Franc-maçonnerie et Islam
Nos colonnes sont ouvertes à nos lectrices et lecteurs. Après nous avoir proposé La Covid19 et la fin de l’Histoire (publié le 11 septembre 2020), Mazetto nous propose aujourd’hui une étude très approfondie et rigoureusement documentée sur un sujet tabou : les liens méconnus entre la franc-maçonnerie et l’Islam.
Franc-maçonnerie et Islam
par Mazetto, le 24 octobre 2020
« La franc-maçonnerie est une institution juive dont l’histoire, les grades, les devoirs, les mots d’ordre et la philosophie sont juifs du commencement à la fin ». 1
Cette citation, que l’on trouve dans l’introduction du livre de Samuel Oppenheim 2 « Les Juifs et la Franc-Maçonnerie aux États-Unis avant 1810 », est du rabbin réformé Isaac Mayer Wise, lui-même franc-maçon, et pour qui « la beauté et la noblesse de la franc-maçonnerie résident dans son caractère universel et son aspiration à rendre l’humanité fraternelle… » 3
Pourtant, dès que l’on pénètre à l’intérieur d’un temple maçonnique, on s’aperçoit que cet universalisme est déjà sous tutelle israélite, puisque « l’agencement contemporain des temples maçonniques en France et dans le monde suit peu ou prou la même allégorie : celle du temple de Salomon, tel que le relate le premier livre des Rois de la Bible (chap.5–6‑7). » 4
Pour ce qui est de la fraternité, la France est bien placée pour en apprécier tous les bienfaits, après avoir beaucoup donné et abandonné à cet universalisme juif depuis 1789.
Dès lors que cet universalisme est, par définition, destiné à toute l’humanité, et sachant que, depuis Weishaupt, la franc-maçonnerie est le grand timonier de nos démocraties, il me paraît intéressant de voir ce qu’il est advenu de cette institution en dehors du contexte de l’Europe chrétienne et plus particulièrement en terre d’Islam, puisque les médias n’ont pas pour vocation de nous informer et de nous faire ne fût-ce qu’entrevoir ce qui serait susceptible de nous écarter du chemin rectiligne de la Bien-Pensance.
La Nahda 5 et le réformisme islamique
La Révolution française, puis la poursuite du programme de Weishaupt (illustration ci-contre), en premier lieu par les guerres napoléoniennes, furent les causes directes de la propagation de la franc-maçonnerie au Moyen-Orient. L’influence maçonnique en Égypte s’exercera d’abord par le Grand Orient de France, par l’entremise d’officiers de l’armée française (Kléber), jusqu’à la fin de la campagne de Napoléon en 1801. Historiquement, c’est à partir de cette époque que commence la Nahda, la renaissance islamique. C’est aussi à ce moment que la franc-maçonnerie anglaise commença à exercer son influence pour façonner la politique de la région en fonction du plan mondialiste, avec en ligne de mire, le démembrement de l’empire ottoman et le détournement de l’Islam au service de ses objectifs stratégiques. La première ambition sera couronnée de succès en 1917 par la déclaration Balfour, qui ouvrit la voie à la réalisation d’un objectif ardemment convoité depuis des siècles : la création d’un état juif en Palestine.
