Ma semaine d’observation de l’info (20 mars 2022)
Dimanche 13 mars 2022
Jour de fête hier en Arabie Saoudite. Le gouvernement de Ryad a exécuté soixante-treize Saoudiens, sept Yéménites et un Syrien soit 81 personnes, qui avaient été « reconnues coupables d’avoir commis de multiples crimes odieux ». Ce nombre dépasse à lui seul tout ce que le pays avait effectué comme exécutions capitales en 2021 où seules 69 personnes avaient été décapitées. À noter que depuis janvier, 11 personnes avaient déjà été exécutées.
La plupart de ces hommes étaient issus des rangs terroristes musulmans de l’EI, ou de Al-Qaïda. Ils avaient été condamnés à mort pour avoir attaqué des lieux de culte, des bâtiments gouvernementaux ou des installations vitales pour l’économie du pays, et pour des crimes d’enlèvement, de torture, de viol et de contrebande d’armes.
Monarchie absolue, l’Arabie saoudite est dotée depuis 1992 d’une Loi fondamentale assimilée à une Constitution, reposant sur la Charia, la loi islamique. L’homicide, le viol, les attaques à main armée, la sorcellerie, l’adultère, la sodomie, l’homosexualité et l’apostasie y sont passibles de la peine capitale.
Trois remarques après ce fait divers morbide.
• On peut rappeler que la majorité des jeunes musulmans en France estiment que les lois de la Charia doivent passer AVANT les lois de la République. Ça nous promet de beaux jours s’ils parviennent un jour au Pouvoir…
• Ensuite, lorsque l’on exécute quand au Texas ou dans un autre état américain un criminel, nombre de grandes consciences s’élèvent et manifestent. Où sont-elles aujourd’hui ?
• Et enfin, Jean Luc Mélenchon, qui se compare souvent à Robespierre, approuve t‑il ce châtiment que « l’Incorruptible » avait élevé au rang de distraction parisienne lors de la Terreur en 1793 ?
Lundi 14 mars 2022
Ça chauffe en Corse…
Grosse manifestation de soutien à Yvan Colonna hier à Bastia. Onze jours après l’agression du nationaliste corse par un musulman dans la prison d’Arles, la tension est à son comble dans l’île de Beauté.
La pluie n’avait pas arrêté les quelques milliers de manifestants qui scandaient « État français assassin », ou bien « Liberta, liberta »
L’explosion de colère a eu lieu dès l’arrivée du cortège à la préfecture, avec des échauffourées entre les forces de l’ordre et 200 à 300 manifestants encagoulés. Vêtus de noir, équipés de masques à gaz, c’est à coups de cocktails Molotov, ou de bombes agricoles qu’ils ont défié les forces de l’ordre qui ont répliqué à coups de canons à eau.
Le bilan est lourd : 67 blessés dont 44 parmi les forces de l’ordre. Un incendie s’est même déclaré dans les locaux de la Direction départementale des Finances publiques de Bastia, tout comme à l’entrée de l’Hôtel des impôts, après des jets de cocktails Molotov.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, est attendu sur l’île demain et jeudi pour tenter de calmer les esprits.
Mais les Corses ne sont pas dupes : « On dit ‘les jeunes, c’est des casseurs’, mais c’est pas des casseurs, ils se battent. C’est grâce à eux que ça a bougé ». Ce constat semble partagé par beaucoup, comme par Antoine Negretti, 29 ans. « S’il y a des violences, ça sera la responsabilité de l’État. En sept ans, rien n’a avancé, et en sept jours de violences, les choses ont bougé. La violence est nécessaire. ».
C’est un peu le constat partout après cinq ans de macronisme…
Mardi 15 mars 2022
Depuis le début de la guerre on assiste en France à un véritable délire anti-russe. Un ouragan russophobe se déchaîne dans notre pays, en proie à une censure exubérante et entretenue par tout ce qui compte comme médias, ceux-là qui d’ordinaire prônent la tolérance, le respect et le « Vivre Ensemble » ! Qu’on en veuille au gouvernement russe, cela peut à la rigueur se comprendre. Mais en quoi la culture russe, la religion orthodoxe sont-ils responsables des événements ukrainiens ?
