1er anniversaire de la guerre en Ukraine (2 /3)
Suite de l’analyse proposée dans notre édition d’hier.
Ceci est pour la face visible de l’histoire, ce que racontent tous les médias. Mais il existe d’autres raisons à ce conflit, raisons bien moins avouables.
Pourquoi les Américains avaient-ils à ce point intérêt à ce que cette guerre éclate ?
Le fils du président américain, Hunter Biden, était, depuis 2014, très impliqué dans une société gazière ukrainienne répondant au nom de Burisma, dans laquelle il était entré, comme il le dit lui-même, grâce à son nom.
Mais cette société pourrie par la corruption qui régne de façon endémique en Ukraine a fini par perdre énormément de parts de marché, au bénéfice de Gasprom la société russe. Ce qui a incité les Américains à fomenter le coup d’État. La plupart des gisements de gaz notamment de gaz de schiste, se trouvant dans les régions qui ont fait sécession de l’Ukraine.
En 2021, le gazoduc NordStream2 est entré en service entre l’Allemagne et la Russie. Ce gazoduc aurait permis à l’Europe d’accéder de façon simple et durable au gaz russe, donc à une énergie à un bon marché, et aurait très rapidement conduit au développement des échanges entre l’Europe et la Chine, ce qui aurait eu pour résultat de faire perdre aux États-Unis leur place de premier partenaire européen auraient été supplantés par la Chine.
Le pipeline NordStream2 a été dynamité à l’automne, et la forte propagande européenne poussée par ses maîtres américains ont immédiatement accusé les Russes d’être à l’origine de ce sabotage. Hypothèse complètement stupide, mais quand les journaux et les TV le disent, on ne discute pas. Ce n’est que début février qu’on a appris que l’affaire avait été commanditée en amont en 2021 par les USA. Ceci a fait bien moins de bruit dans les médias.
Les dirigeants européens eux-mêmes ne s’en sont guère offusqués, ce qui nous prive depuis lors d’une énergie peu chère, et déclenche une récession dans notre pays comme dans toute l’Europe occidentale. Ceci associé aux multiples sanctions contre la Russie, la confiscation de biens, le gel des avoirs, a des conséquences irrémédiables. Le pouvoir d’achat de nos compatriotes n’émeut pas nos dirigeants qui visiblement sont totalement assujettis à Washington, même lorsque nos intérêts sont en jeu.
Le 31 août 2021 est une date un peu honteuse pour les Américains. C’est ce jour-là qu’ils se retiraient d’Afghanistan. Retrait trop rapide pour certains, mal négocié pour d’autres… le problème n’est pas là.
Ce retrait a surtout marqué une perte immense pour l’industrie d’armement américaine. Nombre de contrats ont disparu et comme le budget militaire était passé de 801 à 813 milliards d’euros en 2022, et qu’il augmente à 858 milliards pour 2023, il va bien falloir justifier ces dépenses ! Avec l’Ukraine, c’est tout trouvé. On pousse le pays à la guerre avec l’appui de l’UE, ensuite on aide l’Ukraine en lui envoyant… des armes qu’on ne produisait plus depuis le départ d’Afghanistan !
Et ce n’est pas tout. Si on joue sur la possibilité d’une menace russe en Europe, on incite les pays européens à se réarmer, ou du moins à augmenter leurs budgets militaires… plus de 100 milliards d’euros en Allemagne par exemple. Et souvent ce sont des armes américaines qui sont achetées. Pour les pays un peu sceptiques, on joue sur la possibilité de leur intégration dans l’OTAN sous prétexte de protection contre l’ogre russe. Mais au fait, l’OTAN est équipée comment ? Avec des armes américaines, souvent incompatibles avec le matériel local. Il leur faudra donc acheter du matériel… américain. La Suède et la Finlande y sont prêtes.
La guerre en Ukraine est donc un placement très rentable pour les États-Unis(1). Mais quel avenir nous ouvre t‑elle ?
Patrice LEMAÎTRE
Fin de la deuxième partie
(1) Lire sur le sujet : La guerre en Ukraine ? Un bon investissement – La guerre comme un business rentable, du 13 octobre 2022
Aucun commentaire