La visite surprise d’Éric Zemmour en Côte d’Ivoire

par | 26 décembre 2021 | 8 Commentaires 

Nous repro­dui­sons ci-des­sous, avec l’ai­mable auto­ri­sa­tion de son auteur, Jean-Michel Lavoizard, cet édi­to­rial paru le 24 décembre 2021 sur le site Boulevard Voltaire :

Ce 23 décembre, Éric Zemmour, accom­pa­gné de son direc­teur de cam­pagne(1) et de sa direc­trice de la stra­té­gie, a effec­tué une visite brève mais dense à Abidjan.

Sans pro­to­cole offi­ciel ni effet d’annonce média­tique, car le ter­rain de cette opé­ra­tion n’était pas celui d’une com­mu­ni­ca­tion publique. Il s’agissait, pour le can­di­dat Zemmour, davan­tage fami­lier des cultures magh­ré­bines que de celles d’Afrique noire, de s’imprégner des réa­li­tés des ter­rains socio-poli­tiques et éco­no­miques en Afrique francophone.

Le double objec­tif de sa visite était, d’une part, d’élaborer une nou­velle poli­tique afri­caine volon­ta­riste et décom­plexée de la France en se pré­pa­rant réso­lu­ment à une pos­sible fonc­tion pré­si­den­tielle, futur chef des armées et défen­seur des inté­rêts natio­naux. D’autre part, de prendre en compte la situa­tion concrète des Français à l’étranger (plu­tôt que « de l’étranger »), soit envi­ron 2,5 mil­lions d’électeurs contribuables.

Les deux points forts de cette tour­née de cam­pagne ont été la visite aux Forces fran­çaises en Côte d’Ivoire (FFCI) puis une cau­se­rie infor­melle avec des Français de l’étranger, de 15h à 17h. L’équipe de cam­pagne est repar­tie en soi­rée par le der­nier vol Air France.

Le contexte de cette visite impromp­tue est révé­la­teur à plus d’un titre du fait qu’Éric Zemmour ne laisse déci­dé­ment per­sonne indifférent.

Les jours pré­cé­dant cette visite et jusqu’à son arri­vée la veille au soir, les rumeurs les plus spé­cu­la­tives ont vite enflé dans les rédac­tions de médias fran­çais à l’affut d’un scoop, avides du moindre détail spec­ta­cu­laire ou insi­gni­fiant et relayant sans recul ni confir­ma­tion les infor­ma­tions les plus fan­tai­sistes. Le par­cours du com­bat­tant Zemmour était semé d’obstacles, pré­vi­sibles ou impré­vus. Coup de pied de l’âne peu éthique, des consignes minis­té­rielles inopi­nées ont ten­té de gêner sa visite en annu­lant au der­nier moment une auto­ri­sa­tion écrite de réa­li­ser des images sur le site des FFCI, ain­si que de cir­cu­ler libre­ment par­mi les tables lors du déjeu­ner ponc­tuant une visite d’ateliers de présentation.

Avant même l’arrivée d’Éric Zemmour, une per­sonne de la fonc­tion publique avait ten­té en vain d’alerter les auto­ri­tés ivoi­riennes d’un risque sécu­ri­taire, avec de sup­po­sés troubles sociaux à l’arrivée à Abidjan. Scenario sur­réa­liste contre­dit par les faits, quand on sait com­bien sont popu­laires en Afrique les valeurs d’un diri­geant fort, atta­ché à défendre en prio­ri­té l’identité et la culture de son peuple et les inté­rêts de son pays. Finalement, le par­cours a pu être démi­né et tout s’est bien passé.

Lors des échanges avec les mili­taires fran­çais, sous haute sur­veillance et forte pres­sion minis­té­rielle, le cou­rant est très bien pas­sé avec un homme acces­sible, spon­ta­né et cha­leu­reux, atta­ché à repla­cer l’outil de défense, « l’un des der­niers rem­parts et fer de lance de notre civi­li­sa­tion », à une place cré­dible et indé­pen­dante pour pré­ser­ver notre sou­ve­rai­ne­té natio­nale. Avec la pro­fon­deur his­to­rique qu’on lui connaît, il a rap­pe­lé que c’est la pre­mière fois depuis la guerre de Cent ans (il y a six cents ans) que la France n’est plus auto­nome pour équi­per et armer ses troupes. La spon­ta­néi­té des échanges a été inver­se­ment pro­por­tion­nelle au grade de ses inter­lo­cu­teurs et Éric Zemmour a pu consta­ter que les légion­naires et les para­chu­tistes de tous grades qui consti­tuent actuel­le­ment le pilier opé­ra­tion­nel des FFCI, y com­pris non natu­ra­li­sés, sont prêts à inter­ve­nir dans tous les sce­na­rii sans état d’âme ni excep­tion pour défendre la France.