Jamal Al-Din Al-Afghani 6
Al-Afghani a été la figure éminente du réformisme islamique et est considéré comme le fondateur du panislamisme. Il a mené une longue carrière au service de la franc-maçonnerie 7 au Moyen-Orient, au cours de laquelle il effectuera plusieurs voyages à Londres et à Paris. Sa biographe, Nikki R. Keddie, nous confirme sa qualité de Grand Maître de loge en Égypte et ses affiliations à des loges, françaises, anglaises et italiennes. 8
L’influence d’Al-Afghani se transmettra essentiellement par son disciple Muhammad Abduh 9 et celui qu’il influencera à travers lui, Rashid Rida 10, qui furent aussi, tous deux, franc-maçons. Rashid Rida est considéré comme le père du salafisme moderne, bien que « l’on ne trouve rien d’essentiel dans ses écrits, qui n’ait été déjà dit par Al-Afghani ou Muhammad Abduh » . 11 Après la mort de ceux-ci, c’est lui qui prendra la tête du mouvement salafiste et il formera une alliance avec le mouvement wahhabite, instrument de la stratégie anglaise, à la fois contre l’Islam et contre l’empire ottoman. 12 Un document des services de renseignement irakiens, traduit par les services de renseignement militaires américains durant la guerre d’Irak, dénonce le complot britannique contre l’Islam et atteste que Mohammed ben Abdel Wahhab, fondateur du Wahhabisme, était un Juif issu d’une famille de dönmeh 13 originaire de Turquie. 14
Une autre facette de la stratégie anglaise consista à créer une alliance entre les chefs des principales confréries soufies de Turquie avec les franc-maçons de rite écossais de la ligne d’Al-Afghani. Cette alliance aboutira à la naissance du Comité Union et Progrès , qui deviendra plus tard les Jeunes Turcs , qui, eux, scelleront définitivement le destin de l’empire ottoman. Al-Afghani et Abduh ne se sont pas limités à la seule activité intellectuelle. Lorsque Al-Afghani a été expulsé d’Égypte, lui et Abduh « ont été accusés d’avoir organisé une société secrète composée de « jeunes malfrats », apparemment une référence aux membres incontrôlables de la loge maçonnique dirigée par Al-Afghani, qui préfiguraient déjà l’organisation paramilitaire qu’établiront les Frères musulmans dans les années 1930. » 15
La Société des Frères Musulmans
Le mouvement Oxford, fondé dans les années 1820 par l’oligarchie anglaise, fut créé comme un outil de la politique impériale pour parrainer la formation de cultes et de pseudo-religions destinés à contrôler les populations de l’empire britannique, dont l’intérêt était qu’elles soient maintenues dans le sous-développement et l’arriération. Ce projet était sous la direction des universités d’Oxford et de Cambridge et des cercles mystiques de la franc-maçonnerie de rite écossais.
Les orientalistes d’Oxford et de Cambridge s’intéressèrent à la période de décadence au sein de la culture islamique, qui commença avec l’acharisme 16 et Al-Ghazali (illustration ci-contre), son principal représentant, dont ils ont soigneusement étudié et catalogué les écrits. Leur travail fut ensuite repris et exploité conjointement par les services secrets anglais et la franc-maçonnerie pour être utilisé comme source principale de subversion des institutions culturelles du monde islamique.
Les cultes de l’Islam, qui étaient sous leur contrôle, comprenaient les sociétés secrètes soufies et des groupes issus directement de la franc-maçonnerie, comme le culte Bahai fondé vers 1844. C’est de ce milieu que sortit Al-Afghani, celui qui allait être à l’origine du panislamisme.
Hassan Al-Banna, principal disciple de Rashid Rida, fonda la société en 1928. Le titre du livre (qui fut aussi la thèse de doctorat) de son petit-fils, Tariq Ramadan, suffit à lui seul pour nous confirmer la filiation salafiste des Frères Musulmans : « Aux sources du renouveau musulman : D’Al-Afghânî à Hassan al-Bannâ, un siècle de réformisme islamique « . 17
La société des Frères Musulmans fut financée à ses débuts par la compagnie anglaise du Canal de Suez et elle restera en permanence un instrument de la politique anglaise. Après l’assassinat d’Al-Banna par la police secrète égyptienne en 1949, son gendre Said Ramadan, père de Tariq et de Hani Ramadan, devint l’un des principaux dirigeants des Frères musulmans dans les années 1950. Expulsé d’Égypte après l’attentat contre Nasser en 1954, il finira par s’établir en Suisse en 1958. Son fils Hani, né en 1959, deviendra plus tard l’imam qui, en 1995, succédera à la direction du Centre Islamique de Genève , créé par son père en 1961. On remarque que la Suisse, en plus d’abriter sur son sol la BRI (Banque des Règlements Internationaux), l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) et GAVI (Alliance du Vaccin), est aussi un havre de sécurité pour l’islamisme radical à la conquête de l’Europe. Il pourrait sembler que son rôle soit de couvrir, sous le voile pudique de sa légendaire neutralité, les instruments radicaux de la mafia mondialiste.
