Flambée du prix de l’électricité : Bruxelles « nous a tuer »
On se souvient de cette inscription « Omar m’a tuer » trouvée inscrite en lettres de sang sur une porte de cave, en 1991, dans une villa de Mougins où gisait une vieille dame assassinée. Aujourd’hui, face à la flambée des prix de l’électricité, cette dénonciation peut parfaitement être reprise à l’endroit de la Commission européenne siégeant à Bruxelles, grande coupable des fluctuations tarifaires assassines qui nous frappent régulièrement.
En effet, au lendemain de la guerre, la France du Général de Gaulle consciente de ses faiblesses en ressources énergétiques, a entrepris un ambitieux programme d’indépendance énergétique basé sur le développement du nucléaire. Si bien qu’en 2010, le pays produisait 80 % de son électricité grâce à son parc de centrales atomiques. Une réussite que l’on doit à EDF, entreprise dynamique et clairvoyante qui a donné à la France l’électricité la moins chère du monde. Certes, les esprits chagrins objecteront qu’EDF fonctionnait en situation de monopole et constituait un véritable état dans l’État mais l’entreprise participait grandement au développement économique du pays. Alors, qui pour s’en plaindre ?
Et bien, justement, si elle convenait parfaitement aux usagers, cette situation ne plaisait pas à tout le monde. À commencer par l’Allemagne engagée de façon inconséquente dans une écologie aussi dogmatique que stupide. Nos voisins d’outre-Rhin ont dès lors banni le nucléaire de leur système de production et tout fait pour convaincre les Européens d’en faire autant. Ainsi, pour satisfaire des ambitions politiques, nos écologistes maison leur ont emboité le pas et, à force de chantages répétés, ont réussi à introduire le ver dans le fruit. En 1998, la ministre écolo, Dominique Voynet, obtenait la fermeture du surgénérateur de Creys-Malville en échange de son soutien à Lionel Jospin. Ça ne faisait que commencer : un peu plus tard les Khmers verts auront la peau de la centrale de Fessenheim.
Toutefois, le plus grand opposant à cette indépendance énergétique restera sans conteste la Commission de Bruxelles qui ne supporte pas les monopoles. Elle a donc obligé les États membres de l’Union européenne à un marché unique et concurrentiel de l’électricité dans lequel les Français seront obligés de mettre fin au monopole d’EDF chez eux ! Conséquence : le prix de l’électricité est désormais indexé sur le coût « marginal », principe cher aux économistes de Bruxelles qui veut que le prix de vente de toute l’électricité produite s’aligne sur le coût du dernier kilowatt produit. En d’autres termes, quand les centrales les moins rentables (au gaz et au fuel) sont mises en route – cas de forte demande et/ou d’absence de vent pour faire tourner les éoliennes –, tout le monde casque au prix fort ! Même les Français qui produisent pourtant l’électricité la moins chère.
En ce moment, les prix du gaz et des hydrocarbures flambent. Ce qui a pour conséquence d’augmenter le prix de revient de la production électrique fournie par les centrales à gaz et au fuel. Ainsi, du fait de la concurrence obligatoire imposée par Bruxelles, le prix du kWh en France se trouve indexé sur le prix du gaz. Quand celui-ci augmente, les tarifs de l’électricité suivent pour le consommateur français. C’est ce qui se passe aujourd’hui justifiant l’intervention du premier Ministre pour déminer un terrain devenu dangereux en période pré-électorale.
Mais il y a pire
Le travail de sape conjugué de Bruxelles et des écolos nous conduit à devoir importer de plus en plus d’électricité. Et la fermeture programmée des centrales nucléaire nous condamne à réorienter notre production. Suite à la fermeture de Fessenheim, par exemple, la France a dû passer commande à l’Allemand Siemens pour la construction d’une centrale au gaz à Landivisiau ! Avec en prime un contrat de maintenance nous obligeant sur vingt ans comprenant la fourniture par les Allemands de gaz… russe !
Nos écolos tout penauds ont tenté des recours pour contrer le projet mais pas pour des questions de pollution comme on pourrait le penser. Pas du tout ! Pour eux, la construction de la centrale, mettait en danger une espèce protégée : l’escargot de Quimper ! C’est ce qui s’appelle se foutre de la gueule du monde.
Enfin, pour achever de réjouir l’usager Français, ajoutons que, pour faire face à l’affaiblissement de son réseau, RTE prévoit de mettre en place un programme de coupures d’électricité « tournantes » (deux heures par paquets de 200 000 foyers) lors des pic de consommation de l’hiver. Coupures de courant et hausse des factures, voilà qui ressemble fortement à une double peine. Assurément, les Français peuvent dénoncer, non pas avec du sang mais avec des larmes : « Bruxelles nous a tuer ».
Charles ANDRÉ
« L’important n’est pas de convaincre mais de donner à réfléchir. »
Très bien qu’EdF se trouve en situation d’être concurrencée mais pas avec des directives européennes pour les raisons clairement énoncées dans l’article mais par des opérateurs nationaux comme certaines coopératives municipales voire régionales.
Et puis, arrêtons de payer pour les ronds-de-cuir d’EdF : nous leur payons les CCAS, leurs retraites et en plus, eux ne paient que 10 % de leur électricité !! Pur scandale que ce privilège éhonté et anti-démocratique.