Coup d’État de l’Union Européenne contre ses propres États membres

par | 26 décembre 2023 | 3 Commentaires 

Alors que l’information est pas­sée inaper­çue de sup­pri­mer la repré­sen­ta­tion des dra­peaux de chaque pays membre dans les salles de Conseil au pro­fit unique du dra­peau euro­péen, la sou­ve­rai­ne­té de l’Europe sur ses États membres se ren­force à vive allure.

En effet, pour cer­tains diri­geants euro­péens, le concept de « pays sou­ve­rain et démo­cra­tique » est obso­lète, il faut pas­ser à autre chose.
Le mou­ve­ment avance à marche for­cée vers une fédé­ra­tion euro­péenne tou­jours plus inté­grée dans laquelle les Nations sont dissoutes.

Une réforme majeure des traités de l’Union Européenne se prépare en toute discrétion

En avez-vous enten­du par­ler ? Et pour­tant elle existe !(1)

Nous sommes à six mois des élec­tions des dépu­tés au Parlement euro­péen. Ce serait le moment idéal pour débattre de ce futur texte qui nous concerne. Pourquoi ce silence ? Il est bien connu qu’une chose « tri­co­tée » en poli­tique a beau­coup de mal a être « détricotée ».

Que va-t-il se pas­ser ?
Les médias Main Stream vont nous noyer dans des his­toires de poloche (2) (comme disent cer­tains chro­ni­queurs ins­pi­rés), nous cacher l’essentiel pour ten­ter d’amener le cha­land sur le ter­rain (que dis-je : dans la pri­son, l’entrave intel­lec­tuelle) dans la cas­se­role dans laquelle les gre­nouilles que nous sommes se lais­se­ront dou­ce­ment ber­cer sous le feu qui nous tue.
Oui, nous allons entendre que voter pour tout ce qui ne sera pas adou­bé par le Système nous recon­dui­ra aux années les plus noires de l’histoire. Mais…

Le point Godwin(3) ne fait plus l’effet dési­ré. Le men­songe ne prend plus. Les Français sont de plus en plus infor­més et conscients de ce qui est pro­gram­mé : leur dis­pa­ri­tion comme Nation his­to­rique du conti­nent au pro­fit d’une ruche géante gérée par une reine toute puis­sante aidée par les élites nour­ries au nectar.

Ruche Abeilles Reine

Voici ce qui se pré­pare dans votre dos :
La Commission des Affaires Constitutionnelles (AFCO) a voté fin octobre un pro­jet pour trans­for­mer en pro­fon­deur le fonc­tion­ne­ment de l’UE.
En d’autres termes, ils veulent trans­for­mer l’UE en État
C’est offi­ciel, Mario Draghi — ancien vice-pré­sident Goldman-Sachs et ex-pré­sident de la BCE – a décla­ré : « Aujourd’hui, le modèle de crois­sance s’est dis­sout, et nous devons réin­ven­ter une façon de croître, mais pour cela, nous devons deve­nir un État.« 
Citons encore l’eurodéputé belge Guy Verhofstadt : “Nous ne sommes actuel­le­ment pas pré­pa­rés pour l’absolue néces­si­té d’une Union euro­péenne élar­gie à 35, ou 37 États membres. Faisons une réforme sub­stan­tielle qui en finisse de fait avec cette approche inter­gou­ver­ne­men­tale d’unanimité.”

Le plan concoc­té dans les alcôves de Bruxelles est donc bien d’instaurer de nou­velles règles qui per­met­tront de diri­ger l’UE en se pas­sant de l’avis des pays membres.

Mesure 1 : sup­pres­sion des droits de veto natio­naux
Dans les trai­tés actuels, il faut un vote à l’unanimité pour déci­der de la poli­tique étran­gère, de la sécu­ri­té com­mune, de la citoyen­ne­té, de l’adhésion à l’UE, ou encore du finan­ce­ment de l’UE.
Cela veut dire que cha­cun des 27 États membres a un poids équi­valent dans les prises de déci­sions qui concernent ces domaines consi­dé­rés comme « sen­sibles ».
C’est le prin­cipe de un pays = une voix (quel que soit le poids démo­gra­phique)
C’est impor­tant car cela assure une bonne entente glo­bale entre les états membres au sein de l’UE, en garan­tis­sant qu’il n’y a pas de petit pays (la Grèce ou Chypre comptent autant dans la balance que la Pologne ou l’Allemagne).

Or cer­tains États ont ten­dance à “mal” voter sur cer­tains sujets, leur droit de veto devient gênant.
François-Vivien Guiot, maître de confé­rences au Collège d’é­tudes euro­péennes et inter­na­tio­nales de l’Université de Pau et des pays de l’Adour, l’explique de façon claire : “Ce qui a sus­ci­té le sen­ti­ment d’une néces­saire réforme, c’est la facul­té de blo­cage de la Hongrie face à la volon­té des autres États de sanc­tion­ner la Russie.”
Pour mettre fin à ce droit de veto, la réforme pré­voit donc de rem­pla­cer le vote à l’unanimité par un vote à la majo­ri­té qua­li­fiée dans tous les domaines des poli­tiques euro­péennes (à l’exception des déci­sions concer­nant l’admission de nou­veaux États membres).
Cela sous-entend que les “petits” pays n’auronent plus le poids néces­saire pour faire entendre leur voix et qu’ils devront se plier aux déci­sions prises par les autres, même si ces déci­sions vont à l’encontre de leurs inté­rêts natio­naux, ou de la volon­té de leurs peuples…

