Le conflit en Ukraine : aboutissement logique de la politique expansionniste, des mensonges et d’échecs de l’Occident atlantiste

25 octobre 2022 | 4 Commentaires 

Amar DJERRAD nous fait part de ce que révèle le conflit en Ukraine :

Il est par­fois néces­saire et utile de rap­pe­ler cer­tains articles – même anciens – quand ils concordent avec l’actualité et sur­tout lorsque ses ana­lyses et pré­vi­sions s’observent dans ce qui se déroule, aujourd’hui, dans le sillage de l’affrontement ota­no-russe sur le ter­rain ukrainien.

Cet affron­te­ment n’est donc que l’aboutissement logique de la poli­tique expan­sion­niste funeste du clan atlan­tiste pré­da­teur qui veut domi­ner le reste des pays du monde, y com­pris les nations puis­santes telles la Russie et la Chine, en s’employant à acca­pa­rer non seule­ment leurs richesses, mais aus­si en effa­çant leur his­toire, leurs cultures et leurs coutumes.

Même leurs alliés, par inté­rêts ou par crainte, ont consta­té qu’ils ont affaire à des poli­ti­cards aven­tu­riers et des canailles sans consciences, cupides, pares­seux et incom­pé­tents et ce, grâce à l’opération mili­taire russe, pour­tant mesu­rée, qui a fait sor­tir le démon qui som­meille en eux qu’ils dis­si­mu­laient par la pro­pa­gande et le men­songe avec le concours des médias qu’ils dirigent. Charles Baudelaire- diable - portrait Fabrizio CassettaToute chose a une limite sur­tout quand elle trans­gresse ou souille les valeurs de la nature humaine. L’esclavage, la colo­ni­sa­tion, la néo­co­lo­ni­sa­tion, l’impérialisme, les géno­cides, l’agression, l’ingérence, l’arrogance, l’indécence des pro­pos, la pré­da­tion et autres – cachés sous ce qu’ils qua­li­fient « Droits de l’Homme », « liber­té », « démo­cra­tie », « mis­sion sacrée de civi­li­sa­tion » à l’endroit des peuples qui seraient « inca­pables de se diri­ger eux-mêmes » – doivent bien se heur­ter un jour à un mur ! Le mur de la rai­son ! « Une vic­toire momen­ta­née réside dans la force, une vic­toire durable réside dans la rai­son » (pro­verbe chi­nois). Comme la nature reprend tou­jours ses droits, la rai­son a été celle de la Russie sou­te­nue par la majo­ri­té des pays de la pla­nète (direc­te­ment ou indi­rec­te­ment), dont de grandes puis­sances ; d’où ces réac­tions éper­dues, absurdes et irra­tion­nelles des Atlantistes qui ren­seignent sur ce qu’ils valent réel­le­ment et sur leur amoralité !

La vérité et la sagesse n’exaspèrent que le diable

Par ces évé­ne­ments en Ukraine, « ils » ont bien mon­tré qu’ils sont ses disciples.

Vous trou­ve­rez en annexe un article de 2013 — presque 10 ans — qui traite de l’Iran et de ses riva­li­tés avec l’Occident. Nous le trou­vons d’actualité puisque les mêmes « valeurs », le même « ordre basé sur des règles », qui ne quittent pas les Anglo-saxons et leurs auxi­liaires euro­péens, sont dégai­nés de nou­veau sur ce pays (une dizaine d’an­nées après) à la faveur du décès de Mahsa Amini, à l’hôpital (après s’être effon­drée dans un poste de police) et leur sou­tien fla­grant aux récentes émeutes qui ont sui­vi et qu’ils ont atti­sées, mais sur­tout pour les sup­po­sés drones que l’Iran aurait four­nis à la Russie contre l’Ukraine.

Le guide suprême de l’Iran com­mente ain­si les évè­ne­ments sur Twitter : « La police est obli­gée de tenir tête aux cri­mi­nels et d’as­su­rer la sécu­ri­té… La mort de la jeune fille nous a bri­sé le cœur, mais ce qui n’est pas nor­mal, c’est que cer­taines per­sonnes, sans preuve ni enquête, rendent les rues dan­ge­reuses, brûlent le Coran, retirent le fou­lard des femmes voi­lées, mettent le feu aux mos­quées et aux voi­tures… Beaucoup de femmes en Iran ne portent pas par­fai­te­ment le voile et sont de fer­ventes par­ti­sanes de la République isla­mique… Les États-Unis ne peuvent pas tolé­rer un Iran fort et indé­pen­dant. »

Le guide suprême ira­nien, Ali Khamenei, avait un jour affir­mé que « les États-Unis étaient le grand oppres­seur du monde… (ils) sont nui­sibles et inutilestoute négo­cia­tion avec (eux) était encore pire que tout effort pour éta­blir une rela­tion. » (sur France Pravda).

