Météo des plages

par | 7 août 2023 | 6 Commentaires 

Il fait chaud cet été dans le sud de la France, et c’est suf­fi­sam­ment excep­tion­nel pour que les médias cen­traux ne parlent que de ça. Mis à part ça, tout va bien, rien d’anormal à signa­ler, le rivage médi­ter­ra­néen de notre hos­pice occi­den­tal en voie de créo­li­sa­tion accé­lé­rée se porte comme un charme. Touristes dés­in­hi­bés et racailles raci­sées, ces deux espèces bénies des dieux de la mon­dia­li­sa­tion, semblent par­fai­te­ment résis­ter au réchauf­fe­ment du cli­mat. Comme chaque été, pour le moins bon et pour le pire, ils enva­hissent allé­gre­ment nos plages, trans­for­mées pour quelques mois en véri­tables pan­dé­mo­niums(1).

John_Martin_Le_Pandemonium_Musée_Louvre

Le Pandemonium par John Martin (1789–1854)

À Nice, chez Christian Estrosi, la droite libé­rale bichonne sa manne tou­ris­tique vieillis­sante et n’hésite pas à ins­tal­ler, sur ses plages, des dis­po­si­tifs de cor­dage per­met­tant aux grosses amé­ri­caines, enfin tran­quilli­sées, de venir à bout des insur­mon­tables rai­dillons de galets tant redou­tés par les bai­gneurs adi­peux tar­ti­nés de crème solaire.

Nice Plage galets

Comme sur la côte atlan­tique, des postes de secours font désor­mais leur appa­ri­tion le long des plages niçoises, non pas ici pour sur­veiller la bai­gnade dans les eaux déses­pé­ré­ment calmes qui bordent la Promenade des Anglais, mais bien pour s’assurer qu’aucune tou­riste alle­mande en sur­charge pon­dé­rale ne vienne s’emberlificoter dans ces cordes et n’engendre, tra­gi­que­ment, de mau­vaise publi­ci­té pour la ville. Dans le même temps, sous l’œil bien­veillant des camé­ras de vidéo-sur­veillance chères à l’édile niçois, quelques tou­ristes témé­raires, der­niers grands défen­seurs des restes de la civi­li­sa­tion occi­den­tale, conti­nuent vaille que vaille leur shop­ping, zig­za­gant avec bra­voure au milieu des toxi­co­manes rodant dans les parages de l’avenue Jean Médecin.

À Marseille, petit havre de paix por­tuaire où les ven­deurs de shit ont défi­ni­ti­ve­ment rem­pla­cé les ven­deurs de chi­chis, on apprend, aux détours des son­dages, que plus d’une femme sur deux auraient peur cette année de se rendre toute seule à la plage. Cette stu­pé­fac­tion pas­sée, on ne manque pas rapi­de­ment de se rap­pe­ler que la répu­ta­tion des machos médi­ter­ra­néens n’est plus à faire, et que les femmes pho­céennes sont oppres­sées ici depuis des mil­lé­naires. Il aura pour­tant fal­lu attendre 2023 (allez savoir pour­quoi ?) et tout le cou­rage d’une mai­rie socia­liste, pour que la ville décide enfin de se doter d’un dis­po­si­tif de sécu­ri­té capable de lut­ter effi­ca­ce­ment contre le har­cè­le­ment esti­val et les vio­lences faites aux femmes en biki­ni. Sur des plages grises de monde, on observe des employés muni­ci­paux dis­tri­buer à nos Kim Cornichon(2) locales des flyers dotés de QR code qui leur per­met­tront de rega­gner leur séré­ni­té en télé­char­geant l’application d’alerte gra­tuite made in Marseille « Safer Plage » :

Safer plage Marseille

(tra­duc­tion : « plage plus sûre » aurait-on dit naguère en vieux fran­çais, du temps où la ques­tion de la sécu­ri­té sur les plages ne se posait pas). Et si l’on a pu dire en haut lieu que la Seine-Saint-Denis était une sorte de Californie sans la mer, nul doute qu’il nous sera for­cé de recon­naître un jour que Marseille, c’est un peu une Seine-Saint-Denis avec la mer.

