Le « wokisme », la nouvelle idéologie pour tout détruire

par | 11 jan­vier 2022 | 2 Commentaires 

Comme toutes les folies qui s’emparent de l’Occident, le wokisme est né aux États-Unis,

d’abord pour dési­gner les prises de conscience des vio­lences et des dis­cri­mi­na­tions subies par les noirs amé­ri­cains. Le mot s’impose réel­le­ment dans le débat public à par­tir de 2014 avec la mort de Michael Brown, jeune noir de 18 ans abat­tu par la police. « Stay Woke » — « Reste éveillé » — va deve­nir un mot d’ordre du mou­ve­ment Black Lives Matter. Phénomène de mode, son emploi va pro­gres­si­ve­ment s’élargir jusqu’à embras­ser la lutte contre toutes les sup­po­sées dis­cri­mi­na­tions, y com­pris le com­bat pour la pro­tec­tion du cli­mat et de l’environnement. C’est dire l’étendue de la récu­pé­ra­tion qui en est faite.

Sur le vieux conti­nent, les mino­ri­tés actives se sont très vite appro­prié ce mou­ve­ment qu’elles exploitent pour tout et n’importe quoi, au ser­vice de leurs idéo­lo­gies propres, le trans­for­mant en un outil pure­ment rhé­to­rique, une arme de dis­qua­li­fi­ca­tion mas­sive. Alors que dans le pays d’origine de la culture woke, on com­mence à réagir à ces dérives – notam­ment contre les auto­ri­tés édu­ca­tives et les nou­veaux pro­grammes sco­laires qui apprennent aux jeunes enfants à deve­nir des mili­tants poli­tiques et à sou­li­gner les dif­fé­rences raciales – chez nous, on est en plein délire sous l’impulsion de la gauche radi­cale et de l’extrême gauche. Partout, on débou­lonne les sta­tues (Napoléon, Winston Churchill, Christophe Colomb après le géné­ral Lee…), on condamne les textes clas­siques où se trou­ve­raient toutes les jus­ti­fi­ca­tions de « l’esclavage, la science raciale, le colo­nia­lisme, le nazisme et autres fas­cismes du XXe siècle », on fait la chasse à l’accord du par­ti­cipe pas­sé car cette règle ne ser­vi­rait qu’à dis­tin­guer « celles et ceux qui la maî­trisent » creu­sant de fait une inéga­li­té entre les let­trés et les igno­rants, on traque les ouvrages, y com­pris ceux des his­to­riens, qui ne font pas part égale aux per­sonnes noires, on licen­cie de talen­tueux musi­ciens parce que leur orchestre ne repré­sente pas assez la diver­si­té, on révise les bal­lets pour « sup­pri­mer des élé­ments de cari­ca­tures qui véhi­culent des sté­réo­types racistes » (Casse-Noisette de Tchaïkovski en a fait der­niè­re­ment les frais), on retire le por­trait de la reine d’Angleterre, sym­bole du colo­nia­lisme, dans des uni­ver­si­tés lon­do­niennes, on crée un « Observatoire du déco­lo­nia­lisme et des idéo­lo­gies iden­ti­taires », on crée des comi­tés de relec­ture pour pas­ser au peigne fin les ouvrages lit­té­raires avant qu’ils ne tombent entre les mains de lec­teurs fra­giles (déjà 142 fran­çais se sont por­tés volon­taires pour être « sen­si­ti­vi­ty rea­ders »), etc.

Pour avoir une idée claire de là où mène cette can­cel culture, il suf­fit d’examiner le rap­port par­le­men­taire (dis­po­nible sur inter­net) remis, en octobre 2021, à l’Assemblée natio­nale par les dépu­tés Gaël Le Bohec (LFI) et Karine Lebon de la Réunion – élue au second tour d’une élec­tion mar­quée par 81 % d’abstentions ! – ral­liée au groupe de la Gauche Démocrate et Républicaine (GDR). Le conte­nu est tout à fait élo­quent. On y trouve une ving­taine de recom­man­da­tions « pour faire la peau aux sté­réo­types de genre », comme l’écrit jubi­la­toi­re­ment Libération. Pour Gaël Le Bohec : « Avec ce tra­vail, on tente d’endiguer le pro­blème à la racine ». Car pour eux, pro­blème il y a. Et il est très grave comme expli­qué par Karine Lebon, ins­ti­tu­trice de métier et acces­soi­re­ment actrice de la série Cut !, qui se sou­vient avoir obser­vé les mani­fes­ta­tions des « sté­réo­types de genre » très tôt en classe : « Signe que le patriar­cat, point de départ des vio­lences, est déjà à l’œuvre ». Mais notre Réunionnaise va beau­coup plus loin en affir­mant que « les sté­réo­types de genre s’installent avant même que l’enfant ne soit venu au monde » et qu’ils « influencent la manière dont les parents vont déco­rer sa chambre, tou­cher le ventre de la future mère ou pro­je­ter leur vie future avec lui. » Tant qu’à som­brer dans le délire, des­cen­dons profond !