Les faits lui donnent bien raison !

Djerrad Amar

Mon article de 2013 : L’échec du stratagème « Grand Moyen-Orient » sous le fallacieux prétexte de « l’arme atomique » de l’Iran (cliquer sur +)

On se réunit, on parle, on sanc­tionne, on menace puis on recom­mence. Cela fait presque 20 ans que cela dure. Cela devient de la schi­zo­né­vrose. Les menaces de « frappes pré­ven­tives », réité­rées à satié­té, pour empê­cher l’Iran de se doter de « l’arme nucléaire » ne sont plus cré­dibles, d’une part parce qu’ils connaissent la véri­té et d’autre part parce qu’ils redoutent les consé­quences qu’ils savent catas­tro­phiques pour leurs inté­rêts et leur gen­darme local.

Même l’Iran ne croit plus à cette éven­tua­li­té comme l’a décla­ré l’ambassadeur de Téhéran en France, Ali Ahani, dans une inter­view à Reuters « les frappes mili­taires, nous n’y croyons pas du tout » en pré­ci­sant « bien sûr, nous sommes pré­pa­rés à tout scé­na­rio pour nous défendre, mais on ne pense pas que le régime sio­niste ira dans cette direc­tion parce qu’il y aurait des consé­quences pires et impré­vi­sibles non seule­ment pour ce régime, mais pour la région et le monde. »

A ce pro­pos, rap­pe­lons la confir­ma­tion de L’Ayatollah Khamenei lors de la céré­mo­nie de pres­ta­tion de ser­ment et de la remise des diplômes aux élèves offi­ciers de l’Ecole supé­rieure des offi­ciers « qui­conque s’imagine pou­voir agres­ser la RII, se ver­ra assé­ner des coups irré­pa­rables… les États-Unis et le régime sio­niste, doivent savoir que le peuple ira­nien n’agresse aucun peuple, ni pays, mais qu’il sau­ra répondre de toute sa puis­sance, à toute agres­sion, même, menace, … »

D’ailleurs, depuis, on ne sait plus, main­te­nant, qui doit le faire, qui doit com­men­cer et qui doit suivre. Même le régime sio­niste – qui sai­sit par­fai­te­ment les consé­quences d’une telle aven­ture – sait qu’il a per­du la force et l’initiative depuis la mon­tée en puis­sance de l’Iran ; c’est la rai­son pour laquelle il appelle la « com­mu­nau­té inter­na­tio­nale » pour le faire comme le montre un com­mu­ni­qué du bureau de leur pre­mier ministre « la com­mu­nau­té inter­na­tio­nale doit empê­cher l’Iran de fabri­quer des armes nucléaires qui repré­sentent une menace pour la paix dans la région et dans le monde entier ». Il s’agit bien, pour lui, d’une ques­tion exis­ten­tielle. Son dilemme et para­doxe, issu de son idéo­lo­gie sio­niste funeste, le met dans une posi­tion des plus cocasse et dra­ma­tique à la fois. Une situa­tion ou « agres­ser » ou « faire la paix » mène, l’un ou l’autre vers la même des­ti­née. C’est‑à ‑dire sa dis­pa­ri­tion ! Le sio­nisme ne peut exis­ter sans expan­sion­nisme et injus­tice les­quels mènent inexo­ra­ble­ment à l’échec et donc à sa chute. Il s’y est enli­sé dans l’invraisemblable para­doxe de « ni guerre ni paix ». La paix affai­bli­rait son armée et une nou­velle guerre pour­rait signi­fier son sui­cide du fait du nou­veau rap­port de force.

Pour l’Iran, « à quelque chose mal­heur est bon ». Pendant tout ce temps fait de menaces, d’embargo et d’assassinats, ce pays, par sagesse et déter­mi­na­tion, a opté pour le déve­lop­pe­ment de son éco­no­mie et moyens de défense en trans­for­mant en atouts cette adver­si­té. Ainsi en comp­tant sur ses propres forces, il a enre­gis­tré des pro­grès ful­gu­rants en matière d’autosuffisance, de tech­no­lo­gies, d’armes défen­sives ; ce qui a inquié­té pro­fon­dé­ment les par­ti­sans de l’hégémonie mondiale.

