De Rothschild à Rothschild
Il existe toutefois, malgré tous les garde-fous mis en place par le pouvoir vertueux, un autre pouvoir, se situant au dessus de tous les autres. Celui de l’argent. Vous le connaissez. « Notre ennemi c’est la finance » dixit notre président très bientôt sortant, alors qu’il était — il est vrai — en campagne électorale.
Ce pouvoir de l’argent comporte également ses propres mots repères : corruption, trafic d’influence, lobbying, manipulation, secret, cosmopolitisme… Tout s’achète et tout se vend : les biens et les consciences, les médias, la culture et même le corps humain. Le pouvoir de l’argent dispose de tous les curseurs pour faire et défaire les rois, les présidents ou les dictateurs.
Le pouvoir appartient à celui qui frappe la monnaie. C’est normalement le privilège des États constitués, démocratiques ou pas. « Battre monnaie » est reconnu comme l’une des marques de la souveraineté d’un Prince ou d’un Etat, au même titre que le ver l’impôt ou enrôler une armée.
Mais ça, en France, c’était avant Pompidou et la loi n° 73–7 du 3 janvier 1973 sur la Banque de France, loi fondatrice historiquement reconnue par les économistes comme le moment du passage du financement de l’économie et de l’Etat par l’Open market. Jusqu’à cette rupture, la création monétaire en dernier ressort relevait de la banque centrale nationale, via le taux de l’escompte accordé aux banques commerciales. Et le financement de l’Etat français était assuré par cette même banque centrale française, via le Trésor public. La Banque de France jouait pleinement son rôle de banque centrale, dans tous les sens du terme : à la fois banque des banques et banque de l’Etat.
Cette loi de 1973, dite « Pompidou-Rothschild », a donné les clés de la Banque de France aux banques privées et à la finance apatride. Depuis lors la France ne peut plus s’endetter auprès de la Banque de France mais doit le faire sur ce « marché ouvert » nouveau, en clair auprès des banques privées, nationales et de plus en plus internationales. Celles-ci ont ainsi pris, de fait, le pouvoir de créer la monnaie. Conséquence supplémentaire, les intérêts de la dette – censés revenir à la Banque de France, donc à l’État, donc in fine au peuple, du moins dans une démocratie digne de ce nom – revenaient dès lors dans les mains de créanciers privés.
Depuis ce tour de passe-passe, le moindre sou en circulation, pour acheter sa baguette ou son ticket de PMU, est de l’argent-dette. Laquelle dette est devenue d’autant plus abyssale que le nombre de milliardaires a explosé dans le monde. Principe des vases communicants.
« Celui qui ne connaît pas l’histoire est condamné à la revivre » écrivait Karl Marx dans son Manifeste du parti communiste. Qu’allons-nous donc avoir à revivre si nous l’oublions ?
Georges Pompidou, Président de la République de 1969 à 1974, a travaillé pour la banque Rothschild, de 1954 à 1958.
Emmanuel Macron, candidat à la Présidence de la République en 2017, a travaillé pour la banque Rothschild lui aussi, de 2008 à 2012.
En septembre 2008, il se met en disponibilité de la fonction publique et devient banquier d’affaires chez Rothschild, recruté par François Henrot sur recommandation de… Jacques Attali, avec l’adoubement d’Alain Minc ! Question parrainages, que du lourd donc, et pas forcément les personnages les plus recommandables ou les plus soucieux en termes d’intérêts nationaux de la France. Ce ne fut qu’un bref passage, le temps d’être accepté par la haute finance — et de faire rapidement fortune — avant de revenir dans la sphère publique, auprès de François Hollande, à l’Elysée. A nouveau Emmanuel Macron ne s’attarde pas et brigue directement la présidence de la République, sans aucune expérience politique ni électorale. C’est qu’il faut faire vite avant que le peuple ne se réveille et ne se révolte.
De Rothschild à Rothschild, retour à la case départ. Macron, qui prend la France pour un grand Monopoly, croit au tirage des cartes « chance ».
Alors, « Stop » ou « Encore » ?
Michel Lebon
Quelques citations :
- John Kenneth Galbraith, économiste : « Le procédé par lequel les banques créent de l’argent est tellement simple que l’esprit en est dégoûté. »
- Napoléon Bonaparte, créateur de la Banque de France : « Lorsqu’un gouvernement est dépendant des banquiers pour l’argent, ce sont ces derniers, et non les dirigeants du gouvernement qui contrôlent la situation, puisque la main qui donne est au-dessus de la main qui reçoit. L’argent n’a pas de patrie ; les financiers n’ont pas de patriotisme et n’ont pas de décence ; leur unique objectif est le gain. »
- Mayer Amschel Rothschild (1744 – 1812) : « Permettez-moi d’émettre et de contrôler les ressources monétaires d’un pays et je me moque de celui qui écrit ses lois. »
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