Ma bonne semaine de mauvaise foi (31 mai 2020)
Dimanche 24 mai 2020
Chronique du Kali Yuga
En ville, la population se divise en deux camps : ceux qui portent le masque et ceux qui ne le portent pas(1). Le conditionnement par la peur est tel, que les gens masqués n’osent même pas rentrer chez eux avec ledit masque qui doit être infecté après avoir croisé trois personnes. Donc en toute logique de blaireaux égoïstes, ils le jettent n’importe où.
Moralité : après seulement deux semaines de déconfinement, une quantité invraisemblable de masques chirurgicaux et de gants en latex jonchent déjà les fonds marins de la Méditerranée, comme à Antibes…
Lundi 25 mai 2020
Pendant le déconfinement, la répression continue. Vous n’avez pas vu, dans vos journaux télévisés, d’images de manifestations de soignants ? Vous pensez sans doute que tout ça, c’est terminé, rangé avec les Gilets Jaunes dans un coin. Et bien non, les soignants ne sont toujours pas contents de leur sort. Et maintenant que l’épidémie les laisse un peu souffler, quelques-uns ont repris les manifestations, au moins à Paris.
C’était le cas jeudi dernier devant l’hôpital Robert-Debré (19ᵉ arrondissement), où plus de 400 personnes, dont de nombreux soignants, s’étaient réunies devant l’hôpital parisien pour demander des moyens supplémentaires pour l’hôpital public.
Ceci n’est qu’une conséquence logique des nombreuses pénuries (personnel, matériel, etc.) dénoncées depuis des années, sans aucune réaction de la part de Chirac, Sarkozy, Hollande ou Macron qui ont laissé faire (s’ils n’ont pas encouragé) la déliquescence de nos services de soin.
Fidèles à la conception gouvernementale du droit de manifester, les forces de l’ordre ont verbalisé une cinquantaine de personnes pour avoir refusé de se disperser. Trois d’entre elles ont été placées en garde à vue.
Certains espéraient un changement « après »…
Mardi 26 mai 2020
Depuis une semaine, plus de 30 000 communes ont vu leurs conseils municipaux être pourvus… et ces conseils peuvent enfin se réunir pour élire leur maire, les anciens maires ayant été prorogés voient donc leur mandat se terminer effectivement. Mais un peu moins de 5 000 communes, en particulier les grandes villes, où les listes sont plus nombreuses, ne savent pas qui pourrait remporter ces élections. Ces communes représentant quand même plus de 25 millions d’habitants. Et faute de deuxième tour rapide, il faudra reprendre tout le processus électoral à zéro.
Le conseil scientifique Covid-19, qui nous expliquait sans rire en pleine pandémie que rien ne s’opposait à ce qu’ait lieu le premier tour des élections municipales, le 15 mars, vient de rendre un avis favorable pour que le second tour puisse avoir lieu le 28 juin… À condition bien entendu que le gouvernement mette tout en œuvre pour protéger les électeurs du vilain virus, ce qu’il sait très bien faire, nous l’avons vu depuis 3 mois. Après nous avoir dit que le masque était inutile, puis encouragés à le porter le plus souvent possible, le gouvernement qui n’en est pas à une contradiction près, continuera de nous expliquer qu’il faut aller voter, mais que d’autre part, se déplacer est très risqué.
Rien de mieux pour encourager une abstention qui sera de nouveau un record !
Si cette abstention n’a pas porté un gros préjudice dans l’élection des petites communes, dans les grandes villes c’est une autre paire de manches. Je doute que le scrutin ne représente vraiment l’électorat… À ce petit jeu, qui en tirera parti ? Puisque cette fois, ce sont des scrutins plus politisés qui seront en jeu.
Mercredi 27 mai 2020
Bigard candidat ? C’est en tout cas ce que l’humoriste a laissé entendre aujourd’hui sur BFM…
« Si cela pouvait aider le peuple à avoir une voix sincère, qui ne ferait partie d’aucun parti politique, oui ça pourrait me tenter. »
L’autre Jean-Marie, qui n’hésite pas lui non plus à traiter la classe politique et le gouvernement de « tocards », avait été contacté part Macron lui-même à la suite d’une vidéo dans laquelle il militait pour la réouverture des bars et s’en prenait sans concessions à la manière dont le gouvernement a géré la crise du coronavirus.