Détail affli­geant, il a ain­si appris, navré, que les pro­cé­dures de natu­ra­li­sa­tion de légion­naires étran­gers bles­sés en mis­sion pour la France, sont plus incer­taines et longues que celles accor­dées sans condi­tion à des immi­grés clan­des­tins indif­fé­rents voire hos­tiles à la France.

La ren­contre qui a sui­vi en sec­teur civil avec quelques dizaines de Français d’Abidjan de tous milieux socio pro­fes­sion­nels, natio­naux et bi natio­naux (53% des 18 000 rési­dents fran­çais enre­gis­trés au consu­lat sont bina­tio­naux) était une cau­se­rie infor­melle et dis­crète, hors pré­sence de la presse. L’occasion pour Zemmour d’écouter les besoins et les attentes des Français à l’étranger, sou­vent incom­pris et mal­trai­tés par les der­niers quin­quen­nats. Celui de François Hollande, par­ti­cu­liè­re­ment injuste, res­te­ra long­temps dans les mémoires des expatriés.

Appréciant le carac­tère spon­ta­né des échanges libres et ouverts et, celui, acces­sible et atten­tif, du can­di­dat, tous n’étaient pas acquis à ses idées mais ont appré­cié ou noté son pro­jet décom­plexé de sor­tir d’une repen­tance fran­çaise per­pé­tuelle uni­la­té­rale, mora­le­ment injuste et his­to­ri­que­ment fausse, ain­si que celui de déve­lop­per enfin des rela­tions entre la France et les pays afri­cains sur un mode de réel par­te­na­riat adulte et res­pon­sable, ni pater­na­liste ni mora­li­sa­teur, plu­tôt que celui, actuel, d’une assis­tance per­sis­tante dégui­sée. Les Français expa­triés ne croient plus depuis des décen­nies au Père Noël de l’Élysée. Habitués à se débrouiller seuls dans des envi­ron­ne­ments afri­cains dif­fi­ciles sans béné­fi­cier par réci­pro­ci­té des lar­gesses offertes sans condi­tion aux immi­grés en France, ils com­prennent qu’Éric Zemmour a fait là un coup poli­tique utile à sa cam­pagne et res­te­ront vigi­lants quant à son pro­gramme afri­cain et sur­tout à sa réa­li­sa­tion. Mais il a fait naitre une lueur d’espoir d’inverser le déclin de la France, pour « arrê­ter de se battre la coulpe » indé­fi­ni­ment et injus­te­ment, de retrou­ver leur fier­té et leur digni­té trop sou­vent bafouées. Dont acte.

Ainsi, Éric Zemmour a pu actua­li­ser par lui-même sa com­pré­hen­sion de la situa­tion réelle en Afrique, pour contri­buer à éla­bo­rer son pro­gramme politique.


Jean-Michel Lavoizard

(1) NDRL : Le géné­ral ER Bertrand de la Chesnais

Jean-Michel Lavoizard a fon­dé et déve­loppe depuis onze ans (créa­tion en 2011) sur le conti­nent afri­cain la com­pa­gnie « ARIS-Advanced Research & Intelligence Services ».

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Jean-Michel Lavoizard

8 Commentaires 

  1. Je fais plus confiance aux Blacks qu’au soi-disant Arabes qui sont liés par une reli­gion escla­va­giste, les Blacks en savent quelque chose !

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  2. Un vibrant bra­vo pour Jean-Michel LAVOIZARD. Un article qui sonne juste et relate la réa­li­té des faits sans teinte idéo­lo­gique. Serait-ce l’ab­sence de médias télé­gui­dés ? Un grand mer­ci à Nice Provence Info pour conti­nuer (contre les coups de butoir de la bien-pen­­sance) à RÉSISTER et nous réin­for­mer. Tous mes ami­caux sou­ve­nirs à l’auteur.