La RII avait bien com­pris qu’en lieu et place d’« arme nucléaire » – au fond cou­teuse, inutile et mau­dite par la morale – il était stra­té­gi­que­ment et tac­ti­que­ment plus avan­ta­geux de déve­lop­per des armes défen­sives ; plus fédé­ra­trices. La morale sou­tient la « vic­time’ et non l’agresseur. Les mul­tiples annonces dans les pro­grès dans le déve­lop­pe­ment de ce genre d’armes sont telles que les pro­vo­ca­teurs occi­den­taux revoient de jour en jour leur jar­gon bel­li­ciste. En effet quand l’agresseur pressent une riposte du même aca­bit, il est moins ten­té dans son aven­ture. Pour L. Ivashov l’ex chef d’état-major russe, favo­rable à la livrai­son des S 300 à l’Iran, « …L’agression est moins pro­bable quand la vic­time est en mesure d’infliger des dom­mages into­lé­rables à l’agresseur ». L’Iran aver­tit, à chaque décla­ra­tion de menace, qu’il ripos­te­rait à toute agres­sion lan­cée contre lui. Récemment, selon des médias, Massoud Jazayeri, porte-parole des Pasdarans, a pré­ve­nu qu’ « une frappe fou­droyante sera por­tée en réponse à toute agres­sion. Nous n’agirons pas seule­ment dans les limites du Proche-Orient et du golfe Persique. Aucun endroit sur le ter­ri­toire amé­ri­cain ne sera à l’abri de nos attaques ». Même les cher­cheurs du Congrès Us qua­li­fient toute attaque contre l’Iran d’« inutile » du fait, selon leur rap­port, que les sites « sont dis­per­sés sur l’ensemble du ter­ri­toire ira­nien et fonc­tionnent dans des condi­tions de sécu­ri­té extrême »

Le fal­la­cieux pré­texte déve­lop­pé contre l’Iran et bien tom­bé en désué­tude. Pour T. Meyssan, « les pré­ten­dus soup­çons occi­den­taux ne sont que des artifices…pour iso­ler un État qui remet en cause la domi­na­tion mili­taire et éner­gé­tique des puis­sances nucléaires… ». Même les par­le­men­taires alle­mands de gauche s’opposent fer­me­ment à cette option de guerre en deman­dant à leur gou­ver­ne­ment de décla­rer clai­re­ment l’opposition de Berlin à toute attaque contre l’Iran. Quant aux pays du BRICS, réunis der­niè­re­ment en Inde, ils appuient clai­re­ment l’Iran et son pro­gramme nucléaire ; posi­tion que le Conseil des Affaires inter­na­tio­nales en Inde qua­li­fie d’« évo­lu­tion extrê­me­ment posi­tive qui joue en faveur de la paix et de la sta­bi­li­té dans l’Asie de l’Ouest ».

Il est, en effet, vrai qu’un ex-vas­sal qui devient indé­pen­dant et qui s’érige en puis­sance régio­nale sur laquelle on doit main­te­nant comp­ter n’est pas chose facile à admettre par ceux qui se pré­tendent « maîtres du monde ». On a usé, dès lors, de tous les moyens, même les plus abjects, pour faire plier ce pays afin de le rendre « sujet’ sinon « satel­lite’ pour faire pas­ser leurs pro­jets mor­tels du « Grand Moyen-Orient ». L’AIEA, qui est deve­nue un ins­tru­ment au ser­vice de l’Occident, ne peut dévier de cette poli­tique de dia­bo­li­sa­tion de l’Iran pour le pré­ten­du « nucléaire mili­taire » même si elle détient la véri­té. Son der­nier rap­port dévoile clai­re­ment sa par­tia­li­té lorsqu’elle juge que les « vastes » ins­tal­la­tions de Parchin sont « des­ti­nées à des expé­riences à l’aide d’explosifs » ce qui consti­tuent pour elle « des « indi­ca­tions fortes » d’un pro­gramme d’armement poten­tiel. » Ils veulent en réa­li­té visi­ter les sites mili­taires stra­té­giques. Rien que ça !

