1er anniversaire de la guerre en Ukraine (1 /3)
Cette analyse très complète de notre éditorialiste Patrice Lemaître fera l’objet d’une publication en trois parties. Nous vous livrons aujourd’hui la première des trois.
Le 24 février 2022, il y a tout juste un an, la Russie lance son « opération spéciale » contre l’Ukraine. Vu sous cet angle, il est évident qu’il y a un pays agresseur, la Russie, et un pays agressé, l’Ukraine ! C’est ce que l’on va faire croire d’une manière primaire aux peuples européens, formidable opération de propagande, suivant (est-ce vraiment un hasard ?) celle sur le Covid les années précédentes.
Mais qu’en est-il vraiment ? Cette guerre a t‑elle vraiment commencé le 24 février 2022 ?
En fait, elle dure depuis 2014, ce que vient de confirmer Donald Trump il y a tout juste deux jours. En 2014 donc, un soulèvement « populaire » a renversé le président Ianoukovitch, président pro-russe, élu de l’Ukraine. Un soulèvement voulu et bien aidé par « l’Occident », USA en tête. Ce soulèvement intervient après des mois de manifestations et l’occupation de la place Maïdan au centre de Kiev. Une manifestation au cours de laquelle une fusillade très curieuse a vu des tireurs viser à la fois les manifestants et la police.
Un film, tourné en 2016 ! par Oliver Stone « Ukraine on fire » raconte en détail cette histoire. Il explique également le travail discret du gouvernement américian fournissant des informations et finançant les manifestants contre le gouvernement légal de l’Ukraine.
Une des premières décisions de ce nouveau gouvernement sera de limiter fortement l’utilisation de la langue russe en Ukraine
Auparavant, environ 30% du pays était russophone. Cette affaire a donc fort logiquement déplu aux Russes. Ils en sont donc venus à soutenir tout d’abord indirectement (sans intervention militaire) un soulèvement dans les régions du Donbass, de Lougansk et Donetsk. Ils en ont profité pour obtenir la sécession de la Crimée, vidée des troupes ukrainiennes sans un seul coup de feu. La Crimée, peuplée de 90% de russophones, acceptera par la suite son retour en Russie dans un référendum. C’est un grand coup pour la Russie qui récupère ainsi Sébastopol, le seul port en mer chaude de toute la Russie. Plus important en tous cas que les républiques du Donbass, que la Russie ne peut pourtant pas laisser tomber.
Depuis lors, le conflit va éclater entre l’Ukraine et ces territoires pro-russes, conflit qui fera selon l’ONU, environ 14 000 morts, dont personne n’a parlé en Occident, sauf ceux que l’on a tout de suite classés dans la catégorie des complotistes.
Chaque semaine, Christelle Néant de Donbass Insider vous propose un rapport de situation (militaire, politique,…
Publiée par Donbass Insider sur Samedi 22 février 2020
Pendant ce temps, depuis 2015, est diffusée à la TV ukrainienne, une série télévisée humoristique dans laquelle joue un comédien alors inconnu Volodymyr Zelensky. Il se fera connaître également grâce aux Pandora Papers. Lors de l’élection présidentielle de 2019, poussé par les Américains, et sans aucune expérience politique, fort de son seul succès télévisé, il propose un programme atypique et minimaliste dans lequel il prend pour cible la corruption du gouvernement de Petro Porochenko, et inclut la promesse de mettre fin au conflit et de résoudre les différends avec les républiques du Donbass et la Russie. Il est élu avec 73,2% des voix au second tour.
Il devient dès lors la marionnette de l’Occident, qui remplacera une corruption par une autre que même Zelensky reconnaîtra en limogeant certains de ses proches collaborateurs.
En septembre 2014, la Russie était au bord d’envahir l’Ukraine. Un premier accord de Minsk est signé entre l’Ukraine et les républiques de Donetsk & Lougansk, sous le patronage de la France de l’Allemagne et de la Russie pour un cessez-le-feu. En septembre 2015, un second accord de Minsk (notre illustration à la une) garantit aux républiques du Donbass une certaine autonomie, mais ces accords n’ont jamais été appliqués par l’Ukraine qui a continué à bombarder ces régions.
François Hollande et Angela Merkel ont reconnu publiquement il y a quelques semaines que ces accords n’avaient pour objectif réel que de gagner du temps pour permettre à l’Ukraine de se préparer à la guerre contre la Russie, ce qu’elle va faire pendant sept ans avec l’aide des USA et de l’Occident (lire Hollande et Merkel : responsables de la guerre en Ukraine du 13 décembre 2022).