L’Union européenne a d’ailleurs montré la voie en interdisant la diffusion des chaînes d’information russes RT et Sputnik. Ce qui fait qu’aujourd’hui, si vous désirez vous informer sur ce qui se passe, vous n’avez plus d’autre choix que les chaînes d’État officielles… comme c’était le cas en URSS ! Vous êtes sûr que l’objectivité et la vérité sont au rendez-vous…
À Nice, une enquête a été confiée à la sûreté départementale à la suite d’une menace de mort adressée à l’archiprêtre Andréï Elisseïev, recteur de la cathédrale Saint Nicolas. Des paroissiens ont reçu des menaces similaires ces derniers jours.
On a retrouvé des tags sur la cathédrale orthodoxe russe Sainte-Trinité à Paris le 1er mars.
Un restaurant lillois, le « Baba Yaga », a reçu une lettre encourageant ses gérantes à quitter l’hexagone « dans les meilleurs délais », l’une d’entre elles étant pourtant ukrainienne !
Les magasins Carrefour boycottent les produits russes :
Et le terrorisme intellectuel n’est pas en reste puisqu’à Toulouse, Jean-Luc Moudenc, maire de la ville et employeur de l’orchestre du Capitole, a réclamé du chef russe qu’ « il prenne la parole sur l’actualité ». Le chef d’orchestre russe Tugan Sokhiev a donc été sommé de choisir entre son poste au Capitole et celui qu’il occupe à Moscou, au Bolchoï.
On est France au XXIe siècle.
Mercredi 16 mars 2022
Je vous ai parlé il y a quelques temps, des « brigades internationales », venues de divers pays (dont la France) pour donner un coup de main à l’armée ukrainienne. Beaucoup s’étaient félicités de ces initiatives plus ou moins personnelles, refusant d’appeler ces combattants des mercenaires, bien qu’étant rétribués par le gouvernement ukrainien.
Depuis lors, plus de nouvelles de ces soldats de fortune dans les informations officielles. Pourtant, dimanche 13 mars, l’armée russe a dévasté le camp ukrainien de Yavorov (photo) qui était le plus grand camp d’entraînement militaire en Europe.
Construit par les Soviétiques à l’époque, pour simuler le déploiement en formation de combat et l’attaque d’une division de chars, il avait ensuite été légué à l’Ukraine. Depuis huit ans, il était utilisé par l’OTAN pour former les soldats de la Défense territoriale ukrainienne, ceux que les Russes considèrent comme « bandéristes » en souvenir du leader nazi Stepan Bandera, créateur de la « légion ukrainienne » sous les ordres de la Wehrmacht pendant la seconde guerre mondiale. C’est ce que Poutine appelle la nazification de l’Ukraine.
Stephan Bandera (au centre) en uniforme d’officier allemand | L’Ukraine d’aujourd’hui que l’Occident défend |
Depuis l’entrée des troupes russes dans le pays, ce camp était devenu la plaque tournante d’approvisionnement en hommes et en matériel de l’armée ukrainienne. Le 12 mars, une gigantesque livraison venait d’avoir lieu, en provenance de Roumanie, par la Pologne. Voici le témoignage de Mickael Sciacca, l’un des mercenaires français après l’attaque russe sur le camp :
Cette attaque de dimanche dernier aurait fait, d’après elle, au moins 180 morts parmi les mercenaires étrangers. Ce que le gouvernement ukrainien a voulu démentir du bout des lèvres. Bien entendu les journaux européens n’en ont pas dit un mot. Il n’empêche que cet événement met en lumière que des soldats de l’OTAN étaient bien présents en Ukraine contrairement à ce que l’OTAN prétendait jusqu’à présent. Les armes qui venaient d’être reçues, et qui ont été détruites lors de cette opération, représentent sans doute plusieurs millions de dollars, sale coup pour l’UE et les USA qui les avaient offertes.
Jeudi 17 mars 2022
Entre campagne électorale et événements ukrainiens, comme pour le Covid, on ne parle plus beaucoup du procès des attentats du 13 novembre qui se poursuit au Palais de Justice de Paris. La justice interroge depuis quelques jours le dernier membre survivant du « commando des terrasses », Salah Abdeslam. Et il n’est pas vain d’écouter ce que cet homme a à dire pour sa « défense ».