Même les assas­si­nats de scien­ti­fiques sont deve­nus leur poli­tique. Si l’Iran déci­dait d’appliquer la même absur­di­té cri­mi­nelle, parions qu’ils ne la dépas­se­ront jamais, car dis­po­sant de beau­coup plus de motifs et de moyens cultu­rels et reli­gieux. Mais l’Iran, non seule­ment reste sage en tenant bon, mais est en phase irré­ver­sible de deve­nir (à notre sens il l’est déjà ) un acteur de poids dans la géo­po­li­tique et la géos­tra­té­gie régio­nale voire mon­diale. L’avenir de la région doit pas­ser désor­mais par l’Iran. Les pro­grès tech­no­lo­giques, les res­sources, la patience et l’unité de l’Iran ont eu rai­son sur l’arrogance et la cupi­di­té de l’Occident. Toute l’adversité à son égard s’est avé­rée sans effets au vu de cette évo­lu­tion. Il se per­met même d’appliquer sur la France et l’Angleterre, à l’avance et sur-le-champ, la « sanc­tion’ de boy­cot­ter son pétrole. Il ne leur vend plus de pétrole qu’ils ont « pro­gram­mé » de… ne pas acheter !

Contrairement à l’Occident et Israël, l’Iran n’a jamais agres­sé qui­conque. Qui de ces pays puis­sants occi­den­taux et d’Israël se per­met de vio­ler des réso­lu­tions de l’ONU ou les lois inter­na­tio­nales ? Alors que l’Iran a signé le TNP nucléaire en admet­tant les ins­pec­teurs, Israël refuse de signer et de per­mettre toute ins­pec­tion inter­na­tio­nale de ses cen­trales nucléaires recon­nues pour être militaires.

Quant au « régime’ ira­nien, on le voit plus démo­cra­tique que beau­coup de pays arabes valets et alliés de l’Occident ; mieux, de pays dits à « tra­di­tion démo­cra­tique’. C’est la pro­pa­gande, le men­songe, la mani­pu­la­tion et la main­mise sur les médias lourds et les ins­ti­tu­tions et orga­ni­sa­tions dites « inter­na­tio­nales’ qui ont per­ver­ti les valeurs en cachant la réa­li­té et la véri­té. Rappelons ce que nous avions dit par ailleurs : l’ONU et ses orga­ni­sa­tions servent à pro­duire des ali­bis contre les pays ciblés, la CPI pour « mena­cer de pri­son » les diri­geants récal­ci­trants, le FMI pour rui­ner et gager les pays, l’OTAN pour agres­ser et démo­lir, la presse pour mani­pu­ler et contrô­ler l’opinion. On peut ajou­ter la Ligue des « États arabes », cet « attrape-nigaud » dis­cré­di­té, et l’association inter­na­tio­nale des Frères musul­mans qui ont pris fait et cause pour les thèses Occidentales en ce qui concerne la désta­bi­li­sa­tion de cer­tains États arabes faute de vision lucide ou pour cause de cor­rup­tion et four­be­rie. Pour l’exemple, suite au refus de la France d’accorder un visa à cheikh Youssef al-Qardhaoui , le secré­taire géné­ral de cette Union, le cheikh Kardaghi, va jusqu’à faire bonne figure en décla­rant que « le cheikh a tou­jours été modé­ré » en don­nant comme preuves ses fat­was dont « l’une de ces fat­was avait ren­du licite l’intervention mili­taire de l’Otan en Libye » car l’Union consi­dère « la France comme un pays allié [en jouant] un rôle de pre­mier plan dans le Printemps arabe et notam­ment en Libye et nous atten­dons sa contri­bu­tion à la libé­ra­tion de la Syrie ». La per­ver­sion de cer­tains arabes a atteint les limites de l’entendement dans leur ser­vi­tude au pro­jet des amé­ri­ca­no-sio­nistes. Même ces der­niers, par leur sou­tien à l’opposition armée, ne cachent pas eux-aus­si leur sou­hait, de tou­jours, de voir tom­ber le « régime de Bachar » qui consti­tue, avec l’Iran, un redou­table rem­part à l’hégémonie amé­ri­caine sur toute la région dont Israël était dési­gné le feu­da­taire. La Syrie était ins­crite comme étape d’importance par sa situa­tion et sa poli­tique. Dans un article publié récem­ment dans le Yediot Ahranot, Efraim Halevy, l’ancien chef du Mossad, a esti­mé que « … si la paix se réta­blie en Syrie, et si le monde accepte la sur­vie du régime d’Assad dans le ber­ceau Téhéran, et si la Turquie, la Russie, la Chine, les Etats-Unis, la France, la Grande Bretagne et l’Allemagne accepte d’appliquer le plan d’Annan, nous connai­trons alors la défaite stra­té­gique la plus cui­sante depuis la créa­tion d’Israël ».

