Le boycotteur boycotté

par | 3 novembre 2025 | 4 Commentaires 

Le Pouvoir de nos diri­geants s’ap­puie essen­tiel­le­ment sur la divi­sion : Diviser pour régner. Telle est la Règle.

L’adage de Machiavel est employé jus­qu’à exa­cer­ba­tion. Mais cela remonte à la nuit des temps.

Divide et impera

Divide et impe­ra : déjà les Romains…

Ceci doit s’ac­com­pa­gner de :

l’illu­sion du choix.

Le sum­mum de l’exer­cice du Pouvoir consiste à maî­tri­ser le choix en contrô­lant les par­tis, les médias, le per­son­nel qui jouent le rôle de l’al­ter­nance, et donc de l’opposition.

Pile je gagne, face tu perds.

Pour y par­ve­nir, le Pouvoir sépare, mor­cèle, par­tage, dés­unit, dis­loque, rompt, dépèce, frac­tionne, frag­mente, scinde, ato­mise, désa­grège, dis­perse, dis­so­cie, déchire, écarte, tranche, démembre, découpe, décom­pose, sub­di­vise, mar­gi­na­lise, émiette, éche­lonne, lotit, caté­go­rise, fis­sure, cloi­sonne, gra­due, oppose, par­cel­lise, déso­li­da­rise, dédouble, com­par­ti­mente, clive, brouille, anta­go­nise, etc.

C’est très facile pour le diable qui se nour­rit de conflits :Émoticône diable

Le di-able, c’est celui qui di-vise
Le mot diable vient du grec dia­bo­los (διάβολος), celui qui divise. On retrouve le pré­fixe di‑, ou dia‑, notam­ment dans di-viser, dia-mètre, dia-gonale, dia-lyse.

La méfiance à l’é­gard de l’en­ne­mi ins­ti­tué se trans­forme peu à peu en ban­nis­se­ment puis en haine. Tout ce qui émane de cet enne­mi est décrié et boycotté.

L’expression « boy­cot­ter » vient du nom d’un homme : Charles Cunningham Boycott (1832−1897), admi­nis­tra­teur fon­cier anglais en Irlande qui pra­ti­qauit des loyers exor­bi­tants. Sous l’im­pul­sion de la Ligue agraire irlan­daise (Irish Land League), les ouvriers agri­coles refu­sairent de tra­vailler pour lui, les com­mer­çants de lui vendre, les pos­tiers de livrer son cour­rier, et même les voi­sins ont ces­sé de lui par­ler.
Charles Boycott a dû faire venir 50 ouvriers oran­gistes (pro­tes­tants) d’Ulster, pro­té­gés par 900 sol­dats bri­tan­niques, pour récol­ter ses pommes de terre… à un coût exorbitant.

La méfiance à l’é­gard de l’en­ne­mi ins­ti­tué se trans­forme peu à peu en ban­nis­se­ment puis en haine. Tout ce qui émane de cet enne­mi est décrié et boy­cot­té. Nos diri­geants ayant déci­dé de faire de la Russie notre enne­mi, ce pays est ban­ni. Le ban­nis­se­ment est d’a­bord éco­no­mique avec le suc­cès que l’on sait :

Bruno-Lemaire-Effondrement-economie-russe

« Mozart de la finance sur France Info le 1er mars 2022

puis il s’é­tend à tout ce qui est — de près ou de loin — russe. La rus­so­pho­bie est orches­trée par l’o­li­gar­chie occi­den­tale. Peu à peu, ce ban­nis­se­ment s’é­tend à tout : ren­contres spor­tives, expo­si­tions, voyages, concerts. C’est ain­si que plu­sieurs ins­ti­tu­tions fran­çaises ont boy­cot­té les œuvres sym­pho­niques russes :

