La dérive des Verts
Franck BULEUX se penche dans metainfos.com sur l’histoire des Verts et des Écolos depuis une cinquantaine d’années. Quelques rappels qu’il est bon d’avoir en tête :
La dérive des Verts
On peut considérer les Verts – ou plus exactement depuis 2010, Europe-Écologie-Les Verts (EELV) – sous plusieurs aspects.
En France, la réelle poussée du mouvement politique Europe-Écologie-Les Verts date des municipales de 1977 avec des scores dépassant les 10 % dans de nombreuses grandes villes, leur permettant assez souvent, grâce à un massif report de voix à gauche, socialiste ou communiste, de battre des maires sortants proches alors de la majorité giscardienne. Brice Lalonde à Paris et Antoine Waechter à Mulhouse se présentaient comme des candidats neufs, issus de la candidature de René Dumont, aux présidentielles de 1974, qui capitalisa 1,3 % des suffrages exprimés.
Le ballon d’essai de 1977 mettra du temps à se pérenniser dans les urnes, malgré une certaine sympathie du public. Il faudra attendre 1989 pour qu’une liste « verte » dépasse les 5 % aux européennes avec les 11 % d’Antoine Waechter, qui, avec près de 2 millions des suffrages, talonne la liste de Jean-Marie Le Pen, déjà ancré dans la vie politique, avec 12 %.
Antoine Waechter n’hésitait pas, d’ailleurs, à cette époque, à participer à des conventions organisées par le GRECE (Groupement de Recherches et d’Études pour la Civilisation Européenne), principal mouvement de ce que l’on appelle la Nouvelle droite. D’ailleurs, Waechter quitta le mouvement vert, devenu rose et rouge, pour fonder, plus tard, le Mouvement écologiste indépendant (MEI) qu’il dirige toujours, sans visibilité électorale.
Les années 1990 virent une concurrence politique entre « réalistes » et « fondamentalistes », selon l’expression allemande consacrée au sein des « Grünen », mettant en scène le toujours sémillant Lalonde, roue de secours de la gauche et Noël Mamère, avec Génération Écologie (GE) face à Dominique Voynet, pour Les Verts, qui deviendra ministre. Les enquêtes d’opinion nous montrèrent assez rapidement et clairement qu’il y avait une porosité certaine entre les électorats socialiste et écologiste. La chute du PS à partir de 1992 (avec les affaires financières et celle du « sang contaminé » et l’usure du président Mitterrand) faisait gonfler le vote écologiste, même fractionné, plafonnant à 15 % aux régionales de 1992.
Et puis, la suite se passe à gauche toute : une ministre écologiste en 1997 dans le gouvernement Jospin (le temps de la « gauche plurielle » cinq ans avant la « gauche plus rien »), le retour du « révolutionnaire des crèches » (voir son livre Le Grand bazar) Daniel Cohn-Bendit tête de liste aux européennes de 1999… Depuis cette fin de siècle, les Verts, qui deviendront, en symbole de leur totale soumission à l’Union européenne, EELV, ce mouvement n’est qu’un pseudopode du PS. La preuve la plus récente : pour éviter que les socialistes ne tombent en dessous des 5 % aux présidentielles, les Verts ne présentèrent pas de candidat (une première depuis 1974) pour soutenir le candidat résiduel, l’élu islamo-compatible de Trappes, Benoît Hamon qui, en culminant avec 6 % des suffrages, évita la déroute totale, puisque Defferre avait fait moins bien que lui, en candidat socialiste, en 1969, avec 5 %. Hamon mieux que Defferre ! On a les victoires que l’on mérite, merci les écologistes !
Et pourtant, il y eut des « tendances » plus marquées à droite, le combat environnementaliste n’est-il pas celui d’une droite conservatrice ancrée dans le respect de l’ordre naturel ? La biodiversité, si chère aux écologistes, ne devrait-elle pas, aussi, s’appliquer aux populations humaines en tous points du globe ? Plus haut, j’ai indiqué la présence de Waechter auprès d’Alain de Benoist, le « pape » de la Nouvelle droite. Il fut même un temps, que tout le monde a oublié, que je rappelle dans un de mes essais consacré à l’Europe des régions, où, à Strasbourg, le groupe des Verts incluait la Ligue du Nord italienne, mouvement dont est issu l’ancien ministre Mattéo Salvini, en compagnie, d’ailleurs, des nationalistes flamands.
