La censure devient un savoir-faire français

par | 19 sep­tembre 2025 | Aucun com­men­taire

Les Twitter Files sortent de der­rière les fagots grâce à l’en­quête inti­tu­lée « Twitter Files France », publiée le 3 sep­tembre 2025 sur la pla­te­forme Public News.

Les Twitter Files ori­gi­naux, lan­cés par Elon Musk après son acqui­si­tion de Twitter en 2022, ont expo­sé des col­la­bo­ra­tions entre la pla­te­forme, le gou­ver­ne­ment amé­ri­cain (FBI, DHS, Maison Blanche Biden), des ONG et des élus pour cen­su­rer des conte­nus. C’est bien pour­quoi l’État Profond a empê­ché par tous les moyens cette acquisition.

Twitter Files France étend cette enquête à l’in­ter­na­tio­nal, en se foca­li­sant sur la France comme pion­nière d’une stra­té­gie de cen­sure « par pro­cu­ra­tion »  via des ONG affi­liées à l’État et des médias pour contour­ner les lois et impo­ser un contrôle nar­ra­tif mon­dial. Rappelons nous de l’af­faire du fonds Marianne(1). Selon les auteurs, cette approche remonte aux années 1970 et a été per­fec­tion­née sous Emmanuel Macron. Les auteurs avancent que la France a « inven­té le “Complexe Industriel de la Censure» (Censorship Industrial Complex) fon­dé sur une stra­té­gie de cen­sure indi­recte via des inter­mé­diaires non étatiques.

L’enquête a été menée par Pascal Clérotte (jour­na­liste d’in­ves­ti­ga­tion fran­çais, connu sous le pseu­do­nyme @McmahonPascal sur X, et contri­bu­teur à des médias comme France Soir ou L’Éclaireur), en col­la­bo­ra­tion avec Alex Gutentag (jour­na­liste amé­ri­caine, senior edi­tor à Public News, spé­cia­li­sée dans les enquêtes sur la cen­sure et les tech­no­lo­gies, @galexybrane sur X). Cette enquête a été édi­tée par Michael Shellenberger (@shellenberger sur X, co-auteur des Twitter Files ori­gi­naux, auteur de livres comme Apocalypse Never et San Fransicko, et figure pro-liber­té d’ex­pres­sion, ancien can­di­dat au gou­ver­no­rat de Californie). Des contri­bu­tions sup­plé­men­taires pro­viennent de Thomas Fazi (@battleforeurope sur X, jour­na­liste ita­lo-bri­tan­nique expert en affaires euro­péennes et censure).

L’enquête démontre :
L’implication per­son­nelle de Macron : En 2020–2021, celui-ci a contac­té direc­te­ment Jack Dorsey (alors PDG de Twitter) pour exi­ger plus de cen­sure et de don­nées utilisateurs.
• Le rôle des ONG comme « proxies »(2) : La France délé­guait la cen­sure à des ONG finan­cées par l’État (ex. : via le Fonds pour la Promotion de la Vie Associative ou des sub­ven­tions euro­péennes). Ces enti­tés signa­laient mas­si­ve­ment des tweets légaux, influen­çant les algo­rithmes de Twitter. Exemple : en 2017–2018, des ONG ont pous­sé à la sup­pres­sion de conte­nus anti-Macron lors des élec­tions, et en 2022, pour des posts sur l’im­mi­gra­tion ou les émeutes. Les auteurs com­parent cela au modèle amé­ri­cain (DHS via Stanford Internet Observatory), mais affirment que la France l’a expor­té via l’UE.
Pression sur Twitter et influence mon­diale : Des par­le­men­taires fran­çais (majo­ri­tai­re­ment de la majo­ri­té macro­niste) et des médias sub­ven­tion­nés (ex. : France Télévisions) ont rejoint les cam­pagnes. En 2023, Thierry Breton (ex-com­mis­saire euro­péen) a mena­cé X pour non-cen­sure. L’enquête révèle que ces efforts ont effec­ti­ve­ment influen­cé la modé­ra­tion glo­bale de X, y com­pris hors Europe, en faveur des nar­ra­tifs pro-gouvernementaux.
Implications poten­tiel­le­ment illé­gales : Les auteurs pointent des contour­ne­ments de la loi, comme par exemple le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) pour les don­nées, et le CNCDH (Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme) pour la liber­té d’expression.

C’est exactement ce qu’il s’est passé avec notre censure par YouTube

Nice Provence Info reçoit bru­ta­le­ment, sans aver­tis­se­ment, une note de YouTube nous avi­sant que notre chaîne vidéo est cen­su­rée(3) au motif que « nous ne res­pec­tons pas le règle­ment rela­tif au spam, que nous nous adon­nons aux pra­tiques trom­peuses et aux escro­que­ries ». C’est accu­sa­tions sont gro­tesques : nous ne moné­ti­sons même pas cette chaîne, pas le moindre euro de tran­sac­tion. En outre cette chaîne n’est pas tech­ni­que­ment en mesure d’en­voyer des mes­sages. Pas d’in­ci­ta­tion à la haine, pas de por­no­gra­phie, pas d’argent, pas de vul­ga­ri­té. Nous contes­tons immé­dia­te­ment cette déci­sion auprès de YouTube. Les tech­ni­ciens de cet opé­ra­teur ont dû être cho­qués par ces chefs d’ac­cu­sa­tion bur­lesques et réta­blissent aus­si­tôt l’ac­cès. Il existe bien un proxy fran­çais qui a deman­dé à YouTube de nous cen­su­rer, et il l’a fait de manière outra­geuse. C’est comme si vous reti­riez le per­mis de conduire pour infrac­tion rou­tière grave à une per­sonne qui n’a pas de voiture !

