Ah, elle est belle, l’exception culturelle française !

17 mars 2021 | 4 Commentaires 

Comme chaque année, à pareille époque, nous avons eu droit ven­dre­di der­nier à la grande fête de l’entre-soi ciné­ma­to­gra­phique, la fameuse « céré­mo­nie » des César, ce pâle ava­tar de la grand-messe amé­ri­caine des Oscar.

Il fallait bien que la fumeuse exception culturelle française se distingue

On a donc mis sur pied cette ker­messe très bobo qui, au fil du temps s’est trans­for­mée en tri­bune poli­tique au ser­vice de la Bien-Pensance, natu­rel­le­ment. On ne sau­rait mordre la main qui nour­rit.

C’est ain­si que l’on assiste de plus en plus au sacre de la diver­si­té – quoique l’actrice noire Haïssa Maïga déplore le contraire – et de l’homosexualité dans le sep­tième art fran­çais. Et il est de bon ton d’adopter des atti­tudes for­te­ment enga­gées comme, l’an der­nier, l’actrice Adèle Haenel qui s’est scan­da­li­sée du sacre méri­té de Roman Polanski eu égard aux accu­sa­tions de viol dont celui-ci fai­sait l’objet. Les mau­vaises langues disent que la jeune actrice aurait ain­si gagné sa place à Hollywood. Mais ce ne sont que des mau­vaises langues.

Les spec­ta­teurs, donc, pen­saient avoir tout vu mais non :

cette année, on a touché le fond.

Nos inter­mit­tents du spec­tacle nous ont « offert » une exhi­bi­tion lamen­table, affli­geante, pathé­tique, vul­gaire, gros­sière et tota­le­ment dégradante.

L’exception culturelle française s’est vautrée dans la fange

Marina Foïs, pré­sen­ta­trice de la « céré­mo­nie », a enta­mé, dès le départ, un mee­ting poli­ti­co-sca­to­lo­gique qui est allé cres­cen­do. Une crotte à la main – dans un sac plas­tique, ras­su­rez-vous – elle s’en est pris à la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, de manière limite insul­tante, usant et abu­sant de gags péto­ma­niaques de cours de récréa­tion. Mais le sum­mum du mau­vais goût fut l’irruption de Corinne Masiero ensan­glan­tée qui a fini nue pour « défendre » les inter­mit­tents du spec­tacle. De la part d’une star­lette de vingt ans au corps de rêve cela aurait pu pas­ser mais les formes peu gra­ciles de l’actrice quin­qua­gé­naire ont ajou­té au carac­tère vul­gaire et dégra­dant de la scène. Qui plus est avec une magis­trale faute de conju­gai­son dans le slo­gan peint dans son dos : « Rend nous l’art, Jean » (sic).

Outre la vul­ga­ri­té et le dégra­dant, nous avons eu droit à l’expression de l’idéologie domi­nante sauce « ciné­ma fran­çais ». Le César 2021 du meilleur espoir mas­cu­lin est allé à l’acteur et réa­li­sa­teur Jean-Pascal Zadi pour Tout sim­ple­ment noir. Le lau­réat, noir bien enten­du, en a pro­fi­té pour dénon­cer les vio­lences poli­cières en évo­quant l’affaire Adama Traoré et celle du pro­duc­teur de rap Michel Zecler. « Le dis­cours de récep­tion le plus conster­nant que j’aie jamais enten­du » a com­men­té le chro­ni­queur Éric Naulleau. Tout aus­si irri­té, le jour­na­liste du Figaro, Ivan Rioufol, enfonce le clou : « La “vul­ga­ri­té” des César signe le nau­frage du show-biz inclu­sif, gen­ré, déco­lo­nial, etc. » Pour faire court, il vous sera fait grâce ici des slo­gans et autres dia­tribes enten­dues tout au long de ce pan­to­mime, notam­ment au sujet de l’islamo-gauchisme.

