L’Hebdo Varois 04–2016

Toulon à la une

Dans le Var, c’est la ville de Toulon et son agglo­mé­ra­tion qui font le plus sou­vent l’actualité de cette semaine du 18 au 24 jan­vier 2016. Qu’il s’agisse du rap­pel et des suites de faits dra­ma­tiques et dou­lou­reux, comme l’attaque contre Charlie Hebdo en jan­vier 2015 et le meurtre du doua­nier en mis­sion de livrai­son sur­veillée en novembre 2015. Ou que l’on ait affaire à des évé­ne­ments plus légers comme le recen­se­ment de la popu­la­tion. Ou encore que l’on évoque des sujets réso­lu­ment posi­tifs comme l’éclosion du finan­ce­ment par­ti­ci­pa­tif ou l’aide à l’emploi des séniors. Et même l’ou­ver­ture d’un garage qui répare votre voi­ture pen­dant que vous dor­mez, donc sans l’immobiliser aux heures où vous en avez besoin.

Qui se soucie des victimes ?

On se sou­vient que lors du car­nage ayant déci­mé la rédac­tion de Charlie Hebdo à Paris en jan­vier 2015, un poli­cier tou­lon­nais a per­du la vie. Ce fonc­tion­naire était char­gé de la pro­tec­tion de Charb. On a appris que sa veuve, un an plus tard, vient de dépo­ser plainte contre X pour homi­cide invo­lon­taire. Ingrid Brinsolaro consi­dère en effet que la mort de son mari est inter­ve­nue dans des condi­tions qui font appa­raître des man­que­ments dans la pro­tec­tion du jour­nal. Elle pré­cise que « cette plainte com­porte des cir­cons­tances aggra­vantes dues à des négli­gences admi­nis­tra­tives ».

Le doua­nier Pascal Robinson, tué en mis­sion le 23 novembre 2015 au quar­tier de Saint-Jean-du-Var, dans les cir­cons­tances que nous avons rela­tées ici, a fait l’objet d’une ques­tion au gou­ver­ne­ment. Ce n’est pas un par­le­men­taire varois, mais le dépu­té-maire du Havre, Édouard Philippe, qui en est l’auteur. Le dépu­té a ren­du hom­mage au pro­fes­sion­nel che­vron­né, fier de ser­vir son pays, qu’é­tait Pascal Robinson. Il a aus­si lan­cé à cette occa­sion un appel à une prise de conscience natio­nale face à l’a­lour­dis­se­ment des mis­sions dévo­lues aux ser­vices des douanes. Au moment où des doutes sub­sistent quant aux créa­tions de postes annon­cées par le pré­sident de la République.

Pendant ce temps les par­le­men­taires varois se fai­saient dis­crets quant à leur posi­tion per­son­nelle vis-à-vis de la ques­tion de la déchéance de natio­na­li­té pour les ter­ro­ristes et leurs com­plices. Chez les dépu­tés, seuls Geneviève Lévy, Josette Pons et Philippe Vitel ont fait savoir spon­ta­né­ment qu’ils y étaient favo­rables. Côté séna­teurs, Hubert Falco et David Rachline avaient eux aus­si très vite fait connaître leur posi­tion pour cette mesure. Les autres ne se sont guère fait entendre.

Un recensement peu consensuel

Nous nous sommes déjà fait l’é­cho dans nos colonnes – Population : les mau­vaises que­relles du maire de Toulon – de l’é­ton­nante contes­ta­tion, de la part d’Hubert Falco, maire de Toulon, concer­nant les chiffres com­mu­ni­qués par l’INSEE. Réfutant la méthode des son­dages, citant des quar­tiers où les agents enquê­teurs n’a­vaient pu entrer, éta­lant ses propres chiffres de comp­teurs d’eau et de classes ouvertes, le maire de Toulon per­siste et signe. Il a remis une couche lors de la réunion du conseil muni­ci­pal jeu­di 21 jan­vier 2016, en qua­li­fiant les chiffres de l’INSEE de « fan­tai­sistes ».

