Aux armes citoyens !
La rue appartient à celui qui y descend(1), à condition que…
Manifester c’est a minima gueuler, ce n’est pas le carnaval de Nice, de Rio ou d’ailleurs. Le peuple qui s’est soulevé le 14 juillet 1789, les « Sans-Culottes », n’ont pas fait dans la dentelle. Le 5 octobre 1789, les Parisiennes qui sont allées chercher Louis XVI à Versailles, pour le ramener manu militari aux Tuileries, ne l’ont pas fait sur des pas de polka. Pas de pancartes, mais des haches et des piques.
Les Français libres sont engagés dans un bras de fer avec le gouvernement pour dénoncer l’inique paSS prétendu sanitaire. Dans toutes les villes, les manifestations rassemblent des dizaines de milliers de « manifestants ».
C’est bien, oui mais, quid de l’efficacité de ces rassemblements ?
Certes, on entend haut et fort « LIBERTÉ ! LIBERTÉ ! » Mais on voit aussi des gens faire la fête, dans tous les sens. Jusqu’à l’incontournable sono qui diffuse le hit-parade, avec la casserole Francis Lalanne aussi audible qu’Assurancetourix.
Macron tremble ? Il s’en contrefout royalement. Pire, il répond par des selfies bidonnés ridicules, où il fait semblant de tenir un téléphone manifestement fixé sur un pied. Comble du mépris, il a recours au TikTok chinois pour rameuter les ados boutonneux à la raison vaxinale (lire Mais quelle mouche a piqué notre Président ? du 5 août 2021).
Il sait, comme pour les Gilets Jaunes, que le pourrissement fera son œuvre. Les syndicats reprendront progressivement la tête des manifestations avec leurs camions sonos, leurs banderoles à usages multiples et leurs drapeaux rouges délavés par un demi-siècle d’utilisation.
C’est une tradition militante syndicale, bien française, de manifester dans la joie et la bonne humeur.
Le philosophe Coluche se gaussait de ces liesses populaires :
En début de manif, on entendait :
« À bas la répression, les manœuvres policières !«
Et à la fin du cortège, diluées par des chansonnettes à deux balles mode La danse des canards, les manifestants de brailler :
« À bas les boutons pressions, vive les fermetures éclair ! »
À chaque fois, c’est le même scénario. On descend dans la rue demander 10%, on obtient 0,10%. Et les syndicats de communiquer :
ON A GAGNÉ ! ON A GAGNÉ !
Ce qui caractérise ce nouveau mouvement populaire, c’est qu’il rassemble toutes les couches sociales de la population, toutes les générations, toutes les professions.
Espérons que ces gens sauront rester dans la contestation, avec ce que cela suppose de violence, ne fût-t-elle que verbale si ce n’est physique.
(Petite) manifestation en cours secteur Ponchettes, avec des individus sur la route #Nice06 pic.twitter.com/mxieGfF704
— Nice-Presse (@NicePresse) August 5, 2021
Chacun doit trouver sa place dans la Résistance car Macron a déclaré la guerre au Peuple de France : « Nous sommes en guerre ! » nous dit-il.
Espérons aussi que tous ces manifestants « vierges » et donc novices, ne seront pas récupérés par les professionnels de la manif, qui après s’être réapproprié le bébé, le jetteront avec l’eau du bain. Retour à la case départ pour le prix du gazole, après 65 actes des Gilets Jaunes.
Aucune révolution, jamais, ne s’est faite dans la joie et la bonne humeur. Aux armes, citoyens !
Michel Lebon
(1) La rue appartient à celui qui y descend chanté par la Légion :
On mesure bien que ces nouveaux débutants en manifestation ne connaissent pas les codes.
Ils ont tendance à se resserrer, s’agglutiner, au lieu de s’écarter pour occuper plus d’espace. Les manifs paSS pourraient ainsi être au moins deux fois plus longues, donc deux fois plus d’impact.
Par contre, et c’est une bonne chose, les ambianceurs CGT et autres syndiqués chauffeurs de salle à chansonnette sont absents. Qu’ils restent chez eux, on n’en veut pas.
bonne analyse de la situation .
Bonne analyse…