Black Friday ? C’est vendredi noir chez nous ! (rediffusion)

25 novembre 2021 | 4 Commentaires 

Les bons éditoriaux, c’est comme les bons vins : ils se bonifient avec le temps

Nous repu­blions aujourd’­hui, non sans bon­heur, notre édi­to­rial du 16 novembre 2019, qui — non seule­ment n’a pas pris une ride — mais prend plus de sens encore cette année.

Black Friday queue

Black Friday : 5… 4… 3… 2… 1… Meuh ! Bèèèh !

Ruée ouverture magasin

Le « Black Friday » — tra­duc­tion : ven­dre­di noir — tombe cette année le 29 novembre 2019. Moins d’un mois après nous avoir impo­sé à la trique leur Halloween, les mon­dia­listes amé­ri­cains reviennent à la charge avec ce ren­dez-vous consu­mé­riste. Pas de trêve des confi­seurs pour nos cartes de cré­dit. Originaire des États-Unis, où le len­de­main de Thanksgiving donne tra­di­tion­nel­le­ment le coup d’envoi des achats de Noël, le Black Friday est désor­mais un temps com­mer­cial majeur dans le monde entier. Mondialisme oblige.

En France, les grandes enseignes s’a­lignent sur cette ligne mon­dia­liste et lancent le Black Friday dans leurs maga­sins le 28 novembre 2014.

À la suite des atten­tats ter­ro­ristes de Paris sur­ve­nus le ven­dre­di 13 novembre 2015, l’événement com­mer­cial « Black Friday » sera renom­mé en « Jour XXL », par res­pect pour les vic­times. Comme quoi, le noir a bien une conno­ta­tion négative !

Depuis, l’intérêt des Français pour cet évé­ne­ment pré­fa­bri­qué ne cesse de mon­ter en puis­sance sous la pres­sion publi­ci­taire. En 2016, près d’un consom­ma­teur sur deux avait pro­fi­té des opé­ra­tions de pseu­do bonnes affaires. Ce chiffre consi­dé­rable, asso­cié à une mise en scène bien orches­trée dans les médias, engendre d’année en année le même type de publi­ci­tés sen­sa­tion­nelles, habi­le­ment sug­gé­rées par les véri­tables maîtres de céré­mo­nie de l’événement que sont les fabri­cants et les dis­tri­bu­teurs de pro­duits « Hi-Tec ».
Black Friday bagarre

À peine dégri­sés du der­nier bal­lon de Beaujolais nou­veau, le troi­sième jeu­di de novembre, nous voi­ci plon­gés dans le noir du ven­dre­di sui­vant. À force de faire de chaque moment de l’an­née un pré­texte à soldes, il ne res­te­ra plus qu’à créer… le jour sans soldes !

Black Ffriday 2019

On l’au­ra compris :

c’est encore et encore le culte frénétique de la consommation.

Restons fran­çais, appe­lons un chat noir, un chat noir. Black Friday c’est Vendredi Noir. Et ici, « Noir c’est noir, il n’y a plus d’es­poir » comme le chan­tait notre Johnny. Ne tom­bez pas dans ce trou noir, ne cédez pas à votre noir désir. Black Friday, c’est le mar­ché noir !

Ce ven­dre­di, faites la grève des consom­ma­teurs !

Michel Lebon


Bonus : un expert nous explique com­ment il a intro­duit le Black Friday en Suisse (cette vidéo date de 2018)

4 Commentaires 

  1. Trop bonne la vidéo 😉 C’est la fête à Vuiton ! Bien vu !

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  2. « il ne res­te­ra plus qu’à créer… le jour sans soldes ! » on appel­le­ra ça la « sobrié­té salariale » !

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  3. Le doute m’ha­bite… Avec les pénu­ries, rup­tures des chaînes d’ap­pro­vi­sion­ne­ment et l’in­fla­tion galo­pante, le chô­mage et la pré­ca­ri­té, ce genre de mode de consom­ma­tion de masse est ter­mi­né et c’est fran­che­ment tant mieux, ache­ter de la daube Made in China « pas cher » qui subit une obso­les­cence pro­gram­mée, ou est de si mau­vaise qua­li­té qu’il faut encore rache­ter pour rem­pla­cer, tout cela ne sert à rien si ce n’est engrais­ser tou­jours les mêmes qui se servent de ces tech­no­lo­gies pour mieux nous sur­veiller, pro­fi­ler, écou­ter, tra­quer, contrô­ler, etc…
    Pour résu­mer : nous nour­ris­sons nos bour­reaux et reve­nir à la rai­son en terme de consom­ma­tion, d’a­li­men­ta­tion, de trans­port, de san­té, d’éner­gies, etc. est en effet indis­pen­sable, sans tom­ber tou­te­fois dans le piège Made in Greta Thunberg finan­cée par les mêmes qui nous asservissent…

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    • En fin de guerre (39−45) et les années sui­vantes, nous avons connu la sobrié­té en tout domaine… sans jamais som­brer dans l’a­bon­dance pour l’hon­nête tra­vailleur. Les pro­fi­teurs n’ont pas été atteints par les pénu­ries ! et ce sera pareil voire pire avec le niveau atteint par l’o­li­gar­chie mon­dia­liste qui a déci­dé de la dis­pa­ri­tion des blancs d’a­bord… sauf si ?

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