Al Banna était un initié de confrérie soufie, quant à l’idéologue de la ligne « jihadiste » des Frères Musulmans, Sayyid Qutb, il a reconnu lui-même appartenir à la franc-maçonnerie. 18 Selon Thierry Meyssan, on peut considérer que les Frères Musulmans « c’est au fond l’équivalent de la franc-maçonnerie européenne dans le monde musulman » . 19
Le réformisme islamique au service du projet mondialiste
Al-Afghani, Abduh et Rida sont malgré toutes leurs différences, généralement considérés comme des modernistes islamiques, qui voulaient rendre l’Islam compatible avec la pensée et la science occidentales modernes. Le retour à une écriture réinterprétée est caractéristique des réformes religieuses dans de nombreuses traditions, en particulier depuis les protestants (et Al-Afghani se comparaissait à Luther). 20
Lors d’un de ses passages à Londres, la Pall Mall Gazette du 19 décembre 1891 publia un entretien avec Al-Afghani où, à la question « Comment un esprit libéral peut-il être introduit dans l’Islam ? », celui-ci répondit : « Le véritable esprit du Coran est en parfaite adéquation avec les libertés modernes. Le désordre et le fanatisme proviennent d’ajouts et de commentaires ignorants. Aujourd’hui, le progrès du temps a montré les effets néfastes des erreurs passées. Par conséquent, un musulman instruit, connaissant bien les principes libéraux de l’Europe, peut facilement les transmettre à son peuple avec l’autorité du Coran, sans les difficultés qui entouraient Luther » 21
On sent ici que les loges ont fait du « bon boulot » et que l’esprit de Weishaupt souffle déjà sur la Nahda.
Au 19e siècle, Al-Azhar était considérée comme un « phare de la science religieuse sunnite en Égypte ». 22 On ne sera donc pas étonné de voir cette prestigieuse institution devenir la cible du mouvement réformiste.
Un partenariat s’établit entre Muhammad Abduh et Lord Cromer, le consul général anglais qui fut le dirigeant virtuel de l’Égypte de 1883 à 1907. Né Evelyn Baring, il était un descendant de la très puissante Baring de la City de Londres, et il avait servi dans les années 1870 comme le premier commissaire britannique du bureau de la dette publique égyptienne et puis contrôleur général. Avec le soutien de Cromer, Abduh fut nommé à la tête d’un comité chargé de réorganiser Al-Azhar, puis devint le rédacteur en chef du Journal officiel égyptien. Il fut nommé au Conseil législatif égyptien, dont il devint le chef de file, dont l’opinion sur chaque question était entendue avec respect. Il était aussi président de ses plus importantes commissions. Enfin, en 1899, deux ans après la mort d’Al-Afghani, Abduh fut nommé Grand Mufti d’Égypte. En tant que mufti, il était l’interprète suprême du droit canonique de l’Islam (la charia) pour l’ensemble du pays, et ses fatwas, ou avis juridiques, concernant toutes les questions qui lui étaient soumises, faisaient autorité et étaient définitives. 23
Voilà donc comment la franc-maçonnerie s’installa au cœur de l’Islam.
La contribution majeure du réformisme islamique à la cause mondialiste fut d’assouplir l’interdiction stricte de l’usure dans le Coran. Si le monde musulman est aujourd’hui, tout comme le monde chrétien, sous le joug de l’argent-dette, c’est bien grâce aux « réformistes » qu’il le doit. Ainsi, lorsque Al-Afghani se comparait lui-même à Luther, cela nous rappelle que c’est le réformisme protestant qui contribua au retour de l’usure en terre chrétienne. Dans l’Islam, l’interdiction de l’usure est d’autant plus absolue, que d’après Imran Hosein, elle constitue l’objet de l’ultime révélation faite au prophète Mohammed. 24
En outre, on peut aussi relever que Rashid Rida, dans la revue Al Manar, qu’il dirigeait, justifia son soutien au darwinisme, en permettant une interprétation plus souple du Coran sur le sujet de la création. Sachant que le scientisme darwinien est suffisamment important pour qu’il soit mentionné dans le deuxième Protocole, nous ne pouvons que remarquer que le réformisme islamique semble toujours être strict sur les Protocoles et souple sur la parole d’Allah.
