Liberté de la presse : là aussi la France s’enfonce
Le principe en est fort simple, chaque pays reçoit une note de 0 (meilleure note) à 100 (plus mauvaise). Ces points sont donnés en fonction de plusieurs critères comme la transparence, le pluralisme et l’indépendance des médias, en tout 87 thèmes abordés. S’ajoute à cela également le relevé des « exactions » commises contre la presse et l’information en général.
Si la liberté de l’information est jugée bonne (8 %) ou assez bonne (18 %) dans seulement un quart des États du monde, ce n’est pas une surprise, les pays nordiques, apparaissent en haut du classement (en clair sur la carte ci-dessous), alors que les pays les moins bien notés (en noir sur la carte), se situent à peu près tous en Afrique, au Moyen Orient ou en Asie, petites dictatures arabes ou musulmanes ou derniers restes d’États communistes.
En Europe, Norvège, Finlande, Danemark, Suède et Pays-Bas occupent dans cet ordre les cinq premières places du classement mondial.
Du côté des exactions, elle se situe à la 35e place mondiale, avec un score de 44,66 (en hausse également), ce qui la place entre la Mauritanie et Israël ! Ce qui semble malheureusement évident après la crise et les manifestations des Gilets Jaunes tout au long de l’année dernière, où les manipulations des médias institutionnels étaient grotesques et omniprésentes.
Une analyse de ce classement montre très rapidement qu’en France, (pays dont le mot « liberté » figure au froton de toutes les mairies et de la plupart des édifices publics), la liberté de la presse continue de s’étioler sous le macronisme. Il n’est qu’à regarder le traitement de l’information par toutes les chaines de télévision nationales, dont les journaux ne diffèrent que par les présentateurs, les titres étant rigoureusement les mêmes (la palme revenant quand même à BFM, pour toutes les courbettes et tous les abandons affichés chaque heure de chaque journée). C’est la même chose avec les grandes stations de radio, où l’on retrouve d’ailleurs de plus en plus les vedettes de l’information télévisuelle.
Dans la presse écrite, tous les grands journaux sont sous la coupe de milliardaires amis de l’Élysée (y compris notre Nice-Matin, comme nous vous l’expliquions récemment). Il n’y a plus d’opposition, comme vous pouvez le constater sur les infographies publiées par le Monde Diplomatique :
Quant à l’information sur Internet, la coupe des puissants est certes moins présente, mais on y trouve quand même le reflet de ce qui se passe sur les écrans ou dans les journaux. Les « réseaux sociaux », qui ont pris tant d’importance dans la circulation des informations aujourd’hui, sont sous le joug des même puissants du Système.
Ne vous étonnez pas si la France sombre dans le classement mondial de Reporters Sans Frontières. Dans ce domaine aussi la France s’enfonce. Par voie de conséquence elle s’enfonce dans le domaine de l’instruction, de son niveau d’éveil politique, de son niveau économique. Nous devons résister à cette décadence.
Patrice LEMAÎTRE