té Vladimir Poutine. « Pour ne pas perdre la course au Grand Nord, le chef du Kremlin a notam­ment ordon­né la réno­va­tion des villes de la région, de faire en sorte que les capa­ci­tés de trans­port de la grande ville de Mourmansk soient mul­ti­pliées par trois et que d’autres ports arc­tiques soient déve­lop­pés.[…] Il s’est aus­si dit ouvert à une col­la­bo­ra­tion de la Russie avec des « pays amis » dans l’Arctique, et avec les pays occi­den­taux s’ils se montrent inté­res­sés(11) ».
Du côté amé­ri­cain, les diri­geants sont beau­coup moins sobres dans leur voca­bu­laire et pas du tout diplo­ma­tiques pour affir­mer uni­la­té­ra­le­ment leur volon­té d’annexer le Groenland.
« Il nous faut le Groenland, il nous le faut ». Prononcée mer­cre­di der­nier, cette for­mule, Donald Trump la répète depuis son retour à la Maison-Blanche. Et comme à chaque fois, ces mots pro­voquent l’a­ga­ce­ment du gou­ver­ne­ment groen­lan­dais et du Danemark, qui gère une par­tie de son admi­nis­tra­tion. Avec tou­jours la même réponse en retour : « Le Groenland n’est pas à vendre ».
« L’insistance des Américains est com­man­dée par deux inté­rêts fon­da­men­taux. Le pre­mier est celui qui fait le plus grand bruit média­tique : pos­sé­der ce ter­ri­toire, per­met­trait, selon le pré­sident Trump, de “mieux assu­rer la sécu­ri­té des États-Unis, et par voie de consé­quence, celle du reste du monde”. Depuis la fin de la Seconde Guerre mon­diale, et la guerre froide qui a sui­vi, ce ter­ri­toire est en effet consi­dé­ré comme le maillon cen­tral du bou­clier anti­mis­sile amé­ri­cain face à la Russie.
Mais cet espace géo­gra­phique recèle aus­si des inté­rêts éco­no­miques majeurs pour les États-Unis. […] Les mine­rais du Groenland sont aus­si très convoi­tés par les pays occi­den­taux, la Russie et la Chine. Si depuis 2009, il revient léga­le­ment aux Groenlandais de déci­der de l’u­sage de leurs matières pre­mières, de nom­breux pays occi­den­taux font un lob­bying actif pour accé­der à ces res­sources du futur, cru­ciales pour les nou­velles tech­no­lo­gies (semi-conduc­teurs, puces, etc.) et les équi­pe­ments liés à la tran­si­tion éner­gé­tique (éner­gies solaire et éolienne notam­ment(12). »

L’Arctique est une terre sacrée pour les Indo-Européens. Autant dire que les mar­chands qui n’y voient qu’une source de pro­fit auront les plus grandes dif­fi­cul­tés à s’y ins­tal­ler et à l’exploiter car des puis­sances tuté­laires veillent tou­jours sur elle.Frazetta - Femme en danger

Pierre-Émile Blairon

NDLR : Les deux des­sins d’illus­tra­tion sont signés Franck Frazetta(13).

C’est un autre sujet, mais pas tant que ça : vous ver­rez que cette « intel­li­gence » tout aus­si « arti­fi­cielle », l’I.A., dont on nous rebat les oreilles aura exac­te­ment le même destin.

Q

Voir l’intervention de Marie-France Garaud : 

Les offi­cines de « véri­fi­ca­tion » qui ne sont rien d’autre que les outils de pro­pa­gande de « l’État pro­fond » ou plu­tôt « occulte » fran­çais et mon­dia­liste, ont eu pour consigne de ten­ter de nier ces affir­ma­tions et se sont donc indé­cem­ment mobi­li­sées pour contrer ces propos.

Les conduc­teurs, les pro­tec­teurs, les pro­duc­teurs qui sont repré­sen­tés
• pour la pre­mière fonc­tion, par le prêtre (le druide, le cha­man, etc.) qui exerce sa fonc­tion conjoin­te­ment avec le roi,
• pour la deuxième, les guer­riers : actuel­le­ment police (inté­rieur des fron­tières) et armée (exté­rieur),
• et pour la troi­sième, les pro­duc­teurs : se nour­rir, se loger, se vêtir, etc.

Voir mon article du 2 mars 2025 : Le nou­veau « Nouveau monde » de Trump.

Une durée de 64 800 ans décom­po­sée en 10 uni­tés, cha­cune d’une valeur de 6 480 ans, selon un déve­lop­pe­ment invo­lu­tif de 4−3−2−1 et nous nous situons à la fin de la fin du der­nier âge, l’Âge de fer, connu éga­le­ment sous sa déno­mi­na­tion indienne :
Kali-Yuga,
ou nor­dique : Ragnarök,
qui a duré donc 6 480 ans, appa­ru approxi­ma­ti­ve­ment en même temps que l’écriture.

Voir mon ouvrage : La Roue et le sablier, édi­té par Amazon
Pierre-Émile Blairon - La roue et le sablier - Bagages pour franchir le gué

Julius Evola, dans son ouvrage, Révolte contre monde moderne, qu’il a écrit en 1937 (Éditions Kontre Kulture, 2019), a déve­lop­pé notre pro­pos un peu trop laco­nique par ces mots : « L’Amérique, dans sa façon pro­fonde d’envisager la vie et le monde, a fon­dé une « civi­li­sa­tion » qui incarne l’exact contraire de la vieille tra­di­tion euro­péenne. Elle a intro­duit irré­ver­si­ble­ment la reli­gion de la pra­tique et du ren­de­ment, elle a pla­cé l’intérêt pour le pro­fit, la grande pro­duc­tion indus­trielle, la réa­li­sa­tion méca­nique, visible, quan­ti­ta­tive, au-des­sus de toute autre. Elle a don­né nais­sance à une gran­deur sans âme de nature pure­ment tech­nique et col­lec­tive, pri­vée de tout arrière-plan trans­cen­dant, de toute lumière inté­rieure et de vraie spi­ri­tua­li­té… » (p.588)

Voir mon article du 4 mai 2022 : Qu’est-ce que la Tradition primordiale ?

Révolte contre le monde moderne, p. 326.

Les Échos, 28 mars 2025

La Tribune, 31 mars 2025

Pour France Info : « Frank Frazetta, illus­tra­teur amé­ri­cain de génie, édi­té en for­mat XXL comme jamais vu.
Illustrateur de Tarzan, Conan, ou Buck Rogers, spé­cia­liste de l’épouvante gothique pour les maga­zines Creepy ou Vampirella, Frank Frazetta est un des plus grands illus­tra­teurs amé­ri­cains avec Norman Rockwell. »
Quelques illus­tra­tions ici.

Autoportrait :
Franck Frazetta - Autoportrait

Pierre-Émile Blairon est l’auteur d’un cer­tain nombre de livres liés à l’Histoire, notam­ment de la Provence, de Nostradamus à Giono et à la fin du Cycle :

2 Commentaires 

  1. Pour com­plé­ter cet article très clair­voyant, on pour­ra lire avec inté­rêt en par­ti­cu­lier la conclu­sion du livre inti­tu­lé « Symbolisme du sol­stice d’hi­ver » qui fait l’a­na­lo­gie entre la fin du Kali-Yuga et la fin d’un cycle annuel. Tout ce qui concerne l’Arctique et son rôle cen­tral à venir est mis en lumière au vu des prin­cipes de la Tradition Primordiale.

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