La destruction programmée de Clio
L’homme blanc est subitement mis en accusation : il a tout faux et porte intrinsèquement le mal en lui. C’est un infâme salopard de naissance et sa couleur de peau l’accuse en permanence. Au delà de l’effervescence actuelle, je voudrais ajouter quelques considérations montrant qu’avec cette contagieuse (car se propageant d’un continent à l’autre) « colère noire » (et métis) l’on n’est peut-être plus tout à fait dans le politico-historique (sinon hystérique) mais déjà dans un domaine qui s’ouvre sur des fondements civilisationnels.
Dans une « société » (dite de propositions), se voulant très « ouverte » sur le monde, selon les souhaits du sieur Soros, mais sévèrement fermée au profane lorsque siègent ses instances suprêmes, il a été décidé qu’un changement d’une ampleur jamais réalisée jusqu’à ce jour devait s’opérer à l’échelle de la planète. Inventeur permanent, à l’origine de l’électricité comme de la micro-informatique, d’une médecine défiant la mort et des fusées survolant Mars ou Jupiter, l’Européen de souche apparaît désormais de trop.
La « mondialisation » exige le plus de couleurs possibles mais le blanc fait vraiment tache sur ce « vivrensemble » global et uniformisé. Le moyen le plus soft pour l’éliminer consistant d’abord à saper sa mémoire historique. Durant quarante années d’errance pédagogique, des enseignants réussirent pourtant des prodiges en passant les chronologies de l’Histoire à la machine à confettis. Ce qui – dans des classes où se chamaillent (et, la récré venue, se tabassent allègrement) une trentaine et parfois plus de nationalités – aboutit à des devoirs d’Histoire du type : « François 1er gagna la bataille de Watterloo en utilisant des drones ».
En fait, chaque cité possède une mémoire merveilleusement intégrée à ses écoles, places, avenues, grands boulevards ou modestes rues, par les noms les désignant. Mais aussi par les statues des personnalités qui furent des exemples pour leur lieu natal ou la nation. Or, détail insupportable, ces statues – souvent résumées à un buste – présentaient un visage révélant une typologie « caucasienne », diraient les U.S.A., « europoïde » diront audacieusement quelques journalistes en marge du Mainstream Bien-Pensant. Et ça, c’était insupportable. L’Amérique des campus à cannabis devait donner l’exemple en commençant par fracasser les statues commémorant la Confédération sudiste. Par terre, le général Lee qui voulait l’abolition de l’esclavage et, après la Guerre de Sécession, demanda la création de collèges pour les jeunes noirs. Également honni, le général (d’origine française) Pierre Gustave Toutant de Beauregard qui, la paix revenue, défendit la cause des noirs. Et j’en passe…
Ce n’était qu’un timide début. Dans les quinze derniers jours, ce sont les statues de Christophe Colomb, de George Washington et même du colonel Hans Christian Heg, héros de l’armée nordiste, qui sont jetées à terre et décapitées, tandis qu’au Royaume Uni celles de Winston Churchill, de Cecil Rhodes et même de Baden Powell sont taguées ou arrachées de leur socle. Mais c’est en France que l’imbécilité, s’accouplant à un délire destructeur, voit les effigies de personnages incontournables du roman national – dont Charles de Gaulle ! – menacées par un conglomérat bizarroïde composé d’abord d’individus se voulant « racisés », puis de Mélenchoniens parangons d’antiracisme et, enfin, d’antifas professionnels (accueillant Black Blocks et Punks se prenant pour des Hurons). Leur actuelle « bête noire » (si j’ose dire) se nomme Colbert, ministre du Roi Soleil et inlassable travailleur au service de l’État. Permettez-moi de m’étonner du fait que sa statue, sise devant un lieu aussi gardé que l’Assemblée Nationale, ait été peinturlurée avec autant de facilité. Serait-on en train de nous habituer à accepter de nouveaux dogmes nécessitant, dans un premier temps, le reniement de notre Histoire puis, dans un second, sa disparition totale ?
En vérité c’est notre mémoire qui est menacée
Or, comme le disait Nietzsche, « les peuples qui survivront seront ceux de la plus longue mémoire ». Phrase qui devrait être gravée en lettres d’acier, sinon d’or, dans toutes nos écoles, du cours élémentaire jusqu’à l’École Polytechnique. Et c’est là que, derrière la bruyante agitation revendicative du conglomérat évoqué, transparait l’enjeu d’un combat quasiment métaphysique.