La composante « anglaise » du mondialisme
Lorsque nous évoquons une stratégie ou des intérêts anglais dans le démembrement de l’empire ottoman ou dans tout autre objectif mondialiste, il faut avoir à l’esprit que l’Angleterre est passée sous domination juive dès le 17 e siècle, lorsque Cromwell (illustration ci-contre), financé par la riche communauté juive d’Amsterdam, arriva au pouvoir et contribua ensuite à la réadmission des Juifs en Angleterre, qui en avaient été bannis en 1290. La banque d’Angleterre, fondée en 1694 par des intérêts privés, est à l’origine de la City de Londres 25 , qui est aujourd’hui le centre mondial de la finance et la vraie source du pouvoir au Royaume Uni et dans le monde.
Selon L.G. Pine, qui fut rédacteur en chef du prestigieux Burke’s Peerage 26 , les Juifs « se sont tellement rapprochés de la haute société britannique qu’il est très improbable que les deux classes puissent subir une perte qui ne serait pas mutuelle. Les Juifs et les Lords sont si étroitement liés qu’un coup porté contre les Juifs de ce pays ne serait pas possible sans aussi porter atteinte à l’aristocratie » . 27
Il n’est donc pas étonnant que la circoncision soit devenue une « tradition » dans la famille royale britannique. 28
Julius Evola, dans un de ses essais, où il qualifie l’empire britannique de « l’empire des marchands », à quoi j’aurais envie d’ajouter « du temple », nous apprend que « dans la seconde moitié du XVI e siècle, John Dee, astrologue, alchimiste et agent de la reine Elizabeth I ère , initia les membres de l’aristocratie anglaise aux secrets de la kabbale et inventa la doctrine de “l’israélisme britannique” pour justifier l’Empire britannique » . Il ajoute que « l’Empire britannique fut une création inédite du judaïsme, qu’un Juif, Benjamin Disraeli, offrit à la couronne royale anglaise… Cet empire n’est plus ; les marchands, quant à eux, sont toujours là. » 29
Voilà donc, en bref, l’arrière-plan des « intérêts » anglais dans un projet mondialiste de nature messianique et essentiellement talmudique.
Les Jeunes Turcs
On dit que c’est Weishaupt lui-même qui désigna Giuseppe Mazzini (illustration ci-contre) comme son successeur. 30 Ce révolutionnaire italien avait été initié à 22 ans auprès des « Carbonari », dont un document officiel secret stipulait que leur objectif final était « celui de Voltaire et de la révolution française – l’annihilation complète du catholicisme, et, pour finir, de toute la chrétienté ». 31
Mazzini créa, pour chacun de ses mouvements révolutionnaires, sa propre forme de franc-maçonnerie, tous définis par le préfixe « Jeune », comme Jeune Italie, Jeune Europe, Jeune Bosnie, etc. Les jeunes révolutionnaires qui avaient été recrutés par Mazzini étaient formés dans les loges du Grand Orient et y apprenaient l’art de la subversion, qu’ils appliquaient alors, sans scrupule, au service de la franc-maçonnerie.
Gavrilo Princip, qui assassina l’archiduc François-Ferdinand en 1914 était membre de Jeune Bosnie . 32 Mazzini est aussi celui qui créa la Mafia en 1860. 33 MAFIA serait l’acronyme de « Mazzini Autorizza Furti Incendi Avvelenamenti (ou Attentati) ». (Mazzini autorise les vols, les incendies, les empoisonnements – ou les attentats).
C’est donc dans cette lignée révolutionnaire que les Jeunes Turcs furent fondés en 1862 par Emmanuel Carasso, un Juif italien, membre du B’nai B’rith 34 d’Italie.
Carasso créa la société secrète des Jeunes Turcs, composée essentiellement de dönmeh , 35 dans les années 1890 à Salonique, qui faisait alors partie de la Turquie. Carasso y était également le grand maître d’une loge maçonnique italienne, appelée « Macédoine ressuscitée ». Cette loge était le siège des Jeunes Turcs , et tous les hauts dirigeants des Jeunes Turcs en étaient membres. Pour l’anecdote, c’est son neveu, Isaac Carusso, qui, en 1919, fonda le Groupe Danone. 36
Les loges maçonniques italiennes dans l’Empire ottoman avaient été créées par un disciple de Giuseppe Mazzini nommé Emmanuel Veneziano, qui était également un dirigeant de l’Alliance Israélite Universelle .