Le pro­jet ayant échoué contre le « mur’ syrien par les per­cées mili­taires et diplo­ma­tiques réus­sies, il ne reste aux amé­ri­cains que les négo­cia­tions sur la base de ce pos­tu­lat avec les pays issus du nou­veau rap­port de force dont l’Iran, puis de faire le deuil de leur rêve de cas­ser l’axe Atlantique /​Océan indien et Pacifique pour blo­quer les pays du BRICS. Ils seront contraints à faire « cer­tains sacri­fices » pour se per­mettre de se posi­tion­ner, au mieux, en futur « ini­tia­teurs de paix » pour ne pas ris­quer de perdre aus­si les acquis. Le Qatar qui « finance’ et « spon­so­rise’, l’Arabie Saoudite qui « arme’ et le régime d’Erdogan qui « abrite’ savent qu’ils ont joué leur pou­voir ou leur trône dans cette par­tie per­due qui se ter­mine en Syrie.

On sent déjà l’affolement des pétro monarques et des sio­niste d’Israël que leur ins­pire main­te­nant la Syrie – qu’appui l’axe Chine-Russie-Iran-Irak-Liban – qui devient leur pire cau­che­mar sur­tout depuis que la Chine et la Russie ont impo­sé une nou­velle équa­tion régio­nale et mon­diale et depuis que la « com­mu­nau­té inter­na­tio­nale » ait appa­rem­ment aban­don­née l’option mili­taire, le ren­ver­se­ment du régime par la force et l’armement de l’opposition. Lavrov assène en assu­rant, que même si cette der­nière option est rete­nue, l’armée syrienne les bat­tra ! L’ancien chef du Mossad recon­nait dans son article le trouble d’Israël ain­si « l’Iran est deve­nu l’allié stra­té­gique des puis­sances mon­diales dans les efforts visant à trou­ver une issue à la crise syrienne [réa­li­sant ain­si] un des objec­tifs : deve­nir une puis­sance régio­nale au Moyen Orient ».

Les amé­ri­ca­no-ara­bo-sio­nistes savent désor­mais que le pro­jet ayant pour objec­tif « Iran’ par le « pont’ syrien a lamen­ta­ble­ment échoué d’où, encore, ces sem­pi­ter­nelles menaces de frappes de l’Iran. Mais quand on ne fait que mena­cer durant 20 ans c’est que l’on ne fera rien ! Que du bluff ! Le der­nier espoir et le der­nier enjeu, qu’est la Syrie, est en phase de se pul­vé­ri­ser sur les rocs Damascains ; d’où ces revi­re­ments dans leurs dis­cours et leurs enga­ge­ments à l’endroit de la Syrie et l’Iran dont-on annonce subrep­ti­ce­ment qu’il ne pré­sente pas de carac­tère mili­taire. Ou bien ces infor­ma­tions cré­dibles qui font état qu’un cer­tain nombre de diri­geants arabes adressent des « lettres confi­den­tielles » à Damas dans le but de recher­cher des solu­tions sur­tout après le « choc », pour le Qatar et l’Arabie saou­dite, du Sommet de Bagdad.