  Exemples concrets de boy­cotts culturels
Annulations d’ar­tistes russes • Annulation des concerts de Gergiev avec l’Orchestre Mariinsky à la Philharmonie de Paris (avril 2022).
• Démission for­cée de Tugan Sokhiev de l’Orchestre natio­nal du Capitole de Toulouse (mars 2022).
• Refus d’in­vi­ter des pia­nistes russes à des concours comme celui de Dublin (impact indi­rect en France).
Déprogrammations d’œuvres clas­siques russes • Orchestre phil­har­mo­nique de Strasbourg : Retrait des men­tions « russe » ou « Moscou » pour des œuvres de Stravinski, Rachmaninov et Prokofiev (mars 2022), mais les pièces jouées sans attri­bu­tion natio­nale.
• Quelques orchestres ama­teurs (ex. : à Paris ou en région) ont rem­pla­cé Tchaïkovski par du folk­lore ukrainien.
Impact sur les institutions • Philharmonie de Paris : Modification de pro­gram­ma­tion pour inclure plus d’œuvres ukrai­niennes (ex. : Symphonie n°2 de Boris Lyatoshynsky).
• Festivals comme celui d’Aix-en-Provence : Priorité aux artistes ukrai­niens en 2022–2023.
Réactions et pétitions • Appel de Sir Simon Rattle et Vladimir Jurowski contre le « boy­cott blan­ket » (mars 2022), relayé en France par France Musique.
• Débat sur France Culture : « Quelles limites au boy­cott cultu­rel russe ? » (avril 2022).

[source : Grok]

Lorsque des orga­ni­sa­tions pro-pales­ti­niennes appellent à boy­cot­ter l’ar­tiste fran­co-israé­lien Amir, il en va tout autrement.

Nice-Matin - 29 octobre 2025 - Boycott AmirBien enten­du pour Christian Estrosi, maire de Nice, cela rap­pelle — sans rire — « les heures les plus sombres de notre his­toire » tout en pré­ci­sant : « Nous ne céde­rons à aucune inti­mi­da­tion : Amir est évi­dem­ment le bien­ve­nu à Nice. Je lui apporte tout mon sou­tien face aux attaques injus­ti­fiables.« 
Plus grave encore, Rachida Dati, ministre de la Culture a pos­té sur X : « La scène doit res­ter un espace de liber­té. Aucun pré­texte à l’antisémitisme ! La jus­tice doit être sai­sie. » Elle dénonce un achar­ne­ment contre un artiste qui « prône la paix ».

Qui prône la paix ? Pas si sûr tou­te­fois : Amir a effec­tué deux ans de ser­vice mili­taire au sein de Tsahal et cer­tains n’ou­blient pas qu’il a par­ti­ci­pé acti­ve­ment en 2014 à Paris à un gala de sou­tien à Tsahal où il a inter­pré­té des chansons.

Boycotter les grands compositeurs russes, c’est bien. Boycotter Amir, c’est mal.

[NDLR] Notre illus­tra­tion à la une : image extraite du film « L’arroseur arro­sé », tour­né en 1895 par Louis Lumière et consi­dé­ré comme la pre­mière fic­tion et le pre­mier gag de l’his­toire du cinéma. 

Le concept de « ren­ver­se­ment des valeurs » est prin­ci­pa­le­ment asso­cié à Friedrich Nietzsche, qui l’a déve­lop­pé dans ses œuvres, notam­ment Ainsi par­lait Zarathoustra et La Généalogie de la morale.

4 Commentaires 

  1. Estrosi évoque « les heures les plus sombres de notre Histoire » qu “il semble oublier, car ce sont bien les Soviétiques, donc des Russes, qui ont mis fin au nazisme, donc aux « heures sombres de notre his­toire ».
    Cette rus­so­pho­bie, induite par le Pouvoir en place, par l’UE, par les admi­nis­tra­tions amé­ri­caines, est bien regret­table, car nous serions en paix si l’im­pé­ria­lisme amé­ri­cain, tou­jours pré­sent mal­gré la chute de l’URSS, n’a­vait pas cette obses­sion de la lutte contre le com­mu­nisme qui remonte aux années 20–30. Alors que les Russes n’ont pas de fran­co­pho­bie, ils aiment tou­jours la culture fran­çaise, l’his­toire et les grands Hommes fran­çais qui ont fait la gloire de notre pays. Malgré Napoléon, ils étaient tou­jours nos alliés, mais depuis une géné­ra­tion, l’Occident fait tout pour les reje­ter, alors que notre conti­nent serait le plus puis­sant si on avait su gar­der rai­son en ayant des rela­tions construc­tives avec cet immense pays.

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  2. LFI a la haine des Juifs.
    Moi j’ai la haine de LFI.

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  3. Haganah, Irgoun, Tsahal = pour un même com­bat de ter­ro­risme planétaire.….

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  4. Ils en pensent quoi : Sa Sainteté DIEUDONNÉ 1er du nom et bien d’autres ?!… Du point de vue de ces cha­meaux de 3 … Souvent bel­li­cistes de surcroit !

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