Mesure 2 : attri­buer plus de pou­voir (tous les pou­voirs ?) aux diri­geants euro­péens
La Commission euro­péenne chan­ge­rait de nom pour deve­nir l’Exécutif euro­péen et ses membres seraient réduits à 15 com­mis­saires (au lieu des 27 actuels).
Cela veut dire que seules 15 per­sonnes (non élues) pren­draient les déci­sions pour l’ensemble de tous les États membres (27 aujourd’hui, mais à terme ils veulent élar­gir l’UE à 35, voire même 37 pays…)
L’Exécutif euro­péen serait diri­gé par un Président de l’Union euro­péenne qui serait nom­mé par le Parlement euro­péen et approu­vé par le Conseil euro­péen (c’est-à-dire les chefs d’États des pays membres).
Cet organe exé­cu­tif de l’UE aurait donc un très grand pou­voir poli­tique et ses réso­lu­tions s’appliqueraient à tous les États membres, quelle que soit la ligne poli­tique du gou­ver­ne­ment élu à la tête de chaque pays.
Le Parlement euro­péen, de son côté, ver­rait l’augmentation de son pou­voir légis­la­tif. Il gagne­rait un droit d’i­ni­tia­tive pour pro­po­ser, modi­fier, ou abro­ger les textes de loi (ce qu’il ne peut pas faire pour le moment).
Et en plus, il devien­drait colé­gis­la­teur pour l’adoption du bud­get plu­ri­an­nuel de l’UE

Mesure 3 : créa­tion d’une armée euro­péenne
L’objectif est d’avoir sous le com­man­de­ment de l’UE des uni­tés mili­taires et une capa­ci­té per­ma­nente de déploie­ment rapide.
Et ce qui inté­resse en par­ti­cu­lier les diri­geants bruxel­lois, c’est de mettre la main sur la force de dis­sua­sion nucléaire fran­çaise (unique en Europe), pour la mettre au ser­vice de l’UE. Ou plu­tôt au ser­vice de l’OTAN, puisque la direc­tion des opé­ra­tions de la future armée euro­péenne serait inté­grée à l’OTAN (et donc pilo­tée par les États-Unis).
Il ne s’agit plus de four­nir aux états-majors euro­péens (ota­niens) des listes, des tableaux et des grilles com­po­sant des troupes poten­tiel­le­ment « déta­chables » de l’armée natio­nale de chaque pays selon ses Lois et pos­si­bi­li­tés (ver­sion créa­tion de la FAR dans les années 90). Il s’a­git de recru­ter, d’affecter, de dis­po­ser géo­gra­phi­que­ment sur tout le ter­ri­toire euro­péen des divi­sions com­plètes et auto­nomes payées par le pays dans lequel elles sont consti­tuées mais sous les ordres exclu­sifs de l’état-major euro­péen (encore une fois ota­nien). Cela res­semble à l’exemple amé­ri­cain des gardes nationaux.

• Il y a encore de nom­breuses autres mesures pré­vues par ce texte.

Europe LGBT

Mais pour résu­mer, elles visent toutes à don­ner des com­pé­tences éten­dues, voire exclu­sives, à l’UE pour qu’elle défi­nisse à la place des États leurs poli­tiques d’immigration, de san­té publique, d’éducation, de négo­cia­tions d’accords sur le chan­ge­ment cli­ma­tique, etc.
De fait, les pays membres n’auraient plus leur mot à dire sur tous ces sujets et ils devraient juste suivre les déci­sions prises par l’UE.
Dans mon pro­chain mes­sage, je vous mon­tre­rai com­ment les diri­geants euro­péens ont pré­vu de faire pas­ser cette réforme fon­da­men­tale des trai­tés de l’UE en toute discrétion…

Pierre Pignon

Projets du Parlement euro­péen ten­dant à la révi­sion des trai­tés [source]

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Wiktionnaire : poloche, nom com­mun fémi­nin
(Argot) Affaire, acti­vi­té. Note : s’utilise sou­vent avec des verbes tels que com­prendre, connaître…
Bon, et bien voi­là, ça c’est de l’or­ga­ni­sa­tion. Cela ne semble pas grand chose, mais ça fait gagner du temps. On voit là ceux qui connaissent la « poloche ». [source]

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Lire Les médias contre la démo­cra­tie du 12 novembre 2016

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Pierre Pignon

3 Commentaires 

  1. Et lorsque les Uknazes seront inté­grés à « l’en­semble UE ».….….….… nous serons en guerre contre la Russie !

    Répondre
    • Jean Claude

      On y est déjà de par l’OTAN
      Tout cela est une catas­rophe pour tous les peuples euro­péens,
      et les autres par exten­sion ! Tout cela sent for­te­ment la poudre !
      Espérons qu’au moins la moi­tié des peuples se réveille­ront (mais
      com­plè­te­ment dia­bo­li­sés pour l’autre moi­tié) et ne se lais­se­ront
      pas faire facilement !

      Répondre
      • « On y est déjà de par l’OTAN »

        Disons qu’a­vec les sol­dats ota­niens dégui­sés en « sol­dats ukrai­niens », offi­ciel­le­ment nous ne le sommes pas encore. Mais je me doute bien que der­rière tout Caesar détruit (au moins 22 depuis juin 2022), et même tout récem­ment au moins un Crotale-NG (DCA), ce sont des artilleurs/​opérateurs fran­çais qui sont éli­mi­nés… et sans avoir droit « au pas­sage du Pont de l’Alma », contrai­re­ment aux morts du Sahel des années 2010.

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