Musique et cerveau : conférence du Docteur Jean-Émile Vanderheyden

10 jan­vier 2025 | 3 Commentaires 

Nous relayons volon­tiers l’an­nonce de la confé­rence orga­ni­sée par le Rotary d’Antibes Juan-les-Pins, le lun­di 20 jan­vier 2025 à 19 heures.

Conférence Rotary Antibes - Musique et cerveau - 20 janvier 2025

Voici com­ment la musique joue dans notre cer­veau… La fameuse ‘Bamba’, musique mexi­caine bien connue depuis les années ’60 , nous rap­pelle d’emblée une danse mais aus­si des sou­ve­nirs et des émo­tions, met­tant d’emblée en exergue les aspects de sti­mu­la­tion céré­brale qui se main­tiennent au long cours et peuvent se réveiller lors d’une évo­ca­tion avec rémi­nis­cence voire revi­vis­cence. La mémoire musi­cale est sur­tout audi­tive, mais peut âtre aus­si visuelle ou encore somes­thé­sique (toucher/​vibration).

Nous allons donc essayer de com­prendre ces carac­té­ris­tiques en nous inté­res­sant aux dif­fé­rentes voies neu­ro­nales qu’activent la musique et ses dif­fé­rentes com­po­santes (rythme, mélo­die, timbre, inten­si­té…) dans notre cer­veau. Dès lors, nous com­pre­nons plus faci­le­ment les effets de la musique sur notre com­por­te­ment moteur ‑comme la danse‑, et sur nos humeurs (dépres­sion, anxié­té), via les émo­tions res­sen­ties. Par exemple, l’énergie, voire la com­ba­ti­vi­té sont ren­for­cées par les marches mili­taires au rythme du tam­bour ou la son­ne­rie du clai­ron, et à l’inverse, la relaxa­tion et la médi­ta­tion sont favo­ri­sées par des musiques douces, lan­gou­reuses (cf séro­to­nine). La musique sti­mule le cer­veau et peut ‘ré-ani­mer’ tem­po­rai­re­ment le patient par­kin­so­nien via la moti­va­tion (cf dopa­mine). D’autre part, notre cer­veau nous per­met aus­si de créer et de jouer de la musique…comme les com­po­si­teurs et les musiciens…

Enfin, le poten­tiel de trans­for­ma­tion de notre cer­veau par la musique (y com­pris la danse et le chant), grâce à la neu­ro­plas­ti­ci­té que nous expli­ci­te­rons, est mis en lumière par diverses appli­ca­tions thé­ra­peu­tiques. Nous abor­dons de manière pré­cise, avec des illus­tra­tions entre autres par vidéos :
• Effet Mozart pour l’apprentissage et le contrôle de l’épilepsie
• Dance-thé­ra­pie (sur­tout par le tan­go) dans la mala­die de Parkinson
• Mnémothérapie par les chan­sons dans la mala­die d’Alzheimer
• Musicothérapie chez les stres­sés, anxieux, dépres­sifs
• Berceuses, ritour­nelles pour les insom­niaques
• Transe (cha­ma­nique) et (auto-)psychothérapie par transe tranquille.

Jean-Émile Vanderheyden,
Neuropsychiatre à Fleurus

[source]

3 Commentaires 

  1. Conférence pas­sion­nante ce lun­di 20, riche­ment illus­trée de sché­mas simples et d’ex­pli­ca­tions orales d’un grand neu­ro­logue. Le clou de la soi­rée fut la pro­jec­tion de 3 vidéo-clips éton­nants tour­nés auprès de malades inertes, qua­si impo­tents sur leurs fau­teuils rou­lants ( Alzheimer, Parkinson,etc.) : Une mamie a écou­té impas­sible une chan­son de Tino Rossi puis au bout de quelques secondes son visage s’est illu­mi­né et elle a retrou­vé le refrain et accom­pa­gné la chan­son de ses gestes coor­don­nés. 2° clip : Un homme sou­te­nu par sa canne à la démarche désar­ti­cu­lée a vou­lu par­ti­ci­per à une danse folk­lo­rique lors d’un mariage et a fini par tom­ber lour­de­ment. Aidé, il a fini par se rele­ver alors que la musique conti­nuait, sou­dain il a jeté sa canne et a emboi­té le pas en rythme avec les dan­seuses comme si de rien n’é­tait. Un troi­sième cas plus extra­or­di­naire : une vieille femme, déchar­née, immo­bile dans son fau­teuil a écou­té la musique du Lac des Cygnes. Au bout d« une dizaine de secondes elle a rele­vé la tête puis ses mains, puis ses bras qui se sont déployés en retrou­vant les gestes qu’elle avait appris dans sa jeu­nesse de dan­seuse d’o­pé­ra il y avait plus d’un demi-siécle.Une deuxième vidéo jux­ta­po­sée mon­trait de façon simul­ta­née une jeune dan­seuse témoin qui exé­cu­tait les mêmes mou­ve­ments de la tête et des bras par­fai­te­ment syn­chro­ni­sés avec ceux de la mamie sur la musique de Tchaikovsky. Dans ces 3 cas la musique a pu recréer des connexions synap­siques pour aller recher­cher au fin fond de la mémoire des sou­ve­nirs cachés dans les neu­rones mais deve­nus inac­ces­sibles sans cette clé magique qu’est la musique.

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    • Réponse à « sim » :
      Nous vous remer­cions vive­ment de ce long com­men­taire qui per­met­tra à notre lec­to­rat de béné­fi­cier du très riche apport du Docteur Jean-Émile Vanderheyden.
      Nous ne dou­tons pas que votre bon­té est ins­pi­rée par la musique !

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  2. Un point com­mun fla­grant, avec un bon nombre d’animaux ! En revanche, confondre Musique (mélo­die de sons et de silence, har­mo­nieu­se­ment confon­dus) avec BRUITS ou RAFFUT, augure une pro­fu­sion d’acouphènes ahu­ris­sante ! Certains zom­bies vont être sur 1 appon­tage de porte avion 24/​24 h et ce, pour le res­tant de leur vie !

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