Ma semaine d’observation de l’info (11 septembre 2022)
Dimanche 4 septembre 2022
Le 25 septembre, dans trois semaines exactement, se dérouleront les élections législatives en Italie, après la démission de Mario Draghi. Tous les sondages s’accordent pour prédire à ce scrutin une victoire de la coalition emmenée par Fratelli d’Italia (Frères d’Italie) qui deviendrait ainsi le premier parti de la péninsule italienne. Ce qui signifierait pour cette coalition de centre droit (en France on dit « extrême droite » ou « fasciste »), qu’elle obtiendrait le plus de voix aux urnes, acquérant le droit de former le nouveau gouvernement. Ce qui est fondamental. Loin derrière se trouve le Parti Démocrate avec sa coalition délabrée et encore plus loin derrière se trouve le Mouvement 5 Étoiles, lui aussi plutôt déconsidéré alors qu’il a fait partie de la coalition au Pouvoir avec la Lega de Salvini.
Giorgia Meloni la présidente de Fratelli d’Italia, étoile montante de la politique italienne, a promis une commission d’enquête sur la gestion de Covid par le ministre de la Santé de Draghi, Roberto Speramza. On attend le même genre de résolution en France !
Elle assurait également ces derniers jours que si Fd’I gagnait, Mattarella (le président de la République italienne) ne pourrait pas faire autre chose que de la désigner comme Premier ministre.
C’est là la crainte pour les politiciens du Système et les technocrates au Pouvoir tant en Italie qu’à Bruxelles : il ne faut absolument pas, et pour cela tout faire pour que la responsable d’un parti identitaire et souverainiste devienne premier ministre ! À Rome certaines voix bien informées susurrent déjà que Mattarella fera un choix « différent ».
Que fera alors le peuple italien, qui grogne déjà contre les récentes décisions du gouvernement en matière de politique énergétique (comme de nombreux autres pays européens d’ailleurs) ? Laissera t‑il un tel « coup d’État » du Deep State italien se faire sans réagir ?
Lundi 5 septembre 2022
Le petit caniche du macronisme puni ! Suite au déplacement du Président en Algérie il y a 15 jours, Le Monde s’était fendu d’un article vertement critique à l’égard de la vision macroniste des relations franco-algériennes.
L’auteur du texte, Paul-Max Morin, enseignant à Sciences Po, a notamment reproché au Président la formule assimilant la colonisation à une « histoire d’amour » entre la France et l’Algérie. Pour lui, cela « parachève la droitisation d’Emmanuel Macron sur la question mémorielle ».
On se rappelle qu’en 2017, le chef de l’état avait qualifié la colonisation de « crime contre l’humanité », ce qui à l’époque avait ravi le même Paul-Max Morin.
Oui, mais voilà. Le Monde est lu à l’Élysée. Et l’article n’a pas du tout plu au Palais.
« Suite à sa publication, j’ai reçu un premier appel hier matin du journal m’informant que « l’Elysée était furax » et qu’il fallait apporter des modifications. J’ai accepté ces changements car la formulation ne remettait pas en cause le fond de l’analyse. Mais cela n’a pas pu être modifié car une demi-heure plus tard, j’ai reçu un deuxième appel pour me dire que la tribune était retirée parce que j’avais mal interprété ou surinterprété les propos du président et que cette analyse était partagée par les envoyés spéciaux en Algérie qui s’opposaient à sa publication », s’est plaint le politologue, qui déplore le fond du message d’excuses publié par Le Monde.
Il révèle par ailleurs que le quotidien national l’a contacté ce 2 septembre en lui proposant de « republier la tribune mais sans parler d’histoire d’amour ». « C’est donc qu’il y a là une impossibilité de débattre des propos du président », accuse-t-il enfin.
Rappelons que Le Monde a longtemps été considéré comme le quotidien de référence, notamment auprès des étudiants, mais que petit à petit, et particulièrement sous la présidence de Pierre Bergé, il était devenu une courroie de transmission du parti socialiste. Il est aujourd’hui entre les mains de Xavier Niel, Mathieu Pigasse et Daniel Kretinsky, autrement la haute finance mondialiste et apatride.
Infographie : le groupe Le Monde
Mardi 6 septembre 2022
La polémique du jour ne prête pas à sourire, mais carrément à éclater de rire !
Suite à un déplacement de l’équipe de foot du PSG en jet privé pour se rendre de Paris à Nantes (une heure de trajet contre deux en TGV), c’est l’entraîneur de l’équipe Christophe Galtier, qui a réagi aux quelques mini-critiques émises ça et là :
« Ce matin, on a discuté avec la société avec laquelle on fait nos déplacements pour savoir si on ne pouvait pas se déplacer en char à voile ». Un trait d’humour peut être pas du meilleur goût, mais qui a déclenché une tempête de réactions parmi la gauche bien pensante, écologiste, socialiste et populiste.
