Pourquoi soutenir la police ?
L’Hebdo Varois 13–2016
Un ami varois disait qu’il espérait que ce mercredi 18 mai 2016, avenue Vauban à Toulon, il y aurait « beaucoup de monde pour soutenir la Police contre la racaille gauchiste ». Propos a priori sympathique, civique même, avec un accent patriotique. Que du bon sens donc, surtout en ces moments de trouble à l’ordre public, au cours desquels les forces de l’ordre sont malmenées. Quoique…
Responsabilité de la Police
« Soutenir la police », sur le principe, en effet, pourquoi pas ? Sur le terrain, en particulier depuis quelques mois, certainement pas. La plupart des policiers acceptent sans broncher des ordres – ou des absences d’ordre – de façon très sélective. Par exemple, il n’y a eu aucune équité de traitement entre la Manif pour Tous ou les manifestations anti-immigration de Calais récemment d’un côté, et Nuit Debout ou les casseurs anti-loi travail en ce moment d’un autre côté. Ce n’est pas qu’un problème de hiérarchie, infiltrée par la gauche et les idées gauchistes, trop servilement aux ordres. Peu de policiers de base ont protesté, ou au moins renâclé, devant ce deux poids-deux mesures. On en a même vu faire du zèle contre des nationaux, ou s’en prendre à de simples citoyens qui exprimaient leur exaspération, hors tout embrigadement partisan. Le devoir de réserve et l’obligation d’obéissance ont bon dos. Se cacher systématiquement derrière revient à se conduire en collabo. L’Histoire a déjà jugé et condamné des fonctionnaires, armés ou non, qui n’avaient pas eu le courage de discerner des ordres illicites. « Dans certains cas, obéir c’est trahir » a écrit un ex-policier, sanctionné pour liberté d’expression, qui appelle ses anciens collègues à faire preuve d’esprit de résistance. Il paraît que la sympathie pro-FN monte à l’intérieur du bataillon des flics de base. Alors, de temps à autre, il faudrait qu’ils aient ce qu’il faut, où il faut l’avoir, et qu’ils le prouvent.
Désigner ses ennemis, reconnaître ses amis
« Contre la racaille gauchiste » : aujourd’hui, avec l’inversion généralisée des valeurs et des rôles, la police et la justice protègent les racailles, les délinquants et les immigrés clandestins. Elles pourchassent en revanche les Français susceptibles de ne pas obéir à la police d’ordre supérieur. La police de la pensée. De la pensée unique. Laquelle ne rêve que d’achever l’agonie de la nation française. Alors que la mission première d’une bonne police est d’assurer l’ordre intérieur permettant, en complémentarité avec la défense nationale chargée de la protection extérieure, la pérennité de notre nation. Demain, si Hollande mobilise les policiers pour protéger le concert profanateur de Black M à Verdun, que vont faire les policiers ? Obéir, la plupart sans état d’âme, certains avec application particulière. Ils vont suivre aveuglément les consignes des imposteurs qui les dirigent. C’est-à-dire assurer la possibilité, en un lieu et à un moment des plus emblématiques et des plus sacrés, de faire insulter la France et les Français. Et au passage donner le droit de se faire eux-mêmes injurier par ceux qui les haïssent et les vomissent. Une prise de conscience minimale, savoir différencier ceux qui aimeraient les soutenir de ceux qui veulent leur faire la peau, serait salutaire pour les policiers.
Donnant-donnant
Beaucoup de Français se disent, on les comprend : je soutiendrai les policiers quand eux-mêmes me soutiendront en tant que Français « normal ». A savoir quand les flics seront clairvoyants et courageux. Ce qui laisse hélas un peu de temps devant nous, sauf miracle ou événement fort. Pourtant on aimerait tant que la police fasse son boulot, naturellement, sans avoir besoin d’en parler. C’est l’une des fonctions régaliennes de l’État. On rêve qu’une part au moins de nos impôts, notre contribution au fonctionnement de l’État, soit utilisée de façon conforme et pertinente.
Marc FRANÇOIS, Toulon, 18 mai 2016
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