par | 23 décembre 2024 | 2 Commentaires 

L’abbaye de Roseland à Nice a une bien longue his­toire qui remonte au XVIIe siècle(1), et qui est le reflet de l’his­toire de Nice : gran­deurs et déca­dences, au plu­riel. En 1968, la ville de Nice, dans le cadre d’un mor­cel­le­ment de la pro­prié­té obtient la nue-pro­prié­té du bâti­ment et d’une par­tie des jar­dins, la famille héri­tière ne par­ve­nant plus à les entre­te­nir. Les tra­vaux de res­tau­ra­tion sont si lourds que la Ville de Nice ne les entre­pren­dra jamais. En sep­tembre 1996 l’é­di­fice est clas­sé au titre des monu­ments his­to­riques. Est-ce pour cela qu’il tombe à l’a­ban­don au sein d’une rési­dence de 600 appar­te­ments répar­tis dans sept grands bâti­ments sur le domaine.Abbaye Roseland Nice

La Ville de Nice cherche à son tour à s’en débar­ras­ser, écra­sée par un endet­te­ment abys­sal sévè­re­ment cri­ti­qué par l’an­cien atta­ché par­le­men­taire de Christian Estrosi et actuel dépu­té de la 1ère cir­cons­crip­tion de Nice, Éric Ciotti(2).

Qui cela peut-il intéresser ?

Le com­père voi­sin, le Conseil Général des Alpes Maritimes, certes endet­té, mais dans une bien moindre mesure. Les 4 mil­lions d’eu­ros que la Ville de Nice récu­père dans cette opé­ra­tion ne repré­sentent que 0,17 % de son endet­te­ment de 2,4 mil­liards d’eu­ros.
Le Conseil Général pré­voit de très lourds tra­vaux de réha­bi­li­ta­tion, éva­lués à 20 mil­lions d’eu­roos, 5 fois le prix d’achat.

D’où vient tout cet argent ?

Du cli­mat ! Si, si ! Du cli­mat ! Ce monu­ment his­to­rique, après réha­bi­li­ta­tion, sera des­ti­né à un obs­cur « Institut du Climat ». Émoticône étonnement
Charles-Ange Ginésy, pré­sident du Conseil Général des Alpes Maritimes, décla­rait dès juin 2023 : « L’emplacement pri­vi­lé­gié de l’abbaye en bal­con sur la Méditerranée offre un cadre idéal pour abor­der les ques­tions liées au réchauf­fe­ment cli­ma­tique ». Un espace d’exposition, un « cam­pus » pour de la recherche scien­ti­fique et un endroit réser­vé à l’histoire du site sont pré­vus dans les plans pré­sen­tés. Le bâti­ment prin­ci­pal dis­pose d’une sur­face exploi­table de 700 mètres car­rés, sur trois étages, de dépen­dances atte­nantes et d’un cloître pour les méditations.

Cloître Abbaye Roseland Nice

Cloître de l’Abbaye Roseland à Nice

Les étu­diants en « Climat » seront éga­le­ment ten­tés par la pis­cine de la rési­dence. Mais l’ac­cès sera plus dif­fi­cile qu’au cloître.

Résidence Abbaye Roseland Nice

La pis­cine de la rési­dence de l’Abbaye Roseland à Nice

Ainsi l’argent ne manque pas pour créer à grands frais un nou­vel « ins­ti­tut ». Il n’y a donc pas assez d’é­tu­diants en cli­ma­to­lo­gie dans nos uni­ver­si­tés. Sachant que celles-ci manquent dra­ma­ti­que­ment de moyens finan­ciers, les fomen­teurs, mais vrais boni­men­teurs, de cet « ins­ti­tut » dis­posent de moyens consi­dé­rables pour par­ve­nir à leurs fins, à savoir façon­ner l’o­pi­nion sur « le pro­blème du climat ».

Je suis climat

Cet « ins­ti­tut« sera l’oc­ca­sion de créer des cen­taines d’emplois publics qui vien­dront alour­dir encore les effec­tifs de la fonc­tion publique en France. Là, bizar­re­ment, on trouve de l’argent qui manque tant par­tout ailleurs.

Du bâti­ment reli­gieux ini­tial, l’ab­baye est rache­tée pour des per­sonnes for­tu­nées qui la res­taurent dans le style osten­ta­toire de l’é­poque. Celles-ci se débar­rassent de l’en­com­brant « monu­ment his­to­rique » après avoir réa­li­sé une très juteuse opé­ra­tion immo­bi­lière. Puis l’ab­baye est rache­tée après des années d’a­ban­don par des struc­tures publiques sur-endet­tées, sou­te­nues par des fonds finan­ciers obs­curs pour un pro­jet tech­no­cra­tique et mani­pu­la­teur dont per­sonne n’a besoin.
Le Pouvoir, et l’argent qui le sous-tend, fut d’a­bord reli­gieux, puis bour­geois, puis public, puis tech­no­cra­tique. Ces deux der­niers tiennent leur argent de leurs dettes.

La bonne nou­velle, c’est que ce bâti­ment sera res­tau­ré, et il sera tou­jours là lorsque l’«institut » aura disparu.

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Massimo Luce

La Ville de Nice publie sur son site inter­net l’his­toire de ce bâtiment.

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Endettement, taxe fon­cière : Éric Ciotti fus­tige la ges­tion de Nice par Christian Estrosi devant 500 per­sonnes [source France Bleu]

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2 Commentaires 

  1. Vos 2 der­nières phrases reflètent com­plé­te­ment la vaste pro­blé­ma­tique d’une pseu­do « libre concur­rence »… En plus les pho­tos démontrent par­fai­te­ment la dés­in­for­ma­tion de la contes­ta­tion occul­tant les mul­tiples objec­tifs direc­tion­nels…
    Tirer les mar­rons du feu en toute cir­cons­tance… Autour de cer­tains héri­tages aus­si, c’est pas une sinécure !

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  2. Vive la bureau­cra­tie ! Ils oublient, ces ins­truits, qu’un jour on ne pour­ra plus les payer. Qui le fera ? Les caisses seront vides, défi­ni­ti­ve­ment, nous serons les esclaves de l’Allemagne, car la majo­ri­té des Allemands veulent se ven­ger de la guerre de 39–45. On ne peut le nier, Hitler a mal digé­ré la guerre de 14–18 et von der Leyen dans cette optique nous anéan­ti­ra. Le génie micron que nous avons ne veut pas retour­ner dans sa lampe.

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