À Perpignan, enfin, où nous ter­mi­nons notre tour des plages médi­ter­ra­néennes, c’est encore la bien­veillance géné­ra­li­sée qui semble régner sur les terres de Louis Aliot. Et c’est suf­fi­sam­ment rare pour ne pas man­quer de le signa­ler. À tout sei­gneur tout hon­neur, c’est en bonne par­tie à l’association « Welcome 66 » que l’on doit cette chance de pou­voir conti­nuer à s’amuser en toute inno­cence sous le soleil des plages per­pi­gna­naises. Dans un but « thé­ra­peu­tique », et pour récon­ci­lier avec la mer des migrants trau­ma­ti­sés par leur tra­ver­sée de la Méditerranée, cette asso­cia­tion orga­nise tout l’été des cours de nata­tion gra­tuits à l’usage des réfu­giés et autres deman­deurs d’asile en mal de bain de mer.

Nous avons aus­si été filmés 😉

Publiée par Welcome 66 sur Dimanche 30 juillet 2023

À mille lieues de toutes idées nau­séa­bondes et de tout encou­ra­ge­ment à une remi­gra­tion low cost à la nage, on retrouve au cœur de cette asso­cia­tion cari­ta­tive une ribam­belle de femmes plus ou moins jeunes, en tout cas toutes plus impli­quées les unes que les autres, la bien­veillance et la nym­pho­ma­nie négro­phile incar­nant plus que jamais des ver­tus fémi­nines car­di­nales. On retrouve notam­ment par­mi elles Virginie, pro­fes­seure de yoga dans le civil, qui revient chaque semaine gou­lu­ment (et ce à titre pure­ment béné­vole) se rou­ler dans le sable en com­pa­gnie de jeunes mineurs iso­lés came­rou­nais dési­reux de libé­rer en elle tous leurs cha­kras d’amour. Car la mer, pour ces « exi­lés » comme pour nos mili­tantes d’un monde sans fron­tières, se doit avant tout de demeu­rer un ter­rain plai­sant rem­pli de loi­sirs. Depuis des siècles, pour­tant, notre indé­pas­sable Pascal(3) s’égosille dans le désert pour nous faire entendre que « qui veut faire l’ange fait la bête » ; et au rythme de bien­veillance où les temps semblent cou­rir, qui sait si la ville de Marseille ne pour­ra pas déjà refour­guer, et ce dès l’année pro­chaine, son dis­po­si­tif « Safer Plage » à celle de Perpignan, au cas où une rin­ho­cé­rite de machisme aigüe s’emparait subi­te­ment de la ville ?
En ce qui concerne les indi­gènes non-estam­pillés « de la République », puisqu’il faut bien mal­gré tout par­ler un peu d’eux, eux qui ont le mal­heur de ne même pas comp­ter pour des beurs dans leur propre pays, si l’idée de louer à prix d’or sur Airbnb leur appar­te­ment pour s’offrir des vacances à la mon­tagne ne les a pas effleu­rés, ceux-là sont priés d’attendre l’automne pro­chain pour rega­gner leurs plages. D’ici-là, si l’envie leur pre­nait, une fois la fraî­cheur de la nuit reve­nue, de quit­ter leur deux-pièces cli­ma­ti­sé le temps d’une pro­me­nade noc­turne, nous leur rap­pe­lons qu’il leur est encore per­mis de déam­bu­ler à loi­sir dans les rues de leurs ancêtres ; à condi­tion qu’un toxi­co­mane sub-saha­rien ne s’avise pas, à coups de seringue dans le dos, de leur faire rejoindre plus vite que pré­vu leurs obso­lètes aïeux.

Plus que jamais, il est donc de notre devoir de citoyen de s’attaquer au pro­blème du réchauf­fe­ment cli­ma­tique. Les étés, sinon, pour­raient très rapi­de­ment deve­nir invi­vables ici-bas.

Tom Benejam
4 août 2023

Pandémonium

Dict.: Capitale ima­gi­naire des Enfers où les esprits démo­niaques se ras­semblent autour de Satan.
Par ext. : Lieu ras­sem­blant un grand nombre de per­sonnes et pos­sé­dant l’un ou l’autre des carac­tères que l’on attri­bue ordi­nai­re­ment à l’en­fer (bruit, désordre, agi­ta­tion, souf­france) ou aux dam­nés (cor­rup­tion).