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  3. La Françafrique c’est quoi ? C’est juste un Francais qui se rend en Afrique comme un patron des­cen­drait aux stocks… sans oublier la mon­naie de singe, qu’est le Franc CFA
    Les Francais, atten­tion ! sont de plus en plus mal vus en Afrique, par exemple un convoi armé fran­çais a tra­ver­sé l’Afrique du Niger au Mali et s’est retrou­vé blo­qué et atta­qué à coups de jets de pierres au Burkina et d’autres pays sur le che­min, convoi lais­sant dans son sillon des cadavres… Les autoch­tones qui ont ten­té de stop­per le convoi se sont fait tirer des­sus par leur police et l’ar­mée fran­çaise, bref ça pro­met…
    Le Mali reçoit des mer­cen­naires russes alors qu’il est occu­pé par l’ar­mée fran­çaise, là encore quel­que­chose se trame et le pré­sident par inté­rim malien, le colo­nel Assimi Goïta, exige un Mali indé­pen­dant… Les colo­nies afri­caines sont ter­mi­nées mais la dépen­dance est bien réelle et tou­jours d’actualité…
    Le Colonel Assimi Goïta accu­sait Paris d’avoir offert l’enclave de Kidal à un mou­ve­ment ter­ro­riste qui a prê­té allé­geance à Al-Qaïda et d’avoir par­ti­ci­pé à la désta­bi­li­sa­tion du Mali (source Planete360).
    Bref les ingré­dients d’un nou­veau coup d’État ou d’une guerre se mettent en place au Mali…
    Les Africains, plus que dociles, risquent de se radi­ca­li­ser à force d’être pris pour des cons…
    Bref le pays va mal et l’in­gé­rence fran­çaise n’ar­range rien…
    Sur ce thème si vopus aimez la musique afri­caine, vous pou­vez écou­ter Tiken Jah Fakoly, album « Françafrique » et « Cours d’his­toire » de 2002 (comme Coluche ou les Inconnus, pas pris une ride…).

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    • Les rêve de tous les Africains, comme celui de tous les Maghrébins, c’est de venir en France. C’est donc que la France n’est pas si mal vue…

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    • @Fernand Jourdan
      J’étais au Mali en 2008 donc je connais le sujet et j’ai vécu + de 5 ans avec un malien sur Paname et j’ai fait le voyage aller et retour Bamako/​Dakar par la route… La France n’est pas mal vue sur son ter­ri­toire (et encore… j’ai un doute, nous sommes consi­dé­rés comme des mécréants…). Mais en Afrique le Francais garde une conno­ta­tion de colo­ni­sa­teur, de riche qui a de l’argent et qu’il faut taxer voire escro­quer ou épou­ser pour les papiers… Les Africains qui arrivent en France le font pour l’argent, les aides, les APL, la Sécu, la carte de séjour, et l’eu­ro qu’ils ren­voient au pays, tout ce qu’ils ont pu éco­no­mi­ser…
      L’Africain à Paris ou en ban­lieue, je connais. Il est par­qué soit en foyer au bord du périph soit à Montreuil ou Asnières et se regroupe par eth­nie sans être assi­mi­lé ou insé­ré dans la socié­té, il garde son lan­gage, sa reli­gion, son ali­men­ta­tion, ses moeurs, etc, il n’est pas inté­gré et sert de main d’oeuvre dont le tou­bab ne veut plus en géné­ral…
      Ils viennent pour le fric et dès qu’ils ont assez, ils retournent au pays.
      Beaucoup d’entre eux se tournent vers la délin­quance et vendent toutes sortes de choses illi­cites en pas­sant par la drogue, contre­fa­çons, recel d’ob­jets volés, etc. Ce sont des busi­ness man, ils trempent tous plus ou moins dans une magouille pour rame­ner du fric au pays afin d’y construire la mai­son, faire fruc­ti­fier des impor­ta­tions de véhi­cule et d’élec­tro-ména­ger d’oc­ca­sion, etc…
      Les Africains, je ne nie pas, res­tent accueillants et bien plus aimables et ouverts que l’Européen, ils offrent du thé pour rece­voir un incon­nu ou un peu de maf­fé, ici en pays dit « civi­li­sé » les gens ne sont pas aus­si géné­reux alors qu’ils pos­sèdent bien plus…ici tt le monde se méfie de tout le monde et c’est pas avec la plan­dé­mie covid que ça va s’ar­ran­ger… dis­tan­cia­tion sociale, gestes bar­rières, pass nazi­taire, test, appli tous anti covid, piquouse tous les tri­mestres, etc. les gens ici sont com­plè­te­ment lobo­to­mi­sés, apeu­rés et mani­pu­lés… (le Diable divise et Dieu ras­semble) … on est plus libre en Afrique qu’en Occident, là bas pas besoin de pass pour entrer dans un com­merce, de casque pour rou­ler à moto, etc. par contre l’hy­giène y est déplo­rable, tout à l’é­gout qua­si inexis­tant, l’eau du puits pleine de para­sites qui vous envoient au tapis, pas de trai­te­ment des ordures mais les méde­cins là bas peuvent encore pres­rire contrai­re­ment à la France… pays des Lumières, etc… chlo­ro­quine, iver­mec­tine, azy­tro­mi­cine, etc. sont dis­po là bas, ça n’a pas été clas­sé comme véné­neux comme par magie… ça soigne et gué­rit n’en déplaise à Buzyn…
      Bref la France et le Francais ne sont qu’une vache à lait pour eux et je parle pas des Magrébins qui sont encore pires, eux c’est le sum­mum du racisme anti-blanc bec, le sum­mum de la vio­lence et des délits…

