Ma semaine d’observation de l’info (17 juillet 2022)

par | 17 juillet 2022 | 1 com­men­taire

Dimanche 10 juillet 2022

Rappelez-vous, il y a trois ou quatre mois : « Nous allons pro­vo­quer l’effondrement de l’économie russe », avait pro­cla­mé, hys­té­rique, Bruno Le Maire après « l’in­va­sion de l’Ukraine » par la Russie. Quatre mois plus tard, les faits démontrent qu’il s’est tota­le­ment trom­pé. Le rouble a aug­men­té de plus de deux fois et demie sa pari­té face au dol­lar. Mais l’euro, lui, n’en finit plus de dégrin­go­ler. Aujourd’hui, il s’approche de la par­faite pari­té avec le billet vert amé­ri­cain, alors qu’il y a un an, il valait 1,20 dol­lar ! Cela montre une fois de plus que la capa­ci­té d’an­ti­ci­pa­tion engluée dans une doc­trine immuable de nos gou­ver­nants, nous mène droit à l’im­passe.
Ajoutons à cela les prix de l’énergie qui flambent et une infla­tion (sans doute due à bien d’autres rai­sons que l’Ukraine) jamais vue depuis long­temps. Cette même infla­tion explose depuis l’an der­nier aux États-Unis pour atteindre les plus hauts niveaux depuis plus de trente ans. Supérieure à celle de la zone euro, elle aurait donc dû logi­que­ment impac­ter davan­tage nos concur­rents d’outre-Atlantique, mais il n’en est rien.
Cette crise éco­no­mique, nos gou­ver­nants sont dans l’in­ca­pa­ci­té de la maî­tri­ser, si ce n’est qu’à coup de mesu­rettes ciblées à une toute petite par­tie de la popu­la­tion (tou­jours la même), mesures acces­soires, non pérennes qui mon­tre­ront vite leur insuf­fi­sance.
Par contre, pour palier les défi­cits en éner­gie, selon Médiapart, le gou­ver­ne­ment pré­pare un décret pour cou­per le cou­rant chez les par­ti­cu­liers sans indem­ni­sa­tion. : « Un décret est en cours de rédac­tion pour per­mettre des cou­pures d’électricité et mesures de déles­tage chez les par­ti­cu­liers, sans que celles-ci donnent lieu à indem­ni­sa­tion, à la dif­fé­rence de ce qui est fait pour les entre­prises. »
Dès cet été donc, des cou­pures d’élec­tri­ci­té pour­raient inter­ve­nir en Corse, et dès cet hiver tout le ter­ri­toire sera tou­ché.
EDF est au bord de l’effondrement finan­cier, le gou­ver­ne­ment natio­na­lise une socié­té bien mal en point dont le rachat coû­te­ra très cher au contri­buable. Il aurait mieux valu re-natio­na­li­ser les socié­tés d’au­to­route que Ségolène Royal avait bradées.EDF

Lundi 11 juillet 2022

Dans sa pre­mière étude en 2021 sur la per­cep­tion des citoyens de 22 pays à l’é­gard de leurs pou­voirs publics, l’OCDE révèle que seule­ment 40 % en moyenne de la popu­la­tion d’un pays font confiance à son gou­ver­ne­ment natio­nal.
La même étude relève éga­le­ment que 41,1 % ne leur font pas confiance.
Par contre, la majo­ri­té des per­sonnes inter­ro­gées font confiance aux tri­bu­naux et à la police (67,1 %, le mieux per­çu) de leur pays, tan­dis que la cote des par­tis poli­tiques (24,5 %, le moins bien per­çu), des ins­ti­tu­tions légis­la­tives, comme le Parlement, le Congrès et des médias est rela­ti­ve­ment basse.
À noter que pour la France, le chiffre mon­trant la confiance des habi­tants pour le gou­ver­ne­ment tombe à 30 %, un des plus faibles sur les 22 pays.
30 % des Français croient ain­si en leur gou­ver­ne­ment : avec un tel chiffre, l’hexa­gone se classe par­mi les quatre der­niers pays, tan­dis que Finlandais et Norvégiens sont ceux qui se disent les plus favo­rables à l’ac­tion de leurs diri­geants.
La rai­son prin­ci­pale de cette défiance vient du fait qu’un peu moins de la moi­tié des per­sonnes inter­ro­gées pense qu’un haut res­pon­sable poli­tique accor­de­rait une faveur poli­tique en échange d’un emploi bien rému­né­ré dans le sec­teur pri­vé, et envi­ron un tiers pré­dit qu’un fonc­tion­naire accep­te­rait de l’argent pour accé­lé­rer l’ac­cès à un ser­vice.
Si ces niveaux de confiance avaient for­te­ment dimi­nué après la crise de 2008, ils étaient depuis, légè­re­ment remon­tés, mais retombent donc en 2021.

