À Bamako, on célèbre la femme, la moto et la liberté
Qui l’eût cru ? A Bamako, au cœur du Sahel soumis depuis huit ans à la violence armée quotidienne de forces de déstabilisation, s’est tenue les 27 et 28 novembre derniers la quatrième édition du festival annuel sur le thème « La femme et la moto ».
Dans l’esprit motard des valeurs de solidarité, de partage et de responsabilité, aucun incident n’a terni ce moment de fête partagée avec toutes les catégories de population, considérées avec égalité sans égalitarisme de sexes et de générations, de milieux et de cultures.
Ce témoignage invite le lecteur étranger à ces réalités à un effort d’ouverture d’esprit sur le phénomène de société croissant et méconnu d’intégration des peuples par la moto. C’est le nouveau motto des motards, négligé par des médias fascinés par les mauvaises nouvelles. Cette perception simpliste brouille peut-être une vision qui interdirait aux populations locales de vivre dignement et malgré tout par elles-mêmes, de survivre économiquement et moralement avec une force de résilience que n’ont plus les peuples nantis et désabusés de France et d’ailleurs. Celles-ci ont confié aveuglément leurs modes de vie et abandonné leurs libertés à la gestion d’États déculturés et prétendument providentiels. Leurs citoyens se sont résignés à subir les contraintes sans limites d’une pseudo-guerre d’une autre nature, contre un virus aussi peu dangereux qu’il est contagieux. Les grilles occidentales de lecture sociétale ne s’appliquent pas à des cultures africaines foncièrement différentes, pas plus que les considérations misérabilistes déplacées au motif que la moto ne serait pas accessible à tous ni compatible avec les enjeux de la COP26, pas plus que les remarques tiers-mondistes dépassées au motif que la moto ne serait pas la priorité du développement. Évidences vides de sens et d’espérance, dont les populations africaines n’ont que faire, car la moto est aussi un moyen d’évasion d’un quotidien impitoyable et désespérant.
L’intégration des peuples par la moto avance plus rapidement que par la politique
C’était l’occasion de transmettre un message de vie et d’espoir par des centaines de pilotes passionnés d’engins sans distinction de styles, de cylindrées ni de prix venus d’Afrique de l’ouest et centrale :
• « Riders Club » de Côte d’Ivoire,
• « West Coast Africa » du Burkina Faso,
• délégations du Niger et jusqu’au Gabon à l’aimable invitation et sous la remarquable organisation du « Club des Motards du Mali ».
Tous ces pilotes sont en contact direct et amical avec les populations locales, dans la capitale et tout au long de milliers de kilomètres parcourus à travers d’immenses zones rurales parfois réputées peu sûres du fait de la présence de ce que la terminologie officielle nomme sans discernement les « groupes armés terroristes » (GAT), dont les motivations sont au moins autant crapuleuses que religieuses.
De fait, impertinent n’étant pas l’antonyme de pertinent, il est parfois préférable de ne pas entrer dans des détails gênants qui pointeraient la responsabilité partagée de toutes les parties prenantes, y compris celle des États défaillants et de leurs alliés complaisants ou réticents, qui nourrit la défiance populaire.
Au Mali, le régime de transition qui a courageusement destitué l’ancien président Ibrahim Boubakar Keita le 18 août 2020, souffre encore de pressions politiques et économiques de la communauté internationale, frustrée de ne pas avoir pu empêcher le renversement salutaire d’un régime corrompu qu’elle soutenait. En présence d’autorités publiques, les clubs de motards ont clairement adressé des exigences inédites de redevabilité aux dirigeants africains.
Un motard malien, entrepreneur en bâtiment, souligne avec bon sens et conviction que, comme toute fondation, l’intégration, qui ne signifie pas, ici, dissolution, se construit par la base, non par le sommet. En Afrique, le mouvement populaire d’adhésion volontaire sans adhérence forcée à ces Printemps africains se distingue de celui, par adhérence volontaire sans adhésion spontanée, des populations européennes résignées à la prise de contrôle public de leur vie privée sous la pression de menaces chimériques, par le contrôle social de régimes totalitaires d’un nouveau genre.