Le journal officiel macroniste Le Monde cite un « puissant conseiller de l’exécutif » qui affirme avoir la trouille d’une candidature populiste en 2022…
Je rappelle qu’un des sketches les plus populaires de Jean-Marie Bigard, parlait d’une chauve-souris enragée…
Jeudi 28 mai 2020
Je vous parlais la semaine dernière de la charge du journal Le Monde, propriété de plusieurs milliardaires parmi lesquels MM. Niel et Pigasse, et indirectement de Bill Gates, contre le projet de Michel Onfray de créer un magazine d’opposition souverainiste intitulé « Front Populaire ». Les deux pigistes Lucie Soullier et Abel Mestre ont reçu en réponse une volée de bois vert de la part du philosophe, qui n’hésite pas à s’en prendre également à « Libération », propriété d’autres milliardaires. Je doute qu’après une telle réplique, les deux apprentis répondent aussi rapidement et efficacement…
À suivre…
L’article d’Onfray intitulé « Police mentale et ministère de la vérité » est un modèle de réponse.
Vendredi 29 mai 2020
Hier nous avons appris la mort de Guy Bedos… Pour paraphraser Pierre Desproges, je dirais sans honte que hier soir, j’ai repris deux fois de l’excellent champagne apporté par un de nos collaborateurs du journal pour fêter notre première réunion de travail du Jour d’Après.
Il paraît que ce n’est pas bien de se réjouir de la mort de quelqu’un, soit. Mais je ne verserai pas une larme, pour un type qui a passé sa vie à cracher sur toutes les valeurs auxquelles je crois. Quelques années un peu drôle en couple, puis le célibat lui a complètement coupé l’inspiration en le rendant grossier, acariâtre, et méchant. Bedos, c’était la Tatie Danielle du showbiz.
Ses dernières lubies l’avaient amené à promouvoir l’invasion migratoire. Un certain « mouvement » avait alors publié sa photo avec son adresse personnelle pour expliquer aux migrants où s’adresser. Il n’en a jamais accepté un seul. C’était ça Bedos, l’injure pour les autres, l’autosuffisance pour lui. Parfois même l’injure un jour, l’amour le lendemain. Son fils s’est fait une petite place grâce au nom de papa bien sûr, sûrement pas grâce à son talent. Bon sang ne saurait mentir.
Charlie Hebdo, ce n’est pas mes copains… Qu’ils crèvent ! Ils ont pris des risques sur la peau des autres. En plus ils ne sont pas drôles. C’était nul, l’histoire de Mahomet… | Je suis Charlie […]. Je suis ravagé d’avoir perdu mes amis, tout bêtement […]. J’ai pleuré comme un gosse toute l’après-midi […]. Cabu, j’aimais beaucoup, Wolinsky… |
Samedi 30 mai 2020
Et vous, avez-vous été testés :
Êtes-vous bien restés chez vous, sans tricher, du 17 mars au 11 mai ?
Avez-vous applaudi tous les soirs sur votre balcon de 20h à 20h05 ?
Êtes-vous ensuite rentré écouter M. Salomon vous donner le nombre de victimes du jour ?
Avez-vous de préférence fait vos courses en hyper- ou supermarché ?
Avez-vous rompu tout contact physique avec votre famille éloignée et vos amis avant le 11 mai ?
Avez-vous acheté un stock de masques et de gel hydroalcoolique ?
Portez-vous votre masque lors de toutes vos sorties, y compris quand vous prenez votre propre voiture ?
Avez-vous votre cordage pour délimiter un espace personnel en pique-nique ?
Quand le vaccin sera prêt, irez-vous vite vous faire vacciner ?
Si vous avez répondu une fois « non » au questionnaire, vous ne méritez pas encore la liberté très conditionnelle concédée aux Français par le premier ministre.
Vous devrez donc attendre la version Covid 2.0, avant de revendiquer une vie normale.
Bonne semaine à tous, et à dimanche prochain.…
Patrice LEMAÎTRE
(1) Lire à ce propos Pierre-Émile Blairon : « Le masque, muselière, baillon, ou les deux à la fois, constitue le symbole parfait de soumission à l’ordre régnant qui permet à nos gouvernants de savoir globalement (sauf exception) quels sont ceux des Français qui leur sont passivement acquis et, mieux encore (car leurs visages sont à découvert) ceux qui deviennent de facto des dissidents » dans Les Apprentis-dictateurs.
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