Rachida Dati : une « chance pour la France » ? Ou pour le Maroc ?

par | 3 octobre 2024 | 1 com­men­taire

Bernard Stasi - Chance pour la France

« Chance pour la France », selon l’expression de Bernard Stasi, homme poli­tique, ministre sous Pompidou

On ne s’attendait pas à ce que Libération pointe son nez dans les affaires plus que dou­teuses de Rachida Dati(1), au moment où la fran­co-maro­caine vient d’être recon­duite au poste de ministre de la Culture (fran­çaise), poste qu’elle occu­pait déjà depuis jan­vier 2024, lorsqu’elle s’est avi­sée, très « oppor­tu­né­ment », de rejoindre la Macronie ; et ce, alors même que Michel Barnier vient d’exhorter ses ministres, anciens et nou­veaux, à être « irré­pro­chables et modestes ». Caramba ! Encore raté(2)!

Le Point - Extravagante Mme Dati - 11 décembre 2008Car on ne compte plus les frasques de la Dati – qu’une cou­ver­ture du Point avait qua­li­fiée d’ « extra­va­gante » en 2008, un peu à la manière des concu­bines fri­voles de cer­tains rois de France, ce dont elle avait fait sem­blant de s’offusquer – non plus que les cas­se­roles qu’elle traîne en grand nombre et grand fra­cas avec une insou­ciance et un aplomb qui laissent pantois.

Née en 1965 en Saône et Loire d’un père maro­cain maçon et d’une mère algé­rienne sans pro­fes­sion, arri­vés deux ans aupa­ra­vant en France, Rachida Dati est la deuxième d’une fra­trie de onze enfants, sept filles et quatre gar­çons, dont Jamal et Omar, tous deux condam­nés et empri­son­nés pour tra­fic de drogue. Ça com­mence bien, comme dans les contes de fées. Elle reca­se­ra toute cette petite famille à Casablanca au Maroc, dans un « palais déme­su­ré dans lequel elle se rend régu­liè­re­ment », selon le Journal de la mai­son du 21 mai 2024(3) (notre illus­tra­tion à la une).

Après maintes tri­bu­la­tions, elle entre à l’École natio­nale de la magis­tra­ture sans pas­ser le concours d’entrée (selon le Canard enchaî­né, elle aurait pro­duit pour ce faire un faux CV)(4) et en sort magis­trate en 1999. Le conte de fées continue.

Quelques années aupa­ra­vant, elle aura ren­con­tré grâce à Dominique Strauss-Khan, Henri Proglio qui devien­dra patron d’EDF et de Véolia ; en 1993, elle aura pas­sé un an à Londres en com­pa­gnie de Jacques Attali, tra­vaillant au sein de la BERD.

Vous voyez, que du beau monde !

Il me paraît que ce sou­dain inté­rêt de Libération pour cette dame soli­de­ment éta­blie dans le Système depuis de longues années mal­gré ses incar­tades (et peut-être grâce à elles), pour­rait être un pré­texte pour atta­quer son ancien com­pa­gnon et pyg­ma­lion, Henri Proglio, qui n’a pas l’heur de plaire à la Bien-Pensance, sur­tout depuis qu’il a annon­cé ne pas vou­loir quit­ter ses fonc­tions au sein du Conseil d’administration inter­na­tio­nal de Rosatom, le géant nucléaire public russe, après l’affaire ukrai­nienne, choix louable qui doit être le reli­quat d’anciennes posi­tions droi­tistes de Proglio.

Dans son article du 23 sep­tembre 2024, Libération reproche sur­tout à l’homme d’affaires d’avoir loué un luxueux appar­te­ment de 225 m2 dans le 6e arron­dis­se­ment de Paris, où il a habi­té un temps avec Rachida Dati avant de lui en lais­ser seule la jouis­sance tout en conti­nuant à payer son loyer que le pro­prié­taire de l’appartement a remis en loca­tion, après le départ de la ministre, pour la somme de 12 500 euros mensuels.

Entretemps – voyez les vies pas­sion­nantes des grands de ce monde ! – Proglio se sera marié et aura divor­cé d’une autre Rachida (Khalil)(5), ce qui aura eu l’avantage pour l’homme d’affaires de ne pas se trom­per de pré­nom pen­dant cette courte idylle, et Rachida (Dati) aura eu un enfant, en jan­vier 2009, mais pas de Proglio, peut-être de Dominique Desseigne, un autre homme d’affaires impor­tant, qui nie­ra sa pater­ni­té en affir­mant que « Rachida Dati avait huit amants dans la même période. Parmi eux, un ani­ma­teur télé, un ministre, un PDG, un Premier ministre espa­gnol, l’un des frères de Nicolas Sarkozy, un pro­cu­reur géné­ral qata­ri et l’hé­ri­tier d’un empire du luxe ». (Le Monde, 2 novembre 2012)

Il sera fina­le­ment condam­né en 2016 à ver­ser une pen­sion de 2500 euros men­suels à Rachida Dati.