D’après un diplo­mate russe en rela­tion avec Damas, il y aurait un accord amé­ri­ca­no-russe lors d’une ren­contre entre Medvedev et Obama. Celui-ci aurait deman­dé que Moscou tem­père les choses « jusqu’aux élec­tions amé­ri­caines » en échange d’une réac­ti­va­tion de ses « prin­cipes annon­cés pour son man­dat en cours ; ceux qui consis­taient à recher­cher les solu­tions plu­tôt que les conflits face aux pro­blèmes inter­na­tio­naux » à savoir le pro­blème du bou­clier anti­mis­siles, les dos­siers ira­nien, syrien en par­ti­cu­lier. Ce diplo­mate russe affirme qu’il n’y aura pas de guerre contre l’Iran et que pour la Syrie ils en sont « à l’étape du règle­ment poli­tique de la crise… main­te­nant le plus impor­tant est de convaincre l’opposition d’accepter… » La surprise/​coup de grâce arrive du prix Nobel alle­mand Günter Grass qui vient de publier, dans quo­ti­dien de Munich Süddeutsche Zeitung, un poème/​prose inti­tu­lé « Ce qu’il faut qu’il soit dit ». Il s’agit d’une dénon­cia­tion de l’armement nucléaire d’Israël qui « menace la paix mon­diale » ain­si que les menaces d’attaques contre l’Iran. Il dénonce le « pré­ten­du droit à atta­quer le pre­mier ». Il évoque Israël qui dis­pose « depuis des années d’un arse­nal nucléaire crois­sant …et sous-marins nucléaires » et cri­tique la livrai­son par son pays de sous-marins qui pour­rait rendre les Allemands com­plices d’un « crime pré­vi­sible ». Grass dénonce un « silence géné­ra­li­sé [qui est un] men­songe pesant » tout en pré­ve­nant qu’il sera accu­sé « d’antisémitisme ». « Pourquoi main­te­nant ? », « Parce qu’il faut dire ce qui pour­rait être trop tard demain » dit-il.

La véri­té finit tou­jours par reprendre le des­sus sur le men­songe. C’est la loi inexo­rable de la Nature. Le monde à venir sera désor­mais plus équi­li­bré avec les nou­velles alliances, les nou­veaux regrou­pe­ments, les nou­veaux rap­ports de forces consé­quents à des décen­nies d’injustices et de domi­na­tions des pays que com­pose l’Empire.

Les conclu­sions des meilleurs ser­vices de ren­sei­gne­ments au monde, la CIA, et d’autres experts montrent que l’Iran aurait dû pos­sé­der cette arme nucléaire il y a 12 ans. S’il n’y a rien jusque-là, c’est que l’on menace l’Iran de bien autres choses qui relèvent de son droit indis­cu­table et inaliénable.

Voici ce qu’ils disaient déjà entre 1993 et 2000 et qu’ils redisent encore actuel­le­ment 12 ans après :

  • « 24 février 1993 : le direc­teur de la CIA James Woolsey affirme que l’Iran était à huit ou dix ans d’être capable de pro­duire sa propre bombe nucléaire, mais qu’avec une aide de l’extérieur, elle pour­rait deve­nir une puis­sance nucléaire plus tôt. »
  • « Janvier 1995 : le direc­teur de l’agence amé­ri­caine pour le contrôle des arme­ments et le désar­me­ment John Holum témoigne que l’Iran pour­rait avoir la bombe en 2003. »
  • « 5 jan­vier 1995 : le secré­taire à la défense William Perry affirme que l’Iran pour­rait être à moins de cinq ans de construire une bombe nucléaire, bien que « la rapi­di­té… dépen­dra com­ment ils tra­vaillent pour l’acquérir » (« how soon…depends how they go about get­ting it.’) »
  • « 29 avril 1996 : le pre­mier ministre israé­lien Shimon Peres affirme qu’ »il croit que d’ici quatre ans, ils (l’Iran) pour­raient avoir des armes nucléaires ». »
  • « 21 octobre 1998 : le géné­ral Anthony Zinni, chef de l’US Central Comand affirme que l’Iran pour­rait avoir la capa­ci­té d’envoyer des bombe nucléaires d’ici cinq ans. « Si j’étais un parieur, je dirais qu’ils seront opé­ra­tion­nels d’ici cinq ans, qu’ils auront les capacités. » »
  • « 17 jan­vier 2000 : Une nou­velle éva­lua­tion de la CIA sur les capa­ci­tés nucléaires de l’Iran affirme que la CIA n’exclut pas la pos­si­bi­li­té que l’Iran pos­sède déjà des armes nucléaires. L’évaluation se fonde sur la recon­nais­sance par la CIA qu’elle n’est pas capable de suivre avec pré­ci­sion les acti­vi­tés nucléaires de l’Iran et ne peut donc exclure la pos­si­bi­li­té que l’Iran ait l’arme nucléaire. »

