C’est sous la hou­lette de Lionel Tivoli, chef du RN dans le dépar­te­ment des Alpes Maritimes, qu’une réunion publique avait lieu ce mer­cre­di soir 15 mai 2019 à Antibes. Cent vingt per­sonnes envi­ron étaient venues écou­ter le tou­jours conseiller muni­ci­pal anti­bois, mais futur can­di­dat à la mai­rie de Vallauris.

La salle fut d’a­bord chauf­fée par la retrans­mis­sion en direct de BFMTV, du duel entre Jordan Bardella et Nathalie Loiseau, les deux têtes des deux listes plé­bis­ci­tées pour les euro­péennes dans les son­dages. Au grand plai­sir d’une salle tout acquise, le jeune can­di­dat ne fit qu’une bou­chée de son adver­saire, inca­pable d’ar­gu­men­ter cor­rec­te­ment, se réfu­giant beau­coup trop sou­vent dans l’a­na­thème contre son contradicteur.

Thierry-Mariani-Antibes-15-mai-2019.


Lorsque le public fut prêt, on intro­dui­sit la « guest-star » de la soi­rée, en la per­sonne de Thierry Mariani.

Celui fut, on le rap­pelle, ancien dépu­té du Vaucluse puis des Français de l’é­tran­ger. Le 14 novembre 2010, François Fillon le nomme secré­taire d’État auprès de la ministre de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, char­gé des Transports. Il devient ministre, avec les mêmes attri­bu­tions, lors du rema­nie­ment du 29 juin 2011.

Thierry Mariani a aujourd’­hui rejoint le Rassemblement National de Marine Le Pen, esti­mant que « le pro­gramme est qua­si­ment celui du RPR en 1992. Je ne vois pas en quoi il est fas­ciste ou raciste ». C’est donc, à l’ins­tar d’Hervé Juvin, un « gros pois­son » rame­né dans les filets du RN.

Le dis­cours de Thierry Mariani sur les élec­tions de dimanche pro­chain, se décli­na sur deux thèmes : l’Europe et la France :
→ L’Europe, parce que pour lui, il faut chan­ger ceux qui sont au pou­voir là-haut depuis le début, à savoir le PPE (centre droit) et le S&D (socia­liste), et qu’au­jourd’­hui avec la mon­tée en force des « popu­lismes », leur hégé­mo­nisme, peut vaciller.
→ La France ensuite, parce qu’Emmanuel Macron s’é­tant tel­le­ment inves­ti dans la cam­pagne, jus­qu’à figu­rer lui-même sur les affiches élec­to­rales, il devient néces­saire qu’il soit bat­tu. S’il arri­vait en tête dimanche soir, son arro­gance et son mépris du peuple fran­çais n’au­raient alors plus aucune limite et sa poli­tique désas­treuse pour­rait conti­nuer à être appli­quée. À l’in­verse, et comme le sou­haite direc­te­ment Marine Le Pen, une défaite du Président devrait lui impo­ser une démis­sion… « à la de Gaulle ! »

Patrice LEMAÎTRE