Ce qui est à retenir dans cette triste histoire, c’est que le fait le plus grave pour l’opinion, ce n’est pas le fait de voyager en jet privé (sauf quand c’est Bolloré ou un autre chef d’entreprise), mais de faire de l’humour à ce sujet. Un peu comme en Italie il y a peu, lorsqu’après le viol d’une femme en pleine rue par un afghan migrant, Le Monde (encore!) a dénoncé les dénonciateurs de l’acte !
Le rire va t‑il être interdit dans des jours proches par les nouveaux ayatollas de la pensée ? Les esprits écologistes vont-ils, à la manière du « Jorge de Burgos, ex-bibliothécaire de l’abbaye » dans le chef d’œuvre littéraire d’Umberto Ecco « Le nom de la Rose » supprimer tout ce qui prête à rire ? Ils n’auront tout de même pas l’aplomb de dire que c’est parce que le Christ, lui, ne riait pas !
Ce qui est surprenant, c’est qu’on n’ait pas entendu de voix musulmanes s’élever sur l’utilisation humoristique des « voiles », ou parmi la communauté LGBTetc surenchérir pour préférer le char à vapeur au char à voile !
Sandrine Rousseau, pourquoi tu tousses ?
Mercredi 7 septembre 2022
Je vous parlais lundi de « l’indépendance » journalistique du journal Le Monde, pieds et poings liés par le gouvernement.
Un autre cas « d’indépendance » de l’information en France vient de nous être donné par la chaîne de télévision LCI, et ceci pourrait devenir un cas « d’école ».
Je résume : samedi 3 septembre, à Paris, Florian Philippot avait organisé une manifestation, comme il en organise depuis des mois, mais cette fois, pas au sujet de la crise sanitaire, mais de la crise énergétique. De plus en plus de gens réalisent que cette crise aurait pu être évitée sans les sanctions contre la Russie et que quelqu’un doit répondre de leurs conséquences, c’était le leitmotiv de la manifestation, prévue, déclarée à la préfecture et annoncée à l’AFP.
La chaîne d’info, pour illustrer l’événement, a présenté un reportage diffusé sur la chaîne russe Russia One. En évoquant « plusieurs centaines de manifestants » protestant contre « la politique des autorités, qui selon eux n’aide en rien la population à supporter les conséquences de la crise économique » et scandant « Macron, démission ! », la séquence de la chaîne russe ne faisait guère que rendre compte de la mobilisation.
La surprise vint au moment du retour au direct sur le plateau. Julien Arnaud, qui officiait alors, a tout simplement affirmé : « Il n’y a pas eu de manifestation ce week-end, ce n’est pas du tout vrai. » Et d’incriminer une opération de « propagande russe ». Rien de moins ! Une autre participante allant même jusqu’à mettre en cause et accuser « les calculs de Vladimir Poutine » visant « à faire croire que l’Europe se divise ».
Autrement dit, l’information que vous voyez en France est influencée, voire dictée par la Russie. Ce qui montre un sérieux problème de déontologie et de vérification de l’info sur la chaîne, qui a finalement présenté des excuses, mais un peu tard.
Quelques photos de la manifestation « qui n’a pas eu lieu ».
Jeudi 8 septembre 2022
Pour Olivier Véran, Didier Raoult était un peu comme le docteur Doxey dans Lucky Luke : il vendait son élixir de village en village en disant qu’il allait tout guérir ! C’est ce qu’il écrit dans un livre sorti hier. N’empêche que nombre de politiciens sont allés le trouver dans l’espoir de guérir du Covid qui commençait à faire parler de lui. Tous ceux-là aujourd’hui n’ont pas un mot pour le défendre (lire Estrosi, zélateur de la vaccination, après la chloroquine du 4 juillet 2021).
Dans le même ouvrage, l’ex-ministre de la Santé, désormais porte-parole du gouvernement, reconnaît tout de même que celui-ci a fait des erreurs dans sa gestion de la crise sanitaire, en particulier sur les masques, et ce pour quoi il présente ses excuses. Point de pénurie à l’époque, contrairement à ce qui avait été annoncé mais une simple erreur commise par l’OMS. Disculpé le gouvernement !
Il reconnaît aussi l’absurdité d’avoir autorisé des terrasses de restaurant à ouvrir en exigeant des bacs à fleurs ou des simples panneaux pour séparer les tables. Il ne parle pas des cordes installées sur les plages, qui elles, devaient probablement bien remplir leur fonction protectrice.