Les Jeunes Turcs , officiellement connus sous le nom de Comité Union et Progrès ( CUP ) prendront le pouvoir par la révolution de 1908. Les accords Sykes-Picot furent signés en 1916 et suivis en 1917 de la déclaration Balfour. Après le démantèlement de l’empire ottoman, le califat fut aboli le 3 mars 1924.
Aujourd’hui, la république turque est dirigée par un franc-maçon, Recep Tayyip Erdoğan, affilié à la super-loge Hathor Pentalpha , tout comme l’était le calife Abu Bakr al-Baghdadi, son collègue et « frère musulman », avec qui il collabora étroitement durant l’épisode de l’État Islamique en Syrie.
Notons aussi que Osama Bin Laden, qui était lui aussi issu des Frères Musulmans, était affilié à la Loge « Three Eyes », fondée par Rockefeller, Kissinger et Brzezinski. 37
Le panislamisme et les Frères Musulmans
Souvenons-nous du « Printemps arabe », que nous aurions pu appeler « Printemps des peuples arabes » pour sa similarité avec un autre « printemps » maçonnique, que fut le Printemps des peuples de 1848 38 . Un document des renseignements militaires américains, qui fut déclassifié en 2015, nous révéla que « l’insurrection en Syrie était conduite principalement par Al Qaeda, les Salafistes et les Frères musulmans et que la possibilité existe d’établir de façon officielle ou pas une principauté salafiste dans l’est de la Syrie. » 39
Ces trois acteurs étant tous les héritiers de l’idéologie d’Al-Afghani, nous avons donc assisté en Syrie au spectacle du panislamisme en action.
L’idéologie des Frères Musulmans admet l’amour de la patrie, mais modérément. Il ne faut pas qu’il soit absolu et doit rester subordonné à l’amour de la grande et seule vraie patrie : l’oumma globalisée. Le panislamisme est donc aussi une sorte d’antinationalisme et d’antiracisme, qui nierait le territoire, l’histoire ou la race, et dont l’objectif à long terme est la dissolution des nations islamiques dans la grande maison commune du califat, une variation islamique sur un thème communiste. Les Frères musulmans sont, en effet, une internationale islamiste.
Si l’on considère notre « oumma » européenne, la Paneurope de Richard Coudenhove-Kalergi, qui publia son manifeste Paneuropa en 1923, 40 la méthode est, certes, moins radicale, mais le principe sous-jacent reste le même : on dissout les nations pour les intégrer dans une entité supranationale (l’adage maçonnique solve et coagula ), ce que le calife de la commission européenne et le calife musulman s’efforcent de mettre en œuvre, chacun avec sa méthodologie adaptée.
Les républiques islamiques
Tout comme la république française ou la république italienne, qui, elle, fut créée avant tout contre la puissance temporelle de l’Église, la république turque, iranienne ou, plus près de nous, tunisienne ont toutes un dénominateur commun : elles possèdent toutes le même « État Profond », qui gère leur banque centrale dite « indépendante ». L’interdiction formelle de l’usure était de mise en terre d’Islam, mais en terre du nouvel Islam maçonnique réformé, les républiques islamiques sont devenues modernes et ont été mises, elles aussi, sous le joug de la « riba » 41 , n’en déplaise à Allah.
Le cas de la république islamique d’Iran
C’est Mirza Melkum Khan 42 , éduqué en France, puis ambassadeur de la Perse à Londres et à Rome, qui fonda la première loge maçonnique dans son pays. Il fut influencé par les idées libérales post-révolutionnaires françaises et c’est grâce à son soutien que Al-Afghani, lors de ses années en Perse, devint ministre de Nassereddine Shah, le souverain qu’il contribuera à faire assassiner en 1896.