En lien avec cette affaire, la fran­co-maro­caine a failli être arrê­tée pour « débauche et gros­sesse illé­gale » par la jus­tice maro­caine à laquelle elle est aus­si soumise.

D’après Yahoo du 24 sep­tembre 2024, qui reprend la longue enquête de Libération, Rachida Dati est une habi­tuée des dépenses somp­tuaires de toutes sortes : « Depuis presque vingt ans, Rachida Dati est régu­liè­re­ment épin­glée pour ses dépenses exor­bi­tantes. En 2008, alors ministre de la Justice, elle débour­sait en trois mois les deux tiers de ses frais de récep­tion dans des voyages et res­tau­rants, avant de deman­der une ral­longe et de dépas­ser son bud­get de 30 %. En 2014, l’UMP la pri­vait de por­table après avoir dû payer ses 10 000 euros annuels de for­fait télé­pho­nique. En 2015, Rachida Dati était visée par la Cour des Comptes pour avoir fac­tu­ré 190 000 euros de dépenses indues pen­dant qu’elle était Garde des Sceaux : vête­ments de luxe, conseils en com­mu­ni­ca­tion et autres pâtis­se­ries… »

Selon Libération, Rachida Dati, qui se dit « ministre SDF », dis­pose, outre ses biens immo­bi­liers en France et au Maroc, d’un patri­moine finan­cier qui s’élève à plus de 5,2 mil­lions d’euros.

Toujours d’après cette enquête, sur le plan inter­na­tio­nal, Rachida Dati s’est enga­gée dans une sorte d’opération de lob­bying en faveur de l’Azerbaïdjan dans le conflit qui l’oppose à l’Arménie, et en faveur de ses inté­rêts éco­no­miques qui reposent essen­tiel­le­ment sur ses expor­ta­tions de gaz. Elle a été apos­tro­phée à ce sujet par Élise Lucet dans le cadre de son émis­sion « Cash inves­ti­ga­tion » mais a refu­sé de répondre à ses questions.

Faut-il rap­pe­ler que Rachida Dati est mise en exa­men pour cor­rup­tion pas­sive et recel d’a­bus de pou­voir dans une affaire en lien avec celle de Carlos Ghosn (Renault-Nissan) ?

Oui, sans doute, faut-il le rap­pe­ler parce que Michel Barnier ne s’en sou­vient pas puisqu’il a recon­duit Rachida Dati dans ses mêmes fonc­tions, pen­sant qu’elle n’est pas concer­née par sa direc­tive : « des ministres irré­pro­chables et modestes »(6) . On a vrai­ment envie de pouf­fer de rire en voyant cette comé­die qu’il joue avec le RN qui serait l’arbitre de la situa­tion, lequel par­ti ne voit non plus aucun incon­vé­nient à retrou­ver la pétillante Rachida !

Même si, last but not least, le der­nier mais non le moindre, la fran­co-maro­caine a décla­ré en mai 2024 : « Mon com­bat sera de faire recon­naître le patri­moine maro­cain, c’est impor­tant pour le Maroc mais c’est impor­tant aus­si pour la France, parce qu’aujourd’hui, on en béné­fi­cie aus­si en France(7). »

Oui, c’est sûre­ment très beau, très riche, le patri­moine maro­cain, au Maroc. Nous aime­rions bien le pro­mou­voir en France, mais tout ce que l’on connaît, en France, du Maroc et de ses habi­tants, ce sont ces OQTF, ces per­sonnes délin­quantes obli­gées de quit­ter le ter­ri­toire fran­çais, mais qui ne le quittent jamais, par faute d’une jus­tice poli­ti­sée et défaillante, comme celui qui vient de tor­tu­rer et mas­sa­crer Philippine. Et ils sont des cen­taines dans ce cas dont les méfaits ne se comptent plus, que le Maroc, en aucun cas, n’accepterait sur son ter­ri­toire. La balance est loin d’être égale.