Nos deux par­le­men­taires sont si pré­oc­cu­pés par la ques­tion qu’ils voient l’absolue néces­si­té « d’éduquer les parents à l’égalité entre les filles et les gar­çons dès la gros­sesse » ! Et donc, ils recom­mandent, dans leur rap­port, de « mettre en place un accom­pa­gne­ment de la paren­ta­li­té, pour les mères comme pour les pères, afin de leur appor­ter les outils péda­go­giques pour édu­quer leurs enfants dans le res­pect de l’autre et l’égalité entre les filles et les gar­çons ». On sent bien l’enseignante à tra­vers ce jar­gon lui aus­si très sté­réo­ty­pé. Et pour ne pas res­ter dans la seule rhé­to­rique idéo­lo­gique, nos illu­mi­nés en détaillent les moyens : mobi­li­sa­tion des Caisses d’allocations fami­liales (pour four­nir aux parents des tuto­riels), mobi­li­sa­tion des mai­ries qui orga­ni­se­raient pério­di­que­ment des séances d’information et d’échanges, etc. Ces orga­nismes n’ont que ça à faire !

Ce « Wokistan » qui nous pro­met un « ave­nir radieux » fait de réédu­ca­tion men­tale per­ma­nente qui nous fait entrer de plain pied dans le monde d’Orwell tel que décrit dans son célèbre roman, 1984 (notre illus­tra­tion à la une : 1984, le film). Plutôt gla­çant comme pers­pec­tive. C’est pour­quoi cette culture woke (décons­truc­tion du lan­gage, gen­risme, aban­don du sen­ti­ment natio­nal, jusqu’à la ten­ta­tive de sape de la notion même de la famille) qui s’immisce au for­ceps dans tous les domaines et que l’on pré­sente aujourd’hui comme la « nou­velle norme » de notre socié­té est un fléau qu’il faut com­battre. Le com­bat doit être tota­le­ment décom­plexé et ne sur­tout pas céder à la vin­dicte des zéla­teurs de cette « culture » folle qui traitent leurs oppo­sants de com­plo­tistes. Il en va de notre ave­nir. De l’avenir de notre civilisation.

Charles ANDRÉ
« L’important n’est pas de convaincre mais de don­ner à réflé­chir. »

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Charles André

2 Commentaires 

  1. Le Wokisme, c’est une mau­vaise copie des scé­na­rios de 1968 finan­cée éga­le­ment par ceux qui prônent le « NOM » dont Macron est le repré­sen­tant offi­ciel en France.

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  2. Merci, article syn­thé­tique et per­ti­nent. J’ai été confron­té maintes fois à la viru­lence de ces cour­roies de trans­mis­sions du pro­gres­sisme for­cé, voire for­ce­né, ces nou­veaux petits « mis­sion­naires » du bien (beau­coup de jeunes femmes tren­te­naires) qui allient géné­ra­le­ment l’a­gres­si­vite à l’in­di­gence intel­lec­tuelle. Nous avons bien affaire à une ingé­nie­rie éla­bo­rée opé­rant le siphon­nage en règle des valeurs socles. L’induction cultu­relle est abso­lu­ment per­ma­nente, géné­ra­li­sée, et tous les outils sym­bo­liques et sub­li­mi­naux sont mis en œuvre. C’est une impré­gna­tion pro­fonde qui est à l’œuvre, non seule­ment à tra­vers le wokisme mais aus­si par l’ap­pren­tis­sage de la sou­mis­sion, qu’elle soit sub­tile (soft-power), ou plus directe (répres­sion). Et je le men­tionne ici à des­sein : cette ingé­nie­rie mon­diale, coor­don­née, ne trouve évi­dem­ment pas sont ori­gine dans l’ac­ti­visme isla­mique.
    Ou donc alors ?
    Il suf­fit de deman­der à Zemmour, qui d’ha­bi­tude a réponse à tout, pour le savoir. Ou plu­tôt pour ne pas le savoir.

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