En conclu­sion, il n’est pas inutile de rap­pe­ler ce qui est bap­ti­sé le pro­jet « Yinon » que les israé­liens consi­dèrent comme stra­té­gique et qui entre dans la même stra­té­gie du « Grand Moyen-Orient ». Conçu par ses offi­cines, il consiste en une recon­fi­gu­ra­tion de son « envi­ron­ne­ment géos­tra­té­gique » grâce à une « bal­ka­ni­sa­tion des états du Moyen-Orient et des pays arabes » pour en faire des « petits états » sans puis­sance. L’Irak, consi­dé­ré comme pièce mai­tresse, devait être divi­sé en un état kurde et deux états arabes (pour les musul­mans chiites et pour les sun­nites) en sus­ci­tant, pour ce faire, une guerre contre l’Iran. Ce pro­jet pré­co­nise aus­si le démem­bre­ment du Liban, de l’Égypte et de la Syrie ; le mor­cel­le­ment de l’Iran, de la Turquie, de la Somalie et du Pakistan. Il pré­voie éga­le­ment la par­ti­tion de l’Afrique du Nord en com­men­çant par l’Egypte puis de l’étendre au Soudan, à la Libye, au Mali et au reste de la région. L’« Atlantic » en 2008 et l’ « Armed Forces Journal » en 2006, avaient publié des cartes où figurent ces « nou­veaux pays » qu’envisage ce pro­jet « Yinon ».

Le monde « arabe et musul­man » était donc bien averti.

Djerrad Amar

[NDLR]
A pro­pos de l’au­teur : M. Amar Djerrad est un ingé­nieur de for­ma­tion en retraite. Il réside en Algérie. Il contri­bue par ses écrits dans plu­sieurs jour­naux algé­riens et sites d’in­for­ma­tions sur des sujets poli­tiques, géo­po­li­tiques et sociaux depuis plus de 30 ans.
Cet article d’Amar Djerrad a éga­le­ment été publié par le site Algérie 54.

4 Commentaires 

  1. L’Ukraine appar­tient à la Russie comme l’Algérie appar­tient à la France

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  2. Plus de mille ans après, la Khazaria veut renaître mais… les Russes vont les chas­ser définitivement.

    • Les aveux à peine croyables du conseiller de Zelensky sur la guerre avec la Russie
    Auteur(s) Jean Neige, pour France Soir Publié le 02 novembre 2022
    TRIBUNE – Dans une inter­view don­née en 2019, Olekseï Arestovitch, futur conseiller du pré­sident Zelensky, expli­quait pour­quoi il fal­lait une guerre avec la Russie, com­ment et quand elle allait se dérou­ler. On se pince pour être sûr que l’on ne rêve pas. Comment est-il pos­sible pour un diri­geant ukrai­nien de vou­loir une guerre ouverte avec un pays aus­si puis­sant que la Russie, quitte à ce que l’Ukraine soit dévas­tée ? C’est pour­tant ce que pré­co­ni­sait Arestovitch, dans une inter­view don­née le 18 février 2019, quelques mois avant que Zelensky ne soit élu. https://youtu.be/1xNHmHpERH8

    • La bataille pour maî­tri­ser l’arche spa­tiale ukrai­nienne ! Publié le 11 ars 2022
    Les Forces Spéciales amé­ri­caines ont-elles été pié­gées dans l’arche spa­tiale ukrai­nienne désor­mais contrô­lée par la Russie ?
    Écrit par Dr Michæl Salla le 10 mars 2022
    Dans cette inter­view, ma source de longue date JP, qui sert actuel­le­ment dans l’ar­mée amé­ri­caine, explique qu’une arche spa­tiale de forme ovoïde sous le désert ukrai­nien (Oleshky Sands) près de la ville de Kherson a été prise en charge par l’ar­mée russe. Selon JP, une équipe des Forces Spéciales Américaines a été envoyée en mis­sion secrète sur l’arche, avant l’in­va­sion, et a dis­pa­ru. L’Arche pos­sède une vie végé­tale exo­tique et l’ar­mée Russe cherche éga­le­ment à contrô­ler une autre arche spa­tiale plus petite située près de la ville de Kiev, selon ce que JP a enten­du lors d’un brie­fing confi­den­tiel. Il dit que la Russie pos­sède déjà une arche spa­tiale sur son propre ter­ri­toire qui pos­sède une tech­no­lo­gie exo­tique. JP affirme que la Russie refuse aux États-Unis l’ac­cès aux arches spa­tiales qu’elle contrôle afin d’ob­te­nir des conces­sions sur les poli­tiques géo­po­li­tiques amé­ri­caines. JP décrit une autre arche spa­tiale dans le centre du Brésil et affirme que toutes les arches spa­tiales sont en cours d’ac­ti­va­tion et forment un réseau inté­gré qui fini­ra par flot­ter dans le ciel dans ce qui sera un évé­ne­ment de divul­ga­tion mon­diale. Il affirme que les arches et la flotte extra­ter­restre qui y est connec­tée repré­sentent une force bénigne et aide­ront l’hu­ma­ni­té à entrer dans un Nouvel Âge d’Or.
    Note : Juste avant la dif­fu­sion de cette inter­view, JP m’a infor­mé que l’é­quipe des Forces Spéciales Américaines avait été retrou­vée et avait quit­té l’Ukraine en toute sécu­ri­té.
    Interview dis­po­nible sur YouTube & Rumble
    Écoutez le pod­cast sur Apple, Spotify ou Google :
    https://www.youtube.com/watch?v=CtwvXCwH9Wg

