L’intelligence artificielle fait la pige à tous les sondages

par | 22 jan­vier 2022 | 3 Commentaires 

À 78 jours de l’élection pré­si­den­tielle, les résul­tats des enquêtes de son­dages semblent étran­ge­ment figés. Emmanuel Macron cara­cole tou­jours en tête, indé­fec­ti­ble­ment sui­vi de Valérie Pécresse et de Marine Le Pen, toutes deux dans un mou­choir de poche. Éric Zemmour semble avoir défi­ni­ti­ve­ment décro­ché, talon­né désor­mais par Jean-Luc Mélenchon en éton­nante « remon­ta­da ». Cette sta­bi­li­té una­nime des son­dages res­semble à une opé­ra­tion d’intoxication, venant s’ajouter au tra­vail de sape des médias à la solde, pour mani­pu­ler l’opinion. Il s’agit d’amener à la rési­gna­tion ceux qui croient au redres­se­ment pos­sible de la France et donc aux chances du can­di­dat d’« extrême droite ».

Pour s’en expli­quer, les son­deurs admettent qu’ils sont dans le flou, qu’ils sont confron­tés au pro­blème des non-répon­dants ou des indé­cis. Ce qui est inhé­rent au prin­cipe du son­dage, me semble-t-il, et donc peu cré­dible comme excuse. Alors, ils mul­ti­plient les pré­am­bules métho­do­lo­giques pour ten­ter de trou­ver des expli­ca­tions aux marges d’erreurs poten­tielles et opèrent des redres­se­ments en fonc­tion de cri­tères pas­sés, dépas­sés. Bref, ils noient le poisson.

Ce qu’ils semblent négli­ger, c’est que nous vivons aujourd’hui dans le monde des émo­tions numé­riques et que les réseaux dits sociaux donnent désor­mais le pouls de l’opinion aus­si bien, sinon mieux, que leurs tech­niques de sondages.

L’analyse de ces réseaux, grâce à l’intelligence artificielle, offre désormais des photos instantanées probablement plus pertinentes

Photos qui varient évi­dem­ment très vite au gré des décla­ra­tions et du « buzz » qu’elles engendrent. Ainsi, l’application gra­tuite QOTMii pro­pose de cap­ter et ana­ly­ser en temps réel les émo­tions des gens sur les sujets de socié­té qui les pas­sionnent. « Nous cap­tons les émo­tions expri­mées en temps réel sur le Web et tous les sup­ports numé­riques afin de déga­ger des ten­dances et mesures sur tous les thèmes que vous aimez, grâce à une solu­tion d’intelligence arti­fi­cielle unique, à la fron­tière des neu­ros­ciences, du mar­ke­ting et de la psy­cho­lo­gie sociale » vante la pla­te­forme de téléchargement.QOTMII

Ainsi peut-on savoir ins­tan­ta­né­ment, grâce à cette appli­ca­tion, quelle équipe de foot est la plus en vue pour rem­por­ter un cham­pion­nat, quelle série télé incon­tour­nable il faut abso­lu­ment décou­vrir, quelle per­son­na­li­té poli­tique semble la plus popu­laire auprès des élec­teurs, quel par­ti­ci­pant à une émis­sion de télé-réa­li­té a des chances de gagner, etc. Et ce, en scru­tant et recueillant les émo­tions en ins­tan­ta­né sur la presse natio­nale, régio­nale, locale, les blogs, les forums, les médias sociaux, et les ana­ly­sant qua­li­ta­ti­ve­ment et quantitativement.QOTMII

Par exemple, si l’on s’intéresse au déni­gre­ment orches­tré contre Éric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon, tous deux oppo­sés au passe vac­ci­nal, QOTMii détecte la las­si­tude et une cer­taine rup­ture non encore per­çues par les méthodes d’analyses son­da­gières tra­di­tion­nelles. Elle détecte aus­si les ten­sions, comme celles qui existent désor­mais entre le peuple fati­gué par les dis­cours sani­taires et les « élites média­tiques » (jour­na­listes, poli­ti­ciens, experts, spé­cia­listes des plateaux…).

Dénigrer ses adver­saires est une stra­té­gie bien connue, deve­nue sys­té­ma­tique pour la sphère auto-pro­cla­mée bien-pen­sante subis­sant le joug de la gauche radi­cale. Mais c’est aus­si les mettre en avant, opti­mi­sant ain­si les « buzz » et même leur popu­la­ri­té. Dès lors, les réper­cus­sions sur leur poten­tiel élec­to­ral deviennent mesu­rables, en ins­tan­ta­né, par les algo­rithmes de l’intelligence arti­fi­cielle. Ainsi, mar­di der­nier 18 jan­vier, Éric Zemmour était-il en pôle posi­tion dans les inten­tions de vote des Français d’après les algo­rithmes de QOTMii.

Cette approche du son­dage d’opinion remet bien des choses en pers­pec­tive et montre que l’élection pré­si­den­tielle est loin d’être jouée comme vou­draient lais­ser à croire les « élites média­tiques ». La stra­té­gie des boucs émis­saires, si elle fonc­tionne sou­vent, n’est pas tou­jours gagnante.

L’avenir dira qui, des sondeurs traditionnels ou des algorithmes, étaient les plus pertinents

Charles ANDRÉ
« L’important n’est pas de convaincre mais de don­ner à réflé­chir. »

Les articles du même auteur

Charles André

3 Commentaires 

  1. De Vision 4 D à Charles André

    Pouvons nous savoir :
    1° Sur quel type de panel (nombre, région, etc…)
    2° Le nombre de cri­tères enre­gis­trés et leur pré­ci­sion.
    3° Le nombre d’agrégats.
    4° Le volume de la base ain­si obte­nue.
    Et sur­tout si les moteurs de recherche uti­lisent mas­si­ve­ment le Paradoxe de Condorcet.

    Répondre
    • Réponse à Bouthors :
      Bonjour et mer­ci de votre atten­tion.
      Nous vous invi­tons à poser vos per­ti­nentes ques­tions direc­te­ment aux déve­lop­peurs de QOTMii (toutes les coor­don­nées de cette entre­prise sont pré­ci­sées dans notre article)
      Bien à vous.

      Répondre
  2. Comment peut-on ima­gi­ner Macron à 15 % ? C’est déjà de la mani­pu­la­tion, pour pré­éta­blir dans la conscience des gens un pour­cen­tage qu’il n’at­tein­dra qu’a­près trans­for­ma­tion des résul­tats à l’é­lec­tion. Y participez-vous ?

    Répondre

Envoyer le commentaire

Votre adresse e‑mail ne sera pas publiée. Les champs obli­ga­toires sont indi­qués avec *