Matthieu Bock-Côté frappé d’ostracisme : quand en finira t‑on avec l’imposture de l’extrémisme politique ?
Dans une Europe polluée par un climat d’admonestation progressiste lancinante, la référence permanente à l’extrémisme est lassante et inquiétante. Lassante, par sa répétition doublement impertinente, car aberrante dans sa réflexion et insolente dans son expression. Inquiétante, par son recours systématique et hors sujet, car elle suscite le rejet d’un débat tronqué, sans pour autant révolter une majorité résignée. Par abattement psychique, renoncement éthique, asthénie civique.
Ce 17 juin, les cousins belges de nos « antifas », tribu internationale de justiciers auto proclamés d’un fascisme mis à toutes les sauces, en ont donné un exemple consternant, en tentant d’empêcher le sociologue québécois Matthieu Bock-Côté, de donner une conférence dans un établissement scolaire de Bruxelles. Au nom fallacieux de la lutte contre « la diffusion insidieuse des idéologies d’extrême-droite »(1). Phénomène médiatique de la sphère intellectuelle francophone, cet essayiste et chroniqueur au talent exceptionnel est l’un des meilleurs analystes des pathologies de notre époque. Face à cet inlassable rhéteur, courageux bretteur, on peut comprendre, sans l’excuser, le désarroi et l’hostilité du magma dépité des antifas, pâte idéologique informe et hystérique, qui ne brillent que par l’inanité de leurs slogans moralisateurs et la vacuité de leurs comportements tapageurs.
Or, de quoi cette incantation rituelle de l’extrémisme est-elle le nom ? Extrême par rapport à quoi, interroge souvent Matthieu Bock-Côté(2). On comprend avec lui qu’il s’agit d’éloignement par rapport à un noyau idéologique fait de mondialisation à tout prix, d’économie de marché sans limite, de sacralisation de la diversité comprise comme un multiculturalisme, d’une idée du rapport entre les sexes qui pousse à leur déconstruction. Deux figures radicales sont invoquées sans cesse. D’un côté, l’extrême gauche prétendument animée de bonnes intentions mais qui va « trop vite et trop loin », critiquée avec complaisance pour son zèle, son « abus de bonté ». De l’autre côté, l’extrême droite qui irait « contre le sens de l’Histoire », pensée fondamentalement toxique qui s’opposerait au Progrès. Or, le recours historique à l’extrémisme comme « concept repoussoir » en référence au nazisme, aux fascismes et au communisme du XXe siècle, est selon lui un « détournement de mémoire ».
C’est ainsi qu’on oppose grossièrement une « extrême gauche du Bien » à « une extrême droite du Mal ». Or, comme chacun peut le constater, de nos jours c’est le gauchisme qui ne se fixe aucune limite dans l’outrance des discours et la violence des recours, pour créer le désordre, prélude à une prétendue destruction créatrice. Alors que la droite de régime a été happée par le trou noir idéologique de « l’extrême centre » orchestré par Macron, toujours prompt à vider les mots de leur sens pour embrouiller les consciences, la droite nationale conserve son identité et se fixe des limites dans tous les domaines. Elle n’utilise la violence des mots qu’en proportion des maux qu’ils décrivent, sans inciter à celle des actes pour rétablir l’ordre. Elle n’a d’extrême que son positionnement sur l’axe politique de la droite classique, dont le curseur est en position très modérée, ce qui ne fait donc pas d’elle l’extrême droite dont on l’accuse pour la diaboliser.
De même que l’anti complotisme est une ficelle usée des comploteurs(3), l’anti fascisme éructé par les « antifas » est un fascisme déguisé. Ce mouvement (anti)social n’a rien de spontané. Il s’agit pour un grand nombre de jeunes Français immatures, privilégiés révoltés contre une société désenchantée et qui ont pris le contrôle des universités, idiots utiles manipulés au nom du slogan simpliste « résister aux extrêmes » par l’alliance des partis politiques dominants du moment, le mondialisme multiculturaliste, l’islamo-gauchisme, l’écologisme hors sol, qui tentent “ensemble” d’achever la destruction de notre grande civilisation doublement féconde, gréco-latine et judéo-chrétienne – laquelle n’a pas dit son dernier mot. Résistons à cette tentation de la défaite par abandon, car, « À force de tout voir on finit par tout supporter, à force de tout supporter on finit par tout tolérer, à force de tout tolérer on finit par tout accepter, à force de tout accepter on finit par tout approuver », disait Saint Augustin.
Jean-Michel Lavoizard
(1) https://www.bvoltaire.fr/tribune-mathieu-bock-cote-censure-en-belgique/
(2) https://www.cnews.fr/emission/2022–06-14/face-linfo-du-14062022–1230346
(3) https://www.bvoltaire.fr/lanti-complotisme-un-complot-contre-lintelligence-la-liberte-et-la-democratie/
Jean-Michel Lavoizard est le dirigeant-fondateur de la société ARIS – Advanced Research & Intelligence Services.
Bravo M Lavoizard pour cette analyse sur les extrêmes. Oui, ce sont bien les gauchistes qui polluent la France car ce sont eux qui sont des extrémistes ne pouvant pas supporter que certains leur opposent le patriotisme, le conservatisme dynamique et le souverainisme, le tout dans une enveloppe démocratique. Alors, se sentant piteux, ils réagissent comme des décérébrés. Même avec un communisme à l’agonie, cette gauche est devenue profondément débile mentale. M. Bock-Coté décortique trop bien, en sociologue politique qu’il est, la démence des extrémistes de gauche et l’appétence des mélanchonistes prêts aux pires turpitudes pour leur pays qu’ils détestent.
Excellente analyse de Matthieu B‑C que j’écoute régulièrement sur CNews.
Bon sens et clarté d’esprit deviennent si rares que c’est un plaisir de l’entendre.
La liberté de pensée à l’encontre de la pensée unique est ainsi sauvée du naufrage actuel.
Merci.
Partageant totalement cette analyse, il est intéressant de noter le jeu trouble des actions réfléchies de acteurs média que sont les journalistes.
On peut noter que dimanche lors d’une des multiples « éditions spéciales élection »
Mme Ferrari Laurence laisse passer les propos excessifs d’un Julien Dray, toujours excellent sournois et défenseur de cette gauche islamo-musulmano-progressiste.
En effet ce dernier, spécialiste de rhétorique, n’a pas hésité à employer des termes comme : « fascisme, extrémiste, dangereux, etc » pour qualifier le tsunami RN.
Personne ne l’a repris sauf Mathieu Bock-Côté qui lui a rappelé que, s’il y avait des fascistes en France, ce n’est pas de ce côté qu’il fallait regarder. Ajoutant en substance que ce qu’il y d’extrême, revendiqué actuellement dans le paysage politique français, c’est » l’extrême centre » de M. Macron.