Il faut dire que cette opé­ra­tion, pour­tant tra­di­tion­nelle, de comp­tage de la popu­la­tion, semble se pas­ser moins bien que d’ha­bi­tude à Toulon. Au point que la Police natio­nale a com­mu­ni­qué sur la vigi­lance à obser­ver pen­dant la pré­sente cam­pagne de recen­se­ment. Depuis la carte offi­cielle que l’agent enquê­teur doit pro­duire, jus­qu’à l’ap­pel au 17 en cas de doute. Pas vrai­ment de quoi, en effet, ima­gi­ner que le recen­se­ment se déroule en toute sérénité.

Le fonctionnement en réseau, ça marche

On l’a appris en décembre 2015, c’est désor­mais une réa­li­té, un immeuble va voir le jour avant la fin de cette année 2016 à Toulon grâce au « crowd­fun­ding ». Il s’a­git d’une tech­nique dont le nom, en fran­çais cor­rect, est « finan­ce­ment par­ti­ci­pa­tif ». Elle consiste à lever des fonds grâce à une plate-forme inter­net. Elle a jus­qu’i­ci été plus employée pour finan­cer des pro­jets de pro­duc­tion musi­cale ou recueillir des fonds dans le cadre d’une cause huma­ni­taire. Elle com­mence à gagner l’im­mo­bi­lier, mais à Toulon c’est une pre­mière. Le Pagnol, bou­le­vard Laugier, sor­ti­ra donc de terre pour part grâce à des inves­tis­seurs qui viennent ain­si relayer le pro­mo­teur, lequel dans un sché­ma clas­sique finance, la plu­part du temps avec concours ban­caires, la tota­li­té de ses pro­grammes. Le ren­de­ment offert est attrayant. Sous réserve de bonne fin au dénoue­ment de l’o­pé­ra­tion, c’est gagnant pour toutes les par­ties prenantes.

Parallèlement, mais dans un tout autre domaine, une autre ini­tia­tive vise éga­le­ment à opti­mi­ser le fonc­tion­ne­ment en réseau. Pôle Emploi a en effet orga­ni­sé, en liai­son avec l’UPV (Union Patronale du Var), une réunion regrou­pant des chefs d’en­tre­prise, des res­pon­sables d’as­so­cia­tions et des repré­sen­tants de ses propres ser­vices. L’objectif est de faire en sorte que les séniors en recherche d’emploi trouvent des par­te­naires pour mener à bien leur pro­jet pro­fes­sion­nel. Le par­rai­nage peut se maté­ria­li­ser sous plu­sieurs formes, de la clas­sique aide à la recherche d’emploi jus­qu’à la créa­tion d’une entre­prise. Bien évi­dem­ment les car­nets d’a­dresses seront sol­li­ci­tés pour mul­ti­plier les contacts pertinents.

La réparation vient en dormant

Qui n’a jamais pes­té contre l’im­mo­bi­li­sa­tion de son véhi­cule lors du pas­sage au garage ? Pertes de temps et sou­vent d’argent à la clef car les véhi­cules de cour­toi­sie sont rare­ment gra­tuits. C’est l’i­dée qui a gui­dé le pre­mier gara­giste de la région tou­lon­naise – à La Garde pré­ci­sé­ment – pour pro­po­ser un ser­vice inno­vant à sa clien­tèle. À savoir appor­ter sa voi­ture le soir et la récu­pé­rer le len­de­main matin pour repar­tir au tra­vail. Ceci implique bien sûr que l’a­te­lier reste ouvert la nuit. La com­mo­di­té et la sim­pli­ci­té pour le client. Une oppor­tu­ni­té de chiffre d’af­faires sup­plé­men­taire pour l’en­tre­pre­neur. Pour l’ins­tant, cette inno­va­tion n’a pas pro­vo­qué de réac­tions com­pa­rables à celles qui n’en finissent pas d’a­li­men­ter le débat sur le tra­vail du dimanche.

Marc FRANÇOIS, Toulon, le 24 jan­vier 2016