Estrosi change à nouveau d’âne
Les sondages se suivent et, l’un après l’autre, bousculent l’ordre établi par les médias mainstream en ce qui concerne les chances des candidats, déclarés ou non, à l’élection présidentielle. C’est à qui fera le maximum de buzz en publiant les scores les plus sensationnels. Car il faut savoir que les instituts de sondages ne gagnent rien à réaliser ces études d’initiative interne ; c’est essentiellement pour eux un moyen de se faire de la pub afin d’attirer la clientèle privée, principale source de revenus.
La grande question du moment est de savoir jusqu’où montera Éric Zemmour et jusqu’où descendra Marine Le Pen. On occulte complètement le fait qu’Emmanuel Macron ne décroche pas de ses 24 % d’intentions de votes, quel que soit le cas de figure. Un détail qui n’a toutefois pas échappé à notre girouette locale, Christian Estrosi, toujours à l’affut du meilleur âne à squatter. Il a donc logiquement déclaré qu’il soutiendrait Macron « sans ambiguïté ». Pour se justifier, le maire de Nice explique : « Je suis gaulliste, je suis issu d’une filiation de la droite et du centre voulue par Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et aujourd’hui c’est lui qui incarne le mieux cette filiation ». Chez les Républicains, on s’étrangle et Éric Ciotti dit avoir une pensée triste pour les partisans du « motodidacte » qui doivent aujourd’hui se sentir cocus.
Ainsi, tout au long de son parcours politique, Christian Estrosi aura sympathisé avec un grand nombre de partis à l’exception du parti communiste. Dans les années 90, on l’a vu fricoter avec le FN de Jean-Marie Le Pen. Des photos fâcheuses et obstinément collantes comme le sparadrap du capitaine Haddock sont là pour le rappeler :
En mars 1998, Christian Estrosi a organisé une alliance avec le Front national pour empêcher la gauche d’obtenir la présidence du Conseil Régional de PACA. Il déclarait à l’époque : « Dire “Moi je suis là pour empêcher M. Le Pen d’exercer des responsabilités parce qu’il est xénophobe” ne me semble pas la meilleure méthode pour être crédible et efficace ». 21 élus de droite s’alignèrent sur sa proposition puis rentrèrent dans le rang quand Jean-Marie Le Pen exigea le poste de président. Pourtant, le 17 janvier 2016, il affirmait sans vergogne : « Le Front national que j’ai toujours combattu et qui est l’ennemi à abattre… »
Depuis que Jacques Médecin lui a mis le pied à l’étrier de la politique, en 1989, Christian Estrosi a toujours godillé pour se placer dans le sens des courants dominants. Sa seule boussole étant le clientélisme. Il a très souvent développé les thèses du FN comme en août 2010 quand il assénait au micro d’Europe1 : « Accepter les lois ou les violer, il faut choisir. Français ou voyou, il faut choisir ! » Ou encore, en janvier 2013 : « Ils viennent avec des drapeaux étrangers faire du tohu-bohu autour de ma mairie… », puis, en avril 2015, sur France3 : « Les cinquièmes colonnes et réseaux infiltrés dans nos caves, dans nos garages… C’est une troisième guerre mondiale qui nous est déclarée ! » C’était « du lourd », comme on dit trivialement.
Cela n’empêchera pas notre girouette de s’acoquiner avec l’islam affirmant « se sentir chez lui » dans la mosquée de l’imam Otmane Aissaoui – patron local de l’UIOF, qui assurait la promotion des Frères musulmans, celle de Mohamed Morsi et relayait le prédicateur Youssef al-Qaradâwî interdit de séjour en France pour ses discours antisémites et ses appels à la colonisation de l’Occident par l’islam – du quartier de l’Ariane.
Cela ne l’empêchera pas non plus de vendre son âme à la gauche pour conserver ses prébendes. Ce fut notamment le cas en 2015, lors des élections régionales en PACA, quand il promit « d’aller à la rencontre des électeurs de gauche » et mit en place un « conseil territorial consultatif » – lot de consolation bidon – pour les membres du parti socialiste et des écologistes qui s’étaient retirés en sa faveur face à Marion Maréchal.
Mais Christian Estrosi a aussi roulé pour la gauche progressiste, comme en septembre 2019, lorsqu’il s’est rallié à la légalisation pour la PMA sans père contre la position de son parti, car, prétendait-il, « La PMA pour toutes est une justice que l’on doit aux femmes ». Et d’ajouter : « Lorsqu’au nom d’un parti politique, en matière d’éthique, on dit “ça oui” ou “ça non”, c’est s’enfermer stupidement dans une sorte d’idéologie partisane ». Le moins qu’on puisse dire, c’est que
Christian Estrosi ne s’est jamais enfermé dans une idéologie partisane puisqu’il les a toutes embrassées et trahies.
Aujourd’hui, il se rallie à Emmanuel Macron parce qu’il imagine ce dernier vainqueur de la prochaine élection présidentielle. Il n’y a de sa part aucune adhésion au projet de l’impétrant pas plus qu’une reconnaissance positive de son bilan. Non, Christian Estrosi roule pour lui seul, ne considérant en toute chose que son intérêt personnel. Et fidèle à son habitude, c’est en dénigrant ses anciens partenaires qu’il avance ses pions : « Il existe beaucoup de talents chez nous mais, soyons honnêtes, aucun d’entre nous ne s’impose pour concourir à la présidentielle », se permet-il de balancer avant d’appeler à un « accord » avec le chef de l’État qu’il estime le meilleur « candidat commun ». Il s’achète d’ores et déjà un poste de ministre espérant bien que ce sera à Matignon. Inculte mais ambitieux.
Il ne manque à Christian Estrosi que le costume vert de Don Salluste (alias Louis de Funès) dans « La folie des grandeurs ».
Charles ANDRÉ
« L’important n’est pas de convaincre mais de donner à réfléchir. »
Lorsque je vois l’image, je me demande lequel des deux personnages symbolise le mieux Estrosi : le veule et obséquieux opportuniste ridicule ou sa monture ?
Celui-ci se réclame du Général, bien que ce dernier ne se serait jamais reconnu dans ce petit farfadet. En revanche Estrosi qui a embrassé toutes les options de la gauche, de l’islamo-gauchisme même, m’évoque cette réflexion qui aurait pu être adressée à son endroit :
» Les gens de gauche ont rarement de grands projets.
Ils font de la démagogie et se servent des mouvements d’opinion.
La Gauche tire le haut de la société vers le bas, par idéal d’égalitarisme.
C’est comme ça que l’on a fini dans l’abîme en 1940.
Les Socialistes sont d’éternels utopistes, des déphasés, des apatrides mentaux.
Ils gaspillent toujours la plus grande partie des crédits.
On ne les a jamais vu dépenser efficacement les crédits.
Je n’aime pas les socialistes. car ils ne sont pas socialistes
Parce qu’ils sont incapables, ils sont dangereux. »
Pouvez-vous me citer le nom d’une seule personne fiable actuellement dans le monde politique ?
Il y en a bien peu, sans doute, mais le fameux Estrosi est sans doute parmi les « politOcards » qui tournent le plus vite !
Son comportement ne me surprend pas, mais c’est utile de le rappeler !