Non, vraiment, l’immigration n’est pas une chance pour la France

Pierre-Émile Blairon

Enquête
Zéro loyer, prêts sans inté­rêt, vire­ments ban­caires… Rachida Dati et son train de vie pas si « modeste » [source]

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D’autant plus qu’elle n’est pas la seule à déro­ger à ce que Michel Barnier pré­sente sour­noi­se­ment comme une règle, et ça ne fait que com­men­cer. Ainsi, de la ministre de l’Éducation natio­nale – excu­sez du peu – que l’on découvre dans ses œuvres péda­go­giques lorsqu’elle les tes­tait sur le petit per­son­nel de Singapour, à l’époque où la future ministre (elle s’appelle Anne Genetet, mais je pense qu’il est inutile de rete­nir son nom, sa nou­velle fonc­tion ayant toutes les chances d’être éphé­mère), s’ennuyait comme toutes les femmes d’expatriés, et avait fon­dé une agence de recru­te­ment de domes­tiques ; et on en apprend de belles : https://actu.orange.fr/politique/le-cv-de-la-nouvelle-ministre-de-l-education-anne-genetet-provoque-des-remous-magic-CNT000002f88sU.html

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Rachida Dati : ce palais déme­su­ré au Maroc dans lequel elle se rend régu­liè­re­ment [source]

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Rachida Dati a‑t-elle menti sur ses diplômes ?

Par David Servenay
Publié le 25 octobre 2007 à 20h54, dans Rue89, mis à jour le 26 octobre 2007 à 18h40

« Ce n’est pas vrai, nous oppo­sons un démen­ti caté­go­rique à cette infor­ma­tion. » Fataliste et un peu aga­cé par cette énième accu­sa­tion, le cabi­net de Rachida Dati est for­mel : jamais la ministre de la Justice n’a pré­ten­du être diplô­mée d’un « MBA Européen du groupe HEC-ISA », l’Institut Supérieur des Affaires. Son CV offi­ciel men­tionne en effet : « Ancienne élève de l’Institut Supérieur des Affaires ».

Pourtant, dans son édi­tion de jeu­di, l’Express affirme le contraire, en pré­ci­sant que cette men­tion figure dans le « dos­sier » pré­sen­té à la hié­rar­chie judi­ciaire pour entrer à l’École natio­nale de la magis­tra­ture (ENM). Il faut savoir que Rachida Dati a 32 ans lorsqu’elle pré­sente sa can­di­da­ture d’entrée à l’ENM. Son pro­fil cor­res­pond aux cri­tères exi­gés par le règle­ment de l’école, ain­si que nous l’a pré­ci­sé le ser­vice com­mu­ni­ca­tion de l’établissement bor­de­lais :
• être de natio­na­li­té fran­çaise
• être titu­laire d’une maî­trise de droit
• être de bonne mora­li­té (ne pas avoir de condam­na­tions ins­crites à son casier judi­ciaire)
être en bonne san­té
• être libé­ré des obli­ga­tions du ser­vice national.

Son cas est exa­mi­né par une com­mis­sion d’avancement, pré­si­dée par le pre­mier pré­sident de la Cour de cas­sa­tion, avec d’autres magis­trats, dont l’actuelle conseiller jus­tice de Matignon, Maryvonne Caillebotte. Elle est alors jugée apte à inté­grer l’école des juges.

« Elle n’a pas vali­dé le diplôme, parce qu’elle est par­tie tra­vailler avec Jacques Attali »

Rachida Dati pré­sente un bon dos­sier : elle peut alors se pré­va­loir de plus de dix ans d’expérience pro­fes­sion­nelle, elle a une double maî­trise en sciences éco­no­miques et en droit public. Enfin, elle a pas­sé huit mois sur les bancs de l’ISA, en 1992–1993, dans ce fameux cycle de « MBA Européen ».

Explication de sa conseillère presse :  Elle n’a pas obte­nu son diplôme, alors qu’elle avait vali­dé tous les modules, parce qu’elle n’a pas assis­té au sémi­naire de clô­ture de l’année. Cela se pas­sait en mai-juin et c’est juste le moment où elle a rejoint l’équipe de Jacques Attali, à la Berd (Banque euro­péenne pour la recons­truc­tion et le déve­lop­pe­ment) à Londres.

Sa notice dans le Who’s Who 2007 fait d’ailleurs réfé­rence à un poste « d’auditrice interne » de la Berd. Souvenir de cette époque, Rachida Dati est tou­jours membre du Conseil d’administration de Planetfinance, l’organisme de micro­cré­dit d’Attali… comme « Garde des Sceaux » ! « Disons qu’elle est par­tie sur un dif­fé­rend avec l’école…, conclut son cabi­net, mais tout cela sera expli­qué com­plè­te­ment dans le livre. » Le livre ? Un ouvrage d’entretien avec le jour­na­liste du Nouvel Observateur Claude Askolovitch, dont les bonnes feuilles doivent sor­tir dans Le Point de la semaine pro­chaine. Un livre conçu comme une réponse à une enquête plus cri­tique, inti­tu­lée « La Tricheuse », pré­vue pour les pro­chaines semaines, mais dont nous ne connais­sons, avec cer­ti­tude, ni l’auteur, ni l’éditeur.

