Le Beaujolais Nouveau est arrivé !

par | 16 novembre 2023 | 1 com­men­taire

Ça y est, c’est le grand jour ! Le troi­sième jeu­di du mois de novembre qui marque l’arrivée du Beaujolais nou­veau, ce fameux vin pri­meur au goût de banane que le monde entier connaît. Une tra­di­tion qui remonte au début des années 50.

Géographiquement par­lant, l’appellation « Beaujolais », « Beaujolais vil­lage », « Cru du Beaujolais » concerne une région viti­cole, for­mée par une bande de 55 km, s’étendant sur le dépar­te­ment du Rhône, au nord de Lyon, bor­dée à l’est par la val­lée de la Saône qui le sépare de la Bresse et, à l’ouest, par la val­lée de la Loire qui le sépare du Forez. Soit au total quelques 13 000 hec­tares de vigne. Voilà pour la leçon de géographie.

Pour ce qui concerne le cépage, il n’y a aucune dif­fé­rence entre toutes les appel­la­tions, il s’agit du gamay noir qui entre qua­si­ment à 100 % dans la com­po­si­tion des vins. Ce qui change, en revanche, c’est le temps de macé­ra­tion : quatre à cinq jours pour le Beaujolais Nouveau contre quinze jours pour les autres crus comme les Fleury, Morgon, Brouilly, Saint-Amour… La durée d’élevage en cuve dif­fère aus­si. Le mini­mum pour les vins nou­veaux est de quelques semaines après les ven­danges qui ont lieu géné­ra­le­ment en sep­tembre. Pour les Beaujolais Village, il fau­dra attendre la mi-jan­vier et, pour les crus, attendre le prin­temps. Mais ce qui fait la dif­fé­rence en terme de goût, c’est sur­tout la vini­fi­ca­tion mise en œuvre par les vigne­rons car elle est essen­tielle. Ces impé­ra­tifs font que le Beaujolais Nouveau n’est pas un vin de garde. Mais, contrai­re­ment aux idées reçues, on peut par­fai­te­ment le consom­mer un an après son éla­bo­ra­tion. Le vieillis­se­ment lui ferait même gagner en pro­fon­deur d’après les œnologues.

Commercialement par­lant, le Beaujolais nou­veau repré­sente une par­tie seule­ment des vins du Beaujolais et la ten­dance actuelle est lar­ge­ment à la baisse : 25% seule­ment de la pro­duc­tion soit 17 mil­lions de bou­teilles envi­ron sur un total de 68 mil­lions (chiffres 2022). Presque la moi­tié de ces bou­teilles sont expor­tées, essen­tiel­le­ment au Japon où l’on fête l’arrivée du beau­jo­lais nou­veau en grande pompe et de manière débri­dée – cer­tains ama­teurs for­tu­nés en rem­plissent des pis­cines et se baignent dedans(1) – mais aus­si aux États-Unis et en Grande Bretagne. Au plus fort de la mode Beaujolais Nouveau, dans les années 80–90, le pri­meur repré­sen­tait la moi­tié des ventes (jusqu’à 60 mil­lions de bou­teilles ven­dues en 1984 !) au détri­ment sou­vent et mal­heu­reu­se­ment de la qua­li­té. Ce qui a beau­coup coû­té en terme d’images de marque aux pro­duc­teurs dans les années 2000. Ceux-ci se sont alors recen­trés sur la qua­li­té en sacri­fiant quan­ti­tés. Le pri­meur retrouve aujourd’hui ses lettres de noblesse mais aus­si… des prix lar­ge­ment à la hausse.

Alors, pour ceux qui tiennent à per­pé­tuer la tra­di­tion, pas de sou­cis, l’offre est plé­tho­rique. Il vous en coû­te­ra envi­ron une dou­zaine d’euros pour un pro­duit de qua­li­té. Quant à la ten­dance gus­ta­tive de cette année, point de banane mais plu­tôt des notes de fruits rouges et noirs. Bonne dégus­ta­tion et, bien enten­du, à consom­mer avec modération.

Charles ANDRÉ

« L’important n’est pas de convaincre mais de don­ner à réfléchir. »

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Charles André

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1 commentaire

  1. Des Japonais débri­dés grâce au Beaujolais, c’est mieux qu’en chi­rur­gie esthé­tique… « à consom­mer avec modé­ra­tion ».
    1) je consomme avec qui je veux ! 😉
    2) je me fous des conseils hygié­nistes, slo­gan du gou­­verne-ment qui ferait mieux de s’oc­cu­per des poi­sons répan­dus dans l’en­vi­ron­ne­ment, l’a­li­men­ta­tion, la pro­duc­tion agri­cole, l’é­le­vage inten­sif (anti­bio­tiques, vac­cins, hor­mones…) etc etc Le goût de banane, de fram­boise c’est selon, p’t’ête le réchauf­fisme cli­ma­teux ? La consom­ma­tion de vin est en baisse, mais le Coca-Cola nou­veau est arri­vé ! Bonne nou­velle, il est hallal.

    « Buvons un coup, buvons en deux,
    à la san­té des amou­reux…
    à la san­té du Roi de France…
    et merde ! au roi d’Angleterre
    qui nous décla­ré la guerre ! »
    (cou­plet d’un chant de marine traditionnel)

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