Il se plaint également des perquisitions menées à son domicile ainsi qu’à celui d’autres membres du gouvernement suite aux 200 000 plaintes déposées pour leur gestion de la crise. Seule Agnès Buzyn, qui avait déjà quitté le navire, a été inquiétée et mise en examen pour « mise en danger de la vie d’autrui ». Elle a depuis été nommée à la Cour des comptes.
Il en faudra d’autres livres pour que l’on soit enfin informés de tout ce qui a « cloché » dans cette affaire.
Vendredi 9 septembre 2022
Mort de la Reine d’Angleterre, les Britanniques sont en deuil.
Tous les commentaires fleurissent aujourd’hui dans tous les médias, et les chaînes TV vont en faire leur principal sujet pendant les semaines à venir… Je ne reviens donc pas sur l’histoire de cette monarque tant aimée de ses sujets et bien au-delà, ni sur le devenir du nouveau roi d’Angleterre Charles III.
Je ne commenterai juste que les petits aspects « pratiques » à cette disparition.
Après le décès de la reine, de nombreux aspects de la vie quotidienne au Royaume-Uni vont en effet changer avec l’accession de Charles au trône. C’est d’abord son visage qui va apparaître sur les pièces de monnaie et les billets de banque au Royaume-Uni et dans d’autres pays du monde, remplaçant le profil de sa mère. Son effigie apparaîtra également sur plusieurs des devises utilisées dans d’autres pays de l’ex-Commonwealth : Caraïbes orientales, Canada, Australie et Nouvelle-Zélande. Plus près de chez nous, les îles anglo-normandes de Jersey, Guernesey, l’île de Man et Gibraltar, sans oublier la lointaine Sainte-Hélène et les Malouines, tous îles et territoires contrôlés par la couronne britannique.
Pour le courrier, ce seront les timbres qui devront changer d’effigie. Et même les boîtes aux lettres marquées EIIR (pour Elizabeth II Regina) devront être modifiées.
L’hymne national, que les Britanniques entonnent depuis 1952, redeviendra bien entendu « God Save the King », avec une version dont les paroles seront « masculinisées ». Même les « bobbies », ces policiers londoniens vont devoir modifier l’insigne de leur casque, et les passeports verront également le libellé inscrit dans la couverture intérieure modifié.
Et of course toutes les expressions populaires ou protocolaires seront changées au profit du nouveau souverain.
Samedi 10 septembre 2022
Macron a donc ouvert jeudi son « grand machin » comme aurait dit un célèbre général, son « Conseil national de la refondation ». Un fiasco dès son ouverture puisque la moitié des invités a refusé de s’y rendre, comprenant bien que cette initiative n’est qu’un coup de pub que le chef de l’État veut se faire à moindre frais.
Qui se souvient en effet des conclusions du « Grand débat national » lancé après l’épisode des Gilets Jaunes ? Où sont passés les cahiers de doléances rédigés par les citoyens qui réclamaient un peu d’écoute ? À quoi ont servi les 12 millions d’Euros débloqués à ce sujet ?
Et la Convention citoyenne pour le climat lancée en octobre 2019 par Édouard Philippe ? Elle a débouché sur quoi de concret ? À quoi ont servi les 5 millions d’euros débloqués à ce sujet ?
Quant au « Collectif citoyen sur la vaccination », lancé le 16 janvier 2021, neuf mois de travaux dont le coût n’a pas été établi, quelles en ont été les conséquences ? Quelles décisions ont été prises à sa suite ?
Le chef de l’État a peur de son Peuple, de sa représentativité. Aussi, cherche t‑il toujours à contourner l’opposition, même légale et élue, afin de faire croire à un semblant de démocratie dans le pays.
Mais ses sujets ne sont pas dupes. Pas tous en tous cas.
Bonne semaine à tous, et à dimanche prochain…
Patrice LEMAÎTRE
Et pendant ce temps !
… on apprend que la France a continué à vendre des armes à la Russie pour quelques millions d’euros en 2021.
Là, ça va encore, on connaît le poids de l’activité des ventes dans l’économie française.
Mais parallèlement et en même temps, avec un narratif bien huilé de culture de la peur, on donne des armes aux Ukrainiens.
Un effort de guerre que les Français payent déjà alors qu’ils n’ont rien demandé.
Au passage, au prix de l’affaiblissement de notre propre défense !
Enfin, s’il faut dorénavant compter sur la défense européenne, on n’est pas arrivé ! Un grand nombre de pays négocient directement leur énergie russe avec Poutine. Ils ne vont sûrement pas lever le petit doigt contre lui.
Si j’étais les Russes, je ne payerais pas les livraisons, demandant la même mesure pour chacun des belligérants d’une guerre où nous ne sommes surtout pas partie prenante ! Oups !