Pourquoi Nice n’est-elle pas en Provence ?
Régnant sur la Provence, la Reine Jeanne, périt assassinée le 27 juillet 1382. Bien que mariée quatre fois, elle n’avait aucun successeur direct.
En 1373, elle avait désigné pour héritier son cousin Charles, duc de Duras (en Albanie).
Puis en 1380, revenant sur son choix, elle avait adopté le duc d’Anjou, Louis 1er, l’un des frères du roi de France Charles V.
À la mort de la reine, chacun se prétendit héritier et les troupes des prétendants s’affrontèrent dans un conflit long et douloureux. Après la mort des deux protagonistes, le conflit fut poursuivi par leurs épouses en qualité de régentes de leurs fils mineurs.
Nice tenant pour les Duras, et Marseille tenant pour les Anjous, la Provence était donc déchirée
Au début de l’année 1388, Georges de Marle, sénéchal de Louis II, concentra des troupes autour de Nice pour investir la cité. Voyant cela, les édiles envoyèrent une délégation auprès de Ladislas de Duras pour demander de l’aide. Il lui fut répondu que le roi de Naples ne pouvait les aider et qu’en conséquence, ce dernier permettait aux Niçois de se donner à tel seigneur qu’il leur plairait, et qui pourrait assurer leur protection, à condition qu’il ne fût pas un adversaire des Duras. Au retour de la délégation et après délibération, il fut décidé de choisir le comte de Savoie Amédée VII, dit « le comte rouge ».
Amédée VII arriva avec son armée à l’abbaye de Saint Pons, aux portes de Nice, le 27 septembre 1388, et le Conseil des Quarante donna mandat aux quatre syndics d’aller demander la protection du comte de Savoie. Le lendemain, 28 septembre, était rédigé par devant notaire le pacte de « dédition » aux termes duquel le comte de Savoie s’engageait à gouverner et protéger Nice et sa viguerie. Le terme dédition est un terme juridique qui caractérise la soumission volontaire d’un peuple ou d’une commune à un souverain.
C’est donc cette année le 631e anniversaire de la signature de cette charte qui sera célébré
Pourquoi cette année, ce qui ne correspond pas à un « compte rond » ? Et bien parce que la magnifique abbaye de Saint Pons à Nice qui était fermée depuis 1999, car dans un triste état, vient de lui être rendue admirablement restaurée, grâce au beau travail des artisans des monuments historiques, qui y œuvrent depuis 2016.
Tous les Niçois sont invités à venir nombreux célébrer l’événement le samedi 28 septembre à 11 heures, devant le parvis de l’abbaye
Ce pacte entre la Savoie et le comtat de Nice avait été renouvelé il y a 16 ans, le 28 septembre 2003, sur le parvis de l’abbaye, par Jean de Pingon et Patrice Abeille pour la « Ligue savoisienne », Alain Roullier et Jean-Charles Normant pour la « Ligue pour la restauration des libertés niçoises ».
C’est aujourd’hui la mairie de Nice qui prendra en charge cet événement (pose de plaque, visite de l’abbaye, messe et collation) avec la collaboration des associations nissardes. Des délégations savoisiennes et piémontaises seront présentes à l’initiative de la très active association « Racines du pays niçois ».