Un exemple de résistance à méditer et à suivre
Jean-Michel Lavoizard
Un très bel article de synthèse et de courage, je suis un motard du Mali et membre de CMM, je confirme que l’auteur a bel et bien vécu avec nous cette 4eme édition du festival des motards du Mali (fmm4) et précise que je faisais partie de ceux là qui étaient à Zegoua pour recevoir la GRANDE DÉLÉGATION des RIDER’S de la Côte d’ivoire. Merci J.M. Lavoizard (JM pour les motards).
Motard un jour motard toujours.
Ils sont bien sympathiques ces motards africains. Quatre photos de groupe et on ne voit pas une seule moto et des motards sans casques. Dommage, il doit y avoir des engins collectors.
Bôf, il est bon le sable chaud pour les métropolitains en quête de soleil et d’exotisme.
Ce M. Lavoizard est bien équipé, lui. Sa moto, c’est pas une pétrolette.
Quant à la conscience politique de ces bikers qui nous montreraient l’exemple, il faut y croire.
Beau pays, le Mali et sa capitale mais là encore l’homme blanc est passé par là et y a foutu le fouttoir, terrorisme, coups d’Etat, spoliation des ressources, etc… Un convoi de l’armée française a même fait usage de tirs à balle réelle pour passer en circulant sur la route au Burkina, etc… Derrière il y a des morts, des civils…
Faut pas s’étonner ensuite si le Francais n’est le bienvenu nulle part et ce même sur son propre territoire… La monnaie le Franc CFA n’est que la main mise, le contrôle des économies des anciennes colonies.
J’ai honte d’être français, j’aimerais vivre au Mali mais ils ont tout pillé et hors de question que je paye pour les erreurs des autres (enlèvements, rançon etc)…
Le toubab est bien vu si il a de quoi payer, j’ai fait la route Bamako/Dakar et la corruption est palpable, vous passez des postes de douanes inexistant que contre quelques milliers de Franc CFA. Vous demandez un reçu : ils griffonnent sur un bout de PQ, un mot, c’était risible mais le Malien ne l’entend pas comme ça, là bas pas d’eau courante, pas de tout à l’égout, pas d’industrie, tout est importé, les transitaires et l’import/export se frottent les mains mais le peuple, lui, crève la dalle…
Et la moto, ils roulent tous en 125 cm³ chinois car c’est très embouteillé et vous pouvez acheter de l’essence au litre à des marchands sauf que la qualité de ce carburant vous laissera en panne…
Enfin c’est un pays où on se sent libre, personne ne vous demandera de pass nazitaire pour aller au resto, etc., si vous n’avez pas de casque moto par exemple, personne ne vous mettra d’amende et si vous tombez et bien c’est pour votre pomme et c’est tout.
J’ajoute qu’en France les Maliens occupent des petits boulots et qu’ils sont enclavés dans des foyers et certains quartiers de banlieue… C’est beau l’intégration française…
J’aimerais tant y retourner mais je ne peux plus voyager. Avant il suffisait du vaccin fièvre jaune, maintenant on parle de 6 doses mini d’une thérapie génique expérimentale… sans moi !
Les Maliens sont accueillants, ils ont encore cette bonté, cette générosité de celui qui ne possède rien ou si peu mais qui fait des efforts pour accueillir le toubab et lui offrir un thé ou peu maffé…
Je me souviens d’une bande de gamins qui chantaient toubabou à ma vue et la route Bamak/Kati en GS XR à fond sans casque, épique, le Mali me manque…
Si vous avez honte d’être Français, quittez le pays mais, surtout, arrêtez de nous bassiner sur ce site avec vos « trucs de nazi ». Créez votre blog, vous pourrez y consigner vos états d’âme au kilomètre !