Prix de l’électricité : les instances européennes intransigeantes
Dans notre article du 4 octobre dernier intitulé « Flambée du prix de l’électricité : Bruxelles “nous a tuer” », nous expliquions pourquoi la Commission européenne portait une responsabilité énorme sur les hausses incessantes du prix de l’électricité destinée pourtant à devenir la principale énergie utilisable par les consommateurs du monde futur tel que les progressistes nous le concoctent. La politique européenne du marché unique et concurrentiel conjuguée à celle des droits d’émission de CO2 – dont les quotas à la baisse génèrent un marché spéculatif – sont les deux principales raisons de ces augmentations vertigineuses du prix de l’électricité.
Prisonnière de ses mesures dogmatiques, l’Europe se trouve dans la situation du serpent qui se mord la queue. Le Pacte vert censé nous conduire à la neutralité carbone d’ici à 2050 pousse l’Allemagne à camper sur ses positions vis-à-vis du nucléaire qu’elle abandonne au profit des énergies renouvelables totalement inefficientes. Pour compenser, elle utilise massivement le gaz et le charbon dans ses centrales. Or, ce dernier devenu beaucoup trop cher à cause de l’envolée du prix des droits d’émission de CO2 sur le marché européen, elle privilégie fortement le gaz. Et qui dit demande forte dit hausse des prix. Ajoutons à cela le chantage russe sur les conditions d’exploitation du nouveau gazoduc Nord Stream 2, les problèmes de maintenance des capacités de production norvégiennes, la concurrence de la Chine et de l’Asie sur le marché du GNL (gaz naturel liquéfié) et la demande croissante des USA qui se détournent progressivement du gaz de schiste, et on assiste logiquement à une flambée des prix. Mais, l’emploi du gaz allant en augmentant, les droits d’émissions de CO2 flambent à leur tour pour les Européens…
Et le prix de l’électricité s’envole. Le cercle est bien vicieux
En haut lieu, on s’en inquiète un peu. On garde en mémoire la crise des Gilets Jaunes née de l’augmentation des prix des carburants. C’est sans doute la raison qui a poussé Bruno Le Maire, lors de la rencontre des ministres des Finances qui s’est tenue à Luxembourg, le 4 octobre, à demander une réforme du marché européen de l’électricité afin que le prix payé par le consommateur corresponde mieux aux coûts de production de chaque pays. Il était soutenu dans cette démarche par quatre autres pays de l’UE, l’Espagne, la Grèce, la Roumanie et la Tchéquie, plaidant, eux aussi, pour une réponse commune à la crise de l’énergie. L’Espagne demandant en outre une européanisation des stocks de gaz.
La question a donc été discutée au sommet des chefs d’État et de gouvernement qui s’est tenu le jour suivant en Slovénie. La France a souhaité une réponse européenne à la crise actuelle de l’énergie sans pour autant remettre en cause le Pacte vert : l’idéologie reste de mise dans la macronie. Un peu égoïstement, elle a donc plaidé pour le retour à un marché plus régulé et moins dépendant de la volatilité des cours du gaz. À l’inverse, les pays comme la Tchéquie, la Pologne et la Hongrie se sont montrés très critiques à l’égard du fonctionnement des droits d’émission de CO2 et vent debout contre la radicalité du Pacte vert européen. Ils se sont heurtés au vice-président de la Commission européenne en charge du Pacte vert, le travailliste néerlandais Frans Timmermans – sous l’influence de plusieurs pays, Allemagne en tête –, qui ne veut surtout pas entendre parler d’une remise en question du principe. La pragmatique Pologne, dont les trois quarts de l’électricité proviennent encore du charbon, ne se berçant plus d’illusion quant à une possible inflexion de Bruxelles, a déjà entamé des négociations pour la construction de centrales nucléaires sur son sol. Le jusqu’au-boutisme vert de l’UE a ses effets indésirables.
Aucune illusion à se faire non plus quant à l’attitude du Parlement européen dont la majorité écolo-progressiste à unanimement balayé d’un revers de main les critiques sur le Pacte vert, lors des débats du 6 octobre qui ont suivi les remous initiés par Bruno Le Maire et ses soutiens. Il n’aura donc pas fallu plus trois jours pour que les instances européennes matent un début de fronde susceptible de remettre en question le dogme sacro-saint de la transition écologique. Les citoyens européens sont ainsi condamnés à plier l’échine, à payer la folie verte au prix fort… Et tant pis si il y en a qui ne pourront plus se chauffer l’hiver.
Charles ANDRÉ
« L’important n’est pas de convaincre mais de donner à réfléchir. »
Les écologistes fondamentalistes sont à vomir. Ils ne comprennent rien à l’économie des pays.
Faire payer des taxes dites « écologiques » ne sert a rien, car c’est la nature et la terre qui ont le pouvoir.