Une seule lueur de talent dans ce pitoyable spec­tacle don­né par ces pari­sia­nistes qui confondent art et mili­tan­tisme : le sacre ample­ment méri­té d’Albert Dupontel pour sa comé­die Adieu les cons. À noter, d’ailleurs que l’intéressé, quoique fai­sant par­tie des « nomi­nés », n’a pas jugé utile d’assister à cette mas­ca­rade poli­ti­co-artis­tique. Faut-il y voir un pied-de-nez de l’artiste à la confré­rie ? Je n’en serais pas étonné.

Voilà donc une « céré­mo­nie » qui aura été la pire de l’histoire du ciné­ma fran­çais ; le ciné­ma le plus sub­ven­tion­né de la pla­nète. Tellement sub­ven­tion­né que cer­tains pro­duc­teurs passent aujourd’hui plus de temps à siphon­ner les aides publiques qu’à figno­ler leurs scé­na­rios. Une situa­tion liée à une poli­tique de sub­ven­tions unique au monde. Le rap­port Boutonnat com­man­dé conjoin­te­ment, en 2018, par la ministre de la Culture, le ministre de l’Économie et des Finances et le ministre de l’Action et des Comptes Publics dresse un tableau édi­fiant de ce ciné­ma sous per­fu­sion :
• aides du CNC (Centre natio­nal du cinéma),
• aide de la télé­vi­sion publique – elle-même finan­cée par
• la rede­vance audio­vi­suelle obligatoire –,
• cré­dits d’impôts,
• finan­ce­ment du régime des inter­mit­tents du spectacle,
• sub­sides offerts par les Régions, etc.
Le plus révol­tant est qu’en théo­rie réser­vées aux petites pro­duc­tions d’art et d’essai, ces aides publiques au ciné­ma atter­rissent le plus sou­vent dans les poches des réa­li­sa­teurs ou des vedettes qui font l’affiche comme Gilles Lellouche, Charlotte Gainsbourg, Marion Cotillard et bien d’autres. À titre d’exemple, les têtes d’affiche du film « La French », Gilles Lellouche et Jean Dujardin, se sont par­ta­gées 2 mil­lions d’euros, soit près de la moi­tié des sub­ven­tions perçues !

Extrait du rap­port Boutonnat sur le finan­ce­ment pri­vé de la pro­duc­tion et de la dis­tri­bu­tion ciné­ma­to­gra­phiques et audiovisuelles

Alors, à plaindre les gui­gnols du ciné­ma fran­çais ? Pas vrai­ment, non ! Aussi, quand on songe à toutes les pro­fes­sions sévè­re­ment tou­chées par les res­tric­tions dues à la crise sani­taire, on se dit que ces enfants gâtés du sep­tième art auraient mieux fait de s’abstenir de don­ner à voir, à la France et au monde entier, le triste visage de l’exception cultu­relle française.

Charles ANDRÉ

« L’important n’est pas de convaincre mais de don­ner à réflé­chir. »

4 Commentaires 

  1. Les Césars de l’an­ti­qui­té étaient plus ou moins fous et déments mais ils ont fait l’Histoire avec un grand H .
    Là, par contre, sur la scène pari­sienne, une ancienne TOUT CE QUE l’ON PEUT IMAGINER a défé­qué et uri­né sur un plan­cher cen­te­naire.
    Pour net­toyer tout cela la fac­ture va être énorme. Donc ??? tous les bobos gau­chos pré­sents, à vos porte-mon­naies.
    Bon cou­rage ! Ça pue jusqu’ici.
    Pire, cette pou­belle a souillé et sali l’i­mage des femmes pour un bon moment. La honte !!!!

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  2. Le ciné­ma s’est ali­gné sur la déca­dence civi­li­sa­tion­nelle de notre Nation, déca­dence deve­nue la norme si l’on veut se trou­ver dans le pseu­­do-vent de l’Histoire. Tartufferie, dégoût et mau­vais goût, talents en régres­sion mais sub­ven­tions en aug­men­ta­tion. Cherchez l’erreur !

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  3. Je n’au­rai qu’un mot :
    lamentable.

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  4. Les salles obs­cures risquent fort de som­brer dans ces condi­tions : pré­sen­ter un QRcode pour voir de la merde, faut être maso…

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