Covid-19 : qui va payer ?
Le 12 mars 2020, Emmanuel Macron qui s’apprêtait à confiner la France pour la première fois déclarait très solennellement : « Nous, Européens, ne laisserons pas une crise financière et économique se propager. […] Tout sera mis en œuvre pour protéger nos salariés et pour protéger nos entreprises… Quoi qu’il en coûte ! » Cette formule, le Président l’à employée par deux fois, lors de son allocution fleuve, en détachant bien les mots. Car l’urgence était là : il s’agissait de « sauver des vies », selon notre Tartarin parti en croisade contre le virus… De la même manière qu’il faut aussi sauver la planète. Tant qu’à faire dans le catastrophisme, allons‑y gaiement ! Pour Macron, il fallait donc « tirer les leçons » et « interroger le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies ».
Parfait. Et donc, dans cet élan vertueux, il serait opportun de s’interroger aussi sur le modèle de surenchère fiscale dans lequel s’est engagé notre pays depuis des décennies et qui fait de la France la championne du monde des impôts avec un taux de 46,1 % de la richesse nationale (chiffre 2018 de l’OCDE). Mais là, faut pas rêver ! Car c’est bien tout le contraire qui se profile pour les Français. En effet, le « Quoi qu’il en coûte » du chef de l’État ne laisse aucun doute à ce sujet. Le plan de relance du gouvernement va coûter très cher aux contribuables y compris ceux qui ne payent pas l’impôt sur le revenu. Les taxes vont pleuvoir comme à Gravelotte !
En attendant, le gouvernement joue au Père Noël. Son plan « France relance » prévoit 100 milliards d’euros de dépenses supplémentaires pour arroser tout tous azimuts avec de l’argent sorti d’un chapeau de magicien.
Qu’on se le dise, il y en aura pour tous : la SNCF, les HLM, la « compétitivité », la « cohésion », les hôpitaux publics, les associations de lutte contre la pauvreté, les allocations notamment celle de rentrée scolaire, les tickets restaurants sans oublier, bien entendu, avec l’obsessionnelle prétention de sauver la planète, les énergies vertes (30 % des dépenses dont 2 milliards pour « l’hydrogène vert »), etc. Ainsi, la dette publique du pays va grimper allègrement à 17,5 % du PIB (source Contribuables associés) ! Pas de doute, Macron et sa clique sont en train de sacrifier sans vergogne les générations futures.
Pour faire passer la pilule, on nous fait croire que 40 % de ces dépenses seront financées par l’Union européenne sous forme de prêts et de subventions. Un argent que la Commission européenne devra elle-même emprunter. Et pour garantir ces emprunts, la Commission a tout simplement prévu des impôts nouveaux ! Une taxe sur les déchets plastiques non recyclés, dès le 1er janvier 2021, une taxe sur les recettes des quotas d’émissions de CO2 et d’autre impôts qui seront précisé d’ici 2023. Comme la France est très en retard dans le recyclage des plastiques, elle va donc largement cracher au bassinet. En outre, l’augmentation prévue des contributions des États membres au budget de l’Union devrait se chiffrer à 85 milliards d’euros pour notre pays. Faites le compte : 85 milliard d’augmentation moins 40 milliards de subventions (non garanties) cela fait un solde négatif de 45 milliards ! Chapeau aux négociateurs français qui ont signé l’accord en juillet dernier ! Le plan « France relance » se chiffre donc à 105 milliards d’euros non financés.
Les impôts que paye la France à l’UE retomberont sur le dos des contribuables français. Les intérêts des emprunts aussi, même si actuellement ceux-ci sont légèrement négatifs (- 0,2 % sur 10 ans). L’évolution constante de la dette française prend une physionomie qui fait de plus en plus penser à celle de la Grèce, en 2011, avec les conséquences que l’on sait en 2015. Ce plan « France relance » est donc une bombe à retardement pour les Français. Actuellement, le pays est 26e dans le classement des pays par niveau de vie réalisé par le FMI(1).
21 places perdues en seulement 20 ans ! Et le niveau de pauvreté augmente chaque jour ainsi que la dette par habitant qui atteint désormais plus de 40 000 euros. Les générations futures sont condamnées à assumer la gabegie de nos dirigeants actuels. Pire, si l’État se trouve en cessation de paiement, pour ne pas tomber en faillite à son tour, les banques créancières feront main basse sur l’argent des épargnants : une directive le permet depuis 2016 (voir notre article « Et après la crise… razzia sur vos économies ! » du 13 avril 2020). Nos descendants ne pourront même pas compter sur l’aide de leurs ainés. Ils n’auront plus que les yeux pour pleurer : « Macron m’a tuer. »(2)
Charles André
(1) Source : Indice de Qualité de Vie par Pays 2020
(2) Allusion à l’affaire Omar Raddad
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