En 1946, Navvab Safavi, proche des idées de Sayyid Qutb, crée le mouvement des Fedayin de l’Islam 43 , qui deviendra sous l’autorité de l’Ayatollah Kashani, la branche des Frères Musulmans en Iran. Tout comme Sayyid Qutb, Safavi, prônera les méthodes violentes et aura recours aux assassinats politiques. Les Fedayin de l’Islam sont considérés comme les précurseurs de la révolution de 1979. Kashani et Khomeini étaient des proches et lors du coup d’état de 1953 contre le premier ministre Mossadegh, qui avait auparavant nationalisé le pétrole, ils prirent tous deux parti contre lui et pour le retour du Shah.
Le résultat de la révolution de 1979, qui aboutit à la création de la république islamique est clairement visible dans l’enceinte du nouveau parlement iranien 44 , dont l’architecture porte la signature authentique de l’État Profond.
Ceux qui auraient encore des doutes pourront compter le nombre de fenêtres sur la voûte extérieure, en forme de pyramide. 45
Quelques personnalités iraniennes connues pour appartenir à la franc-maçonnerie sont : Ali Akbar Hāshemi Rafsanjāni, Mohammad Momen, Gholam-Hossein Mohseni-Eje’i, Heydar Moslehi, Mahmoud Alavi, Valiollah Seif. 46
- Rafsanjāni fut le président de la république qui envoya des gardiens de la révolution combattre en Yougoslavie aux côtés des salafistes saoudiens en soutien à Alija Izetbegović, président de la Bosnie et auteur d’une Déclaration Islamique 47 , tout à fait dans la ligne des Frères Musulmans. En conjonction avec les forces de l’OTAN, il contribua ainsi à introduire le « jihad » en Europe. 48
- Mohammad Momen est un membre très influent du Conseil des Gardiens de la République islamique d’Iran.
- Gholam-Hossein Mohseni-Eje’i fut le ministre des renseignements iranien de 2005 à 2009 et est actuellement le premier adjoint du président de la Cour suprême d’Iran.
- Heydar Moslehi a été ministre des Renseignements de 2009 à 2013.
- Mahmoud Alavi est membre de l’Assemblée des experts et ministre des Renseignements de Rouhani.
- Valiollah Seif, quant à lui, a été le gouverneur de la banque centrale de 2013 à 2018.
L’Iran et l’État Profond depuis Esther jusqu’à nos jours
La lutte contre l’État Profond en Perse remonte aux temps bibliques, puisque c’est dans le livre d’Esther 49 qu’est relatée la première apparition historique du phénomène. Le ministre du roi Assuérus, Haman, peut-être l’inventeur de l’antisémitisme radical, qui avait pensé à mettre en œuvre une « solution finale », avait compté sans la belle Esther, qui retourna la situation contre lui. Son intervention fut à l’origine de l’instauration de la fête de Pourim , que sa communauté célébre chaque année dans l’allégresse. 50
Aujourd’hui nous ne pouvons qu’admirer la remarquable persistance du même État Profond, qui, 2500 ans plus tard est toujours là, dans ce pays où il naquit et où, sans doute, il se sent bien chez lui.
Outre le contrôle de la création monétaire, l’État Profond, en Iran, comme dans tous les pays musulmans, a aussi une forte dimension idéologique « Frères Musulmans ». Comme les Frères Musulmans dérivent du panislamisme de Al-Afghani, son antinationalisme et antiracisme de base lui confèrent aussi un certain « œcuménisme », ce qui permit à Sayyid Qutb, sunnite, et Navvab Safavi, chi’ite, de créer une alliance et de collaborer au niveau de l’internationale islamiste. De la même façon, l’Iran chi’ite soutient et finance également le Hezbollah chi’ite, et le Hamas sunnite, car ce dernier est issu des Frères Musulmans.
Téhéran est le siège d’une « ONG », qui s’appelle l’Assemblée mondiale Ahl al-Bayt 51 , qui est un outil de l’internationale islamiste Frères Musulmans aux mains de l’État Profond. On peut dire que la société des Frères Musulmans est à l’islamisme ce que le Komintern était au communisme.
Voici un exemple de son action internationale : le parti « Islam » prône l’application de la charia en Belgique avec le soutien de l’ONG iranienne. 52
Les Frères Musulmans : un atout de choc dans le conflit des civilisations
Le « choc des civilisations » , qu’une certaine communauté appelle de ses vœux, ne sera pas un accident culturel, car c’est une nécessité eschatologique, donc un projet qu’elle doit mettre en œuvre et qui est en cours de réalisation.