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  3. Khomeini avait dit le grand Satan. Et bien par­lons du Dragon, le 13 octobre de l’an­née pro­chaine, il y aura lutte dans le ciel entre Michel et le Dragon, voir carte du ciel d’oc­tobre, nous allons avoir de la visite.

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  4. Je lis avec délec­ta­tion les articles de l’auteur que d’autres sites publient aus­si en Algérie ou à l’étranger (France, Canada, Afrique).
    Beaucoup par­mi les Occidentaux ne connaissent pas la réa­li­té de ce qui se déroule en Ukraine qui est plus un proxy, un champ de bataille non décla­ré entre les Atlantistes et la Russie. Parce que abreu­vés par la pro­pa­gande de la presse mains­tream domi­née par les USA.
    Le conflit a com­men­cé réel­le­ment en 2014 et non en 2022. On veut faire croire que l’opération mili­taire russe en Ukraine est sans rai­son pro­fonde.
    Au lieu sim­ple­ment de res­pec­ter les accords de Minsk (vali­dés par des Européens dont des Français), qui auraient appor­té la séré­ni­té, les USA ont oppo­sé leur « véto » pour le reje­ter tout en armant soli­de­ment le régime ukrai­nien pour qu’il attaque le Donbass.
    L’objectif étant de détruire à petit feu la Russie pour en faire une colo­nie occi­den­tale sous tutelle des USA. Un peu comme le sort de cer­tains États euro­péens !
    La Russie n’a pas atten­du l’arme sur la tempe !
    Conséquence pour l’Europe : elle récolte ce qu’elle a semé chez elle comme graines amé­ri­caines !
    Cette récolte est vrai­ment « fruc­tueuse » :
    – Une guerre en pleine Europe que les USA attisent,
    – plus d’éner­gie pour­tant très bon mar­ché,
    – plus de tran­sac­tions,
    – faillite des entre­prises,
    – perte de sou­ve­rai­ne­té,
    – perte de cré­di­bi­li­té,
    – aug­men­ta­tion dras­tique du coût de la vie,
    – défi­cit en arme­ment,
    – dépen­dance funeste des USA,
    – infla­tion galo­pante et pénu­ries,
    – exas­pé­ra­tion des peuples de qui l’on exige de sacri­fier son bien-être. Cela va de mal en pis chaque semaine !
    Le drame, c’est que cela semble irré­ver­sible et sans issue !
    Comme dit un dic­tion magh­ré­bin : « Tu l’as enfon­cé (le clou) avec ta main ; tu l’ar­raches main­te­nant avec tes dents ! »
    L’Europe avait bien sou­te­nu « bec et ongles » le grand « démo­crate » Joe Biden. Combien de fois n’a‑t-on pas vu la presse euro­péenne en par­ti­cu­lier fran­çaise se déchai­ner contre Trump (même men­ta­li­té hégé­mo­niste amé­ri­caine, mais qui ne peut être que mieux que Joe Biden). Toute la presse visuelle et écrite avait reçu pour mis­sion de faire tom­ber Trump par tous les moyens !
    Cette guerre impo­sée aux Russes (que sou­tiennent d’autres puis­sances comme la Chine) s’est trans­for­mée en occa­sion pour anni­hi­ler défi­ni­ti­ve­ment un sys­tème post moderne impé­ria­liste pré­da­teur pour un autre qui semble cor­res­pondre aux sou­haits des pays ayant subi les affres inces­santes des folies de ceux qui se consi­dèrent les « maitres du Monde »

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