Mardi 12 juillet 2022

La « motion » de défiance (à ne pas confondre avec une motion de cen­sure !) pro­po­sée par les troupes mélen­cho­nesques a été logi­que­ment repous­sée par l’Assemblée natio­nale, ne recueillant que 146 votes en sa faveur, alors qu’il en aurait fal­lu 289, c’est à dire à peu près le double. La Nupes pos­sé­dant 151 dépu­tés, elle a donc dû déplo­rer six défec­tions, puisque Nicolas Dupont Aignan a joint sa voix à celles de l’ex­trême gauche, ce qui n’a pas fait réagir dans ses rangs.
Les LR et le RN se sont abs­te­nus, ce qui, pour le second est par­fois vive­ment cri­ti­qué. Beaucoup pensent que l’ex « FN » aurait dû, en se pin­çant le nez, joindre ses voix pour ten­ter de faire déga­ger la macro­nie, et pro­vo­quer de nou­velles élec­tions. C’est vrai que c’é­tait ten­tant, mais…
Que se serait-il pas­sé si le gou­ver­ne­ment avait été ren­ver­sé sur le seul coup de tête venu des « insou­mis » ? De nou­velles élec­tions légis­la­tives auraient eu lieu et Macron aurait eu beau jeu de dénon­cer une oppo­si­tion sys­té­ma­tique basée sur rien… et assu­ré­ment, il aurait ain­si récu­pé­ré faci­le­ment une majo­ri­té per­due, ren­voyant de fait les tru­blions de l’op­po­si­tion hors du Palais Bourbon.
Non, il y a mieux à faire, et se battre sur des pro­jets de loi plu­tôt que contre des mou­lins à vent non encore définis.Élisabeth Bornstein - Assemblée nationale

Mercredi 13 juillet 2022

Macron encore embour­bé dans une affaire de lob­bying ? Alors que « Le Monde » explique com­ment le jeune ban­quier de chez Rotschild fut pro­pul­sé ministre de l’é­co­no­mie de Valls par Attali, l’op­po­si­tion monte au cré­neau pour dénon­cer le par­ti pris de l’ac­tuel Président de la République pour tout ce qui est pri­vé au détri­ment du public.

C’est ain­si que « l’u­bé­ri­sa­tion » de l’é­co­no­mie a pris pied dans notre pays, per­met­tant à des socié­tés étran­gères de venir s’y ins­tal­ler en cas­sant les codes du tra­vail. Certes, cela crée des emplois. Mais à quel prix ? L’exploitation des sala­riés d’Uber fait sou­vent la « une » des jour­naux et les plaintes des chauf­feurs de taxi régu­liers, qui doivent pas­ser un exa­men et ache­ter très cher leur licence, montrent bien que quelque chose ne tourne pas rond dans cette éco­no­mie pré­da­trice et vagabonde.Uberisation