Des rabbins, d’entre les sages de la communauté, notamment le Malbim (Meïr Leibush ben Jehiel Michel Weiser) et Abarbanel 53 ont prédit, déjà depuis le 15 e siècle, dans leurs commentaires des prophètes, la guerre de Gog et Magog, qui doit avoir lieu avant la venue du maschiah. Edom et Ismaël sont les protagonistes symboliques de cette guerre, qui opposera, sur le terrain, la chrétienté et l’Islam. La destruction d’Edom, la chrétienté, est la condition sine qua non de la venue du messie et, comme le dit le rabbin David Touitou : « C’est une excellente nouvelle que l’islam envahisse l’Europe ! » . Le rabbin ajoute vers la fin de la vidéo : « …il n’y aura pas d’holocauste pour vous…ce sera sur place, l’égorgement … l’Islam, c’est le balai d’Israel ». 54 Et comme nous l’avons vu plus haut, ce balai est entre les mains expertes de la franc-maçonnerie.
Le concept du « choc des civilisations » a d’abord été énoncé par Bernard Lewis, un spécialiste de l’Islam et proche des néo-conservateurs, puis popularisé par le livre de Samuel Huntington.
Ce concept est très utile aux mondialistes, car il leur procure une justification culturelle à ce qui constitue une nécessité eschatologique au succès de leur plan et cela permet de rejeter la faute sur les deux acteurs, qu’ils tentent maintenant d’acculer dans la confrontation prophétisée.
Les loges, en effet, s’activent à favoriser l’expansion territoriale des Frères Musulmans en terre d’Islam (Tunisie, Libye), et, en même temps, elles facilitent leur expansion idéologique et démographique en terre chrétienne, pour déstabiliser d’avantage la chrétienté en voie d’effritement et créer les conditions favorables à la réalisation de « leur projet ».
Le Choc des Civilisations expliqué aux Français
Alexandre Del Valle est l’auteur, avec Emmanuel Razavi, du livre « Le Projet – La Stratégie de conquête et d’infiltration des Frères Musulmans en France et dans le Monde », publié en décembre 2019. Le livre décrit la stratégie des Frères Musulmans pour la France et pour le monde, sur la base de documents authentiques trouvés par la police suisse lors de l’arrestation, pour activité criminelle, de certains de ses membres.
Le livre est bien documenté et semblera crédible à beaucoup, car il trace à traits gras le portrait du coupable idéal : le totalitarisme islamique. 55
Dans ce livre, Del Valle mentionne trois fois la franc-maçonnerie : deux fois en référence au complotisme et une fois par une citation de Youssef Chiheb, un spécialiste de l’islamisme, qui, lui-même, cite les Frères Musulmans, se qualifiant eux-mêmes de « Franc-maçons musulmans ». Il ne s’avancera pas plus loin.
Lorsque Del Valle évoque « Saiyyd Qutb, le Frère qui inspire la galaxie jihadiste « , il insiste sur son anti-sémitisme absolu : « Une autre idée centrale de sa pensée, qui a également beaucoup influencé les Frères et par la suite l’ensemble de la mouvance islamiste mondiale, est la “lutte totale contre les Juifs”».
Lorsqu’on compare cette phrase avec la réalité des faits, elle prête à sourire. En effet, Israël a facilité la création du Hamas, une branche des Frères Musulmans, et on se souvient du nombre impressionnant de victimes juives d’un État Islamique armé jusqu’aux dents posté aux frontières d’Israël, où on a vu des djihadistes de Daesh bavarder tranquillement avec des gardes-frontière israéliens. On se souvient aussi de Netanyahu visitant les djihadistes syriens soignés dans des hôpitaux israéliens.
Une fois que l’ennemi est désigné, il faut ensuite recentrer le problème dans le quotidien des Français. Éric Zemmour s’en charge. Pendant que sa communauté fomente la guerre de civilisations, lui dénonce la conquête de l’Europe par l’Islam. Il a une cote favorable auprès du public pour son franc-parler, sa culture, et son nationalisme étoffé de plusieurs livres à succès. Dans son livre « Un quinquennat pour rien – Chroniques de la guerre de civilisations », publié en 2016, il nous disait que « Les attentats contre Charlie, l’Hyper Cacher de Vincennes, et la tuerie du Bataclan annoncent le début d’une guerre civile française, voire européenne, et le grand défi lancé par l’Islam à la civilisation européenne sur sa propre terre d’élection ».