Même si nous avons récu­pé­ré l’ac­cès à notre chaîne, cet épi­sode démontre — s’il le fal­lait encore — l’exis­tence active et omni­pré­sente d’une cen­sure poli­tique illégale.

Selon les rap­ports de trans­pa­rence de X et d’an­ciens rap­ports Twitter, la France figure par­mi les pays les plus actifs en termes de demandes de sup­pres­sion de conte­nu. Plus grave encore : près de 9 signa­le­ments sur 10 effec­tués par ces acteurs mas­qués et irres­pon­sables — qui sont-ils ? qui les nomme ? qui les paie ? — visaient des publi­ca­tions par­fai­te­ment légales, illus­trant l’ampleur du déra­page. C’est ce qui est arri­vé à Nice Provence Info.

Samuel Paty, pro­fes­seur d’his­toire-géo­gra­phie de 47 ans, a été assas­si­né par Abdoullakh Anzorov, un jeune isla­miste radi­ca­li­sé de 18 ans d’o­ri­gine tchét­chène, après avoir mon­tré des cari­ca­tures de Mahomet en classe dans le cadre d’un cours sur la liber­té d’ex­pres­sion.
L’attaque a cho­qué la France et a conduit à une mobi­li­sa­tion natio­nale contre l’is­la­misme radi­cal. Le pro­cès des com­plices, tenu en 2024, a confir­mé que le tueur avait pro­po­sé de l’argent (envi­ron 300–350 euros) à des col­lé­giens pour iden­ti­fier la vic­time, sou­li­gnant la mani­pu­la­tion et l’ap­pât du gain dans la pré­pa­ra­tion de l’attentat.

Création et objec­tif du fonds Marianne

  • Lancement : Avril 2021, peu après l’as­sas­si­nat, pour « pro­mou­voir les valeurs répu­bli­caines » auprès des jeunes (12−25 ans) via des
    cam­pagnes en ligne contre les dis­cours de haine.

  • Financement : 2,5 mil­lions d’eu­ros du bud­get de l’État, gérés par le cabi­net de Marlène Schiappa.

  • Bénéficiaires : 17 asso­cia­tions sélec­tion­nées, dont cer­taines proches de l’en­tou­rage poli­tique (comme des col­lec­tifs anti-« woke » ou pro-Macron).

Les révé­la­tions sur le détour­ne­ment présumé

Des enquêtes menées par Marianne, France 2 et Mediapart (publiées en mars-avril 2023) ont mis en lumière une uti­li­sa­tion dou­teuse des fonds :

  • Gestion opaque : Liste des béné­fi­ciaires secrète, absence de contrôles rigou­reux, et sub­ven­tions ver­sées sans appel à pro­jets public.

  • Détournements allé­gués :

    • Une asso­cia­tion (Fédération des conseils de parents d’é­lèves) a reçu 150 000 euros pour des cam­pagnes, mais l’argent a ser­vi à sala­rier deux ex-diri­geants sans lien direct avec la lutte contre le séparatisme.

    • Des fonds ont finan­cé des conte­nus poli­tiques visant à dis­cré­di­ter des oppo­sants à Emmanuel Macron (comme des mili­tants LFI ou
      éco­lo­gistes) pen­dant la cam­pagne pré­si­den­tielle de 2022, via des influen­ceurs et des sites pro-gouvernementaux.

    • Exemple : 100 000 euros à une socié­té de pro­duc­tion pour des vidéos anti-« isla­mo-gau­chisme » qui res­sem­blaient à de la pro­pa­gande électorale.

  • Impact sur la mémoire de Paty : La famille de Samuel Paty s’est dite « par­ti­cu­liè­re­ment heur­tée » par ces révé­la­tions, esti­mant que « le nom de Samuel Paty ne peut en aucun cas être l’ins­tru­ment de tels agis­se­ments ». L’avocate de la famille, Me Virginie Le Roy, a qua­li­fié cela d” »insulte à sa mémoire » et a récla­mé des enquêtes.

Q

Le terme « proxy » dérive du mot latin « pro­cu­ra­tia », de « pro­cu­rare », for­mé de pro- (au nom de) et curare (soi­gner, s’occuper).
À l’origine, un « proxy » dési­gnait une per­sonne man­da­tée pour agir au nom d’une autre, sou­vent dans des contextes légaux ou ecclé­sias­tiques. Par exemple, un évêque pou­vait délé­guer un « proxy » pour le repré­sen­ter lors d’un concile.
On retrouve cette racine dans le mot « proxénète ».

Q

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