Estrosi change à nouveau d’âne

8 octobre 2021 | 4 Commentaires 

Les son­dages se suivent et, l’un après l’autre, bous­culent l’ordre éta­bli par les médias mains­tream en ce qui concerne les chances des can­di­dats, décla­rés ou non, à l’élection pré­si­den­tielle. C’est à qui fera le maxi­mum de buzz en publiant les scores les plus sen­sa­tion­nels. Car il faut savoir que les ins­ti­tuts de son­dages ne gagnent rien à réa­li­ser ces études d’initiative interne ; c’est essen­tiel­le­ment pour eux un moyen de se faire de la pub afin d’attirer la clien­tèle pri­vée, prin­ci­pale source de revenus.

La grande ques­tion du moment est de savoir jusqu’où mon­te­ra Éric Zemmour et jusqu’où des­cen­dra Marine Le Pen. On occulte com­plè­te­ment le fait qu’Emmanuel Macron ne décroche pas de ses 24 % d’intentions de votes, quel que soit le cas de figure. Un détail qui n’a tou­te­fois pas échap­pé à notre girouette locale, Christian Estrosi, tou­jours à l’affut du meilleur âne à squat­ter. Il a donc logi­que­ment décla­ré qu’il sou­tien­drait Macron « sans ambi­guï­té ». Pour se jus­ti­fier, le maire de Nice explique : « Je suis gaul­liste, je suis issu d’une filia­tion de la droite et du centre vou­lue par Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et aujourd’hui c’est lui qui incarne le mieux cette filia­tion ». Chez les Républicains, on s’étrangle et Éric Ciotti dit avoir une pen­sée triste pour les par­ti­sans du « moto­di­dacte » qui doivent aujourd’hui se sen­tir cocus.

Ainsi, tout au long de son par­cours poli­tique, Christian Estrosi aura sym­pa­thi­sé avec un grand nombre de par­tis à l’exception du par­ti com­mu­niste. Dans les années 90, on l’a vu fri­co­ter avec le FN de Jean-Marie Le Pen. Des pho­tos fâcheuses et obs­ti­né­ment col­lantes comme le spa­ra­drap du capi­taine Haddock sont là pour le rappeler :Christian Estrosi - Jean-Marie Le Pen

En mars 1998, Christian Estrosi a orga­ni­sé une alliance avec le Front natio­nal pour empê­cher la gauche d’obtenir la pré­si­dence du Conseil Régional de PACA. Il décla­rait à l’époque : « Dire “Moi je suis là pour empê­cher M. Le Pen d’exercer des res­pon­sa­bi­li­tés parce qu’il est xéno­phobe” ne me semble pas la meilleure méthode pour être cré­dible et effi­cace ». 21 élus de droite s’alignèrent sur sa pro­po­si­tion puis ren­trèrent dans le rang quand Jean-Marie Le Pen exi­gea le poste de pré­sident. Pourtant, le 17 jan­vier 2016, il affir­mait sans ver­gogne : « Le Front natio­nal que j’ai tou­jours com­bat­tu et qui est l’ennemi à abattre… »

Depuis que Jacques Médecin lui a mis le pied à l’étrier de la poli­tique, en 1989, Christian Estrosi a tou­jours godillé pour se pla­cer dans le sens des cou­rants domi­nants. Sa seule bous­sole étant le clien­té­lisme. Il a très sou­vent déve­lop­pé les thèses du FN comme en août 2010 quand il assé­nait au micro d’Europe1 : « Accepter les lois ou les vio­ler, il faut choi­sir. Français ou voyou, il faut choi­sir ! » Ou encore, en jan­vier 2013 : « Ils viennent avec des dra­peaux étran­gers faire du tohu-bohu autour de ma mai­rie… », puis, en avril 2015, sur France3 : « Les cin­quièmes colonnes et réseaux infil­trés dans nos caves, dans nos garages… C’est une troi­sième guerre mon­diale qui nous est décla­rée ! » C’était « du lourd », comme on dit trivialement.Girouette

Cela n’empêchera pas notre girouette de s’acoquiner avec l’islam affir­mant « se sen­tir chez lui » dans la mos­quée de l’imam Otmane Aissaoui – patron local de l’UIOF, qui assu­rait la pro­mo­tion des Frères musul­mans, celle de Mohamed Morsi et relayait le pré­di­ca­teur Youssef al-Qaradâwî inter­dit de séjour en France pour ses dis­cours anti­sé­mites et ses appels à la colo­ni­sa­tion de l’Occident par l’islam – du quar­tier de l’Ariane.