Q
Kim cornichon

Kim cor­ni­chon

Q

Pascal Pensées

Q

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Tom Benejam

6 Commentaires 

  1. Cher Daniel Serfaty,
    Je crains hélas que ça ne soit même pas une mise en scène. Les ser­vices muni­ci­paux mar­seillais sont bel et bien gan­gre­nés par une forte popu­la­tion d’employés issus de l’im­mi­gra­tion ara­­bo-musul­­mane et la petite blonde sur la pho­to a effec­ti­ve­ment tout de la proie idéale. Car pour les raz­zieurs des plages, une sou­chienne, même anti­ra­ciste, res­te­ra tou­jours une sous-chienne. Reste à savoir, comme vous dites, si notre média­trice choi­si­ra de défendre le par­ti de son genre ou celui de sa race ? Comme vous, je ne me fais guère d’illu­sions quant à l’ob­jet de son choix…

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  2. Mais que font les LR ?
    Qu’attendent t‑ils pour pro­po­ser des stages d’ap­pren­tis­sage de la nata­tion avant l’embarquement, dans le pays de départ ?
    En étant opti­miste, une pierre deux coups : ils retardent leur départ (c’est pas grand chose mais c’est déjà ça). On leur envoie les « tebés » qui croient pou­voir apprendre à nager à un pro­blème qui révo­lu­tionne la théo­rie d’ar­chi­mède : une den­si­té hors norme du corps qui coule plus vite de cette caté­go­rie « d’humain ».
    (et pareil pen­dant qu’ils sont loin, ils sont pas là, c’est mieux que les avoir dans les pattes ou les voir dans les temps péri­sco­laires en train de lire un conte bien salace « dégui­sé » en drag queen) .
    « En même temps » : lais­ser à nos poli­tiques le temps de voter une loi obli­geant le can­di­dat à l’ac­cueil illé­gal à pré­sen­ter son cer­ti­fi­cat d’ap­ti­tude à la nage en eaux libres et salées, bref le têtard de bronze. Pour être accep­té sur les plages de Marseille par exemple, ou de Perpignan parce qu’en plus en arri­vant, tout juste débar­qué, ils baisent !

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  3. Un grand bra­vo à Tom et bien­ve­nu sur NPI.
    J’aime votre humour grin­çant qui dit sans dire ce que les « per­dus » ne peuvent plus entendre.
    Et comme vous ne le dites pas, ils n’ont pas enten­du ce qu’ils ne peuvent pas.
    Et plu­tôt lu dans ce cas !
    Continuez !

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  4. Voyez un peu com­ment la pho­to de Safer Plage est savam­ment mise en scène.
    C’est une beur­rette que les com­mu­ni­cants ont choi­sie pour incar­ner l’ordre, et c’est une blonde qui a recours à elle pour la pro­té­ger.
    « Une chance pour la France ! »
    Bien enten­du, aucune conno­ta­tion raciale dans tout cela.
    Notre fli­quette est bien mieux à la plage que dans les quar­tiers nord.
    Mais que fera t‑elle en cas d’incident ?

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  5. J’ai lais­sé il y a quelques jours cet article sur mon blog :
    https://jacqueshenry.wordpress.com/2023/08/01/niger-la-france-et-les-usa-haussent-le-ton-de-qui-se-moquent-ils/
    Les don­nées de Statista datent un peu … Les infor­ma­tions com­mu­ni­quées dans mon article pro­viennent de l’IAEA er de World Nuclear News. La France (et la Belgique et la GB qui dépendent en par­tie de la France pour la four­ni­ture de com­bus­tible) ont depuis plu­sieurs années réorien­té leurs four­ni­ture d’u­ra­nium (UO2) vers l’Australie et le Kazakhstan en rai­son des incer­ti­tudes poli­tiques dans ce pays. Je suis convain­cu que le nou­veau gou­ver­ne­ment fera appel au groupe Wagner pour mettre de l’ordre d’au­tant plus que le Niger est sur­tout un pro­duc­teur d’or. Et en ce qui concerne l’u­ra­nium, la Chine est très pré­sente au Niger.

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  6. Plus que des sou­bre­sauts aux relents de déco­lo­ni­sa­tion, c’est la déca­dence fran­çaise qui est ici une nou­velle fois poin­tée.
    La France n’a plus les moyens de sa poli­tique.
    Cette dégrin­go­lade dans la liste des pays « phares » est accen­tuée par la mise en place d’une idéo­lo­gie mor­ti­fère impo­sée par l’UE.
    Je mets mon billet qu’à très moyen terme nous allons quit­ter le Niger et l’Afrique, la queue entre les jambes.
    Dans l’Afrique, je n’in­clus pas le Maghreb car c’est déjà un mor­ceau de la France d’aujourd’hui.
    Quelle drôle de sen­sa­tion d’im­puis­sance que de s’a­per­ce­voir que nous sommes deve­nus une région de cette Afrique !

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