« Vous avez bousillé ma vie, la France et son gouvernement, la façon dont vous m’avez traité », ce musulman criminel, ose lâchement se poser en victime. Les parties civiles et les familles des victimes en sont abasourdies. Le terroriste nie en bloc son implication dans la vague d’attentats qui avait frappé Paris.
Le pauvre n’est coupable que d’une seule chose selon lui : avoir ramené en voiture des « migrants », envoyés en mission par l’État islamique en kamikazes. Cela existe t‑il donc ? On nous a tellement assuré que non !
Il défend ainsi ses « frères d’islam » musulmans comme lui, qui avaient « besoin d’aide ». « C’étaient des migrants, comme il y a aujourd’hui des migrants d’Ukraine, et qui avaient besoin qu’on aille les chercher ». On croirait entendre Jadot ou Macron.
Le reste est à l’avenant. L’accusé musulman se moque de la Cour, affichant une arrogance telle que les avocats de la défense finissent par quitter le procès, ce qui pousse le président de séance à suspendre définitivement l’audience.
Qu’en pensent nos islamo-gauchistes ? C’est là qu’on aimerait entendre MM. Mélenchon et consorts…
Vendredi 18 mars 2022
Le « candidat-président » a présenté son programme dans une longue conférence de presse comme il en a l’habitude. Je ne vais pas le détailler, il est dans tous les journaux subventionnés. Sans surprise, ses opposants de droite considèrent que c’est un programme de gauche, et vice-versa. La seule qui devra s’en contenter, c’est Valérie Pécresse (qui n’a d’ailleurs pas réagi), puisqu’il lui a assuré une place dans un futur gouvernement éventuel. Si avec un « baiser de la mort » pareil, « Les Républicains » se relèvent…
Samedi 19 mars 2022
Annonce surprenante au Mali. Le gouvernement estime que « des fausses allégations » ont été rapportées notamment dans un reportage dans lequel RFI a donné la parole à des victimes présumées d’exactions. Ces exactions auraient été commises.… par l’armée malienne et le groupe Wagner.
Par conséquent, il a ordonné le 16 mars au soir la suspension de la diffusion de RFI et de France 24, comparant les agissements des deux chaînes aux pratiques et au rôle tristement célèbre de la radio « Mille collines ». Cette radio avait encouragé le génocide au Rwanda en 1994.
Cette affaire n’est certes pas d’une importance vitale pour nous. Ce qui est remarquable, c’est la réaction de notre président, qui s’est rapidement écrié que cette interdiction « était le signe d’une course en avant vers le pire ». Il estime que cette décision est grave, contraire aux valeurs que porte le peuple malien.
Faut-il rappeler que le gouvernement français a interdit il n’y a que deux semaines les chaînes russes d’information en France, laissant nos compatriotes à la seule source d’information officielle ?
Tartufferie monumentale donc que cette indignation hypocrite de la part de Macron, qui cette semaine encore proposait un asile « consulaire diplomatique » à la journaliste qui avait présenté une pancarte « Non à la guerre » au milieu d’un journal télévisé. Celle-ci l’a d’ailleurs poliment éconduit…
Bien | Pas bien |
Bonne semaine à tous, et à dimanche prochain…
Patrice LEMAÎTRE
Je suis d’accord avec Phyl et Arisson.
Cependant, la frontière est tellement fine entre l’information, la ré-information, la désinformation, la propagande et l’ingérence dans ce nouveau monde régi par les médias (4° pouvoir en rappel) qu’il ne faille jeter la pierre avec autant de diligence.
De plus, dans la guerre de l’information qui se déroule sous nos yeux, il est peut-être bon de prendre un peu de distance et de tenter d’en définir l’enjeu. Il s’étend aux espaces cognitifs et psychologiques qui sont au nombre de trois :
– Le premier est celui de la rationalité. Sensible à la logique et à la cohérence des informations reçues, il (l’enjeu de rationalité) est susceptible d’évoluer sous l’impulsion de la raison critique. Sa part dans l’élaboration du jugement est souvent proportionnelle au degré d’éducation. L’espace rationnel est susceptible d’être perturbé par la tromperie, les fake news.
