Préparer la sortie de grippe

Le 3 mai 2009, Jacques Attali écri­vait dans la rubrique que lui réser­vait alors le maga­zine L’Express :

« L’Histoire nous apprend que l’hu­ma­ni­té n’é­vo­lue signi­fi­ca­ti­ve­ment que lors­qu’elle a vrai­ment peur : elle met alors d’a­bord en place des méca­nismes de défense ; par­fois into­lé­rables (des boucs émis­saires et des tota­li­ta­rismes) ; par­fois futiles (de la dis­trac­tion) ; par­fois effi­caces (des thé­ra­peu­tiques, écar­tant si néces­saire tous les prin­cipes moraux anté­rieurs). Puis, une fois la crise pas­sée, elle trans­forme ces méca­nismes pour les rendre com­pa­tibles avec la liber­té indi­vi­duelle et les ins­crire dans une poli­tique de san­té démo­cra­tique.
La pan­dé­mie qui com­mence [NDLR : nous sommes en 2009, il s’a­git de l’é­pi­dé­mie de grippe H1N1] pour­rait déclen­cher une de ces peurs struc­tu­rantes.
Si elle n’est pas plus grave que les deux pré­cé­dentes peurs liés à un risque de pan­dé­mie (la crise de la vache folle de 2001 en Grande-Bretagne et celle de la grippe aviaire de 2003 en Chine), elle aura d’abord des consé­quences éco­no­miques signi­fi­ca­tives (chute des trans­ports aériens, baisse du tou­risme et du prix du pétrole) ; elle coû­te­ra envi­ron 2 mil­lions de dol­lars par per­sonne conta­mi­née et fera bais­ser les mar­chés bour­siers d’environ 15 % ; son impact sera très bref (le taux de crois­sance chi­nois n’a bais­sé que pen­dant le deuxième tri­mestre de 2003, pour explo­ser à la hausse au troi­sième) ; elle aura aus­si des consé­quences en matière d’organisation (en 2003, des mesures poli­cières très rigou­reuses ont été prises dans toute l’Asie ; l’Organisation Mondiale de la Santé a mis en place des pro­cé­dures mon­diales d’alerte ; et cer­tains pays, en par­ti­cu­lier la France et le Japon, ont consti­tué des réserves consi­dé­rables de médi­ca­ments et de masques).
Si elle est un peu plus grave, ce qui est pos­sible, puisqu’elle est trans­mis­sible par l’homme, elle aura des consé­quences véri­ta­ble­ment pla­né­taires : éco­no­miques (les modèles laissent à pen­ser que cela pour­rait entraî­ner une perte de 3 tril­lions de dol­lars, soit une baisse de 5 % du PIB mon­dial) et poli­tiques (en rai­son des risques de conta­gion, les pays du Nord auront inté­rêt à ce que ceux du Sud ne soient pas malades et ils devront faire en sorte que les plus pauvres aient accès aux médi­ca­ments aujourd’hui sto­ckés pour les seuls plus riches) ; une pan­dé­mie majeure fera alors sur­gir, mieux qu’aucun dis­cours huma­ni­taire ou éco­lo­gique, la prise de conscience de la néces­si­té d’un altruisme, au moins inté­res­sé.
Et, même si, comme il faut évi­dem­ment l’es­pé­rer, cette crise n’est pas très grave, il ne fau­dra pas oublier, comme pour la crise éco­no­mique, d’en tirer les leçons, afin qu’a­vant la pro­chaine – inévi­table - on mette en place des méca­nismes de pré­ven­tion et de contrôle, ain­si que des pro­ces­sus logis­tiques de dis­tri­bu­tion équi­table des médi­ca­ments et de vac­cins. On devra, pour cela, mettre en place une police mon­diale, un sto­ckage mon­dial et donc une fis­ca­li­té mon­diale. On en vien­dra alors, beau­coup plus vite que ne l’au­rait per­mis la seule rai­son éco­no­mique, à mettre en place les bases d’un véri­table gou­ver­ne­ment mon­dial. »

Mais c’est exactement ce qu’il se passe cette fois-ci

Les Français ont de plus en plus le sen­ti­ment qu’ils sont mani­pu­lés depuis le début de l’an­nonce de la décou­verte du coro­na­vi­rus en Chine (lire Coronavirus : on ne nous dit pas tout du 8 février) : chaque jour — ou presque — nous apporte son lot d’in­co­hé­rences, d’ordres et de contre-ordres pour nous ame­ner au confi­ne­ment sans même pro­non­cer le mot. Mais ce qui est sûr, c’est que peu à peu le cli­mat de PEUR STRUCTURANTE s’ins­talle — comme le pré­co­nise Attali — et nous amène à accep­ter, voire à deman­der, « la mise en place de méca­nisme de pré­ven­tion et de contrôle, et les bases d’un véri­table gou­ver­ne­ment mon­dial ». Bientôt la France sou­hai­te­ra l’ins­tau­ra­tion d’une gou­ver­nance mon­diale si chère à Attali.