Voyons pourquoi :
Une civilisation digne de ce nom ne peut exister sans une mémoire indissociable de l’appartenance ethnoculturelle du peuple qui la compose. La Grèce, dont l’Europe s’est longtemps voulue l’héritière (mais ça, comme dit une publicité, c’était avant), rappelait que (la personnification de) la mémoire(1), Mnémosyne, était née de l’union de Gaia, la « terre » (la densité matérielle des choses, mais aussi leur impermanence et, donc, leur vulnérabilité), avec Ouranos, le « ciel » (espace où réside l’immuabilité et, en conséquence, la permanence du divin).
Symbolisme hautement significatif : il faut la rencontre des domaines matériel et spirituel pour qu’existe la mémoire. Zeus, symbolisant l’autorité, s’unit à elle. De cette union naissent les neuf muses, autrement dit la totalité du savoir nécessaire à une civilisation pour qu’elle s’épanouisse. Et, avec elle, les êtres la composant. Parmi ces neuf muses, Clio représente l’Histoire…
… et c’est elle que les Black Lives Matter et autres comités aux couleurs de la « diversité » assassinent en vandalisant les statues. Et ce, pour la plus grande joie des fanatiques islamistes qui, depuis la destruction des effigies géantes du Bouddha à Bamiyan, en Afghanistan, jusqu’au cassage à coups de marteau des sculptures assyriennes en Irak, poursuivent un grand rêve d’iconoclastie générale dans une Europe demain soumise à la plus impitoyable interprétation de la Sha’ria. Une Europe que la lâcheté de ses dirigeants (et, il faut le dire, d’une partie de ses peuples) conduira du cimeterre au cimetière.
Un monde n’est civilisé que par un ensemble de connaissances qu’expriment les neuf Muses
Il faut donc que l’autorité, personnifié par Zeus, appelé Jupiter par les Romains, s’unisse à la mémoire. Dans notre France infortunée, portée par l’euphorie d’une élection triomphale, l’on s’est naïvement imaginé qu’un État jupitérien ouvrirait une ère d’harmonie conférant la paix des cœurs. « Tu parles Charles ! », se seraient exclamé nos grands-parents : on voulait Jupiter et on a eu Gribouille, version Black and White avec Ndiaye et Castaner dans les rôles respectifs. On dirait qu’ils tâtonnent en pleine mélasse (du grec μέλαϛ qui signifie noir) et l’étatique autorité est allée se planquer dans un placard poussiéreux d’archives ministérielles. Des phrases finiront dans des dictionnaires de citations : « Manifestation interdite mais tolérée », « L’émotion prime le droit » sans oublier la formule culte, « soupçons avérés », à jamais exemplaires pour blasonner l’État macronien et oxymores presqu’aussi sublimes que « clair-obscur », insolite couple de mots immortalisant le génie de Rembrandt. Mais avec les ministres Marcheurs, rien n’est clair et l’obscur est de mise.
Tout individu dépositaire d’un peu bon sens comprend qu’il est grand temps de mettre fin à ce massacre de l’Histoire conduisant à l’éradication de millénaires de labeur et d’une créativité dont les ancêtres de nos actuels inquisiteurs apprécièrent les bienfaits techniques, sociaux ou encore médicaux.
Notre survie civilisationnelle en dépend. Ayons le courage et la dignité de dire NON à la barbarie en sauvant Clio !
Walther.
(1) Pour nos ancêtres germains (car la France, ce n’est pas constituée que des Gaulois), Francs, Burgondes, Wisigoths (de Provence et d’Occitanie), Normands, la mémoire était personnifiée.
Notre illustration à la une : représentation de Clio sur l’Arc de Triomphe.
C’est lundi ! ⏰ On se remet au travail à l’#ArcDeTriomphe #leCMN tout comme Clio, la déesse de l’Histoire, représentée dans le groupe sculpté le Triomphe de Napoléon😉#ArcEnDetails pic.twitter.com/vFIxuhujds
— Arc de triomphe (@ArcDeTriomphe) September 16, 2019
En physique, le noir est une absence de couleur ; et le blanc c’est l’ensemble de toutes les couleurs.
Donc l’homme blanc est un homme de couleur !
Vive l’homme blanc !
Celle là je ne la connaissais pas !! Elle est excellente…
Mais juste je croyais que le blanc était neutre (positif) et le noir, coloré (négatif).
Les autres couleurs étant des combinaisons de 3 ou 4 couleurs de base.