Jeudi 14 juillet 2022

Le vote sur le pro­jet de loi sani­taire sym­bo­lise le pre­mier revers du gou­ver­ne­ment à l’Assemblée natio­nale. L’article qui pré­voyait le réta­blis­se­ment du passe sani­taire pour les voyages « extra-hexa­go­naux », depuis ou vers l’étranger a été reje­té.
Séance chao­tique, texte tron­qué. Le gou­ver­ne­ment, pri­vé de majo­ri­té abso­lue au Parlement, n’a pas pu faire pas­ser son pro­jet de loi sani­taire dans son inté­gra­li­té.
L’article 2 de ce pro­jet de loi a en effet été reje­té en fin de soi­rée par 219 voix contre 195, grâce à une conjonc­tion de votes du RN, de LR et d’une majo­ri­té de l’alliance de gauche Nupes. Une dis­po­si­tion per­met­tant d’exiger ce passe pour les voya­geurs mineurs avait été reje­tée préa­la­ble­ment. Rien par contre sur l’é­ven­tuelle remise en cours du « Passe » pour les sor­ties des Français…
Le texte est de fait désor­mais réduit pour l’essentiel à son article 1, qui per­met en rai­son d’une situa­tion épi­dé­mique tou­jours fra­gile, de conti­nuer à col­lec­ter des don­nées de san­té sur les tests de dépis­tage (dis­po­si­tif SI-DEP). Deux autres articles res­tants, sur les moda­li­tés d’un sui­vi par­le­men­taire, ont été fusion­nés en un seul.
Le Premier ministre Élisabeth Borne a esti­mé l’heure grave dans la nuit. « En s’alliant pour voter contre les mesures de pro­tec­tion des Français face au Covid, LFI, les LR et le RN empêchent tout contrôle aux fron­tières face au virus », a‑t-elle dénon­cé dans la nuit sur Twitter.
Cette séance enta­mée le 11 juillet et reprise le 12 en fin d’après-midi futé­maillée de ten­sions, de cha­huts et de ren­ver­se­ments impré­vus de majo­ri­té au gré des articles et des amen­de­ments. Ce qui montre la dif­fi­cul­té de manœu­vrer pour le gou­ver­ne­ment et la majo­ri­té rela­tive dont il dis­pose. Dans l’opposition, les mul­tiples votes sur les articles et amen­de­ments ont mon­tré une hos­ti­li­té réso­lue du RN et de la plu­part des groupes de gauche (LFI, com­mu­nistes, éco­los). Toutefois, les socia­listes ont sou­vent été absents de l’Hémicycle ou se sont réfu­giés dans l’abstention, les LR se mon­trant quant à eux par­fois divi­sés.
Macron, dans son dis­cours ély­séen, a cri­ti­qué iro­ni­que­ment l’at­te­lage impro­bable de LFI, du RN et des LR qui a conduit à cet échec. Il n’a même pas remar­qué que c’est l’at­te­lage impro­bable RN, LR et LREM qui a sau­vé Mme Borne la veille.Attelage labour bœufs cheval

Vendredi 15 juillet 2022

À peine élus, et après seule­ment deux semaines et demie de ses­sion par­le­men­taire, les pauvres dépu­tés ont besoin de vacances ! À la suite de près d’un an de cam­pagne, cer­tains s’inquiètent de congés retar­dés par la loi sur le pou­voir d’achat. D’autres ont déjà tout pré­vu, quitte à lais­ser une chaise vide quelques semaines. On veut bien ser­vir son pays, mais pas pen­dant ses vacances.
La ses­sion par­le­men­taire à peine com­men­cée, les dépu­tés se plaignent : « On est cre­vé ! »: voi­là ce qui résume l’état d’esprit de nos par­le­men­taires. S’il y a cinq ans, les vacances des par­le­men­taires étaient plu­tôt stu­dieuses, ce sera moins le cas cette année, avec du repos au pro­gramme. Faut quand même pas exa­gé­rer !
« On n’a pas arrê­té de bou­ger. Il faut que l’on se pose. Pour bien tra­vailler, on doit être repo­sé » explique à RMC un nou­vel élu Nupes.
« On ne va pas presque pas avoir de vacances » s’inquiète la col­la­bo­ra­trice de l’un d’eux, qui note que « les uni­ver­si­tés d’été vont vite arri­ver ».
Il faut dire qu’a­vec une rému­né­ra­tion nette de 5 679 €, plus 2 800 € d’in­dem­ni­tés locales (le cas échéant, mais très fré­quent), une avance de frais de man­dat de 5 373 €, on peut se plaindre d’être d’une cer­taine manière « exploi­té » par la République.Honoré Daumier caricature assemblée nationale

Samedi 16 juillet 2022

« Sur trois ans, l’État appor­te­ra, chaque année, une sub­ven­tion de 400 000 euros à la Licra afin de sou­te­nir ses actions de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT+ » écrit la ministre délé­guée Isabelle Lonvis-Rome dans un com­mu­ni­qué.
Cette sub­ven­tion s’inscrit dans la nou­velle conven­tion plu­ri­an­nuelle d’objectifs signée mar­di entre la ministre, la délé­guée inter­mi­nis­té­rielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT Sophie Elizeon et le pré­sident de la Licra Mario Stasi.
La sub­ven­tion à la Licra était de 300 000 euros en 2019 et 2020 et de 360 000 euros en 2021, selon le minis­tère.
Les asso­cia­tions dénon­çant le racisme anti-blanc, les actes anti-chré­tiens attendent toujours.Racisme antiblanc

Bonne semaine à tous, et à dimanche pro­chain…
Patrice LEMAÎTRE

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Patrice Lemaître

1 commentaire

  1. Bruno Lemaire…
    On n’a pas vu plus nul depuis long­temps !
    Dans le pri­vé il serait au chô­mage de longue durée.

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