Agnès Buzyn mise en examen… est-ce bien une surprise ?
Tout d’abord, il est intéressant de noter qu’elle n’est jamais que la onzième membre du gouvernement à avoir maille à partir avec la Justice depuis que Macron est président.
Petit rappel pour les sceptiques :
• Au tout début du règne, François Bayrou soupçonné d’emplois fictifs,
• Marielle de Sarnez et Sylvie Goulard rémunérées par des fonds du Parlement européen tout en travaillant pour le Modem, sont mis en examen. Marielle de Sarnez étant décédée depuis, il est à noter que ces membres du Modem ont été plus respectueux de la règle dictée par Macron ( rappel : une poursuite judiciaire entraîne une démission), que les cotisants au parti du Président qui vont s’accrocher à leur poste !
• Ou même mieux pour Richard Ferrand, contraint de démissionner de son poste de ministre de la cohésion des territoires pour avoir loué au nom des Mutuelles de Bretagne des locaux qui appartenaient à sa compagne ! Coup de chance pour lui, la présidence de l’Assemblée venait de se libérer après la démission de…
• François de Rugy mis en examen pour « prise illégale d’intérêts ».
• « Prise illégale d’intérêts » également pour Sébastien Lecornu, chargé des outre-mers,
• ainsi que pour Olivier Dussopt secrétaire d’État à la Fonction Publique, visé par une enquête du fameux Parquet National Financier également pour « corruption ».
• Gérald Darmanin, dont les affaires de mœurs ont été classées sans suite jusqu’à présent, sera de nouveau confronté à une de ses accusatrices qui a obtenu la relance des investigations à son égard.
• Alain Griset, ministre chargé des PME convoqué devant le tribunal correctionnel pour des « trous de mémoire » dans ses déclarations fiscales (tout comme Roselyne Bachelot d’ailleurs).
• Et pour finir, le plus gros poisson, Éric Dupont Moretti, ministre de la Justice, mis en examen lui aussi pour « prise illégale d’intérêts » à qui Jean Castex a renouvelé bien entendu toute sa confiance.
Je n’ajoute pas encore à la liste, Jérôme Salomon, Olivier Véran, Sybeth N’Daye ou Édouard Philippe, qui attendent sagement leur tour, des milliers de plaintes ayant été déposées d’après François Molins, le deuxième magistrat de France !
Après la décision de Justice concernant Agnès Buzyn, des voix se sont élevées contre le fait que l’action politique d’un membre du gouvernement puisse être justiciable. Certains députés de la majorité montant au créneau pour les défendre les justicialbes. Comme je l’ai écrit dans « ma semaine du 5 septembre », la Cour de Justice de la République est composée de 15 juges élus par l’Assemblée Nationale et le Sénat… C’est un peu comme si on faisait juger Abdeslam par un imam de Seine St Denis…
De plus, je voudrais rappeler à tous ces défenseurs de l’indéfendable qui se drapent toute l’année de la bannière des « valeurs républicaines », que ladite République (au sens large) est née du procès truqué de Louis XVI, fonts baptismaux que personne ne remet en cause ! Et en continuant à chercher la petite bête, si on ne peut pas condamner l’action politique d’un gouvernement, quid des lois de Nuremberg, du procès de Pétain, ou de celui de Ceausescu ? Un ami à qui je faisais la remarque, me répondit : « Oui, mais il y avait dans ce cas des milliers de victimes… ». Mais c’est justement ce qui est reproché à Buzyn et consorts : des milliers de victimes, par leur incapacité ? ou par leur volonté ? C’est un autre problème… qui se tranchera plus tard.
Patrice LEMAÎTRE
La CJR est une mascarade comme les effets de manche que sont les créations de nuées d’organismes soi-disant « indépendants » qui n’ont pour objectif que de noyer le poisson et d’assurer à chaque fois un peu plus l’impunité à ces verrues qui empêchent la France de « marcher » droit.
Tout cela est du cinéma, on distrait la galerie, une fois de plus et comme pour les autres, elle ne sera que très légèrement réprimée, avec du sursis ou une peine légère qu’elle n’effectuera pas.
Restons concentrés sur le plus important, leur condamnation par le Peuple viendra en temps voulu.