À une certaine époque, le mouvement Vert permettait des débats sur certains sujets de société, comme celui des vaccins. La députée européenne (depuis 2009), Michèle Rivasi, qui se proclame « vaccin critique » n’hésitait pas à dire : « Aujourd’hui, les vaccins créent plus de problèmes qu’ils n’en résolvent, il est temps de changer de paradigme sur la prévention. » Et aujourd’hui, cette ancienne députée de la Drôme (1997−2002) n’a plus accès à la parole publique.
Le très convenable Yannick Jadot, avec ses 13 % aux européennes de 2019 (à comparer avec les 11 % de Waechter dès 1989 ou les 10 % de Cohn-Bendit en 1999, voire les 15 % aux régionales de 1992…) se voit en 2022 en « faiseur de roi », ou roi lui-même, sur un malentendu électoral.
Les prises de position de Jadot sont celles du PS, parfois plus audibles pour cause d’une absence de charisme du secrétaire national socialiste actuel, un certain Olivier Faure. Certes, on peut penser que la très parisienne Hidalgo fera oublier aux électeurs bobos (qui sont nombreux à voter EELV : plus de chanvre et moins d’automobiles, plus de tofu et moins de viande…) l’existence-même de Jadot.
Le vote écologiste, sous son double aspect environnementaliste et animaliste (même si les 2 % du Parti animaliste en 2019 permettent de distinguer un électorat proche de la conception « anti-spéciste » des espèces), est un électorat qui est compatible avec une droite fondée sur les respects des valeurs traditionnelles. La porosité, pour légère qu’elle soit, existe entre la droite nationale et les écologistes, les mouvements politiques concernés commencent à s’en rendre compte avec le développement du thème du « localisme ». En revanche, le « vote bobo » qui s’exprime parfois au PS, parfois chez EELV, est probablement l’électorat le plus servile du système, celui qui, faisant fi du localisme, préférera toujours le lointain à son prochain.
Le « râteau » Jadot, sorti pour mobiliser l’électorat jeune en 2019, risque de servir, encore une fois, en 2022. Il est donc temps, sans démagogie électorale, de séparer le bon grain de l’ivraie, la préservation d’un ordre naturel versus le Village global, si cher à nos « pastèques » (vertes à l’extérieur mais rouges à l’intérieur).
Franck BULEUX
Je connais même des socialos passés à l’écolo par honte de se dire encore socialo.
Cela s’appelle être vert de honte (comme la pastèque à l’extérieur) et rouge de confusion (comme la même pastèque mais à l’intérieur).
Les Verts ne sont que la prolongation des mouvements de la paix initiés et financés par le parti communiste d’URSS afin de neutraliser la volonté des Français de posséder la bombe atomique, arme de dissuasion, pour envahir l’Europe par l’URSS. Actuellement, ces Verts sont pour la décroissance de l’Europe afin que la Russie et la Chine dominent l’Europe.
Tout a fait Madeleine !!!
Je suis pressé de pouvoir retourner voir mes bouseux, pequenots, chers a mon coeur !
Où est-il Jadot ? Il ne fait rien, on ne le voit nulle part, à mon avis il s’est mis au vert, il ne fait que remuer du vent, il pourra au moins servir d’éolienne, un véritable parti de péquenots !
Réponse à Claude :
Bien d’accord avec vous sur le brasseur de vents, et on comprend mieux pourquoi les écolos-bobos sont favorables aux éoliennes.
😉
Par contre je pense que le terme « péquenots » ne convient pas. Pour moi « péquenot » reste attaché à « paysan ».
Péquenot = paysan = plouc, bouseux. C’est comme ça que je le comprends. Péquenot est une insulte des gens de la ville à ceux de la campagne qu’ils prennent pour des ploucs.
Nos écolos-bobos n’ont rien de paysan, rien de rural. Ce ne sont pas des péquenots, ce sont des doctrinaires opportunistes et ambitieux qui ne connaissent rien à la Nature.