14 juillet, 2 août ou 29 septembre ?
C’est en lisant l’article de RT du 2 août 2023, intitulé Fête des paras : les « bérets bleus » envahissent les centres-villes de Russie, rapportant la journée du 2 août comme chaque année depuis des lustres, organisée à la gloire des troupes aéroportées russes, qu’une interrogation me vient.
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Arguant de ma qualité d’ancien militaire, d’ancien parachutiste, d’ancien des Forces Spéciales, mais aussi d’observateur navré, désolé, triste de ce que nos élites font à « ma France » (je pense pouvoir reprendre l’expression avec un poil plus de légitimité que M. M’Bappé), voici les questions que je me pose après lecture.
D’abord, pardon ! Pardon à ma famille, à mes enfants, à mes proches de les décevoir car « les autres » vont se faire un malin plaisir de me ranger dans la catégorie des « complotistes ». Je conserve mon franc-parler, je reste cohérent dans mes idées et dans mes actes, je ne me laisse pas « abuser » par les manœuvres de la Bien Pensance.
Bref, la question qui me vient à la lecture de cet article est : quelle est la fête à la gloire des militaires en France ? Je ne peux que répondre qu’il n’y en a plus !
Le 14 juillet, date de la commémoration de la Révolution française, a été utilisé durant de longues années pour : « glorifier les défenseurs du rayonnement de la France par l’organisation d’un défilé militaire incluant toutes les composantes de notre armée… » Ce n’est pas par hasard si cette date est retenue. C’est le moment symbolique de la fin de la royauté, et le début de l’arnaque qui fait croire au Peuple qu’on va faire ce qu’il attend puisqu’on le Pouvoir est le Peuple.
C’est précisément cette date où la Convention créait la conscription pour enrôler de force une grande part de la jeunesse française et l’envoyer se faire « découper » « hacher menu » par des troupes professionnelles et aguerries aux frontières (pas si clairement définies!) du pays.
Mais bref !
Le 14 juillet d’aujourd’hui qui est né de la récupération politique par la République, continue sa lente agonie. La « Fêt.Nat.» n’est plus une journée pour rassembler le peuple et ses défenseurs, mais bien une journée de communication utilisée par le Pouvoir en place, pour servir, dans un entre-soi des plus nauséeux, les petits copains, récompenser les amis passés, présents et futurs.
Vous me direz : c’est normal il n’y a plus de service militaire ! Ce sont tous des professionnels ! Pas faux ! À ce moment là, pourquoi l’État ne fait-il pas défiler ses troupes d’infirmiers, infirmières et médecins dans leurs beaux véhicules de service ? Mais aussi, les services des impôts et finances, des services sociaux, etc. Et pourquoi pas les enseignants ? Là on rigolerait bien. Tous ces « corps constitués » œuvrent aussi à la défense de la Patrie, non ? et payés par nos impôts !
L’État, ce jour là, montre à qui veut le voir, son jouet comme un enfant montre ses dernières chaussures à ses copains : non pas son armée (elle est exsangue!) mais ses forces de sécurité et de défense. Voilà ! le fourre-tout est ouvert, il faut faire du volume (surtout en ce moment, pas facile avec tout le matos donné il ne reste plus grand chose (qui marche!) à montrer, à moins d’aller jusqu’à Marioupol :
Il reste encore à faire parader les groupes électrogènes de sécurité de la SNCF.
Où va le cynisme de ces « gens » ? Jusqu’à racler tous les fonds de tiroir et faire croire au public que toutes ces forces rassemblées sous leurs yeux participent de leur confort et de leur sécurité dans un pays où il fait bon vivre ! Mais pour qui fait-il bon vivre ?
Le déroulement de cette fête nationale est une autre ignominie !
Les militaires sont parqués comme des bestiaux pendant plusieurs jours avant d’être libérés le jour J dans un couloir bien isolé de tout après avoir passé des heures à poireauter. « On » leur demande alors « d’avoir l’air » fier, digne, propre, bien équipés et bien nourris.…
Le Peuple de France qui ne demande qu’à rêver auprès d’eux est bien consciencieusement éloigné de tout ça. L’idéal serait qu’il ne soit pas là comme pour le 8 mai(2).
À quand une journée comme le 2 août pour les paras russes ? où les militaires seraient au contact avec les citoyens pour renforcer un lien qui devient de plus en plus ténu. Certes le 29 septembre, jour de la Saint-Michel, est celui de la commémoration des paras français. De nombreuses armes ou spécialités militaires ont leur Saint protecteur qu’elles commémorent — ou pas — chaque année.
Petit résumé :
SAINT LOUIS (25 août), patron du diocèse aux armées françaises, titulaire de la cathédrale, l’église des soldats des Invalides.
SAINT JEAN DE CAPISTRAN (23 octobre), patron des aumôniers militaires
SAINT MAURICE (22 septembre), patron de l’Infanterie
SAINT BERNARD DE MENTHON (15 juin), patron des troupes de montagne
SAINT ANTOINE (17 janvier), patron des Légionnaires
SAINT MICHEL archange (29 septembre), patron des parachutistes
SAINT GEORGES (23 avril), patron des cavaliers
SAINTE CLOTILDE (4 juin), patronne de l’ALAT
SAINTE BARBE (4 décembre), patronne des artilleurs et du génie
SAINT GABRIEL (29 septembre), patron des Transmetteurs
SAINT ÉLOI (1er décembre), patron des mécaniciens (Armée de l’Air) et patron du matériel (Armée de Terre)
SAINT-CHRISTOPHE (25 Juillet), patron des unités du Train
SAINT AMBROISE (7 décembre), patron du corps administratif et technique des Armées
SAINTE VÉRONIQUE (4 Février), patronne de l’E.C.P.A
SAINT-RAPHAËL archange (29 Septembre), patron du Renseignement militaire
SAINT MARTIN DE TOURS (11 novembre, patron du Commissariat
SAINTE GENEVIÈVE (26 novembre), patronne de la Gendarmerie
NOTRE-DAME DU ROSAIRE (7 octobre), protectrice de la Marine nationale
NOTRE-DAME DE LORETTE, (10 décembre), patronne des aviateurs
SAINT-JOSEPH DE CUPERTINO (18 septembre), patron des aviateurs
SAINT LUC, Évangéliste (18 octobre), patron du Service de Santé
SAINT ROCH, (16 août), patron des unités cynophiles
SAINT VINCENT DE PAUL (27 septembre), patron des aumôniers de Marine
[source : Petite revue des saints-patrons des armées]
Ces commémorations, si elles existent, se déroulent dans l’entre-soi militaire. Personne ne sort des casernes et les différentes manifestations ont pris un tournant résolument économique. La fête s’apparente à une kermesse et doit présenter un équilibre budgétaire et au mieux un petit gain pour telle ou telle activité associative. Quelles sont les consignes ? Pourquoi les citoyens ne participent-ils pas à ces moments de partage ?
Quel paradoxe, je rêve aujourd’hui d’être dans la peau d’un parachutiste russe alors que je les ai combattus toute ma carrière !
Pierre Pignon
Le 2 août 2023
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Lire à ce propos : Puisque le peuple vote contre le gouvernement, il faut dissoudre le peuple du 9 mai 2023
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