Série Netflix « Notre-Dame, la part du feu » : un calvaire !

24 octobre 2022 | Aucun com­men­taire

Vous n’êtes pas obligé de subir ce nouveau calvaire proposé par Netflix !

La plate-forme numé­rique Netflix dif­fuse depuis peu la série Notre-Dame, la part du feu, inter­pré­ta­tion libre de l’incendie de la cathé­drale Notre-Dame de Paris, sur­ve­nu le 15 avril 2019. Un cal­vaire en six épi­sodes, che­min de croix de cinq heures pour qui s’attendrait à une mise en scène glo­bale et un peu éle­vée des élé­ments de ce drame : une intrigue, des réfé­rences reli­gieuses, his­to­riques, cultu­relles, son cler­gé, ses fidèles, les pom­piers (la BSPP), le public. Ce n’est pas du tout le sujet de cette série d’invraisemblances et de cli­chés à la mode Bien-Pensante.

Avec le film de Jean-Jacques Annaud, Notre-Dame brûle, sor­ti en salles en mars der­nier, on avait déjà eu droit à un récit spec­ta­cu­laire au style très pom­pier, à grand ren­fort d’effets spé­ciaux, film-catas­trophe style La Tour infer­nale, ver­sion cathé­drale. Le créa­teur et réa­li­sa­teur de cette nou­velle série, Hervé Hadmar, recon­naît qu’elle « parle sur­tout de nous tous », une gale­rie de per­son­nages aux prises avec « leur propre feu inté­rieur, leurs pro­blé­ma­tiques ». « J’avais envie de mon­trer ce côté uni­ver­sel de l’é­mo­tion. » L’écran affiche la men­tion « 18+, sexe, drogue, auto­mu­ti­la­tion ». On est pré­ve­nu, mais on ne s’attendait pas tout à fait à ça.

Côté « émo­tion », on est ser­vi, prin­ci­pal ingré­dient d’un drame psy­cho­lo­gique de per­son­nages per­tur­bés aux pro­fils divers et sté­réo­ty­pés, pour qui la reli­gion est appa­rem­ment une cause majeure de leur mal-être, voire de trau­ma­tismes qui remontent à l’enfance :
• géné­ral d’origine magh­ré­bine com­man­dant la BSPP au bord de la démis­sion après le décès de son fils pom­pier mort au feu ;
• colo­nelle en second de souche fran­çaise et les­bienne en quête déses­pé­rée de rédemp­tion ;
• jeune offi­cier de coor­di­na­tion nigaud (« Le feu est habi­té, il a une âme ») et dis­trait par la pré­sence de la jour­na­liste de BFM TV dont il est épris,
• laquelle, en proie à des dilemmes éthiques, met sa vie en dan­ger (et celles des pom­piers) ;
• jeune femme pom­pier trau­ma­ti­sée par la mort de son amant marié (le fils du géné­ral) et qui déso­béit pour se sacri­fier quitte à mettre ses col­lègues en péril ;
• pros­ti­tuée dro­guée (mais sou­te­nue par un enfant d’origine afri­caine) que son père, pour­chas­sé par la pègre, recherche pour qu’elle se rende au che­vet de sa mère ;
• ouvrier immi­gré syrien pré­sent sur le chan­tier au démar­rage de l’incendie, qui entre par effrac­tion chez…
• une voi­sine res­sem­blant comme deux gouttes d’eau à son épouse noyée lors de leur « tra­ver­sée » (tous deux chi­rur­giens, une chance gâchée pour la France).

Finalement, il est très peu question de Notre-Dame, simple décor.

Les « relec­teurs de sen­si­bi­li­té », qui délivrent désor­mais (ou pas) l’imprimatur moral à tout ouvrage et film, ont bien fait leur tra­vail(1). Rien à redire à l’entreprise d’ingénierie sociale Netflix dont le cocréa­teur en 1997, Marc Randolph, est l’arrière-petit-neveu de Sigmund Freud et d’Edward Bernays. Les films et les docu­men­taires dif­fu­sés par Netflix sont des vec­teurs très abou­tis et sédui­sants de cette repro­gram­ma­tion par décons­truc­tion (wokisme) selon les valeurs et les codes progressistes.LGBT - Sex education - Netflix

Enfin, on attend tou­jours avec une impa­tience légi­time le rap­port final sur les res­pon­sa­bi­li­tés et les culpa­bi­li­tés de cet incen­die d’une cathé­drale construite il y a huit cents ans, qui n’au­rait pas dû se pro­duire compte tenu des moyens modernes de pré­ven­tion. Tant du côté du per­son­nel de l’Église que des auto­ri­tés de l’État. Par incom­pé­tence et négli­gence cri­mi­nelles, invo­lon­taires ou inten­tion­nelles ? Pour élu­der la ques­tion, cette série com­mence avec l’image d’une flamme appa­rue sou­dai­ne­ment dans la char­pente… comme par auto­com­bus­tion, ou miracle ? Lors de l’une des trois seules appa­ri­tions (réelles et peu flat­teuses) d’un homme d’Église, celui-ci, hébé­té, insi­nue que l’incendie serait dû au retrait récent, pour entre­tien, des douze sta­tues des apôtres du Christ « cen­sées pro­té­ger la cathé­drale ». Consternant.

En atten­dant mieux, on trou­ve­ra des élé­ments d’explication non offi­ciels mais convain­cants dans Notre-Dame, le bra­sier des vani­tés, livre-enquête écrit par Laurent Valdiguié en mars 2020 et rare­ment évo­qué, acca­blant pour les par­ties pre­nantes – auto­ri­tés reli­gieuses, publiques et civiles. Notre-Dame Brasier vanités - Laurent ValdiguiéLe dos­sier n’est pas clos…

Jean-Michel Lavoizard

Les articles du même auteur

Jean-Michel Lavoizard


Aris - Jean-Michel LavoizardJean-Michel Lavoizard est le diri­geant-fon­da­teur de la socié­té ARIS – Advanced Research & Intelligence Services.


(1) Lire éga­le­ment : La pro­pa­gande deve­nue mode de gou­ver­nance des « démo­cra­ties » du 22 sep­tembre 2021

Bonus :Netflix - sex-education

Aucun commentaire

Envoyer le commentaire

Votre adresse e‑mail ne sera pas publiée. Les champs obli­ga­toires sont indi­qués avec *

Je sou­haite être notifié(e) par mes­sa­ge­rie des nou­veaux com­men­taires publiés sur cet article.