Les vignerons du Ciel n’ont pas dit leur dernier mot
Nous publiions le 25 octobre 2021 un article intitulé Et si les moines sauvaient notre civilisation ? Ce titre, très sérieux, nous fut inspiré par l’ouvrage remarquable de Marc Paitier Les vignerons du Ciel.
Le général Marc Paitier s’est vu décerner le 23 septembre dernier le prestigieux Prix du Clos de Vougeot, pour cet ouvrage lors de la quinzième édition de la fête du livre « Livres en vignes » au château du Clos de Vougeot.
Cette reconnaissance a suscité l’attention de Jean-Michel Lavoizard qui ne s’intéresse pas seulement à l’Afrique :
Ce 23 septembre a eu lieu la quinzième édition de la fête du livre « Livres en vignes » au château du Clos de Vougeot, au cœur de la route des Grands Crus de Bourgogne. À cette occasion, le général (2s) Marc Paitier s’est vu décerner le prestigieux Prix du Clos de Vougeot, pour son ouvrageLes Vignerons du Ciel. Les moines et le vin, paru aux Éditions Mareuil en 2021.
Nous avions souligné ici l’originalité, la qualité et la profondeur de ce livre « providentiel », qui a atteint une nouvelle dimension. Pressentant que l’auteur nous offrait un livre exceptionnel, nous en avions décrit les multiples facettes : érudit et rigoureux, digne d’un historien ; profond et fidèle aux textes, digne d’un exégète ; expert et éclairant, digne d’un œnosociologue.
Deux ans plus tôt, son premier ouvrage, La Mémoire du vin, entre héritage et transmission, nous avait instruits sur le parcours historique et géographique, depuis les confins de l’Asie centrale, il y a 8 000 ans, de « ce condensé de civilisation dont l’histoire se confond avec celle des hommes ». En période d’Alzheimer collectif et d’automutilation mémorielle permanente, se replonger dans les origines de notre civilisation européenne du vin reste un antidote. Avec ce général nantais, ardent promoteur du mercurey comme du muscadet, on retrouvait des repères et des raisons d’espérer. Conformément à la devise de Saint-Cyr (« Ils s’instruisent pour vaincre »), ici, la tentation du découragement dans une société contaminée par le phylloxéra de la pensée est balayée.
À partir de ce socle de connaissances, Les Vignerons du Ciel nous élève au zénith d’un voyage vertical. Où le culturel rejoint le spirituel à notre époque désacralisée, vulgarisée. Par amour du vin et de l’Église, l’auteur, avec une écriture fluide et ciselée, sur un ton enjoué sans enjoliver, nous entraîne dans l’univers des moines. Homme de terrain et chercheur passionné, arpenteur courageux et auteur talentueux, Marc Paitier est un amateur au sens le plus noble du terme, humble, sincère, généreux. Avec le Prix du Clos de Vougeot, à la reconnaissance populaire s’ajoute la consécration officielle par les plus grands experts autorisés de la vigne, du vin et de la culture gastronomique.
Pour preuve, le discours de Jean-Robert Pitte, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences morales et politiques, sommité dans le milieu de la gastronomie en général et du vin en particulier : « Dans ce bel essai abondamment illustré, le général Paitier retrace la très riche aventure du rôle du monachisme catholique et orthodoxe dans la viticulture française, mais aussi européenne (Suisse, Catalogne) et extra-européenne (Géorgie, Liban, Grèce, Palestine, Amérique latine. […] Le général Paitier achève son essai sur une description des rares vignobles de France tenus par des communautés monastiques et qui élaborent des vins souvent émouvants : Lérins, Jouques, Solan et Le Barroux où il semble avoir puisé l’enthousiasme d’écrire ce bel essai revigorant qui donne autant soif qu’envie de méditer. Le jury s’est aisément mis d’accord pour lui décerner le Prix du Clos de Vougeot qui lui va comme un gant. » Fermez le ban ! dirait-on sur une place d’armes pour clore cet éloge solennel.
On aimerait entendre plus souvent proclamer sur la place publique cette fierté légitime d’être Français, nous rappelant avec gratitude à notre devoir de vivre et de transmettre les bienfaits de notre prodigieuse civilisation européenne (judéo-chrétienne, gréco-latine) et de notre culture française (langue, gastronomie, mode de vie) que tout prétendant à la nationalité française (invité obligé) devrait apprendre, partager et respecter.
Pour étancher notre soif de vérité, n’hésitons pas à puiser dans ce breuvage littéraire tiré du meilleur tonneau. Réjouissons-nous de la récompense méritée du général Paitier pour qui, assurément, « les vignerons du Ciel n’ont pas dit leur dernier mot ». Pour que « la vigne soit le signe d’une espérance, celle du renouveau qui a permis de retisser le lien avec le Ciel ».
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