Une telle situation ne pouvait que pousser les Russes à la guerre. Pendant toute l’année 2021, la Russie a signifié à l’Occident et à l’OTAN qu’une adhésion future de l’Ukraine et la présence éventuelle de missiles nucléaires à 500 km de Moscou était inacceptable et entraînerait un conflit. La Russie a demandé la tenue d’une conférence de sécurité globale en Europe en rappelant la promesse qui avait été faite en 1991 que l’OTAN ne s’étende pas aux anciens membres du pacte de Varsovie (Pologne, Hongrie et la Roumanie la République tchèque, Slovaquie aujourd’hui tous membres de l’OTAN …) et aux anciennes républiques soviétiques (les pays baltes sont également membres de l’OTAN).
Pendant ce temps, les USA encouragent l’Ukraine à se rapprocher de l’OTAN et à s’armer, profitant du non respect des accords de Minsk. Dans le pays, les milices nationalistes, souvent néonazies comme le bataillon Azov (illuustration ci-dessous), forcent la main pour une solution militaire au Donbass.
En décembre 2021, la Russie commence à masser des troupes à la frontière, tout en réitérant ses requêtes à l’OTAN et à l’Occident : l’arrêt de l’expansion de l’OTAN, une Ukraine neutre, et l’application des accords de Minsk. Aucune réponse ne viendra sinon un armement accéléré de l’Ukraine. Et les Russes finiront par entrer dans le pays en février 2022. Ceci aurait pu être évité, mais l’Occident n’a jamais cherché l’apaisement, bien au contraire. On est aujourd’hui en présence d’une vraie guerre, que l’Union Européenne, poussée par les États Unis ne cesse d’attiser, en déclarant par exemple qu’il faut faire disparaitre la Russie.
Patrice Lemaître
Fin de la première partie
L’analyse est très bien faite !
Enfant d’après-guerre, j’ai toujours entendu, confirmé pendant mes années de lycée, que l’Europe est à construire : « Pour la Paix ! ». Maintenant que les survivants combattants ou ayant souffert, adultes, de la 2ème guerre mondiale, les politiques occidentaux rêvent d’une 3ème guerre mondiale, avec en tête les Américains qui ont toujours bénéficié des conflits à l’extérieur de leur pays, par un bond économique phénoménal.
Actuellement, l’économie américaine est au plus mal depuis 2008 et donc il leur faut un conflit pour repartir en reconstruisant les ruines. Ces bellicistes américains ont toujours le fantasme que les « vrais européens » sont des communistes en puissance, ainsi, il faut attaquer l’Est de l’Europe occidentale, par n’importe quel moyen.
Le coup d’État en Ukraine en 2014, probablement orchestré par la CIA (c’est tout à fait son style), confirme le plan américain – ou tout au moins de ces bellicistes, car le peuple n’est certainement pas de cet avis.
Ainsi, voyant ce qui se passe, je ne comprends pas qu’en avril 45, les Américains ne se sont pas alliés avec les Nazis contre les « bolcheviques » tel que le prévoyait Himmler. Mais il faut dire que les Alliés (de l’époque) avaient, peu de temps avant, découvert les camps d’extermination.
On peut deviner que les « alliés » actuels (US, France, Allemagne, Grande-Bretagne) vont débarquer (comme l’opération d’entraînement Orion 23 dans la région de Sète récemment) en Crimée pour la « libérer » et la restituer au comique-troupier à la tête de l’Ukraine, auto-proclamé président, non élu, au grand-dam d’une population pro-Russe. Il faut voir la propagande des médias et même d’Arte qui modifie l’Histoire, et constater que les « réfugiés » qui s’installent presque gratuitement en France ne font pas partie du petit peuple « opprimé » : je les vois rouler dans des Mercédès ou autres SUV flambant neuf, immatriculé en UA (!?), que je ne peux même pas me payer !
Ces « réfugiés » ont pu préserver leurs avoirs et bénéficient des largesses de l’État, alors que les Français sont dans une situation déplorable qui n’en finira plus de s’aggraver.
C’est effrayant de lire votre dernière phrase, venant de pays se prétendant à tout bout de champ « démocrates et écologistes »
En déclarant par exemple qu’il « faut faire disparaitre la Russie ».
C’est ahurissant que des gens qui t’accusent depuis 40 ans de voter FN, soient encore pires que des fascistes névropathes !!!