La MAIF nous prend-elle pour des naïfs ?

par | 8 jan­vier 2023 | 5 Commentaires 

Les « socié­taires » de la Mutuelle d’Assurance des Instituteurs de France ont reçu le 5 jan­vier cette news­let­ter qui a dû faire bon­dir assu­ré­ment plus d’un assuré :

Ainsi, la vignette MAIF col­lée sur le pare-brise ne sera pas qu’une cou­leur verte mais bien com­pa­tible avec le vert ambiant sau­veur de la pla­nète. L’assuré qui roule au die­sel et fume sa clope est un vrai mili­tant.
MAIF - Assureur militantPetit retour en arrière sur l’his­to­rique de ce qui fut une mutuelle bar­dée de bons sen­ti­ments.
1921, créa­tion du Code de la route.
1934, Fontenay-le-Comte, café des Marronniers, 156 ins­ti­tu­teurs se réunissent et fondent la mutuelle d’as­su­rance. Un col­lec­tif d’ins­ti­tu­teurs dont on sait le sérieux, dans la vie comme au volant. Les hus­sards noirs de la République vont pou­voir assu­rer leurs pre­miers tacots pour pas cher.Voiture 1930

Les grands prin­cipes de ces anciens étaient : indé­pen­dance vis-à-vis des grands groupes finan­ciers.

Mais ça, c’était avant !

Aujourd’hui, ce petit entre-soi de gens sérieux est deve­nu une usine à gaz aux acti­vi­tés ten­ta­cu­laires. Produits finan­ciers, capi­tal immobilier…Activités Groupe MAIF

Solidarité entre adhérents

En tant qu’entreprise mutua­liste, la MAIF repose sur le prin­cipe du pro­fit col­lec­tif : redis­tri­bu­tion des béné­fices par la ris­tourne. Autrement-dit, à la fin de l’an­née, les ins­ti­tu­teurs se voyaient rem­bour­ser une par­tie de leur coti­sa­tion. Mais ça, c’é­tait avant le drame du 18 mars 1976 : une Traction coute 3 mil­liards à la MAIF.

Accident Traction - Bar-le-Duc - 18 mars 1976 Accident Traction - Bar-le-Duc - 18 mars 1976-2
Une voi­ture blo­quée sur la voie, un train qui déraille, tombe dans un canal, un ouvrage d’art esquinté…

Fort heu­reu­se­ment, on apprend à cette occa­sion que cette mutuelle d’as­su­rance est elle-même réas­su­rée à un plus grand groupe. Ouf ! Les petits maîtres d’é­cole ne sup­por­te­ront pas seuls la fac­ture his­to­rique. Par contre, fin défi­ni­tive de toute forme de ris­tourne à l’a­ve­nir.
Depuis, conseils d’ad­mi­nis­tra­tions les uns après les autres, cette soi-disant mutuelle s’est ouverte à tous vents. N’importe qui peut (par­ti­cu­liers, pro­fes­sion­nels) y assu­rer ses véhi­cules, son mobi­lier, sa san­té, tout, quoi !

Et on apprend par cette note de la MAIF que nous, les gen­tils mutua­listes, allons rever­ser pas moins de 10 mil­lions d’euros !

À Qui ? À la planète !

Cher Conseil d’ad­mi­nis­tra­tion, soit vous rever­sez ces 10 mil­lions d’eu­ros aux ins­ti­tu­teurs, soit vous enle­vez le « I » du sigle MAIF. Merci.

Michel Lebon (*)

(*) Sociétaire abu­sé, depuis 1973 à la MAIF, mais plus pour long­temps. Ceci-dit, allez grat­ter chez la MAAF, MATMUT, GMF, GAN, MGEN, etc., c’est tout kif-kif bour­ri­cot. D’ailleurs, ils sont presque tous regrou­pés à Niort, où ils dînent ensemble à la cantine.Mutuelles Niort

La petite der­nière pour la route, pour ceux qui y croient, his­toire de rire un bon coup :Crédit mutuel

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Michel Lebon

5 Commentaires 

  1. Mais les patrons de la MAIF se foutent ouver­te­ment de notre gueule et nous prennent pour des cons :
    « Nous sommes FIERS et ÉMUS de vous faire part d’une déci­sion HISTORIQIUE de notre mutuelle. Une déci­sion qui s’inscrit dans la droite ligne de NOS ENGAGEMENTS en tant que SOCIÉTÉ À MISSION. Une déci­sion MILITANTE. »
    Toute cette lettre est du même aca­bit : un enfu­mage de pre­mière classe du début à la fin. Du pur style macro­nien. C’est insup­por­table de dédain.

