
La MAIF nous prend-elle pour des naïfs ?
Les « sociétaires » de la Mutuelle d’Assurance des Instituteurs de France ont reçu le 5 janvier cette newsletter qui a dû faire bondir assurément plus d’un assuré :
Ainsi, la vignette MAIF collée sur le pare-brise ne sera pas qu’une couleur verte mais bien compatible avec le vert ambiant sauveur de la planète. L’assuré qui roule au diesel et fume sa clope est un vrai militant.Petit retour en arrière sur l’historique de ce qui fut une mutuelle bardée de bons sentiments.
• 1921, création du Code de la route.
• 1934, Fontenay-le-Comte, café des Marronniers, 156 instituteurs se réunissent et fondent la mutuelle d’assurance. Un collectif d’instituteurs dont on sait le sérieux, dans la vie comme au volant. Les hussards noirs de la République vont pouvoir assurer leurs premiers tacots pour pas cher.
Les grands principes de ces anciens étaient : indépendance vis-à-vis des grands groupes financiers.
Mais ça, c’était avant !
Aujourd’hui, ce petit entre-soi de gens sérieux est devenu une usine à gaz aux activités tentaculaires. Produits financiers, capital immobilier…
Solidarité entre adhérents
En tant qu’entreprise mutualiste, la MAIF repose sur le principe du profit collectif : redistribution des bénéfices par la ristourne. Autrement-dit, à la fin de l’année, les instituteurs se voyaient rembourser une partie de leur cotisation. Mais ça, c’était avant le drame du 18 mars 1976 : une Traction coute 3 milliards à la MAIF.
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Une voiture bloquée sur la voie, un train qui déraille, tombe dans un canal, un ouvrage d’art esquinté… |
Fort heureusement, on apprend à cette occasion que cette mutuelle d’assurance est elle-même réassurée à un plus grand groupe. Ouf ! Les petits maîtres d’école ne supporteront pas seuls la facture historique. Par contre, fin définitive de toute forme de ristourne à l’avenir.
Depuis, conseils d’administrations les uns après les autres, cette soi-disant mutuelle s’est ouverte à tous vents. N’importe qui peut (particuliers, professionnels) y assurer ses véhicules, son mobilier, sa santé, tout, quoi !
Et on apprend par cette note de la MAIF que nous, les gentils mutualistes, allons reverser pas moins de 10 millions d’euros !
À Qui ? À la planète !
Cher Conseil d’administration, soit vous reversez ces 10 millions d’euros aux instituteurs, soit vous enlevez le « I » du sigle MAIF. Merci.
Michel Lebon (*)
(*) Sociétaire abusé, depuis 1973 à la MAIF, mais plus pour longtemps. Ceci-dit, allez gratter chez la MAAF, MATMUT, GMF, GAN, MGEN, etc., c’est tout kif-kif bourricot. D’ailleurs, ils sont presque tous regroupés à Niort, où ils dînent ensemble à la cantine.
La petite dernière pour la route, pour ceux qui y croient, histoire de rire un bon coup :
Mais les patrons de la MAIF se foutent ouvertement de notre gueule et nous prennent pour des cons :
« Nous sommes FIERS et ÉMUS de vous faire part d’une décision HISTORIQIUE de notre mutuelle. Une décision qui s’inscrit dans la droite ligne de NOS ENGAGEMENTS en tant que SOCIÉTÉ À MISSION. Une décision MILITANTE. »
Toute cette lettre est du même acabit : un enfumage de première classe du début à la fin. Du pur style macronien. C’est insupportable de dédain.
Bonsoir,
Il y a bientôt 60 ans, j’ai souscrit à une assurance mutualiste, qui était réservée aux seuls enseignants, et leur apportaient de réels avantages.
Peu à peu, ses tarifs sont devenus moins intéressants, et j’ai vu des collègues la quitter pour d’autres assurances, parfois moins coûteuses, ou plus « souples ».
Aujourd’hui, cette compagnie d’assurance n’a plus de mutuelle que le nom, puisqu’elle est ouverte à tous…
Et, cerise sur le gâteau, voilà qu’elle se prend pour Greta Thunberg, et que son Conseil d’administration, pourtant élu par nous, prend, sans nous consulter, et en pleine période de forte inflation,
une décision qui hypothèque l’avenir.
LA MAIF NE VOUS APPARTIENT PAS !!
Sentiments mutualistes.
Je pense que votre autosatisfaction est loin d’être partagée par un grand nombre de sociétaires. A l’heure de l’inflation grandissante et alors que nos cotisations augmentent substantiellement, il peut paraître indécent et antidémocratique d’utiliser notre argent à des fins qui ne sont pas de votre ressort sans notre autorisation. 10% cela me semble considérable ; si vous aviez baissé de 10 % nos cotisations je pense que les sociétaires auraient été unanimes à louer leur assurance et vous auriez pu en retirer plus de fierté.
Certes, le climat c’est important, mais on ne vous a pas mandatés pour le sauver, ce n’est pas votre mission, nous sommes assez grands et responsables pour le faire nous-mêmes et vous n’avez pas à vous substituer à vos adhérents. Je suis donc en désaccord total avec cette décision, sans doute un coup de pub médiatique pour vous donner bonne conscience avec l’argent des autres.
Sentiments mutualistes.
Voilà le courrier que j’ai envoyé à la MAIF en réponse :
Je pense que votre autosatisfaction est loin d’être partagée par un grand nombre de sociétaires. À l’heure de l’inflation grandissante et alors que nos cotisations augmentent substantiellement, il peut paraître indécent et antidémocratique d’utiliser notre argent à des fins qui ne sont pas de votre ressort sans notre autorisation. 10% cela me semble considérable ; si vous aviez baissé de 10 % nos cotisations, je pense que les sociétaires auraient été unanimes à louer leur assurance et vous auriez pu en retirer plus de fierté. Certes, le climat c’est important, mais on ne vous a pas mandatés pour le sauver, ce n’est pas votre mission, nous sommes assez grands et responsables pour le faire nous-mêmes et vous n’avez pas à vous substituer à vos adhérents. Je suis donc en désaccord total avec cette décision, sans doute un coup de pub médiatique pour vous donner bonne conscience avec l’argent des autres.
Sentiments mutualistes.
Comme ça rassure de s’assurer qu’on n’est plus seul à partager la pertinence de ce papier !
Pour moi, ça date de 1969… et je fus militant pur et… dur (?) non pas quand même : j’aimais trop ma liberté de penser.