Du côté de l’ENM, on ne veut sur­tout pas se mêler de cette affaire : « Je ne peux pas vous don­ner l’information sur ce dos­sier, je dois en par­ler au direc­teur ». À HEC, pas de réponse non plus, mais on pro­met de rap­pe­ler. On attend encore.

Ajout, le 26/​10/​07, à 18H35 : Antoine Teillet, jour­na­liste indé­pen­dant, nous signale que la direc­tion d’HEC confirme les pro­pos de Rachida Dati :  Le fait est que Rachida Dati était une ancienne élève du MBA d’HEC, pré­cise Richard Perrin le direc­teur de la com­mu­ni­ca­tion de l’école, qu’il lui man­quait un cer­tain nombre de cours élec­tifs à vali­der et qu’elle n’a par consé­quent pas été diplô­mée du MBA. Personnellement, je n’ai jamais vu un CV de Rachida Dati qui disait qu’elle était diplô­mée du MBA de HEC.

Détail : l’Institut Supérieur des Affaires (ISA) est l’ancien nom du MBA de HEC.

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Rachida Khalil soup­çon­née avec son mari Henri Proglio de tra­fic d’in­fluence [source]

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Nous atten­dons que le Premier ministre nous dise toute la véri­té sur son ministre de la Culture :
Michel Barnier : « Il fau­dra dire la véri­té et je dirai la véri­té » du 7 sep­tembre 2024

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Pierre-Émile Blairon

Pierre-Émile Blairon est l’au­teur d’un cer­tain nombre de livres liés à l’Histoire, notam­ment de la Provence, de Nostradamus à Giono et à la fin du Cycle :

Pierre-Émile Blairon - Empire mensonge

Pierre-Émile Blairon - Iceberg

Guillaume Faye

Pierre-Émile Blairon - Chronique fin cycle - Enfers parodisiaques

Pierre-Émile Blairon - La roue et le sablier - Bagages pour franchir le gué

Pierre-Émile Blairon - Le messager des dieux

Pierre-Émile Blairon - Livre Tradition primordiale

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Pierre-Émile Blairon

1 commentaire

  1. Il y a une chose que vous devez savoir sur le Maroc :
    – Les raz­zias anti-homo­­sexuels contre les mino­ri­tés.
    – L’esclavage de 30 000 Africains au Maroc et le pire
    – L atten­tat contre le tout jeune roi Hassan pour stop­per la famille royale du Maroc
    ont été réa­li­sés par les sala­fistes du Maro.
    Ceux qui sont détes­tés par tout le monde en com­men­çant par les musul­mans eux mêmes car ils sont fous. C’est le nazisme musul­man comme nous l’a­vons chré­tiens et juifs !
    Quand le roi du Maroc a repris en main la loi et l’ordre au Maroc il a fait détruire les réseaux d’es­cla­vage du Maroc. Plus de 3 000 Marocains arrê­tés et jetés en pri­son au régime dur car le Roi Mohamed VI a pro­mis que ce qu’il s’est pas­sé sous le règne de son grand père, l’es­cla­vage humain ne devait plus de réa­li­ser. Que les raz­zias contre les homo­sexuels et autres ont fait prendre la honte au Maroc le roi a fait voter des lois punis­sant très gra­ve­ment l’ho­mo­pho­bie et les attaques anti homo­sexuelles, les escro­que­ries contre les homo­sexuels, des lois lar­ge­ment plus dures que chez nouss beau­coup plus dures : 10 ans de pri­son !
    Quant a cette hor­reur que les sala­fistes ont essayé d’é­teindre la famille royale du Maroc mil­lé­naire : Le Roi s’est mon­tré roi, un vrai roi. Il a fait mettre en pri­son le chef des sala­fistes du Maroc : 20 ans. Son cou­sin jaloux du roi et de son pou­voir sur son royaume. Mais les sala­fistes eux mêmes se sont échap­pés pour en pas être arrê­tés ! Et ils sont chez nous ! En France ! Oui, ils sont chez nous ! Certes il faut sépa­rer les musul­mans qui ont prê­té allé­geances à la répu­blique, à la France, aux lois et us et cou­tumes de France. Mais ceux là il ne faut pas leur mon­trer notre coté humain car ils n’ont pas don­né leur coté humain à tous ces mal­heu­reux qu’ils ont fait tant souf­frir au Maroc. Même le Roi Hassan. C’était un enfant ! Un enfant inno­cent de tout. Lui repro­cher d’être l’en­fant du roi et essayer de le tuer est leur malé­dic­tion que Dieu lui même punira.

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