Du reste, l’homme de paille de Jacques Attali qui occupe actuel­le­ment l’Élysée, prend des mesures de confi­ne­ment (encore une fois sans nous le dire expli­ci­te­ment) alors qu’il se refuse à fer­mer les fron­tières. Notre Président ne s’en cache pas dans son inter­ven­tion du mar­di 17 mars 2020. Il nous aver­tit que le monde d’a­près la crise ne sera plus comme avant : « Vous l’aurez com­pris, vous le pres­sen­tez, cette crise sani­taire sans pré­cé­dent aura des consé­quences humaines, sociales, éco­no­miques majeures. […] Ne nous lais­sons pas impres­sion­ner, agis­sons avec force, mais rete­nons cela, le jour d’après, quand nous aurons gagné, ce ne sera pas un retour aux jours d’avant. Nous serons plus forts mora­le­ment. Nous aurons appris et je sau­rai aus­si avec vous en tirer toutes consé­quences, toutes les consé­quences. » De sa part, atten­dez vous au pire.

Alors que la propagation du virus remet en cause la libre circulation des personnes et des marchandises, le Système compte en profiter pour faire un pas de plus vers un nouvel ordre mondial.

Nous sommes pré­ve­nus. Mais tout reste pos­sible aujourd’­hui : encore plus de mon­dia­li­sa­tion ou alors retour à une éco­no­mie de proximité ?

Stop ou encore ?

Le Système joue son va-tout et tente de nous conduire vers la sou­mis­sion en s’ap­puyant sur une nou­velle manœuvre de sidé­ra­tion. Il nous appar­tient de choi­sir ce que nous voulons.

Est-ce que nous vou­lons encore moins de fron­tières ?
Et tou­jours plus d’im­mi­gra­tion mas­sive ?
Est-ce que nous vou­lons que l’Argent-Roi conti­nue de diri­ger les Hommes ?
Est-ce que nous vou­lons une gou­ver­nance mon­diale diri­gée depuis Jérusalem ?
Est-ce que nous vou­lons conti­nuer de piller les res­sources de la pla­nète ?
Et tou­jours plus de pol­lu­tion ?
Est-ce que nous vou­lons tous deve­nir des imbé­ciles heu­reux ubé­ri­sés ?
Est-ce que nous accep­tons que nos liber­tés soient réduites à choi­sir entre bon­net blanc et blanc bonnet ?

Ou bien alors :

Est-ce que nous vou­lons pré­ser­ver nos ter­ri­toires ?
Notre culture, notre Histoire et notre ave­nir ?
Est-ce que nous vou­lons le retour des Valeurs ?
Est-ce que nous vou­lons des hommes et des femmes poli­tiques issus du Peuple et proches du Peuple ?
Est-ce que nous déci­dons de pré­ser­ver les res­sources de la pla­nète ?
Nos ter­roirs et leurs pro­duits enra­ci­nés ?
Est-ce que nous accep­tons d’être tou­jours pris pour des cons ?
Est-ce que nous refu­se­rons que nos liber­tés, acquises par nos Anciens, soient sacri­fiées sur l’au­tel de la Gouvernance mondiale ?

Oui, nous sommes en crise. Sachons rebondir !

Rappelons que le mot crise nous vient du grec kri­sis (κρίσις), qui signi­fie juge­ment, appré­cia­tion, choix. Cette crise nous impose de faire un choix :
• un monde que l’on aura — une fois encore — déci­dé pour nous, ou bien
• un autre monde où le citoyen retrou­ve­ra toute sa place dans une socié­té har­mo­nieuse.
Voulons nous sor­tir de la crise :
par le bas avec encore plus d’in­di­vi­dua­lisme et de mon­dia­li­sa­tion ? ou bien
par le haut avec plus de soli­da­ri­té et de proximité ?
Panneau Mondialisation - Souveraineté

Certes nous abor­dons une période dif­fi­cile, dif­fi­cile pour tout le monde. Gardez en tête que « Ce n’est qu’au début du cré­pus­cule que la chouette de Minerve prend son envol » (Hegel).

Georges Gourdin

[NDLR 1 : Minerve est, dans la mytho­lo­gie romaine, la déesse de la sagesse dont le sym­bole est la chouette. Par la suite cette chouette est éga­le­ment deve­nue le sym­bole de la phi­lo­so­phie.
Le cré­pus­cule marque à la fois le moment où les affaires et le monde de l’action s’arrêtent, mais aus­si l’instant où l’esprit prend conscience de ses propres limites.]
[NDLR 2 : Les esprits aver­tis auront noté que notre illus­tra­tion à la une repré­sente un lever de soleil (la Corse vue depuis la côte) et non pas un cré­pus­cule. Il s’a­git là du pre­mier lever de la chouette de Minerve. 😉 ]

Bonus :