La Planche-des-Belles-Filles : quel suspense !
Le Tour de France 2020 s’achève aujourd’hui
Cette édition fut marquée par l’insolente hégémonie de l’équipe Jumbo-Visma. Il y avait elle et les autres. Cette équipe construite sur les décombres de Rabobank a réussi le tour de force de ridiculiser la formation épouvantail, Ineos, ex-Sky. La garde rapprochée de son leader, Primoz Roglic, a évolué deux tons au-dessus de toutes les autres équipes et ce quasiment depuis le départ de Nice.
Au terme de la 15e étape, dimanche dernier, le peloton était déjà passé à l’essoreuse. Seule une petite vingtaine de coureurs parvenait, tant bien que mal, à tenir la roue du Slovène qui s’était facilement emparé du maillot jaune au 7e jour de la course. Et parmi ces « survivants », la formation Jumbo-Visma était encore surreprésentée : Primoz Roglic disposait toujours de 5 équipiers pour l’épauler. Et quels équipiers ! Même les sprinters se montraient capables de mener un train d’enfer pendant de très longs relais dans des pentes à 15 %. Alors, forcément, au sein du peloton, on s’interroge. On s’agace même : « Quand ils embrayent à 100 kilomètres de l’arrivée, ils ne cherchent pas seulement à gagner, mais à humilier », confiait un coureur à Libération sous anonymat. « On rêve tous de connaître leur secret », lance un autre… Même du temps de la Sky, devenue Team Ineos, le peloton ne se sentait pas autant méprisé.
On peut comprendre le désarroi des coureurs et leurs interrogations car, en 2019, le cyclisme slovène s’était retrouvé au cœur d’une tempête sur fond de dopage. Deux cyclistes professionnels slovènes avaient été suspendus soupçonnés d’avoir bénéficié du réseau de dopage par auto-transfusion sanguine démantelé en Allemagne : l’affaire « Aderlass ». Depuis une dizaine d’années, ce petit pays frontalier de grandes nations disposant d’une loi antidopage stricte (Autriche et Italie), était considéré comme un havre de paix pour tous les dopés européens. Ça a laissé des souvenirs.
La formation néerlandaise Jumbo-Visma qui s’est construite sur les décombres de la Rabobank, garantissait qu’elle ne cautionnerait aucun dopage. Mais son hégémonie sur ce Tour réveille les suspicions dans une large partie du peloton et bien au-delà. Interrogé par l’Équipe sur la recette de ce succès, Richard Plugge, le manager, répond ingénument : « Je ne sais pas ». Avant d’ajouter : « Essayer d’être les plus professionnels possible dans tous les domaines et d’obtenir l’implication maximale de tous les membres de l’équipe ». Tout en réaffirmant : « Nous avons une politique antidopage très stricte. Je crois que tout le monde a appris du passé. » On s’efforcera de le croire.
Mais, hier, coup de théâtre : dans l’avant-dernière étape contre la montre, Lure > La Planche-des-Belles-Filles, l’invincible équipe au maillot jaune et noir qui semblait en passe d’écraser l’épreuve avec trois de ses coureurs dans les cinq premiers, s’est vu damer le pion par un jeune prodige dépourvu d’équipe d’envergure. À deux jours de son 22e anniversaire, Tadej Pogačar s’offre un fabuleux cadeau en gagnant l’étape et remportant le Tour de France dans la foulée tout en raflant au passage le maillot à poids du meilleur grimpeur et le blanc du meilleur jeune. Un exploit rarement réalisé dans l’histoire du Tour, voire jamais à cet âge.
Mais là ou le bât blesse, c’est que Tadej Pogačar est lui aussi slovène ! Quelle conclusion faut-il en tirer ? Nous laisserons aux instances officielles de l’anti-dopage le soin de le faire à notre place, c’est son rôle. Pour ma part, je me bornerai à saluer la magnifique victoire de David contre Goliath qui me réjouit au plus haut point. Et savourer ce revirement de situation de dernière minute qui nous a donné un final intense en suspense.
Merci à ces champions, du premier au dernier, dopés ou non, qui nous ont fait vibrer pendant trois semaines haletantes.
Vivement le Tour 2021.
Charles ANDRÉ
Le mec, il fait des centaines de kilomètres à fond les pédales sans masque, et il vient le porter sur le podium !
Il a quand même l’air un peu con avec son masque… jaune ! Assorti au maillot, SVP. Ridicule.
Tout ça pour assurer la promotion de la « plan-démie ».
C’est pour ça que je n’ai aucune considération pour les porteurs de masque, quels qu’ils soient. Le seul cas où le masque peut servir, c’est lorsqu’il y a risque de verbalisation (le masque ne sert qu’à une seule chose : ne pas choper d’amende).
C’est exactement ça ; c’est pareil, pour moi, pour la ceinture de sécurité.
Tout à fait d’accord