Le mimosa, aimons le !
Rétinodes « Palme d’or », Dealbata (mimosa gaulois), Baileyana « Purpurea » (mimosa de Bailey), Longifolia (mimosa chenille), Floribunda, Glaucoptera, etc. Elles sont innombrables, ces variétés qui forment cette grande famille des fabacées (plus de 1200).
Que de noms si doux pour nommer ces petits pompons d’or qui nous offrent un parfum aux accents de miel et vanille… Comme les flocons de neige qui nous émerveillent de leurs reflets de diamants, certainement taillés par les anges, le mimosa nous éblouit lui, par sa couleur si pure et éclatante. Jaune lumière, le mimosa est riche de significations : on le compare naturellement au soleil. Il symbolise également la magnificence, l’élégance, la tendresse et délivre un message d’amitié. Dans les songes, le mimosa est signe de sécurité.
Le mimosa est originaire d’Australie. Les premières branches fleuries nous ont été rapportées en Europe et surtout sur la côte méditerranéenne vers 1770 par l’équipe du navigateur anglais James Cooke. Bien en prit à cet homme des mers qui nous permet de jouir d’une vision enchanteresse d’une variété de fleur qui n’éclot que lorsque l’hiver endormi sous notre hémisphère, s’impatient du prochain printemps.
Le mimosa représente aussi l’énergie féminine, c’est pourquoi depuis 1946, il est l’emblème de la Journée de la femme, le 8 mars.
En ces temps de troubles épars où le bruit des bottes et le son des canons sembleraient vouloir reprendre le pas sur les musiques sépulcrales et ténébreuses du Covid, on en oublierait presque que la vie n’est faite que d’éternels recommencements.
J’ai l’esprit vagabond et lorsqu’au détour d’une rue, d’une avenue, mes yeux s’arrêtent sur cet arbuste, celui-ci m’éblouit dans ce ciel d’un bleu azur, enivré par ces fragrances et caressé par les premiers rayons chauds d’un soleil encore hivernal. Il me semble le voir s’épanouir dans la sagesse et dans la douceur de ces fleurs odorantes. Être insensible à ces chatoyantes boules d’or qui, comme des bijoux royaux, ornent les couronnes des rois, le mimosa pare de ces sphères délicates les moindres recoins des jardins ou ses racines l’on mené.
Les grands-mères, c’est comme le mimosa, c’est doux et c’est frais, mais c’est fragile. (Marcel Pagnol)
La fleur du mimosa est très éphémère et ne dure que quelques jours. Comme un amour de jeunesse, il séduit par sa délicate beauté juvénile, mais ne s’accommode guère de la chaleur.
Mon clin d’œil ne survivra que pour le temps d’apercevoir la joie dans les yeux des enfants émerveillés par tant de jolies boules jaunes, juste après avoir admiré leurs cousines qui paraient leur sapin de Noël de boules, si fragiles aussi.
Aimons la vie que nous avons et ne soyons pas plus royalistes qu’un roi sans couronne. Les déchirements divers ne sont que l’envers d’un décor qui n’existe que dans les cauchemars des plus fous. Nos jardins ne sont peut-être pas celui de l’Eden, mais j’en suis sûr ils lui ressemblent…
Le mimosa est l’ouverture au délice d’un printemps qui s’annonce. Suivront les amandiers puis tous leurs amis. Toutes ces fragiles merveilles nous obligent à lever nos yeux vers la beauté et la délicatesse de cette nature que l’on a trop tendance à martyriser par nos murs de béton.
Phylippe Marécaux
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