Affaire de la fac de droit de Montpellier : un procès politique marqué par le courage et la dignité des prévenus

24 mai 2021 | 1 com­men­taire

Premier coup de théâtre
dans « l’affaire dite de la Faculté de droit » de Montpellier, au pre­mier jour de pro­cès. Sollicitant une prise de parole « in limine litis » (à l’ouverture et avant toute défense au fond), Maître Demersseman, avo­cat des huit par­ties civiles ayant occu­pé illé­ga­le­ment la Faculté le 22 mars 2018, — cin­quan­tième anni­ver­saire de la créa­tion du Mouvement du 22 mars 1968 de Daniel Cohn-Bendit — arguant des nom­breux défauts et du manque d’impartialité dans le dérou­le­ment de l’enquête et de l’instruction, quit­tait l’audience avec ses activistes.

Ainsi, après avoir geint devant la presse et mobi­li­sé tout un Parquet et des dizaines de fonc­tion­naires de Police pen­dant des mois, crai­gnant sans doute d’avoir à répondre de leurs propres infrac­tions, ces révo­lu­tion­naires à géo­mé­trie variable cla­quaient la porte du tri­bu­nal et mépri­saient l’institution judi­ciaire, pré­fé­rant jouer les mar­tyrs devant les camé­ras de télé­vi­sion. Rappelons qu’ils avaient même deman­dé le « dépay­se­ment », alors que tous les pré­ve­nus tenaient à un pro­cès ouvert au public et à domicile.

Un des pre­miers ensei­gne­ments de ce pro­cès aura donc été la faible capa­ci­té de mobi­li­sa­tion de l’extrême-gauche obli­gée de com­pen­ser l’anémie de ses troupes par de famé­liques car­tons accro­chés aux grilles du Palais de Justice.

Les audi­tions des pré­ve­nus purent donc néan­moins se dérou­ler avec un sur­croît de séré­ni­té et don­ner lieu à d’impressionnantes décla­ra­tions, toutes empreintes de cou­rage, de digni­té et d’élégance morale, tous ceux ayant agi ce soir-là reven­di­quant l’avoir fait par sens du devoir et pour appor­ter un indis­pen­sable secours aux « assiégés ».

On sou­li­gne­ra que les par­ties civiles, occu­pants illé­gaux de la fac par­mi les­quels des mal­fai­sants et des élé­ments au pedi­gree judi­ciaire char­gé et en lien avec le réseau nui­sible des squats, avaient en pre­mier lieu et dans la soi­rée pro­cé­dé à une éva­cua­tion vio­lente des étu­diants en droit oppo­sés au blo­cage de leur Faculté ; ils avaient moles­té et insul­té ces étu­diants et le per­son­nel, frap­pé le pro­fes­seur François Vialla, humi­lié un Doyen aban­don­né par son Président (Philippe Augé) et par le Préfet (Pouëssel) lequel avait refu­sé l’intervention des forces de l’ordre « quoi qu’il se pas­sât ». Ce sont ces occu­pants dans les­quels le pro­cu­reur de la répu­blique n’a vu que des « jeunes filles de vingt ans, endor­mies sur des bureaux » qui avaient été délo­gées fer­me­ment et les portes refer­mées au grand sou­la­ge­ment de toute la Faculté.

Second coup de théâtre
avec l’arrivée à la barre du Doyen Philippe Pétel qui, met­tant fin à une ligne de défense hési­tante, finis­sait par recon­naître sa res­pon­sa­bi­li­té dans la venue du groupe des « déblo­queurs ».

Sept peines de pri­son requises par le pro­cu­reur dont plu­sieurs avec du « ferme ».

Le Procureur Bélargent requer­rait pour tous des peines de pri­son à hau­teur de 1 an avec une « gra­ti­fi­ca­tion » à 18 mois pour le doyen Pétel. Cela se tra­duit soit par de la pri­son ferme pour les auteurs de vio­lences et du sur­sis pour les com­plices, le tout assor­ti de cinq ans d’interdiction d’exercer toute fonc­tion publique pour les deux uni­ver­si­taires déjà ini­que­ment condam­nés par une ins­tance dis­ci­pli­naire délocalisée.

Tout ça avec pour seule expli­ca­tion : « On ne peut se sub­sti­tuer à la police ou à l’administration ». Que faire quand celles-ci sont déficientes ?

Plus fort encore : le pro­cu­reur requiert un an de pri­son ferme contre un jour­na­liste de la presse libre de ré-infor­ma­tion qui a nié sa par­ti­ci­pa­tion depuis le début de l’enquête.

Martial R. qui a tou­jours nié sa par­ti­ci­pa­tion, que per­sonne n’a vu sur les lieux, qu’aucune par­tie civile ni aucun pré­ve­nu n’a mis en cause, qui était pré­sent alen­tour de la fac pour « cou­vrir l’événement » en tant que jour­na­liste pour Lengadoc-Info… se voit assom­mé par un an de pri­son ferme. On aurait aimé que le pro­cu­reur amène des élé­ments tan­gibles quant à sa pré­sence à l’intérieur de la fac et nous explique ce qu’il entend quand il estime que ce gar­çon a géré « la direc­tion maté­rielle du groupe ». En fait il s’agit d’une argu­tie peu com­pa­tible avec le droit.

Mais Martial a le gros han­di­cap de s’appeler Roudier.

Ces réqui­si­tions déli­rantes, sovié­toïdes
dignes de pays tota­li­taires démon­trant une sou­mis­sion aux déduc­tions irres­pon­sables de la presse mili­tante ou aux ordres et au dik­tat de l’émotion ins­tan­ta­née, sont un signal sup­plé­men­taire et infi­ni­ment déplo­rable envoyé aux rares cou­ra­geux de ce pays, qui s’abstiendront désor­mais d’intervenir quand leur conscience le leur com­man­de­ra pour por­ter assis­tance aux per­sonnes en dan­ger, et pas­se­ront leur chemin.

Même Médiapart
qui ne fait pas vrai­ment par­tie du club des sup­por­ters des « déblo­queurs » a titré ce matin : « À Montpellier, le pro­cu­reur requiert lour­de­ment contre “le com­man­do” de la fac de droit ».

Lourd c’est lourd… d’autant que les par­ties civiles avant leur retrait ne pou­vaient exci­per que d’1 seul jour d’ITT !!!

Le juge­ment a été mis en déli­bé­ré jusqu’au 2 juillet 2021.

[Source : Ligue du Midi]

1 commentaire

  1. Solidarité à l’é­gard des accu­sés, jugés par une piètre jus­tice que l’on sait, dont les « vic­times » pleu­reuses vou­laient faire la révo­lu­tion en fai­sant chier tout le monde, en cas­sant du facho, à condi­tion bien sûr que les « fachos » soient ultra mino­ri­taires car cha­cun sait que si les gauches ont fort peu de qua­li­tés hono­rables, et encore moins le cou­rage, ils n’hé­sitent jamais à s’at­ta­quer à dix contre un, vieillards si pos­sible, lors d’un che­min de croix catho­lique. Il paraît que c’est ça leur pro­gres­sisme et leur tolérance.

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