L’alternative au mensonge délibéré est la mésinformation qui consiste à utiliser une information vraie et vérifiable mais partielle ou sortie de son contexte.
– Le second espace est celui des croyances. Profondément ancrées dans l’inconscient, elles forment les pivots cognitifs à partir desquels sont interprétés les événements. Les croyances englobent ce qui se trouve de plus élevé en l’homme, son identité et ses valeurs morales. Malheureusement, elles prennent souvent la forme d’une adhésion totale à des préjugés irrationnels. À cette aune, toute réalité devient un « signe » qui nourrit la croyance. L’absence même de signe est une preuve : « on » cache la vérité… C’est évidemment la porte ouverte aux diverses formes de complotisme.
– La guerre de l’information se déroule également dans l’espace émotionnel. Sympathie, indignation, peur, colère, etc. entraînent des réactions spontanées mais sans continuité. La foule qui idolâtre un homme ou une cause peut les vouer le lendemain aux gémonies. L’émotion se prête tout particulièrement aux instrumentalisations dans une société de l’image et de l’immédiateté. Pour les inscrire dans la durée, il faut provoquer une saturation d’émotions concordantes telles que l’individu finisse par en simplifier le retraitement en les intégrant dans une croyance. L’espace émotionnel est le plus disputé parce qu’il constitue un remarquable égalisateur de puissance du fait même de sa fluidité et de son instabilité.
On remarquera pour conclure qu’il est facile et porteur à court terme de jouer de la censure et d’exacerber les réactions liées aux croyances et aux émotions plutôt que d’investir les espaces rationnels. La tentation peut être donc forte pour les démocraties de se laisser entraîner sur cette pente. La Cancel Culture a déjà fortement ébranlé la démocratie américaine. En justifiant jusqu’à la censure au nom de certaines croyances, elle a très fortement entamé la faculté américaine à intervenir efficacement dans la sphère rationnelle. La manière dont on mène la guerre de l’information est aussi un reflet de ce que l’on est profondément. En tout état de cause, elle durera plus longtemps que les opérations militaires.
En ce qui concerne Nice Provence Info, une réputation de fiabilité semble bien plus précieuse que le bénéfice éphémère d’une intoxication.
Messieurs et autres lecteurs, quel est votre sentiment global sur la ligne éditoriale toujours documentée de NPI ?
Parfait article comme à l’habitude, par contre la volonté pro-russe est devenue trop évidente dans ce journal qui se vante d’être un journal de ré-information.
Sans avoir de parti pris officiel, il serait bon de ne pas voir qu’une face de la lorgnette mais les deux bouts. L’Ukraine est, il est vrai, responsable de beaucoup de désaxions condamnables, mais pour la Russie, cela lui donne t‑elle le droit d’en être arrivée a ce stade d’infamies???
Par contre il est vrai, les médias sont muselés et, il n’y a pas que les grands journaux, j’en connais d’autres qui se prévalent d’être impartiaux mais qui eux aussi, bloquent certains propos.…
Salutations d’un gribouilleur.
D’accord avec vous, ce journal ressemble à la pʁavda (Pravda). Le parti pris russe y est assommant. On n’est plus dans l’information et encore moins dans la réinformation mais dans la propagande. Dérive navrante.
Vivement le 28 avril prochain ! Si les choses se passent comme l’année 2021, des centaines de personnes défileront dans la capitale de l’Ukraine, Kiev, pour célébrer la division SS Galicie, formée de volontaires ukrainiens.
Un oubli entache le soutien qu’apportent depuis 2014 les grands médias occidentaux aux dirigeants ukrainiens dans leur face-à-face avec Moscou : la promotion par Kiev de politiques mémorielles révisionnistes et l’indulgence des autorités vis-à-vis des néonazis qui s’affichent dans l’espace public.
Voilà enfin un accueil de migrants utile pour la France avec l’arrivée en masse de « réfugiés » Ukrainiens (surtout de leur famille certes!). On peut remarquer que les hommes qui arrivent en France avec le statut de réfugiés étaient déjà des migrants arrivés il y a peu en Ukraine car d’après tous les médias les Ukrainiens qui étaient à l’étranger sont en grande partie retourner au pays pour se battre.
Le camp des saints ?
Je dis ça je dis rien.