Le confinement, bien ou… bien ?

Ce titre peut être un peu déran­geant si on consi­dère les articles que nous vous avons livrés au sujet de cet empri­son­ne­ment plus ou moins volon­taire que nous venons de subir depuis plu­sieurs semaines et contre l’or­ga­ni­sa­tion duquel nous avons tous plus ou moins pes­té, et en par­ti­cu­lier contre la répres­sion inad­mis­sible dont les Français ont été vic­times pour des broutilles.

Je ne suis pas méde­cin, je ne peux donc pas juger de l’ef­fet béné­fique ou non sur la conta­gion de cet embas­tille­ment de deux mois. Je ne peux que consta­ter que d’autres pays n’ayant pas recou­ru au même pro­cé­dé n’ont pas eu des résul­tats plus mau­vais que nous. Laissons la pan­dé­mie s’é­teindre de sa belle mort, nous en tire­rons les conclu­sions ensuite.

Hormis l’as­pect sani­taire, plu­sieurs consé­quences peuvent néan­moins être tirées de cet iso­le­ment prolongé.

Tout d’a­bord, il faut le dire, beau­coup d’entre nous ont réa­li­sé de belles éco­no­mies. Plus de tra­jets en voi­ture, donc plus de car­bu­rant à ache­ter (dont le prix a d’ailleurs plus chu­té qu’a­près les pre­mières mani­fes­ta­tions des des Gilets Jaunes…).
Beaucoup de com­merces fer­més, donc la majo­ri­té des achats ne concer­naient plus que l’in­dis­pen­sable, le super­flu étant relé­gué aux calendes sui­vantes.
Même les achats sur Internet, avec l’a­léa des ser­vices pos­taux, ont pris du plomb dans l’aile.
Pour tous ceux qui étaient en chô­mage par­tiel, l’ad­di­tion sera donc moins lourde.
J’ai éga­le­ment appré­cié cette vraie révo­lu­tion qu’est le télé­tra­vail ! Un petit détail, pen­sais-je à la mi-mars. Je n’i­ma­gi­nais pas que ce mode de tra­vail pren­drait autant d’im­por­tance avec autant de consé­quences sur d’autres domaines. Les Français sont des mil­lions à avoir com­pris qu’un petit écran d’or­di­na­teur pou­vait leur per­mettre d’é­vi­ter le métro-bou­lot-dodo, pou­vait leur redon­ner un petit goût de vie de famille, quelques heures de liber­té dans la jour­née quand bon leur semble. Plusieurs m’ont confié avoir été plus effi­caces dans leur bou­lot, peut être parce qu’ils avaient l’oc­ca­sion de le pra­ti­quer à des moments où ils étaient plus dis­po­nibles. Mais aucun ne s’est plaint de ne plus res­ter dans les embou­teillages aux alen­tours de Sophia Antipolis au moment de ren­trer dans leur foyer le soir. Je suis sûr que si on pro­pose l’op­tion « télé­tra­vail » à l’a­ve­nir dans quelques socié­tés où c’est pos­sible, les volon­taires se bousculeront !

Ayant tou­jours été proche de la nature, j’ai éga­le­ment pu obser­ver à quel point celle-ci avait bien réagi. Je n’ai jamais autant vu d’oi­seaux autour de chez moi, de jar­dins aus­si bien arran­gés par leurs pro­prié­taires. En mon­tagne les gros sau­vages des­cen­daient très bas dans les val­lées, à l’ins­tar de la chèvre de M. Seguin, pour se réga­ler d’une herbe nou­velle, incon­nue, qui pous­sait le long des parkings. Sanglier Cannes

On a tous vu la vidéo de ce san­glier se pro­me­nant sur la Croisette, sor­ti tout droit d’une nou­velle de Giono pour venir rem­pla­cer les ani­maux habi­tuels en cette sai­son, j’ai nom­mé les pin­gouins du Festival de Cannes.

L’homo conso­mé­rus remis à sa place, à sa vraie place ? C’est pos­sible, si nous accep­tons (mais le ferons nous ?) d’être défaits de notre pré­ten­tion humaine, de notre « hybris » auraient dit les Grecs.

Enfin, ce qui est moins visible, le rap­port que nous avons avec l’é­co­no­mie mon­dia­li­sée, cause de nos maux actuels. La leçon a‑t-elle été com­prise ? C’est sans doute le point le plus déli­cat, si on en juge à la lon­gueur des queues devant les Mac Do dès leur réou­ver­ture ou dans les super­mar­chés, aux dépens des petits commerces.

Le changement de mentalité de consommateur n’est pas acté

Et pour­tant, si on y réflé­chit… qui a le plus souf­fert de cette crise ? Ce sont les bien les petits arti­sans et com­mer­çants. Chez eux, pas de chô­mage, même par­tiel. Certains ne rou­vri­ront pas avant le début du mois de juin. Deux mois et demi sans rien qui entre dans les caisses. Il ne faut comp­ter que sur les aides de l’État, et on sait com­ment l’État tient ses pro­messes. Alors s’il est un com­por­te­ment qui doit chan­ger dans l’ur­gence, c’est bien de pré­fé­rer ces petits aux grands et gros qui ne risquent rien et qui sou­vent en ont pro­fi­té pour s’en­grais­ser un peu plus.

Puisse ce confi­ne­ment faire enfin entendre rai­son à tous ceux qui viennent de le subir. Bien… ou bien ?

Patrice LEMAÎTRE

1 commentaire

  1. Un sys­tème si bien fice­lé que même le covid 19 et les désastres qu’il engendre ne les feront pas chan­ger d’a­vis, de pen­sées, auront ils une reflexion sur tout cela ??? Car la solu­tion est dans les mains des ultra-riches ceux qui dirigent le monde. Nous nous subi­rons leur choix.…

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