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  2. Bonsoir,

    Il y a bien­tôt 60 ans, j’ai sous­crit à une assu­rance mutua­liste, qui était réser­vée aux seuls ensei­gnants, et leur appor­taient de réels avan­tages.
    Peu à peu, ses tarifs sont deve­nus moins inté­res­sants, et j’ai vu des col­lègues la quit­ter pour d’autres assu­rances, par­fois moins coû­teuses, ou plus « souples ».
    Aujourd’hui, cette com­pa­gnie d’assurance n’a plus de mutuelle que le nom, puisqu’elle est ouverte à tous…
    Et, cerise sur le gâteau, voi­là qu’elle se prend pour Greta Thunberg, et que son Conseil d’administration, pour­tant élu par nous, prend, sans nous consul­ter, et en pleine période de forte infla­tion,
    une déci­sion qui hypo­thèque l’avenir.
    LA MAIF NE VOUS APPARTIENT PAS !!
    Sentiments mutualistes.

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  3. Je pense que votre auto­sa­tis­fac­tion est loin d’être par­ta­gée par un grand nombre de socié­taires. A l’heure de l’in­fla­tion gran­dis­sante et alors que nos coti­sa­tions aug­mentent sub­stan­tiel­le­ment, il peut paraître indé­cent et anti­dé­mo­cra­tique d’u­ti­li­ser notre argent à des fins qui ne sont pas de votre res­sort sans notre auto­ri­sa­tion. 10% cela me semble consi­dé­rable ; si vous aviez bais­sé de 10 % nos coti­sa­tions je pense que les socié­taires auraient été una­nimes à louer leur assu­rance et vous auriez pu en reti­rer plus de fier­té.
    Certes, le cli­mat c’est impor­tant, mais on ne vous a pas man­da­tés pour le sau­ver, ce n’est pas votre mis­sion, nous sommes assez grands et res­pon­sables pour le faire nous-mêmes et vous n’a­vez pas à vous sub­sti­tuer à vos adhé­rents. Je suis donc en désac­cord total avec cette déci­sion, sans doute un coup de pub média­tique pour vous don­ner bonne conscience avec l’argent des autres.
    Sentiments mutualistes.

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  4. Voilà le cour­rier que j’ai envoyé à la MAIF en réponse :
    Je pense que votre auto­sa­tis­fac­tion est loin d’être par­ta­gée par un grand nombre de socié­taires. À l’heure de l’in­fla­tion gran­dis­sante et alors que nos coti­sa­tions aug­mentent sub­stan­tiel­le­ment, il peut paraître indé­cent et anti­dé­mo­cra­tique d’u­ti­li­ser notre argent à des fins qui ne sont pas de votre res­sort sans notre auto­ri­sa­tion. 10% cela me semble consi­dé­rable ; si vous aviez bais­sé de 10 % nos coti­sa­tions, je pense que les socié­taires auraient été una­nimes à louer leur assu­rance et vous auriez pu en reti­rer plus de fier­té. Certes, le cli­mat c’est impor­tant, mais on ne vous a pas man­da­tés pour le sau­ver, ce n’est pas votre mis­sion, nous sommes assez grands et res­pon­sables pour le faire nous-mêmes et vous n’a­vez pas à vous sub­sti­tuer à vos adhé­rents. Je suis donc en désac­cord total avec cette déci­sion, sans doute un coup de pub média­tique pour vous don­ner bonne conscience avec l’argent des autres.
    Sentiments mutualistes.

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  5. Comme ça ras­sure de s’assurer qu’on n’est plus seul à par­ta­ger la per­ti­nence de ce papier !
    Pour moi, ça date de 1969… et je fus mili­tant pur et… dur (?) non pas quand même : j’aimais trop ma liber­té de penser.

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