Le Beaujolais Nouveau est arrivé !
Ça y est, c’est le grand jour ! Le troisième jeudi du mois de novembre qui marque l’arrivée du Beaujolais nouveau, ce fameux vin primeur au goût de banane que le monde entier connaît. Une tradition qui remonte au début des années 50.
Géographiquement parlant, l’appellation « Beaujolais », « Beaujolais village », « Cru du Beaujolais » concerne une région viticole, formée par une bande de 55 km, s’étendant sur le département du Rhône, au nord de Lyon, bordée à l’est par la vallée de la Saône qui le sépare de la Bresse et, à l’ouest, par la vallée de la Loire qui le sépare du Forez. Soit au total quelques 13 000 hectares de vigne. Voilà pour la leçon de géographie.
Pour ce qui concerne le cépage, il n’y a aucune différence entre toutes les appellations, il s’agit du gamay noir qui entre quasiment à 100 % dans la composition des vins. Ce qui change, en revanche, c’est le temps de macération : quatre à cinq jours pour le Beaujolais Nouveau contre quinze jours pour les autres crus comme les Fleury, Morgon, Brouilly, Saint-Amour… La durée d’élevage en cuve diffère aussi. Le minimum pour les vins nouveaux est de quelques semaines après les vendanges qui ont lieu généralement en septembre. Pour les Beaujolais Village, il faudra attendre la mi-janvier et, pour les crus, attendre le printemps. Mais ce qui fait la différence en terme de goût, c’est surtout la vinification mise en œuvre par les vignerons car elle est essentielle. Ces impératifs font que le Beaujolais Nouveau n’est pas un vin de garde. Mais, contrairement aux idées reçues, on peut parfaitement le consommer un an après son élaboration. Le vieillissement lui ferait même gagner en profondeur d’après les œnologues.
Commercialement parlant, le Beaujolais nouveau représente une partie seulement des vins du Beaujolais et la tendance actuelle est largement à la baisse : 25% seulement de la production soit 17 millions de bouteilles environ sur un total de 68 millions (chiffres 2022). Presque la moitié de ces bouteilles sont exportées, essentiellement au Japon où l’on fête l’arrivée du beaujolais nouveau en grande pompe et de manière débridée – certains amateurs fortunés en remplissent des piscines et se baignent dedans(1) – mais aussi aux États-Unis et en Grande Bretagne. Au plus fort de la mode Beaujolais Nouveau, dans les années 80–90, le primeur représentait la moitié des ventes (jusqu’à 60 millions de bouteilles vendues en 1984 !) au détriment souvent et malheureusement de la qualité. Ce qui a beaucoup coûté en terme d’images de marque aux producteurs dans les années 2000. Ceux-ci se sont alors recentrés sur la qualité en sacrifiant quantités. Le primeur retrouve aujourd’hui ses lettres de noblesse mais aussi… des prix largement à la hausse.
Alors, pour ceux qui tiennent à perpétuer la tradition, pas de soucis, l’offre est pléthorique. Il vous en coûtera environ une douzaine d’euros pour un produit de qualité. Quant à la tendance gustative de cette année, point de banane mais plutôt des notes de fruits rouges et noirs. Bonne dégustation et, bien entendu, à consommer avec modération.
Charles ANDRÉ
« L’important n’est pas de convaincre mais de donner à réfléchir. »
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Notre illustration à la une (image d’archives)
Des Japonais débridés grâce au Beaujolais, c’est mieux qu’en chirurgie esthétique… « à consommer avec modération ».
1) je consomme avec qui je veux ! 😉
2) je me fous des conseils hygiénistes, slogan du gouverne-ment qui ferait mieux de s’occuper des poisons répandus dans l’environnement, l’alimentation, la production agricole, l’élevage intensif (antibiotiques, vaccins, hormones…) etc etc Le goût de banane, de framboise c’est selon, p’t’ête le réchauffisme climateux ? La consommation de vin est en baisse, mais le Coca-Cola nouveau est arrivé ! Bonne nouvelle, il est hallal.
« Buvons un coup, buvons en deux,
à la santé des amoureux…
à la santé du Roi de France…
et merde ! au roi d’Angleterre
qui nous déclaré la guerre ! »
(couplet d’un chant de marine traditionnel)