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    • N’oublions pas que ce sont déjà les « volon­taires » russes qui, à l’é­poque, avaient bom­bar­dé le camp fran­çais de Bouaké fai­sant quelques morts et bles­sés dans nos rangs. Les humi­lia­tions conti­nuent ! Il va res­ter à la France dans quelque temps, uni­que­ment la pos­si­bi­li­té de mon­ter une opé­ra­tion d’é­va­cua­tion de res­sor­tis­sants et « bonne arri­vée » les doubles natio­na­li­tés ! (53% des 18 000 côté fran­çais sans par­ler des accords d’am­bas­sades qui nous obligent à éva­cuer d’autres nationalités).

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    • @mandrake,
      Salut, oui bien vu, en effet comme les Ricains, il se pour­rait que la France rapa­trie l’ar­mée, les Français et Cie du Mali, exac­te­ment comme en Afghanistan, sauf qu’à la dif­fé­rence des Ricains l’ar­mée fran­çaise ne lais­se­ra pas des dizaines de mil­liards d’é­qui­pe­ment mili­taire sur place…
      En plus en inter­rom­pant ses opé­ra­tions mili­taires au Mali et en rapa­triant les mili­taires, la France se dote d’une main d’oeuvre idéale pour orches­trer la ségré­ga­tion des Francais sur son propre ter­ri­toire (Ausweis Bitte, schnell ! Impfung macht frei !) et ser­vir de tam­pon en cas de chaos et plus si affi­ni­té avec la Loi Martiale qu’ils veulent ins­tau­rer en Occident pour asseoir leur Nouvel Ordre Mondial…
      Ce qui est le plus inquié­tant au Mali, c’est d’ap­prendre par le colo­nel Assimi Goïta que l’ar­mée fran­çaise aurait sa propre enclave du Kidal et qu’en plus ils l’offrent aux ter­ro­ristes… Ça sous entend for­ma­tion et équi­pe­ment, finan­ce­ment, etc… pour désta­bi­li­ser le Mali et/​ou ser­vir de vivier pour désta­bi­li­ser n’im­porte quel pays au final…
      Est-ce la véri­té ou est ce encore une théo­rie du com­plot ???
      Le colo­nel Assimi Goïta est-il un com­plo­tiste ??? Au même titre que Didier Raoult, le Pr Perronne, le Pr Montagnier, le Dr Henrion Claude ou encore le Pr Fourtillan, etc., etc. ???

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  4. Bonne nou­velle !
    Je ne vois pas de masque de l’hu­mi­lia­tion comme chez tous nos diri­geants sou­mis et déca­dents.
    Peut-être une lueur d’es­poir de ce côté-ci ?

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