Voilà, le mot est lancé : la guerre civile est à nos portes, l’Islam veut conquérir l’Europe.
Et pour simplifier le problème, afin que tout le monde comprenne bien, ou pour simplement revenir aux valeurs symboliques du Malbim : c’est bien Ismaël qui nous attaque et non pas seulement les Frères Musulmans ou l’islamisme radical. En effet, il le précise bien dans son livre : « Il n’y a pas de différence entre islam et islamisme », donc l’ennemi des Français c’est le musulman, peu importe de quel bord il soit.
Mais Zemmour nous dit aussi que « La reconquète des territoires islamisés se fera par l’Opération « Ronces » 56 mise au point avec des spécialistes de l’armée israélienne. » 57
Le fait qu’Israël ait déjà écrit le scénario de notre guerre civile pose question : lors de sa composition, l’auteur du scénario n’a-t-il pas eu d’avantage à l’esprit la jubilation du rabbin Touitou, plutôt que le salut des Français ?
En conclusion
La franc-maçonnerie tient l’Islam de l’intérieur, tout comme elle tient l’Église de l’intérieur et tout comme elle tient les républiques de l’intérieur. L’enjeu a toujours été global et la diaspora a été un atout pour constituer des réseaux internationaux puissants. La franc-maçonnerie est globalisée depuis longtemps et toutes ses actions à travers le monde suivent un plan minutieusement élaboré par les sages qui la dirigent. Depuis qu’elle créa la république américaine en 1776, elle a, de guerre en révolution et de révolution en guerre, si magistralement déroulé son plan machiavélique, que, si, aujourd’hui, elle peut se permettre de dévoiler son plan de conquête final et lancer, via l’opération Covid-19, son OPA hostile sur l’humanité, c’est qu’elle a l’assurance absolue d’avoir entre les mains toutes les cartes maîtresses et, comme nous l’avons vu, l’Islam, dans sa stratégie, est l’une d’entre elles.
Lorsque Zemmour nous dit qu” « il n’y a pas de différence entre islam et islamisme », il n’a pas tort : l’islam, tout comme le catholicisme d’aujourd’hui, n’est plus qu’une perversion maçonnique de ce qu’il fut. Il ne faut plus attendre un Vatican II de l’islam, il a déjà eu lieu. Mais si l’on veut conserver une certaine rigueur de pensée et rétablir le vrai sens des mots, disons clairement que l’islamisme, ce n’est pas l’islam, mais la judéisation de l’islam.
Mazetto
Notes :
5 https://fr.wikipedia.org/wiki/Nahda
6 https://fr.wikipedia.org/wiki/Djem%C3%A2l_ad‑D%C3%AEn_al-Afgh%C3%A2ni#cite_ref-Jomier_1959_7‑3
7 https://archive.org/download/AfghnAndFreemasonryInEgypt/Afgh%C4%81n%C4%AB%20and%20Freemasonry%20in%20Egypt.pdf
Merci pour les liens.
Le livre de Peter Goodgame est particulièrement intéressant dans sa deuxième partie intitulée « Les Frères Musulmans : l’arme secrète des Mondialistes ». Il contient plusieurs chapitres consacrés à Osama Bin Laden. La version originale (en anglais) est intégralement disponible ici : http://www.redmoonrising.com/Ikhwan/Clash.htm
Voir, au sujet de l’hypothèse de l’origine musulmane de la franc-maçonnerie, J. M. Aractingi et C. Lochon, Secrets initiatiques en Islam et rituels maçonniques, (2008) et i C. Lochon, L’initiation dans les confréries musulmanes et la franc maçonnerie, ainsi que :
en anglais, Freemasonry and Islam in : Handbook of Freemasonry.
Enfin, une excellente étude sur les relations incestueuses entre l’islam et la Ripoublique : « Les mondialistes et les islamistes » de Peter Goodgame.