Cela ne l’empêchera pas non plus de vendre son âme à la gauche pour conser­ver ses pré­bendes. Ce fut notam­ment le cas en 2015, lors des élec­tions régio­nales en PACA, quand il pro­mit « d’aller à la ren­contre des élec­teurs de gauche » et mit en place un « conseil ter­ri­to­rial consul­ta­tif » – lot de conso­la­tion bidon – pour les membres du par­ti socia­liste et des éco­lo­gistes qui s’étaient reti­rés en sa faveur face à Marion Maréchal.

Mais Christian Estrosi a aus­si rou­lé pour la gauche pro­gres­siste, comme en sep­tembre 2019, lorsqu’il s’est ral­lié à la léga­li­sa­tion pour la PMA sans père contre la posi­tion de son par­ti, car, pré­ten­dait-il, « La PMA pour toutes est une jus­tice que l’on doit aux femmes ». Et d’ajouter : « Lorsqu’au nom d’un par­ti poli­tique, en matière d’éthique, on dit “ça oui” ou “ça non”, c’est s’enfermer stu­pi­de­ment dans une sorte d’idéologie par­ti­sane ». Le moins qu’on puisse dire, c’est que

Christian Estrosi ne s’est jamais enfermé dans une idéologie partisane puisqu’il les a toutes embrassées et trahies.

Aujourd’hui, il se ral­lie à Emmanuel Macron parce qu’il ima­gine ce der­nier vain­queur de la pro­chaine élec­tion pré­si­den­tielle. Il n’y a de sa part aucune adhé­sion au pro­jet de l’impétrant pas plus qu’une recon­nais­sance posi­tive de son bilan. Non, Christian Estrosi roule pour lui seul, ne consi­dé­rant en toute chose que son inté­rêt per­son­nel. Et fidèle à son habi­tude, c’est en déni­grant ses anciens par­te­naires qu’il avance ses pions : « Il existe beau­coup de talents chez nous mais, soyons hon­nêtes, aucun d’entre nous ne s’impose pour concou­rir à la pré­si­den­tielle », se per­met-il de balan­cer avant d’appeler à un « accord » avec le chef de l’État qu’il estime le meilleur « can­di­dat com­mun ». Il s’achète d’ores et déjà un poste de ministre espé­rant bien que ce sera à Matignon. Inculte mais ambitieux.

Il ne manque à Christian Estrosi que le cos­tume vert de Don Salluste (alias Louis de Funès) dans « La folie des gran­deurs ». de Funès - Âne - Folie grandeurs

Charles ANDRÉ

« L’important n’est pas de convaincre mais de don­ner à réflé­chir. »

4 Commentaires 

  1. Lorsque je vois l’i­mage, je me demande lequel des deux per­son­nages sym­bo­lise le mieux Estrosi : le veule et obsé­quieux oppor­tu­niste ridi­cule ou sa mon­ture ?
    Celui-ci se réclame du Général, bien que ce der­nier ne se serait jamais recon­nu dans ce petit far­fa­det. En revanche Estrosi qui a embras­sé toutes les options de la gauche, de l’is­la­mo-gau­chisme même, m’é­voque cette réflexion qui aurait pu être adres­sée à son endroit :
     » Les gens de gauche ont rare­ment de grands pro­jets.
    Ils font de la déma­go­gie et se servent des mou­ve­ments d’opinion.
    La Gauche tire le haut de la socié­té vers le bas, par idéal d’égalitarisme.
    C’est comme ça que l’on a fini dans l’a­bîme en 1940.
    Les Socialistes sont d’é­ter­nels uto­pistes, des dépha­sés, des apa­trides men­taux.
    Ils gas­pillent tou­jours la plus grande par­tie des cré­dits.
    On ne les a jamais vu dépen­ser effi­ca­ce­ment les cré­dits.
    Je n’aime pas les socia­listes. car ils ne sont pas socia­listes
    Parce qu’ils sont inca­pables, ils sont dan­ge­reux
    . »

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  2. Pouvez-vous me citer le nom d’une seule per­sonne fiable actuel­le­ment dans le monde politique ?

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    • Il y en a bien peu, sans doute, mais le fameux Estrosi est sans doute par­mi les « politOcards » qui tournent le plus vite !

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  3. Son com­por­te­ment ne me sur­prend pas, mais c’est utile de le rappeler !

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